Hier, nous vous parlions du futur des disques durs selon Seagate (sachant que les autres producteurs de disques durs sont dans le même cas) et du fait que la société tend à passer toute la gamme en 2,5 pouces. Aujourd’hui, continuons en montrant les différences entre un disque dur classique, destiné au grand public, et sa version destinée aux entreprises.
La gestion des vibrations
Les vibrations sont un problème dans les disques durs : un plateau qui vibre peut réduire les performances de façon drastique. Dans un disque dur classique, les vibrations sont présentes mais ne sont pas trop problématiques : les utilisateurs ne disposent généralement que d’un ou deux disques 7 200 tpm et quelques centièmes de seconde en plus pour une écriture ne posent pas réellement de problème (dans le grand public). Par contre, quand on dispose de plusieurs disques rapides (10 000 ou 15 000 tpm) dans un serveur, le problème est bien plus important. Une des différences entre les modèles classiques et les modèles entreprise vient de la stabilisation : un modèle desktop est ajusté optiquement, un modèle entreprise est lesté pour que les plateaux soient le plus droit possible. Bien évidemment, la seconde solution est plus efficace mais pas applicable sur les disques desktop, pour une question de coût. De plus, un disque entreprise dispose de moteurs qui permettent de limiter les vibrations. Concrètement, un disque dur entreprise garde 100 % de ses performances avec une vibration de 21 rads/sec² alors qu’un disque dur classique n’offrira que 10 % de ses performances dans le même cas.
SAS contre SATA
Le SAS (Serial ATtached SCSI) est la version série du SCSI, comme le SATA est la version série de l’ATA. Cette interface qui se répand dans les serveurs, est bien plus intéressante que le SATA pour les entreprises, même si à première vue les différences sont minces. La première grosse différence vient de la gestion du Full Duplex : en SAS, le contrôleur est capable d’envoyer deux commandes en même temps, alors que le SATA n’en accepte qu’une. La seconde vient du fait que les disques SAS sont chaînables, un héritage du SCSI, alors que le SATA doit disposer d’un port par disque (même s’il existe des duplicateurs de ports SATA).
La gestion des erreurs
Un des autres avantages des disques SAS vient de la façon d’écrire les données sur le disque lui même. Typiquement, la structure classique d’un secteur est la suivante : une partie qui sert à la synchronisation des têtes, une marque qui indique que la zone de données commence, les données elles-mêmes puis la zone ECC. Sur un disque classique, si la marque qui indique le début des données n’est pas lisible (pour une raison x ou y), le secteur est perdu et les données aussi. Sur un disque SAS, une deuxième marque de synchronisation est placée dans la zone de données. Si la première est illisible, le contrôleur s’arrête à la seconde et peut récupérer les données manquantes (celles situées entre la première et la seconde marque) avec le code ECC du secteur. C’est un avantage certain sur les disques SATA.
Comme on le voit avec ces quelques exemples, le prix élevé des disques SAS (ou SATA) destinés aux entreprises se justifie en partie, tant au niveau de fiabilité des données qu’au niveau des fonctions disponibles.