Introduction
L’assemblage d’une configuration ATX entrée de gamme pour le jeu est un sujet vu et revu, raison pour laquelle nous avons décidé de nous attaquer à un autre défi : peut-on associer des composants à petit prix à un boitier mini-ITX ? Les enjeux sont nombreux : dans quelle mesure est-il possible d’installer un périphérique optique, un ou plusieurs disques durs/SSD et surtout, a-t-on la place suffisante pour une carte graphique suffisamment puissante pour jouer ? Tant qu’à faire, le résultat doit aussi être agréable à l’œil pour trouver sa place partout, y compris dans un salon !
Pour dire les choses franchement, trouver un bon boitier mini-ITX avec une alimentation adaptée pour un prix contenu relève de la gageure. Pour commencer, le choix est évidemment bien plus restreint qu’avec des composants pour configuration ATX et la situation ne s’arrange pas dès lors que l’on se fixe un budget d’environ 60 euros pour le couple boitier + alimentation. Dans le cas de cette dernière, il faut choisir entre format TFX et pico (transformateur externe), ce qui revient à trancher entre puissance et encombrement. Nous avions estimé la puissance nécessaire à 120 Watts, ce qui est beaucoup pour le format pico. Les produits qui en sont capables étant rares, on se serait ainsi retrouvés très rapidement à 140 euros pour le boitier, la pico alimentation et le transformateur externe. Trop cher à nos yeux.
Restait donc les boitiers avec alimentation incluse. En règle générale, leur qualité de fabrication laisse à désirer, ils sont plus volumineux que souhaités et embarquent des alimentations datées au rendement médiocre. Après avoir cherché pendant plusieurs heures sur Internet et contacté plusieurs marques, nous sommes tombés sur un modèle embarquant une alimentation TFX (fabriquée par Channel Well, cf. le who’s who des alimentations) coûtant 65 euros. S’agissait-il vraiment du boitier que nous cherchions depuis le début ?
Chieftec FI-01 : une bonne affaire ?
Aussi sobre qu’agréable sur le plan visuel, le boitier est positionnable à plat comme sur le côté grâce aux patins prévus à cet effet. Comme c’est le cas d’autres boitiers de la marque, le FI-01 est conçu comme un tank, ce qui peut être un avantage aussi bien qu’une malédiction suivant les situations : étant donné que le châssis n’offre pas le moindre millimètre de jeu et se révèle très exigu à l’assemblage, il faut se préparer à de petites coupures aux mains durant le montage et un torticolis après-coup.
Caractéristiques | |
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Format | Mini-ITX ; orientable à l’horizontale (desktop) et à la verticale |
Dimensions | 265 mm x 90 mm x 270mm (profondeur x largeur x hauteur) ; 6,45 litres (volume) |
Poids | 3,5 kg (avec alimentation) |
Baie externe | 1 x 5,25″ Slimline, installation sans outils |
Baies internes | 1 x 3,5″ (installation sans outils) + 1 x 2,5″ (vis) |
Alimentation | 200 Watts, format TFX (Chieftec DSI-200P) |
Connecteurs frontaux | 2 x USB 2.0, entrée micro & sortie audio (AC’97/HD) |
Accessoires fournis | Visserie, patins, entretoises |
Matériaux | Acier 0,6 mm, peint en noir (FI-01B) ou blanc (FI-01W) |
Emplacements pour ventilateurs | Aucun |
Page produit | Chieftec |
Prix moyen constaté | 65 € |
C’est à ce stade que nous aurions dû lister les défauts du FI-01, mais au-delà du montage, nous n’en n’avons pas trouvé.
Le seul reproche que nous lui faisons tient à l’absence de clapet au niveau du lecteur optique : seul un simple cache est fourni. Il faut néanmoins reconnaître qu’un mécanisme résistant aurait probablement rendu le boitier plus onéreux, or à 65 euros en moyenne, nous sommes satisfaits du boitier tel qu’il est.
Une carte mère et un processeur accessibles
Sachant que nous avions décidé d’inclure un processeur Ivy Bridge dans cette configuration, le Pentium dual-core G2120 s’est rapidement imposé comme l’unique option dans une perspective de budget serré.
Tant que deux cores suffisent, les Pentium proposent de très bonnes performances. AMD a beau vendre des quad core pour un prix similaire, ces derniers ne tiennent pas la comparaison en termes de dissipation thermique et consommation, deux aspects importants dans un espace aussi restreint. Le Pentium G2120 était donc désigné d’emblée au vu de son TDP de 55 Watts.
Basée sur le chipset B75 comme son nom l’indique, la récente MSI B75IA-E33 propose tout ce que l’on pourrait souhaiter d’une carte mère mini-ITX dans cette gamme de prix (80 euros). Bien entendu, le format limite assez significativement les fonctionnalités, mais MSI propose tout de même un agencement aussi logique que pratique. Il en va de même pour les menus UEFI. En bref, cette carte mère était parfaitement adaptée à notre configuration comme à notre budget.
Le lot d’accessoires n’est pas particulièrement riche, mais l’essentiel est là. La surprise vient probablement du guide utilisateur particulièrement épais : clair dans l’ensemble, les champs de texte sur les schémas auraient cependant gagnés à être plus grands.
Caractéristiques | |
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Socket | LGA 1155 |
Chipset | Intel B75 Express |
Compatibilité DDR3 | 1066/1333/1600/1800/2000/2200/2400 MT/s (DDR3-1800 et plus par o/c; processeur Ivy Bridge requis) |
Canaux mémoire | Deux |
Emplacements DRAM | 2 |
Quantité de DRAM max. | 16 Go |
PCIe x16 | 1 x PCIe 3.0 |
SATA 6Gb/s | 1 |
SATA 3Gb/s | 3 |
RAID | Sans |
LAN | 10/100/1000 |
TPM | Oui |
USB 3.0 (arrière) | 2 |
USB 2.0 (arrière) | 4 |
Connecteurs audio (arrière) | 3 |
HDMI | 1 |
DVI | 1 |
VGA | 1 |
Format | Mini-ITX |
Prix moyen | 80 € |
Dissipateur Intel ou investissement supplémentaire ?
Les nuisances sonores générées par le dissipateur Intel divisent : certains les supportent, alors que d’autres ont irrésistiblement envie d’acheter un autre modèle. Dans l’ensemble, la rédaction se range dans la deuxième catégorie : compte tenu de nos contraintes budgétaires, nous avons jeté notre dévolu sur un modèle à prix contenu : le Xigmatek Praeton (20 euros).
Caractéristiques | |||
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Modèle | CAC-D9HH4-U02 | ||
Dimensions | 104 x 93 x 30 mm (largeur x profondeur x hauteur, sans ventilateur) | ||
Radiateur | Aluminium | ||
Caloducs | Diamètre | 6 mm | |
Nombre, matière | quatre / cuivre | ||
Ventilateur | Dimensions | 90 x 90 x 15 mm (largeur x profondeur x hauteur) | |
Tension | 12 Volts | ||
Tension au démarrage | 6 Volts | ||
Plage de fonctionnement | 1200-2800 tr/min | ||
Type de roulement | Hybride | ||
Débit d’air | 45,5 CFM (max.) | ||
Durée de vie | 40 000 heures | ||
Nuisances sonores | <22 dBA | ||
Connecteur | 4 broches avec PWM | ||
Poids | 180 g (sans ventilateur) |
Les connecteurs audio se situent presque systématiquement en bas des cartes mères mini-ITX, or le câble du boitier prévu à cet effet est si court qu’il nous aurait été impossible de le brancher si le dissipateur avait été plus haut. Un petit centimètre supplémentaire aurait été le bienvenu dans notre cas mais d’une manière générale, le format impose un câble nettement plus grand.
Le câble audio HD parcourt donc le ventilateur processeur en diagonale : il n’y a heureusement pas de contact avec les pales, mais le résultat n’est pas optimal en termes de flux d’air en plus d’avoir un air sauvage.
Disque dur et SSD
La cage à disques durs se retire facilement du boitier, ce qui nous évite d’avoir à travailler directement dans un volume de 6,5 litres. Pour peu que l’on ne soit pas très agile de ses mains, c’est un soulagement.
La façade en plastique est également amovible ; précisons qu’elle doit être retirée soigneusement pour éviter que les deux languettes de plastique ne cassent.
Le disque dur 3,5 pouces se glisse tout simplement dans la cage avant d’être maintenu par un système de loquet. L’installation est donc très facile, mais le disque dur n’est absolument pas découplé du châssis du boitier.
Fort heureusement, le manque d’isolation ne s’est pas révélé problématique : même notre VelociRaptor de 300 Go était inaudible. Le fait que le boîtier Chieftec soit bâti en acier comme un tank plutôt qu’en aluminium comme un cannette aide beaucoup à réduire les vibrations.
Installation du périphérique 2,5 pouces
Le SSD se fixe au châssis avec de bonnes vieilles vis, ce qui n’entraine aucune difficulté vu que la cage à périphériques de stockage est amovible.
Avec un SSD pour héberger OS et programmes ainsi qu’un disque dur pour les contenus, passons maintenant au cas du périphérique optique.
Périphérique optique : slim, sinon rien
Bien que les plateformes de distribution de contenus en lignes soient maintenant nombreuses, un PC orienté jeux se doit d’avoir un périphérique optique et notre configuration mini-ITX n’est pas une exception.
L’installation est assez facile, mais à moins d’avoir l’un des rares modèles embarquant un connecteur SATA plein format, il va falloir acheter un adaptateur.
Adaptateur Slimline SATA vers SATA
S’il est possible d’acheter un périphérique optique slim avec connecteur SATA plein format, il nous semble plus intéressant de prendre un modèle à bon prix puis d’acheter un adaptateur, sachant que l’on en trouve pour moins de 10 euros sur la toile.
Cet adaptateur est susceptible de venir buter dans le dissipateur processeur. Heureusement pour nous, le ventilateur du Xigmatek Praeton peut être suffisamment déplacé pour éviter le problème.
Reste donc l’installation de la carte mère qui n’est pas une mince affaire. Nous recommandons vivement de mettre en place cette dernière, puis de connecter les nappes aux disques dur/SSD et enfin, de remettre en place la cage à périphériques de stockage en place. Tout autre ordre de montage garantit presque des coupures aux doigts.
Installation de la carte mère
Rappelons que l’installation de la carte mère n’est franchement pas compliqué pourvu que l’on s’y attèle avant de remettre la cage à disques durs en place.
Un point de vigilance sur la plaque E/S fournie avec la carte mère : si nous savons tous qu’il faut l’installer avant de visser la carte mère, on a vite fait de l’oublier … un « détail » qui fâche lorsque l’on s’en rend compte en fin de montage !
La plaque E/S fournie se loge parfaitement dans l’emplacement prévu à cet effet. Il nous faut malheureusement le souligner étant donné que l’on a parfois du jeu indésirable à ce niveau.
A ce stade, il ne reste plus qu’à visser la carte mère sur les quatre entretoises préinstallées.
Une fois tous les éléments dans le boitier, on est très à l’étroit : comme nous l’avons vu plus tôt l’adaptateur Slimline SATA vers SATA buterait dans le ventilateur CPU si le système de rétention de ce dernier était complètement fixe.
Avant de passer à la carte graphique, il reste nous reste quelques observations au sujet de la carte mère.
Premièrement, le branchement des connecteurs pour le panneau frontal peut être compliqué, raison pour laquelle il vaut mieux s’en occuper avant d’installer la carte mère dans le boitier. Sans cela, une pince à épiler s’avèrera indispensable.
Deuxièmement, si chacun tend à avoir ses préférences pour le rangement des câbles, nous avons dû faire des concessions esthétiques en branchant certains composants comme le périphérique optique et le connecteur audio HD.
Sapphire Radeon HD 7750
Le but étant de jouer, pas question de se contenter d’un Intel HD Graphics, mais encore faut-il pouvoir trouver une carte graphique compatible avec le boitier. Chieftec rend les choses très simples : la seule carte qui corresponde à nos attentes ainsi qu’aux contraintes de place est la Radeon HD 7750 low profile et mono-slot. Etant donné que nous avions déjà le modèle de Sapphire au labo, le choix a été rapide, mais il faut noter que PowerColor et Club 3D proposent des cartes similaires.
L’association Pentium G2120/Sapphire Radeon HD 7750 est d’autant plus heureuse que les deux produits jouent dans la même classe de performances : aucun des deux ne risque donc de constituer un goulet d’étranglement pour l’autre. Globalement, les performances devraient être satisfaisantes jusqu’au moment où l’on atteint les limites de la configuration, lesquelles ne se font pas sentir à moitié.
Aussi simple qu’efficace, le système de maintien pour la carte graphique se résume à un loquet. Ceci dit, ce point est presque accessoire tant la carte n’a pas la place de bouger dans le boitier : elle recouvre presque la grille d’aération de l’alimentation. Là aussi, nous avons déjà vu mieux en termes de flux d’air, mais les tests ont montré que la carte graphique avait suffisamment de place pour fonctionner normalement.
La Radeon HD 7750 a beau ne pas être ce qu’il se fait de mieux chez AMD, le fait est que cette carte est plus performante qu’à son lancement grâce à l’évolution des pilotes Catalyst. Elle constitue ainsi une bonne alternative à la HD 6770 que l’on trouve encore dans de nombreuses configurations entrée de gamme pour jouer. Nous considérons donc que la HD 7750 est plus que suffisante pour jouer sur un téléviseur HD et en tout état de cause, largement supérieure aux GPU des consoles actuelles. Vous pouvez analyser ses performances en détails dans nos charts.
Revenons maintenant à l’alimentation incluse au boitier.
Consommation
En amont du projet, nous avions estimé la consommation à 120 Watts. Cette estimation s’est avérée plutôt juste étant donné que nous avons relevé un maximum de 112 Watts à la prise.
En regardant les spécifications du rail 12 Volts, on peut constater que notre configuration tombe presque exactement dans la plage de consommation optimale. Notons que cette consommation est modeste malgré l’absence de certification 80 PLUS. Par souci d’exhaustivité, nous avons également relié la configuration à une alimentation 450 Watts 80 PLUS Gold : elle consommait alors six Watts de plus au repos et deux Watts de moins à pleine charge. Quel que soit l’alimentation utilisée, le fait est que la configuration consomme moins de 0,5 Watt en veille.
Les quelques 90 Watts maximum en conditions de jeu normales constituent un excellent résultat : il s’est avéré impossible de se rapprocher de cette valeur avec un APU AMD associé à une carte graphique. Ceci signifie également que le processeur d’Intel est moins exigeant en termes de refroidissement, une vraie bénédiction vu l’exiguïté propre au format Mini-ITX.
Le choix de la carte mère s’est également avéré payant sur le plan de la consommation : un modèle d’une autre marque, au même format et avec le même chipset Z77 Express, a entrainé une hausse de consommation de 9 Watts. Une fois le mode Eco activé, notre configuration s’est stabilisée aux alentours de 35 Watts au repos et ce malgré le disque dur, 8 Go de DRAM et une carte graphique.
Petit format, budget raisonnable et bonnes performances
Nous nous sommes amusés à assembler cette petite configuration pour environ 500 euros, sachant qu’elle affiche de bonnes performances par rapport aux contraintes d’espace et de budget.
Nous apprécions tout particulièrement le mécanisme permettant de retirer facilement les périphériques de stockage et lecteur optique, de même que le confort procuré par la cage à disques durs amovible : par rapport aux boitiers ATX auxquels la plupart d’entre nous sont habitués, les quelques 6 litres de volume interne du Chieftec FI-01 changent forcément les pratiques. Ceci dit, l’espace est suffisant pour brancher comme il se doit câbles, connecteurs et périphériques (tout en évitant de s’entailler les doigts). La qualité de fabrication que l’on qualifie volontiers de massive constitue également un atout : le FI-01 n’est pas un boitier qui se déforme facilement. A vrai dire, notre seul reproche tient au câble relayant le connecteur audio HD frontal, qui aurait dû mesurer quelques centimètres de plus. Les autres critiques tiennent tout simplement au format mini-ITX, ou bien à la retenue dont il faut faire preuve en choisissant les composants pour le budget donné.
Comparé à certains quad core AMD, les Pentium dual-core basés sur Ivy Bridge semblent assez onéreux. Cependant, ils ont l’avantage d’être particulièrement peu énergivores et d’afficher régulièrement de bonnes performances, sachant que ces deux critères nous semblaient incontournables. Par ailleurs, la carte mère MSI B75IA-E33 a contribué à maintenir la consommation à un niveau très contenu en plus d’être agencée de manière extrêmement pratique.
Ce projet pourrait en inspirer parmi nous, ce qui est d’autant plus normal que le produit finit nous a vraiment satisfaits du côté des performances.
Voici donc le budget en détail de la configuration, avec quelques suggestions d’évolution : pour une centaine d’euros supplémentaires, on peut ainsi avoir un SSD de 128 Go au lieu d’un disque dur d’un To, un dissipateur plus silencieux et performant que celui vendu avec le processeur et enfin un lecteur Blu-Ray au lieu d’un simple graveur DVD.
Configuration de base | Prix moyen | Config. avancée | Prix moyen | |
---|---|---|---|---|
Processeur | Intel Pentium G 2120 | 80 € | ||
Dissipateur | Modèle inclus avec le CPU | – | Xigmatek Praeton | +20 € |
DRAM | 8 Go DDR3-1333 1,5 Volts | 40 € | ||
Carte mère | MSI B75IA-E33 | 80 € | ||
DVD Slim | Samsung SN-208BB + adaptateur Slimline -> SATA | 30 € | Blu-ray | + 40 € |
Disque dur | Hitachi Deskstar 7K1000.C 1 To | 70 € | – | – |
SSD | – | – | Crucial m4 128 GB | + 30 € |
Carte graphique | Sapphire HD 7750 Low Profile | 115 € | ||
Boitier & alim. | Chieftec FI-01 | 65 € | ||
Coût total | 480 € | 570 € |