LG 24GM77 : le 24″ gamer 144Hz bon marché

Introduction

Alors que bon nombre d’entre nous attendons les moniteurs FreeSync ou G-Sync à prix raisonnable, on en viendrait presque à oublier que des modèles réactifs dépourvus de ces fonctionnalités voient leur tarif baisser pour atteindre des niveaux bien plus accessibles. Il y a environ un an, les 24 pouces 144 Hz coutaient encore 400 euros environ, soit le double (si ce n’est plus) d’un modèle 60 Hz.

Le LG 24GM77 fait justement partie de ces moniteurs. A défaut de proposer une fréquence de rafraichissement variable, il propose plusieurs qualités : outre une fréquence maximale de 144 Hz, un réglage baptisé Motion 240 permet de réduire le flou de mouvement. Le Black Stabilizer est quant à lui un réglage de bas niveau pour le gamma qui permet d’améliorer le rendu des détails dans les zones sombres. LG a également pensé à inclure six différents modes d’images pour le jeu et enfin, l’option Dynamic Action Sync (DAS) est sensé réduire l’input lag de moitié.

Comme c’est le cas pour la quasi-totalité des moniteurs très réactifs, le 24GM77 s’appuie sur une dalle TN, produite par LG. Celle-ci offre une forte luminosité, une profondeur de couleurs 8 bits et une fréquence maximale de 144 Hz.

Le rétroéclairage à LED blanches n’utilise pas de PWM (pulse-width modulation), une bonne nouvelle sachant que cette technique peut induire un phénomène de vibration (flicker) fatiguant. Comme évoqué plus haut, le Motion 240 est une fonctionnalité très efficace pour réduire le flou de mouvement, laquelle modifie l’intensité du rétroéclairage à chaque cycle de rafraichissement. Nous sommes généralement assez prudents par rapport à cette technologie dans la mesure où elle peut engendrer du scintillement et surtout, une forte baisse de luminosité. LG ne propose d’ailleurs aucun réglage relatif au PWM, mais cette absence n’est pas dommageable : nos tests de contraste montre que l’activation du Motion 240 se traduit par une baisse de luminosité limitée à 15 % sur fond blanc.

Naturellement, le principal argument d’un moniteur de ce genre est la réactivité. Le fait de fonctionner à 120 ou 144 Hz se traduit par un motion blur négligeable, même sans Motion 240. D’autre part, on peut profiter du plein potentiel des cartes graphiques haut de gamme en activant la V-Sync. Les technologies relatives à la fréquence de rafraichissement variables sont très appréciables, mais le fait d’avoir un moniteur qui ne bride pas le débit d’image est un prérequis indispensable.

A nos yeux, le principal atout du 24GM77 est son rapport performances/prix : pour moins de 300 euros, il constitue vraiment une bonne affaire quand on sait que G-Sync alourdit le prix d’un moniteur 24 pouces de 100 euros minimum. Cependant, reste à voir si le 24GM77 tient la route par ailleurs.

• Guide d’achat : quel écran choisir ?
  

Emballage, dimensions et accessoires

Le 24GM77 est bien protégé dans son carton par deux couches de polystyrène. Le pied étant déjà fixé à l’écran, il suffit d’assembler la base puis de serrer la vis à main sous cette dernière. LG fournit également les câbles DVI et VGA, une nappe USB 3.0 (A vers B), un cordon d’alimentation, un cd de pilotes, un guide de démarrage rapide et enfin un serre-câbles.

La dalle du 24GM77 emploie un revêtement antireflets 3H que l’on retrouve sur la plupart des moniteurs actuels. Celui-ci propose un bon équilibre entre clarté de l’image et diminution des reflets. Le bezel est suffisamment étroit pour permettre des configurations multi-écrans. Du côté des finitions, le 24GM77 alterne entre noir mat texturé (bezel, ~50% de la surface arrière) et noir laqué (base, ~50% de la surface arrière), véritable aimant pour les traces de doigts.

LG met en avant les fonctionnalités liées aux jeux avec une rangée de boutons située en dessous du logo de la marque, donnant ainsi un accès direct au Black Stabilizer (réglage bas niveau du gamma), aux modes jeux ainsi qu’au DAS (réduisant l’input lag). Pour ce qui est du bouton d’alimentation ainsi que ceux dédiés à l’interface utilisateur, la marque coréenne reprend le système de joystick que nous avions découvert sur le 34UM95 en juillet 2014. Nous apprécions cette fonctionnalité parce qu’elle permet de naviguer rapidement dans les menus et s’avère intuitive d’emblée.

Le 24GM77 profite d’un pied particulièrement ergonomique puisqu’il offre tous les réglages que l’on souhaite avoir sur un moniteur : une plage en hauteur, l’inclinaison haut/bas, la rotation et même un mode portrait. Il n’a finalement qu’un seul défaut : la base bouge en même temps que le moniteur. Fort heureusement, une protection sous le pied empêche de rayer son bureau lorsque l’on déplace l’écran.

Sur le côté gauche du moniteur, une jolie grille rouge abrite prises USB 3.0 et sortie jack. Notons que le bloc d’alimentation intégré est suffisamment plat pour installer l’écran au mur si besoin est. Mis à part cet élément, l’écran est d’une épaisseur courante comparée aux autres modèles 24 pouces.

Au dos du moniteur, on voit l’emplacement VESA 100 mm ainsi que le logo de la marque, assez proéminent. Toutes les entrées et connecteurs profitent d’une légende écrite en blanc, ce qui est appréciable. Remarquons que le bloc d’alimentation a vraiment de quoi respirer avec la longue grille d’aération sur le dessus.

Sur le plan audio, le 24GM77 propose donc une sortie casque mais pas d’enceintes.

La connectique est riche puisque l’on trouve (de gauche à droite) DisplayPort, VGA, DVI, deux ports HDMI et enfin un connecteur USB 3.0. Notons que pour profiter d’une fréquence de 144 Hz, il est nécessaire d’utiliser soit le DVI (dual-link), soit le DisplayPort, sachant que l’HDMI est limité à 60 Hz.

Interface utilisateur et calibration

LG semble vouloir implémenter son joystick sur tous ses écrans haut de gamme, ce qui est loin de nous déplaire. Mis à part l’excellent S-Switch de Ben-Q et autres commandes déportées, ce joystick constitue le moyen le plus rapide et le plus intuitif qui soit pour naviguer au sein du menu de n’importe quel moniteur. Les touches sensitives et boutons font l’affaire, mais à côté de ces interfaces modernes, ils commencent à faire un peu vieillots.

Une pression sur le joystick permet d’allumer l’écran. Si ce dernier reçoit un signal vidéo, un mouvement à droite fait apparaitre le sélecteur d’entrées. Un mouvement à gauche permet d’accéder au menu principal et enfin, un mouvement vers le haut donne accès aux modes d’image.

Le fait d’appuyer sur l’un des trois boutons en façade fait apparaitre le menu ci-dessus, lequel offre un accès direct au Black Stabilizer, modes jeu et DAS (Dynamic Action Sync). Comme évoqué précédemment, le premier des trois réglages influe sur le gamma. Dans la plupart des cas, mieux vaut ne pas y toucher mais si jamais on a du mal à voir les détails dans les zones sombres, on pourra alors l’activer. Les modes jeu sont tout simplement des profils d’image. Ceux-ci laissent l’utilisateur régler la luminosité, mais les autres paramètres sont verrouillés. Le mode DAS réduisant quant à lui l’input lag de 50 %, autant le laisser activé sauf à vouloir profiter du Motion 240 pour réduire le flou de mouvement : ces deux fonctionnalités ne peuvent être utilisées en même temps.

Le sous-menu Easy Control regroupe les réglages basiques. Le contrôle du volume ne s’applique qu’à la sortie casque compte tenu de l’absence d’enceintes intégrées. L’option Ratio se réfère, comme son nom l’indique, au ratio de l’image à l’écran : en Wide, l’image est étirée sur la totalité de l’écran et ce quelle que soit la définition d’origine de la source. Original préserve l’aspect d’origine de la source, mais l’étend de manière à arriver aux limites de l’écran à l’horizontale ou à la verticale. Enfin,  le mode 1:1 restitue la source sans rien modifier : une source inférieure à 1080p apparaitra donc dans une fenêtre.

Le 24GM77 propose un choix entre deux principaux modes d’image : Picture ou Game. En toute logique, le fait de sélectionner l’un des modes jeux grise le mode Picture et vice versa. Tous nos tests ont été conduits avec le mode personnalisé sauf mention contraire, étant donné que les modes jeux verrouillent d’importants réglages d’image.

Dynamic Action Sync (DAS) ne doit pas être confondu avec FreeSync ou G-Sync : son unique but est de réduire l’input lag, ce qui pousse donc à le laisser activé. Notons que pour utiliser Motion 240 (pour limiter le flou de mouvement), il faut nécessairement être à 100 ou 120 Hz et désactiver le DAS. Nous reviendrons plus loin sur les conséquences à l’image de ces deux fonctionnalités.

Super Energy Saving bride sévèrement la luminosité et devrait être désactivé afin d’avoir une qualité d’image optimale.

Voici les cinq sous-modes image. Seul le dernier permet une calibration exhaustive de l’écran, étape qui ne s’est pas révélée franchement nécessaire comme nous le verrons plus loin. Par ailleurs, le mode Custom est clairement celui qui propose la meilleure colorimétrie d’origine : Reader 1 et 2 rendent l’image trop chaude, tandis que Photo et Cinema produisent des couleurs plus froides.

Voici les six sous-modes jeux, distincts des sous-modes image évoqués plus haut. Le rendu n’est pas catastrophique, mais nous n’apprécions pas le fait qu’ils activent tous Super Resolution+, fonctionnalité renforçant les contours de l’image. Cette dernière apparait alors plus nette au premier coup d’œil, mais en y regardant de plus près, on voit qu’elle perd en détails et en définition. En clair, le mode Custom est le meilleur pour tout type de contenus.

Comme nous venons de l’évoquer, Super Resolution+ devrait être désactivé pour de meilleurs résultats. Le réglage Sharpness est idéal avec une valeur de 50. L’option Black Level ne concerne que les signaux HDMI : réglée sur High, elle permet d’avoir une gamme dynamique étendue. Black Stabilizer doit également rester à une valeur de 50 sauf si l’on a du mal à voir les détails de l’image dans les zones sombres pour des contenus spécifiques. Enfin, Response Time correspond à l’overdrive et produit de bons résultats sur High.

Le sous-menu couleurs propose trois niveaux de gamma (le premier est le meilleur), un contrôle de la température des couleurs avec trois profils en complément du réglage personnalisé et enfin un gestionnaire de couleurs complet (six couleurs). A vrai dire, le 24GM77 est si performant d’origine que nous n’avons presque rien eu à faire, si ce n’est quelques très légers ajustements au niveau des curseurs RGB pour passer d’un rendu très bon à excellent. Notons qu’au cas où l’on aurait perdu le fil dans nos réglages, l’option Reset que l’on voit ci-dessous s’applique strictement à ce sous menu.

L’interface est disponible en 16 langues. Pour peu que l’on soit dérangé par la LED d’alimentation, c’est ici que l’on pourra la désactiver. Il est par ailleurs possible de paramétrer une mise en veille automatique au bout de quatre, six ou huit heures d’inactivité au choix. Enfin, l’interface utilisateur peut être verrouillée en cas de besoin : l’accès sera alors limité à la luminosité, au contraste, volume ainsi qu’au choix de l’entrée vidéo.

La seconde option Reset est à distinguer de celle présente dans le sous-menu couleurs : il s’agit ici d’un retour complet aux réglages d’usine.

Calibration

Le 24GM77 propose l’un des meilleurs résultats d’origine que l’on ait pu voir jusqu’ici : la plupart des moniteurs professionnels passés au labo font pâle figure en comparaison. Bien que la calibration ne soit absolument pas indispensable dans ce cas, nous avons tout de même essayé d’aller plus loin avec le mode d’image personnalisable. Sachant que les curseurs RGB sont initialement à mi-course, nos réglages d’ont pas engendré de baisse de contraste. Le menu couleurs propose bien un gestionnaire de couleurs complet, mais l’écran produit de si bons résultats d’origine que ce n’est pas la peine d’y toucher. La seule petite dérive que nous n’avons pas pu rattraper tient au gamma, lequel accuse une légère baisse par rapport à la valeur idéale (cf. page 5).

Luminosité et contraste

Sans calibration – rétroéclairage au maximum

Le 24GM77 est opposé à cinq moniteurs comparables, c’est-à-dire munis d’une dalle TN et orientés jeux. L’AOC G2460PG et l’Asus ROG Swift PG278Q sont tous deux des écrans G-Sync, tandis que l’AOC G2460PQU ainsi que les XL2430T et XL2720Z de BenQ sont tous trois des modèles 144 Hz classiques. Chacun de ces écrans propose une réduction du flou de mouvement en jouant sur le rétroéclairage.

Le 24GM77 est assez lumineux avec 359,5390 cd/m², valeur qui va légèrement au-delà des 350 cd/m² annoncés par LG. Est-ce suffisant lorsque le Motion 240 est activé ? D’autres moniteurs voient leur luminosité divisée par deux lorsqu’une fonctionnalité équivalente est active et rappelons-le, LG n’a pas recours au PWM contrairement à d’autres produits.

La profondeur du noir est satisfaisante sachant qu’ici, le rétroéclairage est poussé au maximum. Les jeux récents ayant de plus en plus des airs de films interactifs, ce critère est particulièrement important en termes d’expérience.

Avec un contraste de 1112,3:1, le 24GM77 va au-delà du seuil attendu (1000 :1) et surpasse la concurrence. Quelle que soit l’utilisation, il est important d’avoir un contraste important. S’agissant plus particulièrement des jeux et des films, le contraste nous semble même encore plus important que la fidélité des couleurs.

Sans calibration – rétroéclairage au minimum

Il est toujours agréable de pouvoir éteindre les lumières et jouer ou regarder un film dans le noir total. A environ 60 cm de distance, une bonne qualité d’image peut provoquer une telle immersion que l’on en vient à oublier son environnement. Avec une luminosité minimum de 66,6 cd/m², le 24GM77 est très bien adapté à ce cas d’usage.

Une fois la luminosité réduite au minimum, la profondeur du noir reste bonne par rapport à notre panel de test. A ce stade, l’image proposée par le moniteur de LG nous plait beaucoup parce qu’elle parait vivante quel que soit le niveau de rétroéclairage, rendant ainsi l’écran très polyvalent.

Le taux de contraste minimum ne baisse que très peu par rapport à sa valeur maximale. Cette régularité dans les performances, que l’on recherche pour tous les moniteurs quel que soit leur positionnement, est évidente ici : LG a implanté une dalle de très bonne qualité dans un moniteur abordable.

Après calibration à 200  cd/m²

Voici maintenant les mesures avec Motion 240. Rappelons qu’il est impossible de gérer la fréquence des impulsions au niveau du rétroéclairage : le Motion 240 est activé ou désactivé, point barre. Mesures à l’appui, la luminosité est en recul, mais de manière modérée (moins de 15%). A vrai dire, la différence est à peine perceptible à l’œil nu. En revanche, le motion blur est considérablement réduit. Précisons que nous avons effectué tous les tests disponibles sur Blur Busters pour constater une amélioration systématique des résultats. Il s’agit tout simplement de la meilleure technologie visant à réduire le flou de mouvement que nous ayons essayée à ce jour.

Contrairement à d’autres écrans pour lesquels la fonctionnalité de réduction du flou n’affecte que la luminosité maximale (sur fond blanc), le LG24M77 voit également sa profondeur de noir se dégrader : celle-ci est doublée une fois que le Motion 240 est activé. Fort heureusement, le moniteur propose un excellent contraste natif d’origine, ce qui permet de ne pas finir avec une qualité d’image significativement inférieure.

Sans Motion 240, nous avons relevé un contraste assez remarquable de 1104,4:1, nettement supérieur au panel de test. Avec Motion 240, le contraste baisse de quasiment 36 %. Sachant que la pénalité est faible en termes de luminosité, chacun jugera si la baisse de contraste est justifiée par la diminution du flou de mouvement. Rappelons en parallèle que l’activation du Motion 240 empêche d’utiliser le DSA, fonctionnalité réduisant l’input lag. Nous y reviendrons en page 7.

Contraste ANSI

Bien que le 24GM77 en rebute plus d’un d’entre nous en raison de sa dalle TN, le fait est que la qualité est bien au rendez-vous : quelle que soit la technologie employée, tous les moniteurs ne sont pas capables de dépasser les 1000:1 en contraste ANSI. Il en résulte que le moniteur de LG est non seulement doué pour les jeux, mais aussi pour une utilisation beaucoup plus large.

Echelle de gris et gamma

On se plait à penser que les tests de moniteurs, dont les nôtres, poussent les fabricants à soigner la fidélité des couleurs en usine. Le fait est que les écrans qui arrivent au labo avec de très bonnes valeurs par défaut sont de plus en plus nombreux. On peut voir sur les graphiques ci-dessous des niveaux de rouge légèrement excessifs mais quelle que soit la luminosité, le Delta E n’atteint jamais 2, sachant qu’un écran propose des couleurs fidèles lorsqu’il se situe à 3 ou moins. Voilà pourquoi nous estimons que le 24GM77 n’a pas franchement besoin d’être calibré : il suffit de choisir le mode d’image Custom sans rien changer.

Nous avons tout de même cherché à aller plus loin, améliorant les performances au passage à tous les niveaux de l’échelle de gris sauf à 90 et 100 % de blanc. Vu que la calibration n’engendre pas de baisse du taux de contraste ici, il ne faut pas se priver si l’on a déjà une sonde à portée de mains.

Lorsque l’on utilise l’un des modes jeu, la fidélité des couleurs passe d’excellente à bonne. Le mode FPS1 utilisé ci-dessus est un exemple parmi les six sous-profils. Mis à part la dérive bleue avec 100 % de blanc, l’échelle de gris reste bonne. Malheureusement, on verra sur la page suivante que la saturation des couleurs ne suit pas la même tendance.

Voici les résultats pour le panel de test :

Difficile de faire mieux qu’un Delta E de 1,12 d’origine pour l’échelle de gris. Nous n’avons vu que deux moniteurs professionnels faire mieux.

Après quelques petits réglages sur les curseurs RGB, nous avons pu diminuer le Delta E de 0,37 au niveau de l’échelle de gris. La baisse de contraste qui s’en suit n’est que de 0,7 %, c’est-à-dire virtuellement nulle. LG mérite des applaudissements quand on sait qu’il s’agit d’un moniteur pour jouer à moins de 300 € !

Courbe de gamma

Le gamma est le seul domaine dans lequel le 24GM77 a une marge de progression : presque parfait jusqu’à 70 % de luminosité, celui-ci chute brutalement de 80 à 95 % de luminosité (trop clair) pour revenir à un très bon niveau après. Cette chute n’est pas suffisante pour brûler les détails de l’image, mais les objets lumineux comme les nuages semblent un peu plats. Ceci dit, il s’agit d’un défaut mineur qui pourrait être corrigé avec une mise à jour du firmware (ou en évitant la plage allant de 80 à 95 % de luminosité).

Voici maintenant ce que l’on obtient en mode jeux FPS1. Le gamma est trop élevé (image trop sombre) passé 50 % de luminosité, ce qui tend à dégrader les tons moyens et clairs. Rappelons en outre que ces modes jeux activent tous une accentuation des contours, une raison de plus pour les éviter.

Voici à nouveau les résultats pour notre panel de test :

Le 24GM77 paye très cher son gamma à 1,5 avec 90 % de luminosité : sur ce test, la concurrence fait nettement mieux. Espérons que LG puisse rectifier cette fausse note par une mise à jour logicielle.

La dérive en matière de gamma est exprimée en pourcentage par rapport à la valeur de référence, à savoir 2,2.

Vu que la courbe de gamma est à 2,2 la plupart du temps, la valeur moyenne est de 2,11 soit un écart de 4,09 %. D’une manière générale, la qualité d’image n’en souffre pas vraiment, bien que l’écran pourrait mieux faire avec des contenus lumineux. Heureusement, la colorimétrie ainsi que l’échelle de gris ne sont pas affectés par ce phénomène.

Gamut

Une fois encore, il s’agit d’un résultat vraiment fantastique. Les valeurs représentées ici ont été obtenues après calibration mais comme nous l’avons vu plus tôt, les performances d’origines sont vraiment très proches. Les extrémités vert/cyan/jaune du gamut sont parfaites. S’agissant du bleu/magenta/rouge, on remarque une saturation légèrement excessive jusqu’aux limites du diagramme, là où toutes les couleurs sont exactes. Le 24GM77 propose un gestionnaire de couleurs complet, mais celui-ci s’avère donc superflu à la lumière de ces résultats.

En mode jeu – FPS1, la saturation des couleurs et la luminance sont franchement altérés. Observons la saturation du vert, jaune et cyan dans le premier histogramme CIE : les valeurs sont quasiment identiques à 80 et 100 %, ce qui se traduit par une perte de détails à l’image. Le rouge et le bleu sont quant à eux trop saturés jusqu’aux extrémités du gamut.

Si l’on affiche une mire de couleurs dans ce mode, même un œil non averti verra que quelque chose cloche. En clair, les modes jeux ne doivent être utilisés qu’au cas où l’on recherche vraiment les effets qu’ils peuvent procurer.

Voici comment le 24GM77 se situe par rapport au panel de test :

Le Delta E de 1,12 représente la dérive colorimétrique en prenant la luminance en compte. Avant calibration, nous avons relevé une dérive de 1,28 dE : autant dire que la différence est négligeable. Le moniteur de LG propose des couleurs très fidèles par rapport à la concurrence et s’établit même comme nouvelle référence sur ce point parmi les écrans orientés jeux.

Gamut Adobe RGB 1998 & sRGB

Avec une couverture quasi parfaite de l’espace sRGB, le 24GM77 peut même être utilisé sans calibration préalable pour des tâches où la fidélité des couleurs est primordiale. Globalement, les modèles capables de faire aussi bien en colorimétrie sont très rares, sans oublier que l’on parle ici d’un modèle à moins de 330 €.

Angles de vue, uniformité, temps de réponse et input lag

Ces angles de vue sont caractéristiques d’une dalle TN : dérive sur le vert et chute de luminosité sur plan horizontal, perte massive de détails avec une inclinaison de 45° à la verticale. Compte tenu des résultats observés jusqu’ici (ainsi que l’input lag que nous verrons plus loin), le compromis est acceptable d’autant plus que l’on trouve un angle de vision idéal assez facilement.

Uniformité de l’écran : luminance

Les moniteurs IPS s’en sortent généralement mieux que les modèles TN sur ce test. Cependant, les plus récents moniteurs orientés jeux ont accompli de réels progrès par rapport à leurs prédécesseurs. Globalement, un score inférieur à 10 % représente un bon résultat : le moniteur de LG s’en tire donc très bien même si le BenQ XL2720Z fait encore mieux. Précisons enfin que notre exemplaire de test ne souffre pas de fuites de lumière au niveau des angles.

Voici maintenant les mesures d’uniformité sur fond blanc :

Le 24GM77 dépasse cette fois les 10 %, principalement à cause d’une zone un peu trop chaude au centre de l’écran. Sans elle, le moniteur aurait signé le meilleur résultat que nous ayons vu à ce jour. Subjectivement parlant, l’uniformité est bonne à l’œil nu.

Uniformité de l’écran : couleurs

Avec un Delta E limité à 0,86, le 24GM77 signe à nouveau une excellente performance. Aucun des moniteurs du panel ne souffre de dérive visible, mais le fait est que le moniteur de LG comme l’AOC G2460PG sont nettement plus uniformes que les autres.

Temps de réponse et input lag

Les tests qui suivent sont réalisés à l’aide d’une caméra filmant à 1000 i/s. L’analyse de la vidéo image par image nous permet de connaitre le délai nécessaire pour qu’un moniteur passe d’une image complètement noire à une image complètement blanche.

Il nous est malheureusement impossible d’utiliser notre générateur de mires AccuPel lorsque l’on teste des moniteurs 144 Hz vu que ce dernier plafonne à 60 Hz. Nous avons ainsi filmé un mouvement de souris provoquant un changement de mire, ce qui est nécessairement moins précis qu’un générateur, mais les mesures ont été répétées à cinq reprises avant de calculer les moyennes présentées ci-dessous.

Une fréquence de rafraichissement de 144 Hz permet d’afficher les mires bien plus vite que sur un écran de 60 Hz. Bien que le 24GM77 propose une fonctionnalité permettant de réduire le flou de mouvement, celle-ci nous semble dispensable tant l’écran est réactif. Nous avons tout de même essayé de reconduire le test avec DAS activé, mais les résultats sont restés inchangés.

En revanche, le constat est complètement différent en matière de lag lorsque le DAS est actif.

Si le but est de réduire autant que possible l’input lag, il faut active le DAS et donc faire une croix sur le Motion 240. Ceci étant dit, le retard reste très contenu sans DAS et vu que le Motion 240 n’est que très peu pénalisant en termes de luminosité, chacun jugera quelle est la priorité.

Conclusion

A l’occasion de précédents tests de moniteurs orientés jeux, nous avons fait remarquer que ces écrans ne jouaient pas dans la même cour que les modèles haut de gamme pour les milieux professionnels (à distinguer des écrans destinés aux graphistes). Le LG 24GM77 transcende ce que l’on a l’habitude de voir dans sa catégorie et propose une fidélité d’image comme nous n’en avons que très rarement observé jusqu’ici.

Voilà donc un moniteur tourné vers les jeux qui propose presque toutes les fonctionnalités que l’on pouvait attendre (mis à part la capacité à faire varier sa fréquence de rafraichissement) et une qualité d’image de niveau professionnel avec une colorimétrie d’usine fantastique ainsi qu’une excellente échelle de gris. On a même droit à un contraste supérieur à 1000:1 et une fonctionnalité de réduction du flou de mouvement parmi les plus efficaces que nous ayons pu tester. Cerise sur le gâteau, le 24GM77 coûte moins de 300 €, ce qui n’est pas beaucoup plus qu’un moniteur 24 pouces 60 Hz bien conçu et proposant une ergonomie comparable.

Bien que le moniteur ait de la luminosité à revendre, LG propose une fonctionnalité réduisant le flou de mouvement (Motion 240) très propre, puisqu’elle ne fait baisser la luminosité que de 15 %. Visuellement, la différence ne saute pas aux yeux, si ce n’est le motion blur qui est diminué. Le fait est qu’il en faut peu en termes de rétroéclairage pour constater une amélioration dans ce domaine, mais là où la concurrence fait souvent appel au PWM, ce n’est pas le cas du 24GM77. On a ainsi le meilleur des deux mondes.

Nos tests n’ont mis que deux défauts en avant. Premièrement, la courbe de gamma est presque parfaite sauf à 80 et 90 % de luminosité, plage sur laquelle le gamma chute. Vu que le reste de la courbe est idéal, il nous semble que le problème pourrait être réglé par une mise à jour du firmware.

Le second défaut, qui s’avère mineur, est la baisse de contraste provoquée par l’activation du Motion 240. Ce type de technologie tend généralement à réduire la luminosité sans influer sur la profondeur du noir, or dans le cas du 24GM77, la profondeur du noir double, ce qui se traduit par une perte de 36 % au niveau du contraste. Etant donné que la réduction du flou de mouvement est vraiment bonne par ailleurs, il nous semble qu’il s’agit d’un compromis acceptable.

Certains attendent sûrement la démocratisation des modèles FreeSync/G-Sync, auquel cas le 24GM77 ne sera pas un bon candidat à l’achat. Mais si le but est de trouver un écran réactif, bien construit, proposant une ergonomie complète, des couleurs fidèles et enfin de bonnes fonctionnalités le tout pour un prix abordable, le 24GM77 est un modèle à prendre en considération.

Pour : Colorimétrie d’origine (qui peut être légèrement améliorée), taux de contraste, image riche et lumineuse, très bonne réduction du flou de mouvement, faible input lag, qualité de fabrication, prise casque latérale.

Contre : Dalle TN, pas de G-Sync/Active Sync, modes jeu activant systématiquement l’accentuation des contours.

Verdict : Le 24GM77 est un très bon rapport performances/prix parmi les moniteurs 144 Hz. Compte tenu de ses excellentes performances à la sortie du carton, il suffit de régler la luminosité pour profiter d’une excellente qualité d’image en toutes circonstances. Au vu de toutes ses qualités, il est franchement facile de le recommander.