Plongée dans l’univers du Toughbook.
Ouvrir une usine locale
Nous sommes allés visiter l’usine des Toughbooks de Panasonic, située à Cardiff (Pays de Galles), chargée d’encaisser toute la demande européenne de PC portables, tablettes et smartphones renforcés destinés aux professionnels exigeant une résistance toute particulière de leur matériel informatique. Principaux clients : les transporteurs, les gestionnaires de réseaux (communications, énergie, etc.), et autres industriels pour leurs lignes de fabrications.
Sans oublier les militaires bien sûr, mais Panasonic étant une entreprise japonaise ayant fait le serment de ne plus équiper directement les armées depuis la fin de la seconde guerre mondiale, ces ventes se font par l’intermédiaire de distributeurs tiers.
Cumulez 20 ans d’expérience
Les Toughbook de Panasonic sont emblématiques des machines renforcées depuis des années. La marque domine le secteur sans trop de concurrence sérieuse, et pour cause : elle cumule 20 longues années d’expérience dans le domaine, ce qui signifie aussi 20 ans d’entretien de ses relations avec les clients, en étudiant notamment leurs demandes et préférences lors de nombreuses réunions et salons. C’est aussi une clé fondamentale pour conserver sa domination du marché.
Configurez sur commande
L’avantage d’une usine locale, c’est la possibilité de faire du sur-mesure. Les machines arrivent d’Asie, mais elles ne sont pas totalement assemblées. Panasonic parle donc de « configuration » de machines en fonction des commandes : type de clavier, options spéciales, intégration logicielle, modifications cosmétiques (couleurs, logo) et surtout les accessoires.
Car pour ces accessoires, souvent des docks et systèmes de fixation, l’usine est capable de les fabriquer, totalement sur mesure cette fois. Nous n’avons pas été autorisés à prendre en photo la salle de prototypage (à l’imprimante 3D), mais certains clients exigent des accessoires très poussés, notamment des docks qui participent activement au refroidissement de la tablette pour éviter tout throttling dans un environnement très chaud.
Produisez 600 pièces par jour
Sur les lignes de montage et de configuration, l’usine est capable de débiter jusqu’à 600 pièces par jour. En gros sur les écrans du fond, on peut voir en temps réel le nombre de machines terminées en gros, sur un objectif total (553 le jour de notre visite). La fabrication semble plutôt sereine, et le débit final est assez impressionnant pour le nombre d’employés relativement limité. Une question d’organisation !
Vérifiez 10 % des pièces
Derrière les cartons de produits terminés, la mission de cette technicienne consiste à choisir au hasard 10 % des exemplaires pour vérifier entièrement leur fonctionnement. Un contrôle qualité pris très au sérieux, ce qui est plutôt logique pour des machines censées être particulièrement fiables. Chaque problème fait l’objet d’une étude approfondie et d’un rapport complet pour tenter de tendre vers le « zéro défaut » à la japonaise.
Choisissez une coque en magnésium
Rentrons dans le vif du sujet : le matos ! Les Toughbook optent d’abord pour une coque en magnésium (seules quelques parties amovibles sont en plastique renforcé). L’avantage du magnésium, c’est la souplesse et la résilience : la tablette plie mais ne casse pas. Elle amortit les chocs, et peut alors résister à de très violents accidents.
Préférez la double épaisseur
Cette coque en magnésium est souvent doublée, particulièrement aux endroits sensibles, pour protéger certains composants essentiels. Notez que cette double cloison participe encore ici à la souplesse de la coque, alors qu’une paroi plus épaisse, et donc plus rigide, pourrait plus facilement casser.
Connectez en souplesse
Toujours dans cette logique de souplesse, l’idée de Panasonic consiste à conserver cette résilience même à l’intérieur de la machine, pour que les composants suivent la souplesse de la coque. Du coup, la grande majorité des connexions internes se fait sous forme de nappes totalement souples, pour accompagner les pires déformations sans céder.
Blindez les ports USB
Parmi les parties les plus fragiles de la machine, la connectique externe est très sensible, notamment les ports USB. Ces derniers subissent une grande fréquence de branchements et débranchements chez certains clients, notamment lorsque la machine est utilisée sur une ligne de montage industrielle. Du coup, Panasonic a conçu un port USB renforcé, avec une partie interne et des broches de connexion particulièrement résistantes à l’usure, et une soudure sur quatre points au PCB, au lieu de deux points sur les machines traditionnelles.
Ventilez même sous l’eau
Le compartiment de ventilation du Toughbook est totalement étanche et donc isolé de l’intérieur de la machine. Mais le ventilateur doit pouvoir fonctionner même pendant une inondation ! Panasonic a donc développé des turbines radiales qui fonctionnent parfaitement dans l’eau, comme la photo le démontre.
Assurez sur l’écran
L’écran des Toughbook profite du traitement classique de type Gorilla Glass, mais ils sont aussi montés tout en souplesse : ils ne sont pas fixés de manière solide sur la coque, mais juste assemblés de manière à amortir les chocs via un matériau d’assemblage souple, pour ne pas se briser à la moindre chute. Malheureusement, il nous est impossible de montrer cette jointure en image, malgré nos efforts de torsion surhumains (au moins).
Gardez le SSD au chaud !
Voilà l’un des composants les plus surprenants des Toughbook. Les machines sont certifiées pour fonctionner dans une fourchette de température très large, notamment par grand froid. Dans ce cas, cette petite résistance (souple encore) agit comme un vrai radiateur pour réchauffer le SSD interne de la machine lorsqu’il est trop froid ! Dans ce cas, au démarrage, la machine demande d’attendre quelques secondes, le temps que le SSD soit assez chaud.
Encaissez les chocs sans craquer
Ce genre de connecteur est conçu pour manger un maximum de G (accélération) sans se pulvériser. Dans le cas de la photo, il faudra un retour en SAV, évidemment, mais la machine n’a pas été détruite totalement. Notez que certains Toughbook modifiés pour l’armée sont conçus pour résister à des engins explosifs : Panasonic explique que les certifications les plus poussées assurent une résistance contre une accélération de… 140 G !
Organisez un SAV béton
Non, les Toughbook ne sont pas indestructibles, et l’usine de Cardiff intègre aussi le service après-vente des machines vendues en Europe, qui commence par une multitude de standardistes parlant toutes les langues du Vieux Continent. Le SAV garantit une réparation et un retour de la machine en 96 heures… Si vous ne l’avez pas plongée dans un bain d’acide ou jetée dans la lave d’un volcan.