Introduction
Que l’on soit testeur ou amateur de bon matériel, les problèmes que rencontre une entreprise importent moins que les produits qu’elle commercialise. Tout le monde sera d’accord pour dire que la division « Processeurs » d’AMD vient de passer une annus horribilis, qui a commencé par le lancement des FX, ces CPU bien trop gourmands en énergie basés sur l’architecture Bulldozer et qui ont vu leur prix progressivement diminuer au cours des 12 derniers mois alors qu’Intel présentait sa troisième génération de processeurs Core. Pourtant, chaque nouvel arrivage au sein de notre laboratoire de Californie du Sud représente une opportunité. Les histoires de mauvaise gestion et de licenciements collectifs n’ont que peu d’importance au regard de l’évaluation d’un nouveau processeur.
Il est parfois possible de prédire les conclusions d’un article dès les premiers instants. Si AMD nous avait envoyé un FX-8170 cadencé à 200 MHz de plus que son précédent modèle haut de gamme, nous nous serions attendu à ce que celui-ci affiche les mêmes problèmes dans les applications peu multithreadées, à ce qu’il fasse mieux qu’un Core i5-2500K dans les exercices plus intenses et à ce que sa consommation soit assez catastrophique par rapport à un Intel Ivy Bridge 77 watts.
Au lieu de cela, nous avons aujourd’hui sur notre banc d’essai un AMD FX-8350 basé sur l’architecture Piledriver, la même que celle que l’on trouve au cœur des APU Trinity lancés il y a moins d’un mois. L’expérience nous montre que les Piledriver peuvent se montrer jusqu’à 15 % plus rapides par core et par cycle que les Bulldozer. Ajoutez à cela le fait que le FX-8350 soit cadencé à 400 MHz de plus que le FX-8150 (alors que les Ivy Bridge d’Intel n’affichent que quelques mégahertz de plus que les Sandy Bridge), et il y a de fortes chances pour que ce comparatif s’avère nettement plus intéressant que celui que nous avions effectué il y a un an et dont le FX-8150 n’était pas sorti grandi.
Architecture Piledriver : AMD renouvelle sa gamme FX
Comme pour le lancement des Bulldozer il y a un an, AMD nous a fait parvenir son modèle le plus rapide, mais propose en fait des processeurs à quatre, six et huit cores. Ceux-ci sont tous basés sur l’architecture Piledriver, portent le nom de code de « Vishera » et conservent la dénomination FX.
Un processeur Vishera complet a une surface de 315 mm² et compte 1,2 milliard de transistors. Les plus attentifs d’entre vous remarqueront qu’il s’agit exactement des mêmes chiffres que pour les processeurs Zambezi, c’est-à-dire les FX de première génération, basés sur l’architecture Bulldozer. Il semble donc que les modifications apportées à l’architecture (technologie Resonant Clock Mesh, extensions ISA, DTLB L1 de plus grande taille) n’aient pas d’incidence sur ces deux spécifications techniques ; il faut avouer que, si l’on apprécie toujours de les connaître, elles ne constituent que rarement un indicateur fiable des performances.
Gamme AMD FX 2012 | |||||||
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Nombre de cores | Fréq. de base | Fréq. max | Fréq. northbridge | TDP | Prix | Référence | |
FX-8350 | 8C / 8T | 4,0 GHz | 4,2 GHz | 2200 MHz | 125 W | 195 $ | FD8350FRW8KHK |
FX-8320 | 8C / 8T | 3,5 GHz | 4,0 GHz | 2200 MHz | 125 W | 169 $ | FD8320FRW8KHK |
FX-6300 | 6C / 6T | 3,5 GHz | 4,1 GHz | 2000 MHz | 95 W | 132 $ | FD6300WMW6KHK |
FX-4300 | 4C / 4T | 3,8 GHz | 4,0 GHz | 2000 MHz | 95 W | 122 $ | FD4300WMW4MHK |
Deux des quatre modèles lancés aujourd’hui comptent huit cores de traitement des entiers ou, si l’on s’en réfère à la nomenclature d’AMD, quatre modules Piledriver. Le nouveau navire amiral de la gamme, l’AMD FX-8350, affiche une fréquence de base de 4 GHz, que la technologie Turbo Core peut faire grimper jusqu’à 4,2 GHz dans les applications peu multithreadées. Ces 200 MHz supplémentaires ont-ils réellement une influence sur les performances du FX-8350 ? En pratique, pas vraiment : notre benchmark monothreadé sous iTunes se termine à peine trois secondes plus rapidement lorsque le Turbo Core est activé (soit 3,5 % de mieux).
Le FX-8320 n’est quant à lui cadencé qu’à 3,5 GHz mais son TDP de 125 watts (identique à celui de son grand frère) lui permet de monter jusqu’à 4 GHz en Turbo Core. Ce différentiel de 500 MHz a de meilleures chances de faire une différence que sur le FX-8350. Les deux octocores sont dotés de 8 Mo de cache L2 (divisé en quatre portions de 2 Mo, une par module) et de 8 Mo de cache L3 partagé entre les quatre modules du processeur. Côté tarifs, AMD recommande 195 $ pour le FX-8350 et 169 $ pour le FX-8320.
En milieu de gamme, nous avons le FX-6300, équipé de trois modules actifs (six cores, donc) et proposé à un prix de 132 $. Sa fréquence de base est de 3,5 GHz, ce qui devrait lui permettre d’exploiter correctement les forces de son architecture dans les applications multithreadées ; elle grimpe à 4,1 GHz en mode Turbo Core, ce que les utilisateurs d’applications monothreadées apprécieront sans le moindre doute. Comme ses homologues à quatre modules, le FX-6300 possède 2 Mo de cache L2 par module (donc 6 Mo au total dans son cas) et un cache L3 partagé de 8 Mo. En raison de son nombre réduit de ressources actives (et de son northbridge légèrement plus lent, cadencé à 2 GHz), cet hexacore affiche un TDP de 95 watts.
Enfin, AMD propose également un modèle à deux modules (quatre cores), le FX-4300, lui aussi doté d’un plafond thermique de 95 watts. Malheureusement pour lui, son cache L3 est limité à 4 Mo ; étant donné qu’il est annoncé à un prix à peine inférieur de 10 $ à celui du FX-6300, il ne constituera probablement pas une option très attrayante par rapport au reste de la gamme.
Bien que l’architecture d’AMD ne semble pas manquer de bande passante, les Vishera sont maintenant équipés d’un contrôleur mémoire DDR3 double canal prenant officiellement en charge les barrettes à 1866 MT/s. Toutefois, nous vous recommandons plutôt d’opter pour de bonnes barrettes à 1600 MT/s ; nos tests indiquent clairement qu’en raison de leur latence plus élevée, les modèles à plus haute fréquence n’apportent pratiquement aucun gain de performances, si ce n’est peut-être dans Sandra 2013 Beta.
Cerise sur le gâteau, l’ensemble de la gamme FX bénéficie d’un coefficient multiplicateur débloqué, ce qui simplifie considérablement l’overclocking. Alors, les Vishera pourront-ils réussir là où les Zambezi ont échoué ?
Overclocking et compatibilité avec les cartes-mères existantes
Overclocking
Bien que cela fasse des années que les processeurs AMD ne sont plus les plus rapides du marché, le fondeur continue à susciter l’intérêt des power users en leur offrant des fonctionnalités qui comptent pour eux. Des logiciels permettant de manipuler les paramètres de configuration en temps réel, directement depuis le bureau de Windows, des coefficient multiplicateurs déverrouillés, des cartes-mères dotées d’une connectique PCI Express bien plus développée que la concurrence… ce ne sont là que quelques-uns des cadeaux que fait AMD aux passionnés qui savent à quel point ces éléments peuvent améliorer les performances d’une machine.
Avec les FX Vishera, les overclockeurs qui avaient sans doute été quelque peu déçus par les performances des FX Zambezi (du moins sans système de refroidissement haut de gamme) vont pour l’occasion avoir de quoi s’exciter, même si l’architecture est très similaire et la finesse de gravure inchangée.
Avec des tensions de 1,375 V sur le CPU et 1,175 V sur le northbridge, nous sommes parvenus à faire tourner le FX-8350 de façon stable à 4,8 GHz en pleine charge. Sur la capture d’écran ci-dessus, nous faisons fonctionner un benchmark monothreadé pour faire chauffer le processeur, mais la température maximale indiquée (68°C) est la plus haute que nous y ayons enregistrée.
À ce stade, le FX-8350 en avait encore dans le ventre, mais la clé consiste à trouver des tensions suffisamment basses pour éviter d’atteindre les 70°C, car une fois ce plafond atteint, le moniteur thermique commence à réduire les fréquences afin d’éviter le surchauffe. Pour autant que nous ne lancions pas de charge de travail multithreadées, nous avons même réussi à effectuer des tests à 5,125 GHz (moyennant des tensions de 1,4375 V sur le CPU et 1,2 V sur le northbridge).
Il est donc clair que la capacité de refroidissement va constituer la pierre d’achoppement pour beaucoup d’overclockeurs. Le ventirad de référence d’AMD est lamentablement insuffisant ; pour obtenir des fréquences dignes de ce nom, mieux vaut opter pour un modèle tiers de bonne qualité. Pour ce test, nous avons utilisé le système de refroidissement liquide en circuit fermé qu’AMD proposait aux overclockeurs avec ses FX de l’an dernier ; du matériel à 70 € environ.À ce prix, il devient intéressant d’opter pour un Core i7-3770… Heureusement, nous disposons d’un 3770K en laboratoire.
Un overclocking à 4,8 GHz suffit pour permettre au FX-8350 de dépasser l’Intel Core i7-3770 dans les applications bien parallélisées comme 3ds Max 2012, mais cela ne l’aidera pas dans les logiciels monothreadés comme iTunes. Évidemment, si vous avez les 30 € supplémentaires pour vous offrir un Core i7-3770K et le reste pour un ventirad de qualité, vous pouvez toujours le faire passer de 3,5 GHz à 4,5 GHz relativement aisément et rendre à l’AMD FX overclocké la monnaie de sa pièce.
Compatibilité
Les quatre AMD FX Piledriver lancés aujourd’hui sont compatibles avec le socket AM3+ existant. En principe, les cartes-mères compatibles avec les FX actuels ont juste besoin d’une mise à jour du BIOS pour reconnaître les nouveaux processeurs. Malheureusement, celles qui rencontraient déjà des problèmes avec les Zambezi ne seront probablement pas mises à jour.
C’est par exemple le cas de l’Asus Crosshair IV Formula qui, bien qu’elle soit censée fonctionner avec les processeurs basés sur l’architecture Bulldozer (Asus ayant ajouté le support expérimental des FX en 2011), n’a jamais reçu la mise à jour nécessaire pour réparer un grave problème d’écran bleu de la mort. Par conséquent, bon nombre de cartes-mères AM3 plus anciennes ne gèrent pas correctement les FX alors qu’elles devraient normalement le faire, et il y a toutes les chances pour que la situation perdure avec les processeurs de type Piledriver.
AMD nous a assuré que le problème était peu répandu et que les fabricants de cartes-mères étaient en mesure de le résoudre à l’aide d’une mise à jour ; malheureusement, certains d’entre eux ne semblent guère désireux de consacrer du temps et des ressources à de vieux produits. Pour une chronique des plaintes relatives à l’Asus Crosshair IV Formula et aux autres cartes-mères concernées, n’hésitez pas à consulter cette page.
Architecture Piledriver : du Bulldozer amélioré
Nous avons couvert l’essentiel de l’architecture x86 actuelle d’AMD dans notre article consacré au lancement du FX-8150 (Test AMD Bulldozer : FX-8150). On retrouve toutes les bases de celles-ci dans l’architecture Piledriver présentée aujourd’hui. Nous savons toutefois que les ingénieurs d’AMD ont appris un certain nombre de choses lorsqu’ils ont transposé le concept « Bulldozer » en un véritable processeur. Nous savons également la technologie de gravure a évolué au cours de l’année écoulée, même si la société fait toujours appel à un processus en 32 nm pour les Vishera. C’est donc sans grande surprise que nous apprenons que l’architecture Piledriver est avant tout une reformulation résultant de maintes petites améliorations prévues depuis bien longtemps déjà.
Améliorations du front-end
Dans les jours qui ont suivi le lancement des puces Bulldozer, la prédiction de branchement a immédiatement été reconnue comme l’une des faiblesses de l’architecture. Le concept des « modules » implique le partage de certaines ressources leur fournissant deux threads d’exécution ; les architectes ont tenté de limiter les goulots d’étranglement au niveau du front-end en installant une file de prédiction par thread derrière un cache L1 à 512 entrées et un cache L2 à 5000 entrées. AMD affirme que le prédicteur de l’architecture Piledriver est plus précis.
La nouvelle architecture ajoute la prise en charge de deux extensions ISA que nous avons déjà abordées pour la première fois dans notre article consacré aux APU Trinity. La première, « fused multiply-add », était en réalité déjà présente dans le Bulldozer, mais dans une version nommée FMA4 qui permet à une instruction d’avoir quatre opérandes. Informé du fait qu’Intel prévoit d’en gérer la version FMA3, plus simple et à trois opérandes, dans sa future architecture Haswell, AMD a décidé de prendre les devants et de la supporter dans Piledriver. La deuxième extension, F16C, permet de prendre en charge la conversion simultanée d’un maximum de quatre valeurs demi-précision en valeurs en virgule flottante. Elle est déjà présente dans les Intel Ivy Bridge, donc AMD ne fait ici que rattraper son retard. Non que l’architecture Bulldozer ait réellement souffert de leur absence : leur prise en charge côté compilateur n’a été ajoutée que dans Visual Studio 2012.
Au cœur des clusters de traitement des entiers
Les deux clusters de traitement des nombreux entiers de chaque module de calcul comprennent une unité de chargement/stockage out-of-order capables d’effectuer deux opérations « load » de 128 bits ou une « store » de 128 bits par cycle. AMD s’est rendu compte du fait que, dans certains cas, le Bulldozer n’attrapait pas les données « store » se trouvant déjà dans le registre ; le problème est aujourd’hui réglé et les instructions sont envoyées aux clusters de traitement plus rapidement.
Au sein de chaque core de traitement des entiers, nous avons à nouveaux deux unités d’exécution et deux unités de génération d’adresses (dites « AGen »). Ces AGen sont aujourd’hui plus performantes car elles sont capables d’exécuter des instructions MOV. Lorsqu’une AGen est sous-utilisée, l’architecture y fait donc transiter ces instructions.
L’un des changements les plus notables est l’élargissement du TLB (translation lookaside buffer) du cache de données L1, qui passe de 32 à 64 entrées. Étant donné que le TLB L2 a une latence assez élevée (20 cycles), l’augmentation du hit rate du L1 peut engendrer des gains de performances assez significatifs dans les charges de travail touchant des structures de données de grande taille. C’est particulièrement important pour les serveurs, mais les architectes d’AMD affirment que certains jeux y sont également sensibles, ce qui était assez inattendu.
Optimisations du cache L2
Le prefetching matériel au sein du cache L2 a également fait l’objet d’améliorations. La latence minimale n’a pas évolué, ce qui explique pourquoi Sandra 2013 ne détecte pas d’amélioration, mais le prefetcher et le cache L2 sont utilisés plus efficacement et d’après AMD, la latence moyenne (bien plus difficile à mesurer) devrait également diminuer. Sandra 2013 ne détecte pas non plus beaucoup de changements en ce qui concerne la latence du cache L3, et pour cause : les architectes d’AMD avec lesquels nous sommes entrés en contact nous ont confirmé que le cache L3, que se partagent tous les modules des processeurs FX, n’avait subi aucune modification.
Comparatif express : cinq architectures à 4 GHz
Quels effets ont tous ces petits ajustements sur les performances par cycle des puces Piledriver ? Pour le savoir, nous avons fait tourner cinq architectures différentes à une même fréquence, 4 GHz, et avons comparé les résultats.
Sous iTunes, logiciel monothreadé par excellence, le FX-8350 fait nettement mieux que le FX-8150, basé sur l’architecture Bulldozer, mais se montre moins rapide qu’un Phenom II X6 1100T. Ne parlons même pas des processeurs Sandy Bridge et Ivy Bridge, qui creusent l’écart avec le plus véloce des processeurs AMD.
Notez que le Core i7 est considéré comme un processeur quad-core capable de traiter simultanément quatre thread : c’est parce que nous avons désactivé l’Hyper-Threading afin de mieux isoler les performances des différents cores.Si cette fonctionnalité avait été activée, il est plus que probable que le modèle moyen/haut de gamme d’Intel aurait aussi terminé en pole position sous 3ds Max.
Quoi qu’il en soit, ce qui nous intéresse aujourd’hui est le gain de performances qu’apporte le FX-8350 par rapport au 8150. Celui-ci est significatif, mais une fois encore, les six cores du Thuban (Phenom II) parviennent à dépasser les quatre modules du Vishera.Comme on peut le voir, AMD utilise la meilleure capacité de sa nouvelle architecture à monter en fréquence pour damer le pion à son ancienne : en effet, même s’il est plus performant par cycle, le Thuban n’est guère conçu pour fonctionner à une telle cadence.
Architecture Piledriver : une consommation réduite
La plupart des améliorations apportées à l’architecture Piledriver ont pour but d’augmenter ses performances par cycle, c’est-à-dire d’exécuter un plus grand nombre d’instructions par cycle (IPC) afin de rendre le FX-8350 plus productif que le FX-8150 à fréquence égale. Mais la raison pour laquelle AMD est parvenu à cadencer son nouveau fer de lance à 4 GHz plutôt qu’à 3,6 GHz réside dans la baisse de sa consommation : alors que le FX-8350 affiche le même TDP que son prédécesseur (125 watts), sa fréquence est plus élevée de 400 MHz.
Le fondeur est resté assez vague sur la manière dont il est arrivé à un tel exploit : tout au plus nous a-t-on parlé de gains progressifs liés à l’architecture elle-même et d’ajustements physiques tels que l’amélioration du power gating. Nous savons que la majorité des avantages de Piledriver par rapport à Bulldozer provient de la hausse de fréquence qu’autorisent les optimisations de consommation. Si le FX-8350 est 15 % plus rapide que le 8150 dans une application donnée, on peut estimer qu’environ 10 % vient des 400 MHz supplémentaires et 5 % des améliorations apportées aux performances par cycle.
Nous avons essayé de tirer les vers du nez à AMD en ce qui concerne la technologie Resonant Clock Mesh obtenue sous licence auprès de Cyclos Semiconductor, mais nos efforts ont été vains. Nous sommes toutefois à peu près certains que celle-ci est en grande partie responsable des gains de performances obtenus sous le plafond thermique.Selon un document publié par AMD, Cyclos et l’Université du Michigan à Ann Arbor, la technologie Resonant Clock peut réduire de 24 % l’énergie nécessaire à la distribution des fréquences au sein de l’architecture Piledriver. Le document est assez technique mais très intéressant. Un passage de la conclusion nous a particulièrement marqué :
« Dans la plage de fréquences de 3,0 à 4,4 GHz, les économies d’énergie engendrées par rclk [le système Resonant Clock] permettent soit d’augmenter la fréquence d’environ 100 MHz à consommation égale, soit de réduire la consommation de 5 à 10 % à fréquence égale. »
L’architecture Piledriver est la première implémentation de cette technologie en production. Il sera intéressant de voir ce qu’en fera AMD dans ses prochaines architectures, d’autant plus que ce même document indique que les gains d’efficacité se tassent après avoir atteint un pic à 3,3 GHz.
Configuration de test et benchmarks
Configuration de test | |
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Processeurs | AMD FX-8350 (Vishera) 4,0 GHz (20 x 200 MHz), socket AM3+, 8 Mo de cache L3 partagé, Turbo Core activé, fonctions d’économie d’énergie activées |
AMD FX-8150 (Zambezi) 3,6 GHz (18 x 200 MHz), socket AM3+, 8 Mo de cache L3 partagé, Turbo Core activé, fonctions d’économie d’énergie activées | |
AMD Phenom II X4 980 Black Edition (Deneb) 3,7 GHz (18,5 x 200 MHz), socle AM3, 6 Mo de cache L3 partagé, fonctions d’économie d’énergie activées | |
AMD Phenom II X6 1100T (Thuban) 3,3 GHz (16,5 x 200 MHz), socle AM3, 6 Mo de cache L3 partagé, Turbo Core activé, fonctions d’économie d’énergie activées | |
Intel Core i7-3770K (Ivy Bridge) 3,5 GHz (35 x 100 MHz), LGA 1155, 8 Mo de cache L3 partagé, Hyper-Threading activé, Turbo Boost activé, fonctions d’économie d’énergie activées | |
Intel Core i5-3570K (Ivy Bridge) 3,4 GHz (34 x 100 MHz), LGA 1155, 6 Mo de cache L3, Turbo Boost activé, fonctions d’économie d’énergie activées | |
Intel Core i5-3470 (Ivy Bridge) 3,2 GHz (32 x 100 MHz), LGA 1155, 6 Mo de cache L3, Turbo Boost activé, fonctions d’économie d’énergie activées | |
Intel Core i5-2550K (Sandy Bridge) 3,4 GHz (34 x 100 MHz), LGA 1155, 6 Mo de cache L3, Turbo Boost activé, fonctions d’économie d’énergie activées | |
Cartes-mères | ASRock Fatal1ty 990FX Professional(Socket AM3+), chipset AMD 990FX/SB950, BIOS 1.9 |
Gigabyte Z77X-UD3H (LGA 1155) Intel Z77 Express, BIOS F17 | |
Mémoire | 16 Go (4 x 4 Go) de DDR3-1600 G.Skill, F3-12800CL9Q2-32GBZL @ DDR3-1600 et 1,5 V |
Stockage | Crucial m4 256 Go, SATA 6 Gbit/s |
Carte graphique | Nvidia GeForce GTX 680 2 Go |
Alimentation | Cooler Master UCP-1000 watts |
OS et pilotes | |
OS | Windows 7 Édition Intégrale 64 bits |
DirectX | DirectX 11 |
Pilotes graphiques | Nvidia GeForce 306.97 |
Notez que nous utilisons de la DDR3-1600 sur toutes les plateformes de test.Le FX-8350 gère officiellement les barrettes cadencées à 1866 MT/s, ce qui signifie que notre choix pourrait en théorie limiter la bande passante disponible. En pratique, ce n’est pas le cas : nous l’avons vérifié lors de plusieurs benchmarks afin de nous assurer que notre décision d’utiliser 16 Go de DDR3-1600 plutôt que 8 Go de DDR3-1866 ne réduirait pas les performances des processeurs Vishera.
Mis à part dans le test de bande passante mémoire sous Sandra 2013 Beta, les benchmarks, et plus particulièrement les benchmarks en situation réelle, ne sont pas affecté par la baisse de fréquence.WinRAR, l’une des applications les plus sensibles à la bande passante de notre batterie de test, voit d’ailleurs ses performances cesser d’évoluer dès 1600 MT/s.
Jeux 3D : protocole de test | |
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Benchmark | Détails |
The Elder Scrolls V: Skyrim | Paramètres du jeu : paramètres de qualité « High » et « Ultra », anti-aliasing FXAA, synchronisation verticale désactivée, 1920×1200, 2560×1600, démo personnalisée, 25 secondes, Fraps |
Battlefield 3 | Paramètres du jeu : paramètres de qualité « Ultra », anti-aliasing désactivé / MSAA 4x (Deferred) ou High (Post), AF 16x, synchronisation verticale désactivée, 1920×1080, 2560×1600, démo : Going Hunting, 90 secondes, Fraps |
World of Warcraft: Mists of Pandaria | Paramètres du jeu : paramètres de qualité « Ultra », anti-aliasing 1x/8x, AF 16x, synchronisation verticale désactivée, 1680×1050, 1920×1080, 2560×1600, démo : trajet en vol de Crushblow à Krazzworks, DirectX 11 |
Audio : protocole de test | |
Benchmark | Détails |
iTunes | Version : 10.4.1.10 64 bits CD audio (Terminator II SE), 53 min, conversion au format AAC |
Lame MP3 | Version : 3.99 CD audio (Terminator II SE), 53 min, conversion wav en mp3, commande : -b 160 –nores (160 kbps) |
Vidéo : protocole de test | |
Benchmark | Détails |
HandBrake CLI | Version : 0.9.8 Source vidéo : Big Buck Bunny (720×480, 23 972 images) 5 minutes Source audio : Dolby Digital, 48 000 Hz, 6 canaux, anglais Cible vidéo : AVC ; cible audio : AC3, cible audio 2 : AAC (High Profile) |
MainConcept Reference v2.2 | Version : 2.2.0.5440 Vidéo : MPEG-2 vers H.264, codec MainConcept H.264/AVC, 28 s de HDTV 1920×1080 (MPEG-2) Audio : MPEG-2 (44,1 kHz, 2 canaux, 16 bits, 224 kbps) Codec : H.264 Pro, Mode : PAL 50i (25 images/s), Profil : H.264 BD HDMV |
Applications : protocole de test | |
Benchmark | Détails |
WinRAR | Version 4.20 RAR, syntaxe “winrar a -r -m3”, benchmark : 2012-THG-Workload (1,35 Go) |
WinZip | Version 17 WinZIP ligne de commande version 3, ZIPX, syntaxe “-a -ez -p -r”, benchmark : 2012-THG-Workload (1,35 Go) |
7-Zip | Version 9.20 (x64) LZMA2, syntaxe “a -t7z -r -m0=LZMA2 -mx=5”, benchmark : 2012-THG-Workload (1,35 Go) |
Adobe Premiere Pro CS 6 | Séquence « Hollywood » sur Blu-ray H.264, sortie : 1920×1080, qualité maximale |
Adobe After Effects CS 6 | Création d’une vidéo comprenant 3 flux Images : 210, rendu simultané de plusieurs images : activé |
Cinebench | Version 11.5 Build CB25720DEMO Tests CPU mono et multithreadés |
Blender | Version: 2.63, Cycles Engine Syntaxe “blender -b thg.blend -f 1”, résolution : 1920 x 1080, antialiasing : 8x, rendu : THG.blend frame 1 |
Adobe Photoshop CS 6 (64-Bit) | Version: 11 Filtrage d’un image TIFF de 16 Mo (15000 x 7266) Filtres: Flou radial (quantité : 10 ; méthode : zoom ; qualité : bonne) Flou de forme (rayon : 46 px ; forme personnalisée : symbole « Trademark ») Médiane (rayon : 1 px) Coordonnées polaires (rectangulaires en polaires) |
ABBYY FineReader | Version : 10 Professional Build (10.0.102.82) Lecture d’un PDF et enregistrement en DOC, source : « Political Economy » (J. Broadhurst, 1842) 111 pages |
3ds Max 2012 | Rendu d’un vol spatial (1440×1080) au départ d’un disque RAM Y: |
Adobe Acrobat X Professional | Création (impression) d’un document PDF au départ de Microsoft PowerPoint 2010 |
SolidWorks 2010 | PhotoView 360, fichier de benchmark 01-Lighter Explode.SLDASM, rendu en 1920×1080, 1,44 million de polygones, 256 échantillons AA |
Visual Studio 2010 | Compilation de Google Chrome (scriptée) |
Benchmarks synthétiques : protocole de test | |
Benchmark | Détails |
PCMark 7 | Version 1.0.4 |
3DMark 11 | Version 1.0.3 |
SiSoftware Sandra | Version : 2013 Beta Processor Arithmetic, Multimedia, Cryptography, Memory Bandwidth, .NET Arithmetic, .NET Multimedia |
PCMark 7
Score global
Futuremark PCMark 7 est de retour en période d’essai, si l’on peut dire.Lors de notre dernier test des moteurs graphiques intégrés aux processeurs (Core i5-3570K, -3550, -3550S, And -3570T: Ivy Bridge Efficiency), nous nous sommes rendus compte que cette application accordait une pondération particulièrement agressive aux résultats obtenus par la fonction Quick Sync des processeurs Intel Ivy Bridge.Étant donné que nous utilisons aujourd’hui une carte graphique Nvidia GeForce GTX 680, cela n’affectera pas nos résultats, mais le fait que PCMark classe globalement l’AMD FX-8350 derrière l’Intel Core i5-2550K indique qu’il n’exploite pas pleinement les capacités des processeurs basés sur l’architecture Piledriver.
Les performances des FX dans les tests de bureautique et de divertissement se situent dans la même veine que ceux du classement global, mais le FX-8350 fait nettement mieux dans les tests de créativité et de calcul.Nous allons donc devoir recourir aux tests en situation réelle pour pouvoir tirer des conclusions plus fiables.
Créativité
Divertissement
Bureautique
Calcul
3DMark 11
Suite professionnelle
Avec 3DMark, Futuremark tente de nous donner une indication globale des performances de nos machines de test dans les jeux. Ici, l’AMD FX-8350 dépasse le FX-8150 de plusieurs centaines de points et vient se hisser juste derrière les Core i5-3570K et i7-3770K, plus onéreux.
Il s’agit toutefois d’une généralisation quelque peu extrême : les résultats obtenus par les différentes puces varient assez fortement d’un sous-test à l’autre.
Graphismes
Le seul processeur qui semble avoir une quelconque influence sur les performances graphiques est l’AMD Phenom II X6 1100T, mais même avec ce processeur vieillissant, le recul enregistré est minime.Tous les autres processeurs sont ici sur un pied d’égalité, notre GeForce GTX 680 faisant tout le travail.
Physique (score)
Le test de la physique est celui où les performances du processeur joue le rôle le plus important ; Futuremark partitionne le monde qu’il crée en plusieurs régions isolées, ce qui génère plusieurs threads simultanés.
À pleine charge, le FX-8350 parvient à faire mieux que l’Intel Core i5-3570K, un quad-core à plus de 200 €.Le Core i7-3770K avec Hyper-Threading se démarque toutefois très nettement de la concurrence.
Score combiné
Le test « combiné » met lui aussi en exergue les différences entre processeurs.Comme dans le test de physique, le monde créé est partitionné en différentes régions, mais on ajoute ici une composante graphique.As l’instar de ce nous constaterons plus tard dans les tests en situation réelle, les puces AMD ont tendance à constituer un goulot d’étranglement pour la carte graphique, raison pour laquelle le FX-8350 repasse derrière les trois Ivy Bridge.
Physique (images/s)
Sandra 2013 Beta
Arithmétique CPU
Multimédia
Cryptographie
Pour rappel, AMD avait ajouté l’accélération matérielle du chiffrement/déchiffrement AES à l’architecture Bulldozer ; tout naturellement, la Piledriver en bénéficie aussi.De manière assez logique, cette fonction est limitée par la bande passante mémoire disponible : plus vite on alimente le CPU, meilleures sont ses performances dans ce test en AES-256.
Bande passante mémoire
Après avoir procédé à quelques tests, nous avons décidé d’utiliser 16 Go de mémoire DDR3-1600 plutôt que 8 Go de DDR3-1866, essentiellement pour donner de l’espace à notre disque RAM, mais également parce que la hausse de fréquence n’avait aucune influence positive sur les résultats… sauf dans ce test, où le fait que le FX-8350 se retrouve derrière le FX-8150 est une conséquence directe de cette baisse de débit.Si nous avions opté pour des barrettes de DDR3-1866, le FX-8350 aurait affiché un score similaire à celui des puces Ivy Bridge assorties de DDR3-1600 (environ 20 Go/s).
Arithmétique .NET
Multimédia .NET
Latence du cache
Il semble que les latences du cache des processeurs Vishera n’aient pas évolué par rapport aux Zambezi. AMD nous a confirmé que le cache L3 n’avait pas changé et la latence minimale du cache L2 semble également demeurer au même niveau qu’il y a un an. Sa latence moyenne devrait toutefois diminuer en raison des optimisations apportées à l’architecture.
Création de contenu
3ds Max 2012
Alors que le FX-8150 termine avant-dernier du classement sous 3ds Max 2012, le FX-8350 se hisse en deuxième position. Alors que l’an dernier, nous nous demandions comment AMD parvenait à justifier le prix de son fer de lance, supérieur à celui d’un Core i5-2500K, aujourd’hui, le FX-8350 met une claque au Core i5-3570K et talonne le Core i7-3770K, un composant à plus de 300 € !
Blender
Les deux AMD FX s’en sortent bien dans Blender : les résultats sont similaires à ceux que nous avions constaté l’an dernier, même si pour l’occasion, nous faisons appel au moteur Cycles, plus récent. Pour être totalement honnête, il nous faut tout de même préciser que même le vieux Phenom II X6 et ses cores Thuban parviennent à battre l’Intel Core i5-3570K.
Cinebench
Le test en monothreadé sous Cinebench illustre ce que nous savons depuis un an déjà : les performances par core des processeurs AMD sont assez catastrophiques par rappel à celles d’Intel. Enfin, l’architecture Piledriver parvient au moins à rattraper la vieille architecture Stars des Phenom II X6 et X4. Il n’empêche : les Intel Ivy Bridge, et en particulier le Core i7 avec son Hyper-Threading, se montrent ici nettement plus puissants.
Par contre, le FX-8350 termine en deuxième place dans le benchmark multithreadé, une position qu’il doit à ses performances brutes, à ses fréquences plus élevées et à ses huit cores de calcul sur nombres entiers.
SolidWorks 2010
Les évolutions qui ont permis à AMD de grimper au classement dans 3ds Max lui valent le même résultat sous SolidWorks. Alors que le FX-8150 se laisse battre par le Core i5-3470, le FX-8350 parvient à dominer le Core i5-3570K et à terminer en deuxième place.
Adobe CS 6
Photoshop CS6
Notre vieux benchmark sous Photoshop se compose de filtres multithreadés capables d’exploiter correctement les capacités de tous les processeurs multi-cores de ce comparatif. Au vu de la première place obtenue par l’AMD FX-8350, il apparaît clairement qu’il peut générer au moins huit threads simultanés. L’amélioration par rapport au FX-8150 est quantifiable. Les anciens quad et hexacores d’AMD, par contre, restent sur le carreau.
Photoshop CS6 (OpenCL)
Nous avons toutefois conçu un second benchmark sous Photoshop : celui-ci exploite les capacités du logiciel d’Adobe en matière d’OpenCL. La charge de travail est complètement différente ; il est par conséquent vain de la comparer à la précédente.Elle prend également plus longtemps.
La plateforme AMD s’en sort ici moins bien. Étant donné que le test repose sur OpenCL, la carte graphique GeForce GTX 680 et le bus PCI Express 2.0 ont un rôle à jouer, mais il s’agit d’un domaine dans lequel AMD prévoit des améliorations, raison pour laquelle il est intéressant de collecter des données dès aujourd’hui. Pour l’instant, les quatre processeurs AMD ferment toutefois le classement et viennent se positionner derrière les Intel Ivy Bridge et Sandy Bridge.
Premiere Pro CS6
Sous Premiere Pro CS6, nous revenons à des charges de travail plus traditionnelles, spécifiquement conçues pour les processeurs, et cela semble être tout bénéfice pour l’AMD FX-8350. Non que le FX-8150 s’en tirait à moindre compte dans ce test (il se positionne d’ailleurs juste derrière le Core i5-3570K), mais le 8350 parvient tout de même à talonner le Core i7-3770K. On le voit une fois de plus : dans les applications multithreadées, l’approche modulaire d’AMD fait des merveilles.
After Effects CS6
À l’inverse, quand le modèle d’utilisation fait moins la part belle au parallélisme, ces mêmes modules s’enrayent. After Effects CS6 n’est pas plus friand du design d’AMD que sa version CS5.5. Certes, la fréquence accrue du FX-8350 permet à celui-ci de terminer devant le Phenom II X6 1100T (un processeur vieux de près deux ans, ne l’oublions pas), mais cela ne suffit pas pour dépasser le contingent des puces Intel.
Bureautique
ABBYY FineReader
Une fois de plus, dans une application bien multithreadée comme ABBYY FineReader, l’AMD FX-8350 emboîte le pas à l’Intel Core i7-3770K.Mais il faut rappeler que le FX-8150 faisait déjà mieux que le Core i5-3570K ; il semble donc que l’architecture améliorée et la fréquence accrue n’aient fait que renforcer un résultat déjà bien présent. Bref, les choses sont claires : il suffit de donner à ce type de design un logiciel multithreadé pour qu’il fasse des merveilles.
Lame
Nous vous jurons que nous ne faisons pas exprès d’alterner les tests monothreadés et les benchmarks hautement parallélisés. Nous effectuons toujours nos tests dans le même ordre.
Comme pour nous rappeler pourquoi le FX-8150 a été tellement décrié à sa sortie, notre tests d’encodage dans Lame nous montre un FX-8350 cadencé à 4 GHz faire à peine mieux qu’un Phenom II X4 980 lancé il y a un an et demi. Si l’architecture Piledriver constitue bien une avancée par rapport à la Bulldozer, il semble malheureusement qu’AMD n’atteigne pas encore les performances par mégahertz de son architecture précédente.
Adobe Acrobat X Pro
Le résultat est identique lorsque nous tentons de convertir une présentation PowerPoint en PDF, une tâche éminemment monothreadée. Le processeur Vishera s’en tire mieux que le Zambezi, mais les quatre processeurs Intel terminent le travail bien avant la plus rapide des puces AMD.
Visual Studio 2010
Le FX-8350 réussit l’exploit de réduire de quatre minutes le temps de compilation de Google Chrome sous Visual Studio 2010 par rapport au FX-8150, ce qui représente une accélération de 10 %. On est encore loin de la performance exceptionnelle de l’Intel Core i7-3770K, mais le Piledriver fait mieux que le Core i5-3570K.
Fritz
Compression
WinZip
Corel vient de lancer WinZip 17, et pour la première fois dans toute son histoire, cette application parvient enfin à exploiter correctement les processeurs multi-cores. Dans sa dernière version, le logiciel gère l’accélération de la compression via OpenCL sur matériel AMD, Intel et Nvidia ; nous ne nous sommes donc pas privés de l’activer lors de notre test ! Malheureusement, cette accélération ne s’applique qu’aux fichiers de plus de 8 Mo, qui sont assez rares dans notre dossier de test. Au final, l’impact de cette fonction sur nos résultats est donc assez minime.
Quoi qu’il en soit, la gestion du multi-cores suffit à bouleverser le classement : alors que l’an dernier, le FX-8150 terminait bon dernier, il finit aujourd’hui en quatrième position et le FX-8350 en deuxième. Et ce, alors que la concurrence a évolué…
À la vue de nos tests, AMD soulignerait certainement, et à raison, que de plus en plus d’applications sont multithreadées, voire capables de faire appel aux ressources supplémentaires apportées par les moteurs graphiques. Cela donne évidemment un avantage de plus en plus important aux produits de la société. Nous restons toutefois quelque peu dubitatifs quant à la consommation affichées par les processeurs du fondeur, surtout en regard de leurs performances.Mais nous reviendrons sur ce point plus loin.
WinRAR (x64)
Au vu du renouveau de WinZip, WinRAR perd considérablement de sa superbe ! Certes, le logiciel exploite à la perfection l’architecture Ivy Bridge d’Intel, et le fait que le FX-8350 fasse mieux que le 8150 suggère que ses 400 MHz supplémentaires servent à quelque chose, mais la cinquième place obtenue par le nouveau fer de lance d’AMD indique très clairement que le matériel est sous-exploité.
7-Zip (x64)
Le classement du test sous 7-Zip ne diffère guère de celui sous WinZip 17 : le Core i7-3770K s’en sort très bien, mais l’AMD FX-8350 n’est pas loin derrière, ni d’ailleurs le FX-8150.
Il serait presque surprenant de voir le Phenom II X6 prendre la quatrième place, mais ce serait oublier que 7-Zip a une affinité très prononcée pour les processeurs multi-cores ; il suffit pour s’en convaincre de regarder la queue du peloton, entièrement constituée de processeurs quad-core.
Encodage audio/vidéo
MainConcept
La nature fortement multithreadée de MainConcept en fait une cible facile pour l’AMD FX-8350. Notons que le FX-8150 s’en sort avec les honneurs, se payant même le luxe de harceler le Core i5-3570K.
HandBrake
Même chose sous HandBrake, où le FX-8350 se comporte plus comme un Core i7 que comme un i5. Le FX-8150, quant à lui, termine 20 secondes plus tard, entre les modèles Core i5.
Ce graphique montre toutefois que les Ivy Bridge n’ont pas, en termes de performances pures, apporté énormément à Intel ; de ce point de vue, l’architecture Piledriver permet en quelque sorte à AMD de rattraper le retard qu’il avait accumulé sur son concurrent.
iTunes
Le test sous iTunes aurait sans doute tout aussi bien eu sa place sur la page « Bureautique », mais il nous rappelle à quel point les processeurs FX n’aiment pas les applications monothreadées.
Battlefield 3
1680 x 1050
1920 x 1080
2560 x 1600
En règle générale, les processeurs AMD ont tendance à limiter les performances de certains jeux à basse résolution et en qualité moyenne. Avec une GeForce GTX 680 et Battlefield 3 en mode visuel « Ultra », cependant, on ne constate strictement rien de tel, même lorsque l’antialiasing est complètement désactivé.
Bien entendu, cela ne vaut que pour la campagne solo, qui a tendance à se reposer plus largement sur le GPU. La partie multi-joueurs de Battlefield 3 est plus complexe à gérer pour le processeur ; malheureusement, il est notoirement difficile de concevoir un benchmark reproductible lorsqu’on a 63 autres joueurs sur une carte, raison pour laquelle nous allons devoir soumettre nos concurrents à d’autres titres plus gourmands en puissance de calcul sur CPU.
The Elder Scrolls V: Skyrim
1680 x 1050
1920 x 1080
2560 x 1600
Lorsqu’AMD a lancé l’architecture Bulldozer, nous avons été particulièrement déçus de constater que celle-ci ne parvenait pas à rattraper le retard accumulé par les anciennes architectures du fondeur dans les titres orientés CPU. Pire encore : notre test sous Skyrim semblait indiquer que le FX-8150 faisait systématiquement moins bien qu’un Phenom II X4 980, même à haute résolution !
L’architecture Piledriver ne résout pas totalement le problème, mais elle a au moins le mérite de faire mieux que la Bulldozer, et surtout que les Phenom II.
Nous avons présenté nos résultats à AMD et, ensemble, avons isolé les sources les plus probables de cette accélération. La plus évidente est bien entendu la hausse de la fréquence (+400 MHz), qui a été rendue possible par l’optimisation de la consommation. Vient ensuite l’élargissement du cache de données (DTLB) L1, qui passe de 32 entrées à 64 et améliore les performances lorsqu’un jeu doit effectuer des recherches dans de grandes structures de données réparties sur plusieurs pages.
Au final, AMD a encore du pain sur la planche pour améliorer les performances de ses processeurs dans les jeux, mais l’architecture Piledriver rectifie la perte nette qu’avait engendrée la Bulldozer par rapport aux précédentes plateformes quad-core dans ce domaine.
World Of Warcraft: Mists Of Pandaria
1680 x 1050
1920 x 1080
2560 x 1600
World of Warcraft est l’un de ces titres qui, historiquement, semble plutôt incompatible avec les processeurs AMD. C’est en 1680 x 1050 que les écarts entre nos concurrents sont les plus flagrants. Ici, le FX-8150 parvient à dépasser les Phenom II et le FX-8350 fait bien mieux encore, mais pas suffisamment pour prendre le pas sur les Ivy Bridge d’Intel.
Les différences s’amenuisent au fur et à mesure que l’on monte en résolution, car les performances de la carte graphique acquièrent une importance de plus en plus grande par rapport à celles du processeur, mais il reste clair, même en 2560 x 1600 avec les détails réglés sur « Ultra », que les puces Vishera représentent une évolution très nette comparées aux Zambezi. Les processeurs Intel continuent toutefois à dominer le classement.
Consommation et efficacité énergétique
Évolution de la consommation
Il est toujours intéressant de procéder à une analyse complète des performances avant d’examiner les logs de consommation que nous générons lors de nos tests.
Il est un peu surprenant (mais en aucun cas désagréable) de constater que l’AMD FX-8350 Piledriver (la ligne bleue) consomme moins que le FX-8150 Bulldozer (la ligne verte) alors qu’il est cadencé à 400 MHz de plus.
Avant d’aller plus loin, nous souhaitons vous faire part d’un léger changement dans notre méthodologie de test. Jusqu’à présent, nous avions toujours arrêté la journalisation de la consommation dès la fin du dernier tests. Cette façon de procéder peut sembler logique, mais elle a pour inconvénient de ne donner aucune indication de la consommation au repos. À partir de maintenant, nous accordons au matériel testé exactement 600 secondes (10 minutes) de repos après la fin du dernier benchmark. Cela diminue évidemment la consommation moyenne et augmentation consommation totale, mais cela nous donne surtout une idée plus réaliste du comportement des machines lorsqu’on leur permet de se reposer.
Nous n’avons pas fait de graphique reprenant uniquement la consommation au repos de chaque configuration, mais les logs nous montrent que les Core i5 et i7 sont les plus économes sur ce point (79 et 80 watts respectivement). La configuration à base de Phenom II X6 tire environ 102 watts à la prise lorsqu’elle ne fait rien, tandis que celle à base de FX-8150 consomme 92 watts. C’est exactement la même chose que le FX-8350, mais celui-ci termine tellement plus vite que son ancêtre que son efficacité globale s’en voit nettement améliorée.
Consommation moyenne
Les chiffres de consommation moyenne et la durée nécessaire pour mener à bien l’ensemble des tests vont nous donner une bonne idée de l’efficacité énergétique des processeurs Vishera.
Globalement, la configuration à base d’AMD FX-8350 consomme 10 watts de moins que la même machine équipée d’un FX-8150, en dépit de la fréquence plus élevée et des performances accrues du premier.
À ce stade, nous sommes à peu près certains que le FX-8350 est plus rapide que le Phenom II X6 1100T, mais ce dernier consomme moins, ce qui, pour peu que l’écart de performances entre les deux processeurs ne soit pas suffisamment marqué, pourrait vouloir dire qu’il est plus efficace. Un tel constat serait un véritable désastre pour AMD.
Les deux processeurs Intel, quant à eux, sont tellement plus économes que les modèles AMD que l’on peut d’ores et déjà affirmer que les Vishera n’ont aucune chance de se montrer plus efficaces.
Durée des tests
En matière de temps nécessaire pour terminer nos benchmarks, AMD peut être fier des résultats obtenus par son FX-8350 : celui termine en deuxième place de notre classement. Le Core i5-3570K n’y apparaît pas pour des raisons de lisibilité, mais sachez que le fer de lance d’AMD termine 12 secondes avant lui.
À moins de 200 $, le nouveau processeur haut de gamme d’AMD semble donc très attrayant. Mais qu’en est-il de son efficacité énergétique ?
Énergie totale consommée
Le FX-8350 est près de 13 % plus efficace que son prédécesseur. Plus crucialement, il est aussi plus efficace que le Phenom II X6 1100T.
Il y a un an, le Phenom représentait un choix plus économique que le FX Bulldozer ; il était impossible de ne pas remarquer qu’AMD avait lancé un processeur plus gourmand et moins performant que son ancêtre dans un certain nombre d’applications. Aujourd’hui, heureusement, le fondeur semble avoir redressé la barre : meilleures performances, meilleure efficacité, prix plus attrayant. Tout cela suffit-il pour que nous recommandions le FX-8350 ?
Conclusion
Nous l’avons examiné sous toutes les coutures. Nous lui avons fait passer tous les tests. Nous l’avons soumis aux pires tortures. Nous avons même discuté avec son fabricant pour découvrir ce qui le faisait tiquer. Le FX-8350 d’aujourd’hui est en tous points meilleur que le FX-8150 d’hier. Plus rapide, plus efficace, meilleur marché. Et surtout, mieux à même de concurrencer les Intel Ivy Bridge, qui n’ont finalement apporté que des améliorations mineures par rapport aux Sandy Bridge.
Nous allons toutefois devoir nous résigner à oublier ce que signifiait jadis la marque FX. Il y près d’une décennie, le FX était une arme qui mettait Intel en désarroi. La pointe du progrès. Un processeur qui coûtait plus de 700 € ! Aujourd’hui, nous devons nous contenter de performances légèrement supérieures au milieu de gamme d’Intel, les Core i5-3470 et 3570K, tout en acceptant un écart assez énorme en termes de consommation. Au final, tout bien considéré, que d’illusions qui volent en éclat !
Et pourtant, une fois notre baromètre mental réajusté, il faut avouer que le FX-8350 est un bien meilleur processeur que le FX-8150. Il rattrape le retard accumulé par l’architecture Bulldozer. Certes, l’architecture Piledriver ne règle pas tous les problèmes, mais de petites améliorations lui permettent de bénéficier d’une consommation revue à la baisse et, par conséquent, d’une fréquence accrue pour un TDP inchangé à 125 watts. Les changements ne sont pas spectaculaires, mais ils sont suffisamment appréciables pour que l’on s’autorise la comparaison avec le plus puissant des Core i5 d’Intel. Ce qui n’est déjà pas si mal.
Bien entendu, si AMD avait, dans un élan d’enthousiasme et d’emportement, décidé de commercialiser son FX-8350 au prix du 8150 il y a un an, nous aurions rapidement relégué le nouveau processeur au rang des échecs annoncés. Fort heureusement, le fondeur a décidé d’en demander moins de 200 $, ce qui le met au niveau tarifaire de l’Intel Core i5-3470, un processeur au coefficient multiplicateur verrouillé qu’il dépasse dans l’immense majorité des applications. Mieux encore, il se paye le luxe de battre le Core i5-3570K, un composant à plus de 200 €, dans bon nombre de logiciels multithreadés. Ce n’est d’ailleurs que dans les programmes monothreadés, de plus en plus rares, qu’AMD connaît une déconfiture qui n’a d’égale que celle rencontrée par les puces Bulldozer.
Il faut néanmoins encore aborder le volet de la consommation. Si vous avez la chance d’habiter aux États-Unis, l’énergie n’est qu’un distant souci côté finances, à moins que la dissipation thermique ne vous oblige à opter pour un ventilateur surdimensionné et bruyant. En France, par contre, où le kWh est tarifé aux environs de 12 centimes d’euro, l’écart de 10 watts entre l’Intel Core i5 et l’AMD FX-8350 peut vous coûter en pratique plusieurs euros par mois. Avantage : Intel.
Essayons donc de distiller toutes ces informations en une recommandation. Sachant que la communauté des power users donne en règle générale plus de latitude à AMD qu’à Intel, nous nous attendons à voir un plus grand nombre d’amateurs s’enthousiasmer de la sortie du FX-8350 que cela n’a été le cas lors de celle des processeur Bulldozer. À juste titre : vitesse en hausse, efficacité énergétique considérablement accrue, prix tout à fait raisonnable… AMD répond ici à tous nos espoirs. A-t-il fait des compromis ? Sans le moindre doute. Les performances dans les applications monothreadées restent en berne et la consommation demeure un sujet qui fâche. Mais à moins de 200 $, nous pouvons sans grande difficulté imaginer le FX-8650 au cœur d’un poste de travail orienté « petit budget ».
Le FX-8350 serait-il pour autant notre premier choix pour une nouvelle machine ? Probablement pas. Bien que nous soyons impressionnés par le travail qu’ont accompli les architectes d’AMD au cours de l’année écoulée, les performances de ce processeurs dépendent encore trop du type de travail demandé. Et nous privilégierons toujours les composants les plus efficaces énergétiquement parlant.