Un bon boîtier bourré de petits défauts
À une époque où les ventes de PC sont globalement en chute libre, le segment du gaming a pris des allures de planche de salut pour les constructeurs. Acer s’est jeté dessus, avec succès. Les écrans gaming du fabricant font partie des meilleurs et ses portables Predator ont récolté des tests élogieux depuis leur sortie l’an passé. Le Predator G1 que nous testons aujourd’hui appartient à une troisième catégorie : c’est un PC de bureau.
Un simple PC, donc, mais Acer a pris soin de le différencier des innombrables tours existantes. Le G1 arbore un design résolument « gamer » et se distingue par un encombrement très compact vu sa puissance embarquée.
La config
Acer commercialise son Predator G1 710 dans plusieurs versions. Celle que nous avons reçue en test était équipée de la façon suivante :
- Processeur : Intel i7 6700
- Carte mère : Acer
- Mémoire : 2 x 8 Go DDR4
- Carte graphique : GeForce GTX 1080
- Alimentation : 2 X 230 W externe
- Stockage : SSD Lite-on CV1 M.2 128 Go + Disque dur Seagate SATA 1 To
- Clavier mécanique + souris
- Dimensions : 41,9 x 34,8 x 11 cm
Son prix public est de 2100 euros, mais on la trouve encore référencée à 1900 euros. Sa disponibilité semble toutefois pour le moment très limitée, pour ne pas dire inexistante.
Maquillé comme une carte graphique volée
Avec une cible de gamer et un nom comme Predator, Acer ne pouvait pas se montrer timide sur le look. Le Predator G1 prend donc des airs menaçants, telle une bête recouverte d’une carapace. Sa façade s’avance en pointe. Et bien sûr, il s’illumine grâce à des LED cachées dans sa coquille. Le thème noir et rouge est un grand classique du PC gaming. On aime ou on déteste, mais on se dit que parfois, les constructeurs en font un peu trop.
Finition légère
En démontant le Predator G1, on s’aperçoit que son look flamboyant cache une construction à l’économie. Le détail le plus criant est la peinture du châssis métallique, qui n’a été apposée que sur les parties visibles de l’extérieur.
Le métal n’est peint qu’en face des grilles d’aération.
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De même on remarque vite que les ports USB (dont un USB C) et audio présents en façade ne sont pas correctement alignés avec leurs caches en plastique. À force, le passage des prises abîmera ces parties. On regrette aussi que seul un des deux panneaux latéraux (le gauche quand on fait face au PC) soit réellement prévu pour être démonté. L’autre est simplement clipsé sur le châssis métallique – des clips nombreux qui ne résisteront pas à plusieurs démontages.
Ces reproches concernent également les périphériques fournis avec le Predator – car, oui, Acer le vend en lot avec un clavier mécanique et une souris. Techniquement ils sont bons. Le clavier, par exemple, offre une frappe confortable et précise. Mais sa prise USB est là encore décalée par rapport à la coque ! Sur un PC à presque 2000 euros, cela fait tâche.
Mais construction solide
Nous sommes d’autant plus critiques de la finition que la construction du Predator est exemplaire. Rarement nous avons rencontré une carte graphique aussi solidement ajustée. Placée parallèlement à la carte mère, elle est maintenue par une équerre qui couvre tout son dos et la relie à la fois à l’avant et à l’arrière du PC. Les amoureux de câbles bien rangés seront sans doute ravis de l’intérieur du Predator : presque rien ne dépasse !
Le refroidissement semble un peu léger. Le ventirad CPU, notamment est bien petit, tout comme l’unique ventilateur de boîtier placé au-dessus des VRM de la carte mère. La carte graphique est équipée d’un ventilateur radial, comme les Founders Edition, qui respire via une ouverture dédiée, sur le côté droit du boîtier.
Le problème de l’alimentation
Terminons par un mot sur l’évolutivité, théoriquement plutôt bonne. Le disque dur est amovible, tout comme le SSD M.2. Il y a même une baie 2,5″ vacante. De même, le CPU est placé sur son socket LGA1151 et la carte graphique peut être remplacée par un autre modèle PCI-Express double slot de longueur comparable. Le seul composant non standard est la carte mère. Si elle vient à tomber en panne, un retour au SAV sera indispensable.
Cette carte mère est en outre alimentée, non pas par un bloc ATX standard, mais par deux blocs externes de 230 W chacun. Conscient du bazar potentiel que représente ces deux briques imposantes, Acer a prévu un support pour les réunir l’une contre l’autre et simplifier le câblage. Mais honnêtement, cette solution ressemble à un cautère sur une jambe de bois. Il aurait été à notre avis nettement préférable d’intégrer l’alimentation dans le PC, à la fois d’un point de vue esthétique, mais aussi d’un point de vue fiabilité. Deux blocs sont plus susceptibles de tomber en panne qu’un seul (et le Predator G1 refuse obstinément de démarrer avec une seule alimentation).
Performances et overclocking
Overcloquoi ?
Les PC gamer sont souvent conçus à partir de composants permettant de grappiller encore quelques pourcents de performances en overclockant, mais pas le Predator G1. Acer a choisi un Core i7 6700, pas un 6700K et a carrément supprimé toute option d’overclocking du BIOS. La carte graphique non plus ne dispose d’aucun outil de base. Bref, ami overclocker, passe ton chemin, tu n’es pas le bienvenu.
Performances : pas de déception
Avec une Core i7 6700 et une GeForce GTX 1080, on est en droit d’attendre une excellente prestation et le Predator G1 ne déçoit pas.
Dans 3DMark Fire Strike Ultra, il obtient un joli 5128 points, tout à fait cohérent avec les autres PC en 6700 + GTX 1080. La comparaison avec le Hawk d’Infomax que nous avons testé la semaine passée est intéressante et montre à quel point un SLI de GTX 1070 (plus un Core i7 6800K) domine une seule GTX 1080, pour un prix qui n’est pas si éloigné.
Deus Ex: Mankind Divided livre un verdict similaire. Sur le Predator G1, ce jeu moderne passe tout juste en 4K (et en qualité élevée). Hésitant autour de 30 i/s, il n’est pas totalement fluide dans ces conditions. Au contraire, deux GTX 1070 permettent de relever la moyenne, et surtout le minimum d’images par seconde de près de 30 %.
Refroidissement et silence
Voici comme toujours le chapitre le plus important pour juger de la qualité d’assemblage d’un PC. Et disons-le tout de suite, le Predator G1 pâtit quelque peu de sa conception compacte.
Des températures élevées
Malgré des ventilateurs CPU et de boîtier franchement petits, le Predator G1 parvient à maintenir son processeur à une température raisonnable. Rappelons que le Core i7 6700 n’a qu’un TDP de 65 W. La GTX 1080, de son côté est plus en peine. Sous Furmark, le GPU monte à 84 °C, alors que la température ambiante pendant ces tests était de 16 °C. Un été un peu chaud pourrait bien forcer un ralentissement pour éviter la surchauffe.
Silencieux au repos bruyant en charge
Le système de refroidissement ne nous est pas non plus apparu idéal du point de vue silence. Pour générer un courant d’air égal, un ventilateur plus petit doit tourner plus vite, ce qui se traduit par plus de bruit. Notre sonomètre nous ayant fait défaut pendant le test, nous ne pouvons rapporter des mesures chiffrées, mais à l’oreille nous pouvons dire qu‘au repos, le Predator G1 est virtuellement inaudible dans une pièce normale (autour de 30 dBA de niveau sonore ambiant).
En charge en revanche, le G1 mouline fort et s’avère bruyant. Impossible de vraiment quantifier cette affirmation sans sonomètre, mais il nous a paru plus bruyant que le Hawk d’Infomax que nous avons testé presque au même moment, et qui générait 40 dBA en charge. Le niveau sonore absolu reste correct pour un PC gaming lancé à pleine vitesse, mais le caractère du bruit, émis à des fréquences plus hautes, est plus désagréable.
Verdict
- Design sympathique
- Boîtier compact
- Configuration puissante
- Montage fiable
- Évolutivité préservée
- Finition trop économique
- Double alimentation externe
- Carte mère propriétaire
- Refroidissement bruyant
Saluons les efforts d’Acer de créer un PC compact, mais suffisamment puissant pour les joueurs exigeants. Globalement, ce Predator G1 est réussi. Il délivre les performances espérées et occupe beaucoup moins de place qu’une tour classique. Toutefois, cette configuration vendue environ 1900 euros souffre de défauts de finition indignes de son tarif, comme d’un système de refroidissement un peu sous-dimensionné. Si la compacité n’est pas votre priorité absolue, une tour ATX offrira plus de possibilités et d’évolutivité.