Les data center sont un paradoxe. Sans eux, pas d’internet tel qu’on le connaît aujourd’hui. Pourtant ils restent éminemment mystérieux. Mis à part les managers qui les commandent, les ingénieurs qui les conçoivent et ceux qui les exploitent au quotidie
Terra Incognita
Les data center sont un paradoxe. Sans eux, pas d’internet tel qu’on le connaît aujourd’hui. Pourtant ils restent éminemment mystérieux. Mis à part les managers qui les commandent, les ingénieurs qui les conçoivent et ceux qui les exploitent au quotidien, personne ne les voit, personne ne les connait, personne ne sait véritablement comment ils fonctionnent. Levons un coin du voile en faisant un tour du monde des plus gros data center, existants ou en cours de construction.
China Telecom Inner Mongolia Information Park – Hohhot
Le plus gros data center mondial – pour le moment – est la propriété d’un des plus gros opérateurs télécoms mondiaux, China Telecom. Au sein d’un gigantesque complexe de 25 kilomètres carrés à Hohhot, la capitale de la Mongolie intérieure, le Inner Mongolia Information Park de China Telecom occupe une surface de 1 million de mètres carrés. Tout cet espace n’est cependant pas dédié à des serveurs : il comprend également un centre d’appel ou des bureaux. Sa capacité totale doit atteindre 100 000 racks et 1,2 millions de serveurs, pour un coût total évalué à 3 milliards de dollars.
China Mobile – Hohhot
Non loin de China Telecom, China Mobile, le premier opérateur chinois, possède un énorme data center à Hohhot. Il est légèrement plus petit que celui de China Telecom, mais totalise tout de même 720 000 mètres carrés (pour un investissement de 1,92 milliard de dollars). Et encore, ceci ne vaut que pour les deux premières phases du projet : une troisième est en préparation.
Switch – Tahoe Reno (The Citadel)
The Citadel vient tout juste d’ouvrir ses portes. Cet immense centre de données de 670 000 mètres carrés est le plus grand aux États-Unis. Situé dans l’État du Nevada afin d’être proche de Las Vegas, San Francisco et Los Angeles, il est complètement alimenté a l’aide d’énergie renouvelable, ce qui en fait aussi l’un des centres plus écologiques au monde. The Citadel est destiné à être une ferme de colocation, c’est-à-dire que des entreprises louent les équipements et ressources au lieu d’essayer d’avoir à mettre en place leurs propres infrastructures.
China Mobile – Harbin
La troisième place du classement est également occupée par China Mobile, avec un second data center qui atteindra 663 000 mètres carrés à terme. Celui-ci est situé au Nord-Est de la Chine, Harbin, une ville proche de la frontière avec la Russie et donc propice aux échanges commerciaux. C’est aussi une ville très froide (température moyenne de 5 °C) donc appropriée au refroidissement d’une ferme de serveurs.
Range International Information Hub – Langfang
La troisième place du classement est également occupée par China Mobile, avec un second data center qui atteindra 663 000 mètres carrés à terme. Celui-ci est situé au Nord-Est de la Chine, Harbin, une ville proche de la frontière avec la Russie et donc propice aux échanges commerciaux. C’est aussi une ville très froide (température moyenne de 5 °C) donc appropriée au refroidissement d’une ferme de serveurs.
China Unicom – Northwest
Le troisième opérateur chinois s’est lui aussi jeté dans une course au data center et a décidé de s’installer lui aussi à Hohhot. Son centre y sera un peu plus petit que ceux de ses deux concurrents, avec “seulement” 598 000 m2.
Switch SuperNAP – Las Vegas
Le Switch SuperNAP était pendant longtemps le plus grand centre de données du monde et il devrait profiter de très grands travaux de rénovations et d’expansion entre 2020 et 2025. Il fait partie du réseau de centre de données géré par Switch, à l’instar de The Citadel, et il est utilisé par des opérateurs et autres grosses sociétés. Il occupe plus de 325 000 mètres carrés et permet aux entreprises de la côte ouest-américaine d’avoir une puissance de calcul importante à leur disposition.
DFT Data Center – Ashburn, Virginia
Dupont Fabros Technology est un autre grand serveur de colocation américain. Il s’étend sur 195 000 mètres carrés et se pose en concurrent de Switch. Les machines sont réparties sur six bâtiments reconvertis, afin de réduire l’impact des travaux de construction sur l’environnement. Les machines sont avant tout destinées aux entreprises de la côte Est des États-Unis.
NSA Utah Data Center (Bumblehive)
Les data center précédents étaient tous la propriété d’opérateurs télécoms ou d’exploitants spécialisés. Voici venir un autre acteur, moins publique : la National Security Agency, l’agence de renseignement américaine rendue tristement célèbre par les révélations d’Edward Snowden. Pour mener à bien ses missions d’écoute des communications, la NSA s’est dotée d’un superbe data center, la Utah Data Center, aussi affectueusement baptisé Bumblehive (la ruche bourdonnante). Bâtie pour la bagatelle de 2 milliards de dollars à Bluffdale dans l’Utah, cette ruche occupe plus de 1 million de pieds carrés, soit environ de 100 000 m2. Sur ce total, seuls 10 % sont des salles serveurs.
@Tokyo Corporation, Koto-Ku, Japon
À ce niveau dans le classement, nous pouvons enfin quitter l’empire du milieu pour atterrir dans celui du soleil levant. @Tokyo est une entreprise assez jeune, fondée en 2000. Avec 130 000 m2 dédiés à l’accueil de serveurs, son immeuble phare du quartier de Koto-Ku à Tokyo est pourtant l’un des plus gros data center au monde. Il est aussi remarquable par son architecture, tout en rondeur. @Tokyo exploite ce centre de données pour des clients tiers, qui louent une capacité serveur.
Digital Realty 350 East Cermak
À 100 000 m2 et fonctionnant d’ores et déjà à plein régime, le 350 East Cermak est un superbe data center, en plein coeur de la ville de Chicago. Il est en effet abrité par un bâtiment centenaire, à l’architecture intérieure d’inspiration gothique. A l’origine, ce bâtiment fut construit pour les impressions RR Donnelley, qui produisaient notamment les pages jaunes ou le célèbre catalogue des magasins Sears. Sa conception avant-gardiste pour l’époque fait appel à des colonnes de béton armé. Les planchers peuvent supporter plus d’une tonne par mètre carré. Il est aujourd’hui exploité par Digital Reality un hébergeur abritant les services de nombreuses autres sociétés.
Tulip Data Center – Bangalore, Inde
Pendant longtemps, Tulip était le plus grand centre de données non américain, et un signe des espoirs que le monde de la high-tech portait sur l’Inde. Conçu en grande partie par des ingénieurs d’IBM, il occupe 93 000 mètres carrés et il est principalement utilisé par l’opérateur indien Tulip. L’infrastructure sert donc aux opérations de télécoms, mais aussi pour héberger des pages web ou offrir des services aux petites et moyennes entreprises.
QTS Atlanta-Metro
Quality Technology Services, comme Digital Reality, possède et exploite des data center dont elle loue les capacités à d’autres entreprises. Son fleuron est le data center Atlanta Metro : 90 000 m2 de surface dans le nord ouest d’Atlanta (Georgie), dont 49 000 m2 de salles serveurs.
Plus gros européen : Portugal Telecom- Covhila, Portugal
Le titre de plus gros data center d’Europe revient au bâtiment inauguré fin 2013 par Portugal Telecom à Covilha, avec une surface totale prévue de 75 500 m2. Le site se veut également très “Green” utilisant l’air extérieur pour son refroidissement, pour atteindre un PUE de 1,25. En France, Orange a ouvert fin 2013, son data center Normandie, un peu plus petit (64 000 m2 prévus à terme).
Kolos
Nous en profitons pour parler de Kolos. Le centre de données est officiellement hors concours, puisqu’il n’est pas encore construit, mais le projet est pour le moins ambitieux. Si la société américano-norvégienne Kolos arrive à financer son bâtiment, son centre pourrait largement être l’un des grands du monde puisqu’il occuperait 600 000 mètres carré. Il aurait aussi la particularité d’être dans le cercle arctique… pour un meilleur refroidissement !
Et Google, Facebook, Microsoft, Amazon, et Apple ?
Le titre de plus gros data center d’Europe revient au bâtiment inauguré fin 2013 par Portugal Telecom à Covilha, avec une surface totale prévue de 75 500 m2. Le site se veut également très “Green” utilisant l’air extérieur pour son refroidissement, pour atteindre un PUE de 1,25. En France, Orange a ouvert fin 2013, son data center Normandie, un peu plus petit (64 000 m2 prévus à terme).
