Introduction
Globalement, l’architecture Coffee Lake représente le plus gros bond en avant générationnel qu’Intel ait accompli ces dix dernières années, et même au-delà. Les Core i3 sont probablement ceux qui bénéficient le plus de cette progression : jusque là cantonnés à deux coeurs physiques avec Hyper-Threading, soit deux coeurs logiques supplémentaires, les Core i3 Coffee Lake proposent quatre coeurs physiques d’emblée (mais sans HT). Sur le papier, un Core i3 Coffee Lake est donc à peu près équivalent à un Core i5 Kaby Lake tout en coûtant moins cher.
Ce « progrès » répond en fait à une sérieuse nécessité : les AMD Ryzen 3 1300X et 1200 proposent depuis juillet 2017 deux fois plus de coeurs que les Intel Core i3 antérieurs à Coffee Lake, ainsi qu’un coefficient multiplicateur débloqué, une réelle avancée en termes de rapport performances/prix que nous n’avons pas manqué de saluer. Intel cherche donc à rééquilibrer le rapport de forces avec Coffee Lake, ce à quoi AMD a répondu en baissant les prix des Ryzen 5 et 7.
Bien qu’Intel n’ait commercialisé que deux Core i3 basés sur Coffee Lake jusqu’ici, c’est un gouffre de 65 euros qui sépare le Core i3-8100 du Core i3-8350K, notamment parce que ce dernier propose l’Hyper-Threading en plus. Ce processeur série K n’a rien du Core i3 habituel : vendu sans ventirad, il nécessite d’investir dans une carte mère série Z pas franchement donnée pour exploiter son potentiel d’overclocking et enfin, il ne coûte que 20 € de moins que le Core i5-8400, lequel propose six coeurs physiques. Naturellement, nous recommandons d’opter pour le second, lequel sera particulièrement à son avantage avec des charges multithreadées.
A l’opposé, le Core i3-8100 tombe presque dans la catégorie petit budget, ce qui est d’autant plus vrai que les cartes mères série B, nettement moins onéreuses que celles de la série Z, ne devraient plus tarder à débarquer sur le marché. A environ 120 euros, le Core i3-8100 est la seule réponse directe d’Intel aux Ryzen 3 1300X et 1200.
Le Core i3-8100
Toute la gamme Coffee Lake fonctionne à des fréquences moins élevées que la gamme Kaby Lake car elle propose plus de coeurs que la seconde. Intel contrebalance toutefois ces fréquences assez conservatrices sur les Core i5 et Core i7 avec des paliers Turbo Boost plus élevés, mais le Core i3-8100 en est privé ! On obtient donc une fréquence statique quel que soit le nombre de coeurs actifs : ce plafond de 3,6 GHz pourrait donc constituer un handicap face aux 3,9 GHz du Core i3-7100 avec des programmes peu threadés.
Naturellement, l’architecture quadcore du Core i3-8100 devrait lui conférer un très net avantage sur son prédécesseur avec des programmes fortement threadés, mais aussi de plus en plus dans les jeux. Notons que l’augmentation du nombre de cœurs physiques s’accompagne bien entendu par une hausse de l’enveloppe thermique : le Core i3-8100 affiche ainsi un TDP de 65 Watts contre 51 Watts pour son prédécesseur.
Chaque coeur de l’i3-8100 embarque 1,5 Mo de cache pour un total de 6 Mo en L3 sur l’ensemble du die, là où l’i3-8350K en compte 2 Mo par coeurs et 8 Mo au total, tout comme les Ryzen 3. Rappelons toutefois que l’on a déjà vu des tests pratiques démontrer que la latence du cache ainsi que son débit peuvent plomber un avantage initial en termes de capacité… nous verrons bien ce qu’il en est sur les pages qui suivent.
Si les Core i3 issus de Coffee Lake sont cantonnés à la DDR4-2400 comme leurs prédécesseurs Kaby Lake, les Core i5 et i7 sont compatibles avec la DDR4-2666. Le die du Core i3-8100 embarque un circuit graphique intégré UHD Graphics 630, quasi identique à celui qui était inclus aux processeurs Kaby Lake. La simple présence de ce circuit confère toutefois un avantage à Intel sur AMD pour ceux qui ne souhaitent pas acheter de carte graphique.
Terminons par les prix : annoncé à 117 dollars HT par Intel, le Core i3-8100 ne coûte théoriquement pas plus cher que son prédécesseur. Dans la pratique, maintenant que sa disponibilité s’est améliorée, on peut le trouver aux alentours de 120 euros. Les Ryzen 3 1300X et 1200, respectivement à 125 et 110 €, sont donc clairement en ligne de mire.
Configurations et méthode de test
Comme c’est le cas pour bien d’autres marques, les cartes mères MSI ont un paramétrage Turbo Boost par défaut qui a pour effet de faire fonctionner le processeur à sa fréquence maximale et ce sur tous ses coeurs. Cet overclocking automatique ne concernant que les processeurs série K, nous n’avons donc pas à prendre cet aspect en considération pour le Core i3-8100.
Bien que la carte mère retenue soit capable de faire fonctionner des kits mémoire bien plus rapides grâce à son chipset Z370, nous nous sommes alignés sur les spécifications d’Intel en paramétrant notre DDR4 à 2400 MT/s, c’est-à-dire le débit auquel chacun aura accès sur les cartes mères série B et H.
La Z370 Gaming Pro Carbon AC s’inscrit dans une lignée déjà bien connue chez MSI, ce qui explique pourquoi ce modèle propose globalement des fonctionnalités similaires aux précédents. Les caractéristiques techniques exhaustives sont disponibles sur le site de la marque.
Configuration du test | |
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Composants & logiciels | Intel LGA 1151 (Z370) Intel Core i3-8100, i3-8350K, Core i5-8400 MSI Z370 Gaming Pro Carbon AC 4x 8 Go G.Skill RipJaws V DDR4-3200 @ 2400, 2666, 2933 et 3200 AMD Socket AM4 Intel LGA 1151 (Z270) EVGA GeForce GTX 1080 FE SSD Samsung PM863 1 To SilverStone ST1500-TI, 1500 Watts Windows 10 Creators Update Version 1703 Corsair H115i |
VRMark et 3DMark
VRMark & 3DMark
Les architectures d’Intel ont tendance à briller sur les test VRMark, tendance qui se poursuit avec le Core i3-8100. L’i3-8350K montre ici l’avantage inhérent à sa fréquence de fonctionnement plus élevée, tandis que le Core i3-7100 termine bon dernier. C’est une tendance que l’on reverra au fur et à mesure des benchmarks.
Le Core i3-8100 rivalise sans problème avec les AMD Ryzen 3 1300X et 1200 sur les tests graphiques & CPU de 3DMark, tandis que les Ryzen 5 1500X et 1400 font tous deux parler leurs huit threads. Rappelons cependant qu’ils sont positionnés à 160 euros environ, contre 120 euros pour le Core i3-8100.
AotS: Escalation et Dawn of War III
Ashes of the Singularity: Escalation
Ashes of the Singularity est un titre massivement multithreadé, conférant ainsi un avantage aux processeurs disposant d’un grand nombre de coeurs. Quoi qu’il en soit, le Core i3-8100 se comporte très bien par rapport à ses rivaux quadcore hyperthreadés : il se paye même le luxe de faire légèrement mieux que le Ryzen 5 1400 à fréquence d’origine, ce dernier ayant pourtant une configuration 4C/8T.
Le Ryzen 3 1200 propose une fréquence d’origine de 3,1 GHz et 3,4 GHz en mode boost, ce qui le dessert franchement dans ce test particulièrement exigeant en matière de ressources processeur : même le Core i3-7350K lui passe devant, alors qu’il s’agit d’un double coeur hyperthreadé. De même, le Core i3-8350K overclocké parvient à faire mieux que le Core i5-8400 embarquant pourtant 6 coeur. AotS : Escalation apprécie donc plus les fréquences élevées qu’on ne pourrait l’imaginer.
Warhammer 40,000: Dawn of War III
Le benchmark de Warhammer 40,000: DoW III fait ressortir un bel échelonnement des performances en fonction des ressources processeur disponibles, tout comme les fréquences élevées s’avèrent franchement récompensées.
Le Core i3-8350K overclocké continue d’impressionner, même s’il faut garder à l’esprit que l’obligation d’acheter une carte mère Z370 capable d’encaisser une telle montée en fréquence plombe l’addition par rapport à des modèles plus accessibles comme l’i3-8100 ou les Ryzen 3.
Pour revenir à ces derniers, on relève que le Core i3-8100 dispose d’une confortable avance sur les 1300X et 1200, au point que l’overclocking ne permet pas aux Ryzen 3 d’égaler le processeur d’Intel. Le i3-8100 s’offre même le luxe de surpasser les deux Ryzen 5 à fréquence d’origine, mais le 1500X repasse devant une fois overclocké.
Civilization VI (tests graphiques et IA)
Civilization VI (Test IA)
Le benchmark Civilization VI AI mesure les performances CPU dans ce qui est un jeu de stratégie en tour par tour. On constate que le Core i3-8350K overclocké s’offre une confortable avance sur les processeurs Coffee Lake à coefficient multiplicateur bloqué, tandis que les fréquences Turbo Boost du Core i5-8400 confèrent à ce dernier un avantage face au Core i3-8100, lequel plafonne pour mémoire à 3,6 GHz.
Les Ryzen 3 d’AMD sont également compétitifs : le 1300X auquel nous avions décerné un prix il y a bientôt six mois s’avère ici plus performant que le Core i3-8100. En parallèle, les Ryzen 5 overclockés ne se comportent pas aussi bien. Il faut cependant rappeler qu’ils proposent tous le SMT (simultaneous multi-threading), fonctionnalité que ce benchmark pénalise.
Civilization VI (test graphique)
Quand bien même il embarque deux cores supplémentaires par rapport à ses prédécesseurs, le coefficient multiplicateur bloqué de l’i3-8100 constitue un handicap. Les deux Ryzen 3 le surpassent ici une fois overclockés, alors qu’à fréquence d’origine, c’est le processeur d’Intel qui dispose d’une avance comparable.
Notons par ailleurs un énorme écart de 24,2 ips entre le Ryzen 3 1200 à fréquence d’origine puis amené à 3,9 GHz : l’overclocking mémoire du Ryzen 3 1200 à 3200 MT/s n’est pas étranger à cette énorme progression.
GTA V et Hitman
Grand Theft Auto V
Une fois encore, l’overclocking est particulièrement appréciable sur le Core i3-8350K qui s’empare de la tête du classement.
De son côté, le Core i3-8100 parvient à un score impressionnant de 83,3 ips là où le Core i3-7100 se contente de 58,4 ips. Ces quelques 43 % de performances supplémentaires en une seule génération n’ont tout simplement pas de précédent. Toutefois, l’i3-8100 reste distancé par l’i3-8350K, lequel profite de ses fréquences d’origine nettement plus élevées. Notons enfin que les AMD Ryzen sont distancés par les Intel Coffee Lake sur ce test, y compris avec overclocking.
Hitman (2016)
Sous Hitman, le Core i3-8350K redéfinit ce que l’on attend d’un Core i3. Ceci étant dit, vu son coût comme celui de la plateforme nécessaire pour en tirer son plein potentiel, on tendrait à le considérer comme un Core i5.
Bonne surprise, le Core i3-8100 affiche des performances très honorables ici, même si elles ne sont pas aussi extraordinaires que celles du 8350K. Le graphique matérialisant le nombre d’ips en moyenne, lequel ne fait apparaître que des processeurs comparables en termes de prix, distinguent clairement deux catégories de processeurs : les Kaby Lake et Ryzen sont nettement moins performants que les Coffee Lake.
Le dernier graphique illustre à nouveau le progrès accompli entre les deux dernières générations de Core i3 : grâce à ses deux coeurs physiques supplémentaires, l’expérience de jeu est nettement plus fluide du point de vue de la latence inter-images.
Shadow of Mordor et Rise of the Tomb Raider
Middle-earth: Shadow of Mordor
Il est difficile de trouver un titre qui soit encore plus monothread que Shadow of Mordor : les fréquences élevées ainsi que le nombre d’instructions par cycle (IPC) sont donc les deux qualités essentielles pour ce jeu.
Nous nous attendions à ce que le Core i3-7100 profite justement de sa fréquence plus élevée pour finir devant le Core i3-8100 ici, sachant par exemple que le 7350K surpasse le 8350K à fréquence d’origine pour cette raison. Etonnement, c’est l’i3-8100 qui mène la danse à très peu de choses près, tandis que les Ryzen sont tous relégués au fond du classement. Ce constat doit tout de même être relativisé, sachant que le dernier des processeurs sur ce benchmark parvient tout de même à 124,7 ips en moyenne et 97 ips minimum.
Rise of the Tomb Raider
Rise of the Tomb Raider est une épine dans le pied d’AMD, qui a bien du mal à s’en débarrasser. Les récents patchs ont fixé les problèmes les plus évidents, mais le fait est que les Ryzen sont incapables de rivaliser avec les Intel Coffee Lake sur ce titre.
Les performances du Core i3-7100 nous rappellent à nouveau combien le saut de performances est impressionnant entre Kaby Lake et Coffee Lake.
Project CARS et Far Cry Primal
Project CARS
Le Core i5-8400 montre l’intérêt d’embarquer six cores dans un jeu optimisé pour tirer parti du multithreading, surpassant assez nettement le Core i3-8100. Ceci étant dit, le plus modeste des Core i3 basés sur Coffee Lake exploite très bien ses quatre coeurs puisqu’il met environ 13 ips dans la vue des Ryzen 3, comparables d’un point de vue tarifaire, tout en s’offrant même le luxe de dominer le Ryzen 5 1500X y compris avec overclocking.
Une fois encore, le Core i3-7100 est relégué en base de classement, accusant 24 ips de moins que son successeur basé sur Coffee Lake : on parle ici d’un gain de performances d’environ 39 % d’une génération à la suivante.
Far Cry Primal
Le Dunia Engine 2 sur lequel s’appuie Far Cry Primal apprécie quant à lui le couple fréquence élevée et nombre d’instructions par cycle. De plus, ce titre semble afficher de meilleures performances lorsque l’on désactive le SMT, ce qui nous arrange bien sachant que les Core i3, i5 et Ryzen 3 n’offrent pas cette fonctionnalité à la base.
Comme prévu, le Core i3-8100 fait bien mieux que son prédécesseur tout en étant en devancé par le Core i3-8350K.
Du côté d’AMD, même lorsque l’on égalise leurs fréquences à 3,9 GHz, notre Ryzen 5 1400 est distancé par le Ryzen 5 1500X et ses 4C/8T. Précisons toutefois que le premier n’a pas pu être stabilisé à cette fréquence avec sa DDR4 paramétrée à 3200 MT/s : le fait d’avoir dû nous contenter de 2933 MT/s nuit aux performances en jeu. Par ailleurs, le Ryzen 5 1400 embarque 8 Mo de cache L3 contre 16 Mo pour le 1500X : cet écart a aussi des conséquences dans certains cas.
Bureautique et productivité
Adobe Creative Cloud
Le Core i3-8100 tire bien son épingle du jeu avec la suite Adobe Creative Cloud, puisqu’il termine quatrième au classement général. En y regardant de plus près, on peut voir qu’il bat les Ryzen dans l’ensemble des sous-tests à l’exception faite d’After Effects, là où l’overclocking permet aux Ryzen 5 de faire meilleure figure.
Navigateur Internet
La suite de tests Krakken mesure les performances JavaScript au travers de plusieurs tâches, lesquelles portent aussi bien sur l’audio que l’imagerie ou encore le chiffrement. Ici, le Core i3-8100 termine devant le Core i3-7100 d’un cheveu.
Les benchmarks de MotionMark, lesquels se focalisent sur le sous-système graphique plutôt que les performances JavaScript, sont particulièrement sensibles aux fréquences élevées. Ceci explique pourquoi le Core i3-7100 surpasse pour une fois le Core i3-8100.
Productivité
Le premier benchmark de PCMark 10 mesure la vitesse de chargement des différents processeurs au travers d’éditeurs de texte, GIMP et navigateurs Internet en démarrage à froid comme à chaud. Là encore, le Core i3-7100 s’appuie sur sa fréquence de fonctionnement maximale plus élevée pour faire mieux que le Core i3-8100. De même, le dernier pallier Turbo Boost du Core i5-8400 permet d’arriver à de très bons résultats.
Le benchmark en visio-conférence consiste à mesurer les performances des programmes mono- et multi-utilisateurs s’appuyant sur Windows Media Foundation pour la lecture vidéo et l’encodage. De plus, une reconnaissance faciale est effectuée au cours du test afin de répliquer au mieux les conditions d’utilisations réelles de ce type de programmes. Sans surprise, le benchmark réagit très bien aux threads supplémentaires, permettant ainsi au Ryzen 5 1500X de briller. En parallèle, le Core i3-8100 offre de très bonnes performances compte tenu de son prix, surpassant au passage les Ryzen 3 situés dans la même tranche tarifaire.
Le test en retouche d’images mesure les performances des processeurs grâce aux binaires de FutureMark, lesquels s’appuient sur ImageMagick library. Les tâches courantes en la matière ayant aussi tendance à tirer parti du parallélisme, les résultats sont souvent similaires à ceux observés sur le benchmark précédent. Cependant, le Ryzen 3 1300X parvient cette fois à faire mieux que le Core i3-8100, de même que les Ryzen 5 se comportent bien. Notons que les fréquences jouent aussi un rôle déterminant ici, preuve en est que le Core i3-8350K une fois overclocké parvient à dépasser l’i5-8400 et ce malgré un déficit de deux cores physiques.
Les tests essentiellement basés sur les feuilles de calcul priorisent encore plus les fréquences. De ce fait, le Core i3-7100 surpasse l’i3-8100 tandis que l’i3-7350K parvient à dominer l’i3-8350K et l’i5-8400 grâce à sa fréquence statique de 4,2 GHz.
Rendu, transcodage et compression
Rendu
Les benchmarks monothread, comme ceux de Cinebench et POV-Ray en mode monocoeur, mettent en avant la seule véritable faiblesse du Core i3-8100 par rapport à ses prédécesseurs Kaby Lake, à savoir une fréquence moins élevée. Il faut passer à des benchmarks multithreads pour mesurer l’apport des cores supplémentaires propres à Coffee Lake.
A fréquence d’origine, les Ryzen 3 ne sont pas franchement attractifs par rapport à notre Core i3-8100 sous Cinebench et POV-Ray en mode multicoeur. Ceci étant dit, l’overclocking démontre à quel point le fait d’avoir un coefficient multiplicateur débloqué peut bouleverser le rapport performances/prix : une fois poussés à 3,9 GHz, les deux Ryzen 3 se placent à un cheveu du Core i3-8100, constat assez étonnant vu la charge de travail. Comme prévu, les Ryzen 5 sont encore plus performants dans ces benchmarks, tout comme le Core i5-8400 est hors d’atteinte pour les Core i3.
Transcodage & compression
Le Core i3-8100 tombe en-dessous de l’i3-7100 et finit parmi les derniers sous LAME. Bien que proposant des fréquences légèrement plus élevées que le Core i3-8100, les Ryzen 1300X et 1500X parviennent à creuser un écart significatif avec le processeur d’Intel.
Le benchmark sous 7-Zip étant optimisé multithread, il n’est pas surprenant de voir les Ryzen 5 et Core i5 y faire bonne figure. Toutefois, le Core i3-8350K propose lui aussi un niveau de performances remarquable à condition d’être overclocké au préalable. Le Core i3-8100 vient s’intercaler entre les deux Ryzen 3 lorsque ceux-ci sont poussés à 3,9 GHz. On remarque par ailleurs qu’en matière de décompression, les processeurs d’AMD font meilleure figure : les Ryzen 1500X et 1400 sont au sommet de la hiérarchie une fois overclockés.
S’agissant d’encodage, on note que l’écart entre processeurs Intel et AMD est plus important sur le test x265 de HandBrake que celui en x254. Cette situation s’explique probablement du fait que le premier des deux codecs profite énormément du jeu d’instructions AVX. Concrètement, notre Core i3-8100 bat les deux Ryzen 3 en x264, bien que l’écart se réduise à peau de chagrin une fois les processeurs d’AMD overclockés. En revanche, la multitude d’instructions AVX sur le test en x265 confère une large avance au Core i3-8100 : ce dernier parvient même à faire mieux que les Ryzen 5.
Par souci d’exhaustivité, nous avons également inclus les résultats obtenus sous y-cruncher, un programme mono et multithread calculant Pi à l’aide d’instructions AVX. Le test a été conduit avec la version 0.7.3.9474 du logiciel, laquelle apporte des optimisations destinées à Ryzen. Les résultats montrent encore une fois à quel point les processeurs d’Intel brillent en mono comme en multithread dès lors que l’on s’appuie sur les instructions AVX.
Rapport performance/prix et conclusion
Le Core i3-8100 propose un profil de performances étonnement équilibré, a fortiori lorsque l’on considère son prix recommandé par Intel. Certes, nous avons relevé quelques situations où le Core i3-7100 de la génération précédente parvenait à faire mieux, mais ceci était couru d’avance sachant que Coffee Lake propose généralement un plus grand nombre de coeurs moyennant une fréquence moins élevée. Mis à part ces rares benchmarks monothread, le Core i3-8100 constitue un pas en avant impressionnant, au point de redéfinir ce que nous attendons des plus accessibles des processeurs Intel Core.
Sur le graphique ci-dessous, nous avons inclus les performances en jeu avec débits moyens et moyenne géométrique des temps d’affichage au 99ème centile (un bon indicateur de la fluidité perçue), avant de les convertir en mesure d’images par seconde. Nous avons également ajouté des graphiques représentant le rapport performances/prix qui illustrent d’une part ce qu’il en est du côté des processeurs seuls, puis des processeurs en compagnie de la plateforme nécessaire à les faire fonctionner. Lorsqu’un modèle est vendu sans dissipateur, nous avons ajouté 25 € supplémentaires correspondant à un ventirad basique. De même, 20 € supplémentaires ont été inclus lorsque l’overclocking passe nécessairement par une carte mère plus onéreuse (comme c’est le cas pour celles basées sur le chipset Z370).
En matière de jeux, nos tests montrent que le Core i3-8100 est capable de boxer au-dessus de sa catégorie. Même un Ryzen 3 1300X overclocké n’est pas capable de faire aussi bien. Ceci étant dit, les écarts observés auraient tendance à se réduire si l’on remplaçait notre GeForce GTX 1080 par une carte autrement plus susceptible de générer un goulet d’étranglement, comme une GTX 1060 ou encore une Radeon RX 480.
La plupart de nos tests applicatifs ont donné l’avantage au Core i3-8100, bien que son avance sur les Ryzen 3 était généralement assez faible. L’overclocking a bien souvent aidé les processeurs AMD, mais là encore, les écarts étaient assez modestes. Globalement, le Core i3-8100 propose de bonnes performances applicatives sur un large éventail de charges.
Le Core i3-8100 est actuellement disponible pour environ 120 euros, sachant qu’Intel suggère un prix de 117 dollars HT pour 1000 unités, soit à peu près 114,3 € TTC en tenant compte du taux de change et de la TVA. Le processeur d’Intel vient donc s’intercaler entre le Ryzen 3 1200 (110 €) et le 1300X (125 €). Le fait que l’on obtienne à prix égal deux coeurs physiques supplémentaires par rapport à la précédente génération est une excellente nouvelle.
En revanche, nous attendons encore les cartes mères à petit prix qui permettront de capitaliser sur le très bon rapport performances/prix du processeur : le fait est qu’il faut compter au minimum 115 euros pour un modèle à chipset Z370, sachant par ailleurs que cette association n’est pas optimale vu l’impossibilité d’overclocker le processeur. Nous nous attendons à ce que les cartes mères d’Intel à chipset série B soient un peu plus onéreuses que leurs équivalents chez AMD, mais peut-être que les performances du Core i3-8100 justifieront cet investissement supplémentaire. Quoi qu’il en soit, nous ne pouvons que spéculer d’ici à l’arrivée de ces cartes mères.
- Quatre coeurs physiques
- Bon compromis de performances en jeux et applis
- Petit prix
- Bon dissipateur en bundle
- Multiplicateur bloqué
- Toujours pas de carte mère série B !
- Pas d'Hyper-Threading
Le Core i3-8100 intègre quatre coeurs pour 120 dollars, ce qui représente une excellente affaire par rapport à la génération précédente. Il affiche un très bon comportement général à la fois en jeu et dans les applications. L’idéal serait de voir un jour un Core i3-8100K, mais revenons sur terre pour le moment : le Core i3-8100 est un processeur étonnement efficace à fréquence d’origine. Pour l’overclocking, il y a le Core i3-8350K (dont le rapport performances/prix est nettement plus discutable) et les Ryzen. Il nous tarde de voir débarquer des cartes mères série B à moins de 100 euros, ce qui rendrait le Core i3-8100 encore plus attractif qu’il ne l’est déjà.