Introduction
Comme la Nexus 7 nous l’a récemment prouvé, une bonne tablette n’est pas nécessairement hors de prix. Avant que Google ne s’aventure sur le terrain des produits matériels, les tablettes affichées à moins de 250 euros étaient généralement sous-performantes ou bien mal servies d’un point de vue fonctionnalités : version d’Android datée, ralentissements à la pelle ou encore un espace de stockage tout simplement insuffisant.
Les compromis pour arriver à un rapport performances/prix acceptable se sont également appliqués au premier Kindle Fire d’Amazon, mais le géant américain a pu faire valoir sa renommée et la promesse d’un suivi logiciel tout en la positionnant à 199 € pour qu’elle se vende par camions entiers. Rétrospectivement, le Kindle Fire tenait plus du produit honnête que de l’affaire à ne pas rater. Son prix a probablement constitué son meilleur atout : pour le prix d’un seul iPad, on peut acheter trois à quatre Kindle Fire première génération.
Un an plus tard, les fabricants de tablettes ont pris conscience qu’il n’était plus possible de faire des économies sur les composants pour vendre à bas prix : la Nexus 7 a profondément changé la donne, au point que l’on s’attend maintenant à payer 200 euros pour avoir les performances et fonctionnalités de tablettes qui en valaient encore 500 il y a quelques mois. Amazon s’est senti obligé de baisser le prix du Kindle Fire de 40 $ dans la foulée, puis de sortir un Kindle Fire HD légèrement amélioré pour mieux rivaliser avec la Nexus 7.
OS | Diagonale | Résolution | Prix de lancement | |
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Nexus 7 (8 Go) | Android 4.1 (Jelly Bean) | 7″ | 1280×800 | 199 € |
Nexus 7 (16 Go) | Android 4.1 (Jelly Bean) | 7″ | 1280×800 | 249 € |
Kindle Fire (8 Go, 1ère gen.) | Android 2.3 modifié (Gingerbread) | 7″ | 1024×600 | 199 $ (uniquement aux USA) |
Kindle Fire (8 Go, 2ème gen.) | Android 4.0 modifié (ICS) | 7″ | 1024×600 | 199 € |
Kindle Fire HD (16 Go) | Android 4.0 modifié (ICS) | 7″ | 1280×800 | 249 € |
Non content d’afficher un prix revu à la baisse par rapport à la première version, le nouveau Kindle Fire a gagné en prestations puisqu’il embarque un processeur à 1,2 GHz (soit 200 MHz de plus), 1 Go de RAM (contre 512 Mo) et fonctionne sous Ice Cream Sandwich (Android 4.0). Amazon le qualifie de Kindle Fire « deuxième génération », ce qui pourrait créer une certaine confusion quant au suivi logiciel des deux produits : compte tenu des différences au niveau des composants, le géant américain gèrera les deux produits de manière distincte. Le premier Kindle Fire sera par exemple privé d’Android 4.0.
Le Kindle Fire HD constitue quant à lui le fer de lance d’Amazon. Comme sa déclinaison non-HD, il embarque un processeur à 1,2 GHz, 1 Go de RAM et fonctionne sous Ice Cream Sandwich. En revanche, le suffixe « HD » se traduit par la présence d’une dalle en 1280×800 (contre 1024×600) ainsi qu’un SoC OMAP 4460. Ce dernier ressemble beaucoup à l’OMAP 4430 qui équipe les deux générations de Kindle Fire non-HD, mais bénéficie tout de même d’un GPU dont la fréquence a été revue à la hausse.
Longueur | Largeur | Hauteur | Diagonale | Résolution | Ratio | Poids | |
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Google Nexus 7 | 19,85cm | 12cm | 1,05 cm | 7” | 1280×800 | 16:10 | 340 g |
Amazon Kindle Fire (1ère & 2ème gen.) | 18,9 cm | 12 cm | 1,15 cm | 7″ | 1024×600 | 16:10 | 400 g |
Amazon Kindle Fire HD | 19,3 cm | 13,7 cm | 1,03 cm | 7″ | 1280×800 | 16:10 | 395 g |
Apple iPad 2 (3G) | 24,1 cm | 18,6 cm | 0,88 cm | 9,7″ | 1024×768 | 4:3 | 613 g |
Apple iPad 3 (3G) | 24,1 cm | 18,6 cm | 0,94 cm | 9,7″ | 2048×1536 | 4:3 | 662 g |
Motorola Xoom | 24,9 cm | 16,8 cm | 1,29 cm | 10,1″ | 1280×800 | 16:10 | 730 g |
Samsung Galaxy Tab 10.1 | 25,7 cm | 17,5 cm | 0,86 cm | 10,1″ | 1280×800 | 16:10 | 547 g |
Le Kindle Fire 2ème génération est donc mieux pourvu que son prédécesseur sur le plan matériel et logiciel, mais tous deux partagent le même aspect physique, ce qui est assez regrettable : le Kindle Fire est plus lourd et plus épais que les autres tablettes 7 pouces. Pire encore, on ne peut pas distinguer un Kindle Fire première génération de son successeur sans avoir pu le manipuler.
A contrario, le Kindle Fire HD est immédiatement reconnaissable. A peine plus légère et plus fine que les deux générations de Kindle Fire, la déclinaison HD est cependant plus agréable en mains bien que l’on ne raffole pas de sa largeur accrue par rapport à toutes les autres tablettes 7 pouces ci-dessus. On peut toutefois trouver des avantages à ces proportions à l’usage : les tablettes plus étroites nous conduisent bien souvent à laisser le pouce trainer sur l’écran, ce qui provoque fréquemment des commandes parasites. Le risque de commande tactile involontaire est donc moindre sur le Kindle Fire HD grâce à sa largeur atypique.
Tout comme son prédécesseur, le Kindle Fire deuxième génération ne propose qu’un unique bouton physique au niveau de l’arrête inférieure, lequel est dédié à l’alimentation de la tablette. A l’opposé, le Kindle Fire HD se veut plus orienté multimédia, ce qui se traduit par la présence d’un bouton pour régler le son entre le port mini-jack et le bouton d’alimentation sur la tranche supérieure de la tablette.
Le Kindle Fire HD s’adresse aux amateurs de cinéma à la maison comme en témoigne son port Micro-HDMI (Type D). Bien entendu, Amazon permet la connexion du Kindle Fire vers un téléviseur en espérant que l’on regarde les films sur ce dernier, sachant qu’il faudra tout de même garder son chargeur à portée de main compte tenu de la vitesse à laquelle la tablette se décharge en lecture vidéo.
La présence de contrôles pour le volume et d’une sortie HDMI sont autant de caractéristiques appréciables sans être vraiment impressionnantes vu que la plupart des tablettes en proposent autant. En parallèle, Amazon insiste sur les « haut-parleurs stéréo intégrés avec moteur audio Dolby exclusif » du Kindle Fire HD, sachant que l’on peut les voir en retirant la coque arrière. Lorsque l’on tient la tablette en mode paysage, ces haut-parleurs sont immédiatement sous la bande texturisée qui court au dos du Kindle Fire HD.
Amazon ne tarit pas d’éloges sur sa configuration audio, laquelle est sensée offrir « des basses plus profondes, des musiques de films saisissantes et un son enveloppant sans distorsion, même avec le volume au maximum ». S’il est difficile de mesurer ces arguments dans la pratique, on perçoit tout de même des différences notables entre le Kindle Fire HD et les autres tablettes en termes de rendu sonore : les basses sont plus profondes et plus riches en écoute musicale. Pour ce qui est des films, l’apport est nettement moins perceptible au niveau des dialogues mais les effets sonores et scènes où la musique joue une part prépondérante sont particulièrement bien rendus.
Il faut cependant garder à l’esprit que nous avons affaire à de tout petits haut-parleurs, pas franchement différents de ceux de l’Ultrabook Samsung Série 9 13,3 pouces qui sont donnés à 1,5 Watt par exemple. Les haut-parleurs du Kindle Fire HD sont certes supérieurs à ceux de la plupart des autres tablettes, mais on peut se demander s’il y a vraiment de quoi en faire un argument de vente majeur : on tend généralement à brancher un casque sur les smartphones, tablettes et portables dès qu’il s’agit d’écouter de la musique ou de regarder un film (a fortiori dans un lieu public).
Kindle UI : une formule éprouvée
Amazon a beau s’appuyer sur Ice Cream Sandwich pour son nouvel OS, l’interface utilisateur n’a presque pas évolué : on retrouve un carrousel affichant les médias, programmes les plus fréquemment utilisés, ainsi que les sites web visités qui sont représentés par une petite capture d’écran.
Les principaux réglages comme le Wi-Fi, la luminosité et le volume sont accessibles en faisant glisser la barre supérieure, sachant qu’on trouve également dans ce menu la zone de notification et le gestionnaire de téléchargement.
Les programmes sont divisés en deux catégories : ceux présents dans le Kindle Fire HD et ceux accessibles via le « cloud ». Certains d’entre eux comme les contacts ou les vidéos sont présents des deux côtés, tandis que d’autres sont exclusivement « dans le cloud » comme Skype du fait qu’ils nécessitent bien entendu une connexion internet.
Les Kindle Fire HD et Kindle Fire sont avant tout des relais pour les achats effectués sur Amazon : un clic sur un produit renvoie vers le site d’e-commerce. L’affichage simplifié masque les critiques utilisateurs, lesquelles deviennent visibles avec l’affichage complet du produit. L’interface utilisateur est aussi propre que bien agencée, clairement conçue pour inciter à la dépense : on voit ci-dessus une veste Bear Grills en offre éclair pour laquelle il est possible de choisir très rapidement la taille et le coloris via des menus déroulants, avant de passer à la vérification et à la validation du panier avec ou sans commande 1-Click.
Les livres et magazines sont accessibles hors connexion. Seuls les seconds ont droit à des animations lorsque l’on en tourne les pages, le texte des livres étant pré-formaté.
Journaux et magazines en mode portrait
Streaming vidéo & sortie HDMI
L’offre Amazon premium (49 euros par an) tend à s’étoffer en France : outre les facilités de livraison, il sera possible d’ « emprunter des milliers d’ebooks Kindle sans frais supplémentaires » d’ici la fin du mois. On regrette cependant le retard par rapport à l’offre américaine « Prime » qui propose en plus des séries et films en streaming pour 79 $ par an. Il y a cependant une limite à cette dernière offre puisque les vidéos ne peuvent pas être téléchargées et nécessitent donc une connexion internet. Il faut donc soit acheter soit louer les films pour être en mesure de les télécharger.
Au-delà de cette subtilité, toutes les vidéos en streaming s’affichent avec la même interface utilisateur en mode paysage, laquelle permet d’agir sur le volume, la barre de défilement, lecture/pause, retour rapide (10 secondes) ainsi que des commandes de navigation générale. Signalons que les évolutions ergonomiques par rapport au Kindle Fire HD se limitent au simple repositionnement des commandes.
La nouveauté vient d’X-Ray, fonctionnalité qui permet de retrouver sur IMDB les fiches des acteurs à l’écran. Cette interface est sensée apporter un plus en termes d’informations et de contrôle, mais elle peut parfois déconcentrer. Un simple toucher de l’écran permet d’activer/arrêter les commandes, y compris la barre supérieure.
Les captures d’écran peuvent paraitre un peu sombres vu que l’interface s’affiche en surimpression de la vidéo : le dégradé que l’on voit sur la droite nous semble être une meilleure approche vis-à-vis du contraste.
Le passage du mode paysage au mode portrait est bien géré puisque les commandes sont automatiquement réagencées en conséquence, ce qui n’était pas le cas avec le Kindle Fire première génération. Les vidéos sont alors affichées en mode Letterbox, de même que les contrôles de navigation à droite de l’écran s’affichent sur fond noir plein, et non plus sur un dégradé.
Comme l’on pouvait s’y attendre, l’affichage est dupliqué lorsque l’on branche le Kindle Fire HD sur un écran externe : c’est un défaut présent sur la quasi-totalité des tablettes Android qui remonte jusqu’à la Motorola Xoom.
A l’opposé, les iPad n’affichent que la vidéo sur l’écran de sortie, une approche qui nous semble bien plus judicieuse : lorsque l’on branche sa tablette à un écran, c’est à priori pour profiter des vidéos sur une surface autrement plus importante que celle de la tablette. Voilà un problème qui mérite une solution rapide, ne serait-ce que pour l’autonomie de la tablette et la réactivité des commandes.
Performances CPU et GPU
SoC | CPU | RAM | GPU | |
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Kindle Fire (1ère gen.) | OMAP 4430 | Cortex-A9 dual core 1 GHz | 512 Mo | PowerVR SGX540 @ 304 MHz |
Kindle Fire (2ème gen.) | OMAP 4430 | Cortex-A9 dual core 1,2 GHz | 1 Go | PowerVR SGX540 @ 304 MHz |
Kindle Fire HD | OMAP 4460 | Cortex-A9 dual core 1,2 GHz | 1 Go | PowerVR SGX540 @ 384 MHz |
Nexus 7 | Tegra 3 (T30L) | Cortex-A9 quad core 1,3 GHz | 1 Go | ULP GeForce @ ? MHz |
L’OMAP 44×0 s’appuie sur deux cores A9 cadencés à 1,2 GHz dans le cas du Kindle Fire, ce qui ne l’empêche pas d’être 20 à 30 % inférieur au Tegra 3 quad core A9 1,3 GHz dans les benchmarks FPU et calcul de nombres entiers. Amazon est donc encore à la traine du côté des performances, une tendance qui va se creuser un peu plus dès que la concurrence sortira des tablettes basées sur le S4 Pro de Qualcomm dans les semaines qui viennent.
GeekBench v2 | Global | Entiers | FPU | Mémoire |
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A5/A5X A9 dual core, 1 GHz (iPad 2/iPad 3) | 764 | 691 | 921 | 830 |
OMAP 4430 A9 dual core, 1 GHz (Kindle Fire, 1ère gen.) | 827 | 591 | 1139 | 974 |
OMAP 4430 A9 dual core, 1,2 GHz (Kindle Fire, 2ème gen.) | 1085 | 881 | 1571 | 1001 |
OMAP 4460 A9 dual core, 1,2 GHz (Amazon Kindle Fire HD) | 1113 | 900 | 1540 | 1098 |
Tegra 3 (T30L) A9 quad core, 1,3 GHz Google Nexus 7 | 1527 | 1298 | 2288 | 1222 |
S4 Pro (APQ8064) Krait quad core, 1,5 GHz Plateforme de dév. Qualcomm | 1960 | 1400 | 3292 | 1276 |
Performances GPU
Les OMAP 4430 et 4460 emploient tous deux le PowerVR SGX 540 d’Imagination Technologies, un GPU qui ne nous est pas inconnu vu qu’il s’agit d’un dérivé de ceux embarqués par les Apple A4 et A5.
GPU sous-système (SoC) | PowerVR SGX 535 (Apple A4) | PowerVR SGX 540 (OMAP 4430) | PowerVR SGX 543 (Apple A5) |
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SIMD | USSE | USSE | USSE2 |
Unités | 2 | 4 | 4 |
TMUs | 2 | 2 | 2 |
Largeur du bus (bits) | 64 | 64 | 64 |
Débit triangles @ 200 MHz | 14 MTriangles/s | 28 MTriangles/s | 35 MTriangles/s |
Le SGX 543 embarqué dans l’Apple A5 s’appuie sur 4 unités USSE2 (Universal Scalable Shader Engine 2.0). Le SGX 540 des nouveaux Kindle Fire compte autant d’unités, mais elles sont basées sur l’USSE première version.
GLBenchmark 2.1.2 | Egypt Standard | Pro Standard | Egypt Offscreen (720p) | Pro Offscreen (720p) | Fill Rate |
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PowerVR SGX543MP2 iPad 2 | 6661 images (59 ips) | 2962 images (59 ips) | 10 146 images (90 ips) | 7352 images (147 ips) | 998,24 Mtexels/sec |
PowerVR SGX543MP4 iPad 3 | 6709 images (59 ips) | 2975 images (60 ips) | 15 663 images (139 ips) | 12 546 images (251 ips) | 1964,68 Mtexels/sec |
PowerVR SGX540 Kindle Fire, 1ère gen. | 2966 images (26 ips) | 1952 images (39 ips) | 2632 images (23 ips) | 2079 images (42 ips) | 234,3 Mtexels/sec |
PowerVR SGX540 Kindle Fire, 2ème gen. | 3492 images (31 ips) | 2399 images (48 ips) | 3296 images (29 ips) | 2478 images (50 ips) | 226,1 Mtexels/sec |
PowerVR SGX540 Kindle Fire HD | 2835 images (25 ips) | 2073 images (41 ips) | 3709 images (33 ips) | 2656 images (53 ips) | 225,01 Mtexels/sec |
Tegra 3 Nexus 7 | 5968 images (53 ips) | 2830 images (57 ips) | 7073 images (63 ips) | 4095 images (82 ips) | 467,57 Mtexels/sec |
Adreno 320 S4 Pro MDP | – | – | 15447 images (137 ips) | 9560 images (191 ips) | 795,62 Mtexels/sec |
Le Snapdragon S4 Pro s’annonce comme la nouvelle référence en termes de calcul CPU grâce à ses cores Krait. En revanche, il n’affiche pas la même suprématie pour ce qui est des graphismes : avec des résultats normalisés en 720p, on le voit certes surpasser le Tegra 3 sans grande difficulté, mais aussi s’incliner devant le PowerVR SGX543MP4 de l’Apple A5X.
La comparaison des GPU impose bien entendu une résolution identique pour ne pas induire de biais. Dans la pratique, les SoC sont cependant utilisés dans des périphériques dont la résolution varie significativement. Le Kindle Fire deuxième génération surpasse son prédécesseur, mais le Kindle Fire HD s’avère être le moins performant des trois au final : s’il bénéficie d’un GPU un peu plus puissant, il paye sa résolution revue à la hausse (1280×800 contre 1024×600). Notons que la Nexus 7 et son Tegra 3 poursuit sa domination parmi les tablettes 7 pouces, et ce malgré le fait qu’elle partage la même résolution que le Kindle Fire HD.
GLBenchmark 2.5 | Egypt HD | Egypt HD Offscreen Fixed Time (1080p) | GLBenchmark Egypt HD Offscreen (1080p) | Fill Rate Offscreen |
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PowerVR SGX543MP2 | 2446 images (22 ips) | 102,7 s (11 ips) | 1507 images (13 ips) | 938,6 Mtexels/sec |
PowerVR SGX543MP4 | 2363 images (21 ips) | 57,4 s (20 ips) | 2731 images (24 ips) | 1772,8 Mtexels/sec |
PowerVR SGX540 Kindle Fire, 1ère gen. | 824 images (7,3 ips) | 275,4 s (4,1 ips) | 532 images (4,7 ips) | 289,3 Mtexels/sec |
PowerVR SGX540 Kindle Fire, 2ème gen. | 960 images (8,5 ips) | 267,3 s (4,2 ips) | 566 images (5 ips) | 297,8 Mtexels/sec |
PowerVR SGX540 Kindle Fire HD | 919 images (8,1 ips) | 271,3 s (5,2 ips) | 691 images (6,1 ips) | 284 Mtexel/s |
Tegra 3 Nexus 7 | 1464 images (13 ips) | 148,2 s (7,6 ips) | 995 images (8,8 ips) | 490,3 Mtexels/sec |
Adreno 320 S4 Pro MDP | – | 54,1 s (21 ips) | 2927 images (26 ips) | 530,1 Mtexels/sec |
La donne change en 1080p, puisque l’Adreno 320 l’emporte cette fois d’une courte tête sur le SGX543MP4. Néanmoins, on peut voir que le fillrate est toujours le talon d’Achille de Qualcomm : l’architecture du PowerVR SGX 540 affiche un débit en Mtexels plus de trois fois supérieur à celui de l’Adreno 320.
Notons que GLBenchmark en version 2.5 a significativement évolué par rapport à la version 2.1. Le test se focalise exclusivement sur Egypt, mais en utilisant des textures de plus grande qualité pour rendre le benchmark encore plus intense, ce qui fait souffrir l’Apple A5 par rapport au S4 Pro. Toutefois, aucun produit actuellement disponible n’embarque le dernier SoC de Qualcomm : ces valeurs sont donc à relativiser.
Performances stockage : Amazon corrige un gros défaut
On voudrait se passer de câbles autant que possible, mais la connexion filaire d’une tablette à un PC/Mac est sensé être le moyen le plus rapide et le plus simple pour récupérer des contenus. Ce n’était pas le cas avec le Kindle Fire première génération, qui proposait des débits exécrables : plus de 17 minutes pour transférer un film de 2,8 Go. C’en est au point que l’on est pratiquement au niveau des débits USB 1.1.
Transfert USB Film MP4 encodé en H.264, 2,8 Go | Débit moyen | Durée |
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Amazon Kindle Fire, 1ère gen. (Transfert niveau OS) | 2,76 Mo/s | 17 min 14,615 s |
Amazon Kindle Fire, 2ème gen. (Transfert niveau OS) | 7,58 Mo/s | 6 min 17,324 s |
Amazon Kindle Fire HD (Transfert niveau OS) | 11,13 Mo/s | 4 min 17,435 s |
Apple iPad 2 (iTunes) | 19,19 Mo/s | 2 min 29,090 s |
Google Nexus 7 (Transfert niveau OS) | 10,07 Mo/s | 4 min 44,235 s |
Fort heureusement, Amazon a rectifié le tir : à fichier de taille égale, le Kindle Fire deuxième génération ne demande qu’un peu plus de 6 minutes pour effectuer le transfert, soit un délai à peu près divisé par trois. Le Kindle Fire HD est le plus rapide parmi les tablettes Android 7 pouces avec 11,3 Mo/s, mais on voit aussi que l’iPad 2 survole les débats : son débit moyen est presque doublé par rapport au Kindle Fire HD.
Amazon Kindle Fire (1ère & 2ème Gen) | Amazon Kindle Fire HD | Apple iPad 2 | |
---|---|---|---|
Puces NAND | Samsung KLM8G2FEJA | Samsung KLMAC2GE4A | Toshiba TH58NVG7D2FLA89 |
Bus NAND | eMMC v4.41 | eMMC v4.45 | Toggle 1.0 |
Débit bus NAND | 104 Mo/s | 200 Mo/s | 133 Mo/s |
Pourquoi de tels écart entre les deux générations de Kindle Fire et quel est le secret de l’iPad 2 ?
Presque toutes les tablettes Android passées entre nos mains s’appuient sur de la NAND eMMC, là où Apple recourt à la même NAND MLC que celle qui équipe nos SSD préférés. De plus, le SoC d’Apple intègre une gestion des blocs ainsi que l’ECC (code correcteur).
En comparaison, les produits en MMC effectuent les mêmes opérations au niveau de la NAND de manière à affranchir l’OS de ces commandes. Il en résulte que la NAND eMMC est aveugle à la plupart des fonctions de l’OS, d’où une latence de traitement significative.
Par ailleurs, Amazon a opté pour un pilote USB Mass Storage Class (MSC) générique sur le Kindle première génération. Ce choix est celui de la compatibilité au détriment des performances : la tablette apparait comme disque amovible sous Windows 7 et Mac OS X.
Comme la plupart des autres tablettes Android, le Kindle Fire 2ème génération et le Kindle Fire HD s’appuient sur le MTP (Media Transfer Protocol) de Microsoft, ce qui se traduit par un gain de performances non négligeable. Les nouvelles tablettes d’Amazon apparaissent comme des périphériques média plug-and-play sous Windows 7, mais elles auront besoin d’Android File Transfer pour être reconnues sous Mac OS X.
Quelles performances pour l’écran ?
Après avoir passé un temps considérable à tester les nouvelles tablettes d’Amazon, deux points essentiels se sont imposés à nous :
- L’écran du Kindle Fire 2ème génération est identique à celui de son prédécesseur
- L’écran du Kindle Fire HD est nettement meilleur que celui du non-HD
Le Kindle Fire HD affiche une densité identique à celle de la Nexus 7, soit 216 PPI. En revanche, l’écran de la tablette d’Amazon est plus lumineux : 414 cd/m2, c’est-à-dire environ 10% de plus que celui du Nexus 7.
En outre, le Kindle Fire HD affiche un contraste inférieur (~860 :1 contre 1076 :1) qu’il compense en étant capable de rendre 59 % (contre 50 %) de l’espace Adobe RGB 1998 et 84 % (contre 73 %) de l’espace sRGB. La tablette de Google excelle dans la reproduction du rouge et du bleu sur des tons foncés, mais avec des tons clairs, c’est la tablette d’Amazon qui s’illustre.
Diagonale | Résolution | PPI | |
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Google Nexus 7 | 7” | 1280×800 | 216 |
Amazon Kindle Fire | 7″ | 1024×600 | 169 |
Amazon Kindle Fire HD | 7” | 1280×800 | 216 |
Apple iPad 2 (3G) | 9,7″ | 1024×768 | 132 |
Apple iPad 3 (3G) | 9,7″ | 2048×1536 | 264 |
Autonomie et temps de charge
Pour ce qui est de la lecture vidéo, les Kindle Fire 2ème génération sont dans la moyenne avec 6 heures d’autonomie.
Notons que l’antenne Wi-Fi MIMO du Kindle Fire HD semble être un avantage majeur pour la navigation, puisqu’il passe à plus de 7 heures d’autonomie et talonne donc la Nexus 7.
Amazon ne fournissant plus d’adaptateur secteur, les résultats ci-dessous ont été obtenus grâce au nouveau chargeur Kindle PowerFast vendu séparément pour 10 euros.
Avec un temps de charge de 0 à 90 % en moins de 3h et légèrement plus pour une charge complète, les nouveaux Kindle Fire font nettement mieux que les iPad et Galaxy Tab.
Performances Wi-Fi : meilleures à longue distance ?
Amazon sait que ses clients américains utiliseront leur Kindle Fire ou Kindle Fire HD pour accéder à des contenus multimédia en streaming, via leur statut « Prime » ou bien en en payant le service « Instant Video ». Il met donc l’accent sur l’importance accordée aux débits Wi-Fi, lesquels devraient améliorer l’expérience utilisateur.
C’est donc en toute logique qu’Amazon vante les mérites des deux antennes Wi-Fi au sein du Kindle Fire HD : du fait qu’il soit possible de recevoir/transmettre sur les deux antennes en simultané, les débits comme la qualité de service devraient y gagner lorsque l’on est à longue distance d’un routeur sans fil.
Nous apprécions le fait qu’Amazon se soucie d’éliminer le goulet d’étranglement sur ses produits, mais il faut tout de même signaler que l’immense majorité d’entre nous n’a pas de connexion Internet capable d’offrir les débits que le Kindle Fire HD est sensé pouvoir atteindre (31 Mbits/s).
Débit moyen sur transfert d’un fichier d’1 Go à 3 mètres d’un routeur Linksys E4200 | |||
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Google Nexus 7 | Amazon Kindle Fire, 2ème gen. | Amazon Kindle Fire HD | |
802.11g, 2.4 GHz | 21,7 Mb/s | 13,5 Mb/s | 16,5 Mb/s |
802.11g, 5 GHz | 22,6 Mb/s | – | 19,1 Mb/s |
Nous n’avons donc pas été en mesure de retrouver les débits annoncés dans nos locaux : avec 19,1 Mb/s, le Kindle Fire HD est un peu moins rapide que la Nexus 7 en 802.11n. Amazon a toutefois réalisé des progrès en termes de débit comme en témoignent les 13,5 Mb/s atteints par le Kindle Fire 2ème générationsur un réseau 802.11g.
Distance parcourue avant perte du signal en cours de transfert (routeur Linksys E4200) | |||
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Google Nexus 7 | Amazon Kindle Fire, 2ème gen. | Amazon Kindle Fire HD | |
802.11g, 2.4 GHz | ~4,5 m | ~5,5 m | ~6,7 m |
802.11g, 5 GHz | ~4,5 m | – | ~6,7 m |
Le MIMO ne permet donc pas d’augmenter significativement les performances, mais nous cherchons également à savoir si la configuration des antennes permet de maintenir une connexion satisfaisante à plus grande distance du point d’accès. Nous nous sommes donc éloignés progressivement du routeur Linksys E4200 avec les tablettes à la main tandis qu’un téléchargement était en cours.
Trois murs intérieurs ont pu être passés à 1, 2,1 et 3,35 mètres du routeur, mais le transfert s’est arrêté sur la Nexus 7 avant que nous ayons pu passer de l’autre côté du mur extérieur. Environ 60 cm après ce dernier mur, soit à environ 5 mètres du point d’accès, c’est le Kindle Fire 2ème génération qui a décroché. De son côté, le Kindle Fire HD a tenu 1,20 mètre de plus.
Bien que nous n’ayons pas pu trouver des résultats conformes à ceux d’Amazon en termes de débits, le fait est que le Kindle Fire HD est plus performant que tous les Kindle Fire sortis jusqu’ici et qu’il arrive à maintenir une connexion de qualité à plus grande distance grâce à sa configuration double antennes.
Conclusion
Le Kindle Fire HD marque une réelle progression à plusieurs niveaux : ergonomie, performances, qualité audio, fidélité des couleurs, connexion réseau ainsi que les avancées propres à Ice Cream Sandwich. Pour faire simple, le Kindle Fire HD est peut être la première tablette qui mérite vraiment le logo d’Amazon.
Il est très (trop) facile de tenir ce genre de raisonnement après coup, mais il nous semble d’une part que le Kindle première génération aurait dû être ce Kindle Fire HD et d’autre part que la sortie du Kindle 2ème génération non-HD ne s’imposait pas. Amazon a certes augmenté la fréquence de son SoC et installé une nouvelle version d’Android, mais le Kindle Fire 2ème génération fait globalement dépassé dès sa sortie : pour 40 euros de moins qu’un Kindle Fire HD ou une Nexus 7, l’espace de stockage est divisé par deux, de même que la résolution et la qualité de l’écran sont inférieurs. De plus, le Kindle Fire 2ème génération est nettement inférieur à la tablette de Google en termes de performances.
C’est précisément les performances qui nous laissent sur notre faim dans la mesure où Amazon a choisi de s’appuyer sur des SoC OMAP quatrième génération certes éprouvés, mais qui ne font pas le poids par rapport à certaines tablettes concurrentes équipées de Tegra 3. Ajoutons à cela que Tegra 4 devrait voir le jour début 2013 si l’on croit ce que l’on entend dire.
Cette critique s’étend au-delà du GPU ou des fonctionnalités graphiques : Amazon améliore la connectivité Wi-Fi du Kindle Fire HD, mais le Kindle Fire 2ème génération n’est pas capable d’atteindre les débits de la Nexus 7. De plus, Amazon n’a presque pas fait évoluer son navigateur Silk : mieux vaut désactiver l’accélération logicielle du chargement des pages via le cloud tant le résultat est discutable.
Pourquoi ne pas tout simplement s’arrêter là et prendre une Nexus 7 ? Après tout, la tablette de Google est la première à laquelle nous avons attribué une distinction.
Le fait est que la distribution des contenus numériques reste un champ de bataille : acheter une Nexus 7 revient à s’enferrer au Google Play store et ses films, journaux, magazines et musique. Amazon fait de même avec ses Kindle Fire et Kindle Fire HD, mais la légitimité du géant américain dans ce secteur est plus évidente que celle de Google à l’heure actuelle. On notera cependant qu’il est impossible d’accéder à Google Play sur une tablette d’Amazon à moins de la rooter et de charger des API Google.
Le marché des tablettes a évolué depuis l’année dernière : les principaux vendeurs de contenus numériques ont saisi son potentiel et se lancent avec enthousiasme dans le hardware. Le fait de vendre des tablettes à bas prix n’est pas un problème pourvu que le retour sur investissement se fasse sur la musique, les films, livres et magazines. Alors que l’on se retrouvait captif d’un écosystème logiciel comme celui d’Apple, Google (ce qui vaut pour n’importe quel appareil sous Android) ou encore HP, on voit maintenant des acteurs comme Amazon créer des niches pour enfermer les utilisateurs dans un réseau distinct, un peu comme un opérateur mobile. Reste à voir si l’on souhaite adhérer à cette pratique.
Au final, le Kindle Fire 2ème génération comme le Kindle Fire HD marque une évolution appréciable par rapport au Kindle Fire 1ère génération pourvu que l’on soit un client régulier d’Amazon, a fortiori aux Etats-Unis vu les possibilités de streaming vidéo « gratuit » pour les abonnés Prime. Dans le cas contraire, mieux vaut se diriger vers la concurrence pour trouver une tablette plus puissante et un environnement logiciel moins restrictif.
Annexe : débug USB, captures d’écran et root
Les pilotes fournis par Amazon ne gérant pas l’Android Debug Bridge en natif pour le SDK Android, il faut modifier Windows soi-même (c’est une étape indispensable pour prendre des captures d’écran).
1. Autoriser l’installation par une « source inconnue » et activer l’ADB
2. Sous Windows, ajouter les informations qui suivent dans les sections [Google.NTx86] et [Google.NTamd64] de extrasgoogleusb_driverandroid_winusb.inf:
;Kindle Fire
%SingleAdbInterface% = USB_Install, USBVID_1949&PID_0006
%CompositeAdbInterface% = USB_Install, USBVID_1949&PID_0006&MI_01
;Kindle Fire HD
%SingleAdbInterface% = USB_Install, USBVID_1949&PID_0007
%CompositeAdbInterface% = USB_Install, USBVID_1949&PID_0007&MI_01
3. Ajouter 0x1949 dans le fichier .android/adb_usb.ini qui se trouve dans le répertoire personnel grâce à l’invite de commandes :
Sous Windows :
echo 0x1949 >> %HOMEPATH%.androidadb_usb.ini
Sous OS X :
echo “0x1949” >> $HOME/.android/adb_usb.ini
4. Sous Windows : redémarrer. Brancher la tablette et lorsque l’installation du pilote échoue, aller dans le gestionnaire de périphérique pour sélectionner le pilote « Composite ADB Interface ».