Design et ergonomie
C’est clairement l’un des moniteurs les plus fous du moment ! Le Philips Brilliance BDM4350UC est actuellement le seul moniteur du marché à offrir une dalle 4K Ultra-HD géante, de 43 pouces de diagonale. Les dimensions d’un téléviseur de grande taille, mais avec toutes les caractéristiques d’un moniteur : pas de tuner TV, pas de retouche d’image dénaturante, réglages graphiques adaptés au monde du PC, etc. Il nous fallait absolument tester cet écran de mégalo !
Design classique
Le Philips Brilliance BDM4350UC arbore un design très classique pour un écran de PC, ou même pour un téléviseur. Une esthétique sans faute, malgré un seul défaut : le choix d’un plastique brillant pour les pourtours de l’écran (on aurait préféré un revêtement mat). Les pieds en métal sont beaux, et ne prennent pas beaucoup de place sur un bureau, c’était une de nos craintes.
En revanche, ne vous attendez pas à une finesse de premier ordre. Si les rebords sont relativement discrets (1 cm d’épaisseurs seulement), l’écran est bien épais, surtout à sa base. Examiné de profil, on le confondrait aisément avec un téléviseur milieu de gamme.
Dernier point positif : la dalle est semi-brillante. Un revêtement plus net que celui des écrans mats actuels, mais qui parvient à estomper l’effet miroir des écrans vraiment brillants. On retrouve ce type de revêtement sur de nombreux téléviseurs aujourd’hui, et il nous semble être le meilleur compromis actuellement.
Très bonne ergonomie
L’ergonomie du Philips Brilliance BDM4350UC est aussi un sans-faute, ou presque. On relèvement deux limites. D’abord, les ports USB 3.0 sont situés à l’arrière de l’écran, et donc peu accessibles, mais certains s’en réjouissent sur les iMac. Une question de design, dit-on. Ensuite, l’écran n’est pas réglable en hauteur, et on ne peut pas le pivoter dans aucun sens. C’est assez gênant, mais ce type de manipulation aurait nécessité un pied extrêmement perfectionné pour soutenir le poids du cadre.
Pour le reste, c’est un vrai plaisir. A commencer par le bouton de contrôle du menu, lui aussi camouflé à l’arrière de l’écran, mais sous forme d’un joystick cliquable qui permet de naviguer avec une grande aisance dans le menu de configuration. Un menu de configuration un peu austère, mais très classique pour un moniteur PC. On y trouve toutes les options nécessaires pour régler l’affichage selon ses goûts.
Côté interface, il y a un maximum de connectiques, ce qui est parfait pour ce type d’écran, susceptible d’être relié à plusieurs sources vidéo : deux HDMI 2.0 avec MHL, deux DisplayPort 1 .2, 4 ports USB 3.0, les entrées et sorties audio jack de rigueur. Il est alors possible d’afficher plusieurs sources vidéo en même temps (PiP, PbP, etc.). Sans oublier les deux haut-parleurs de 7 W qui dépanneront bien, même si, comme d’habitude, ils sont très faibles dans les basses.
Le pied total pour travailler !
Pourquoi acheter le Philips Brilliance BDM4350UC ? Pour travailler avant-tout. Car il offre une surface d’affichage immense en Ultra-HD, pour placer énormément de contenu à l’écran. Sur une dalle de 43 pouces, il est inutile de redimensionner les caractères de l’interface de Windows pour pouvoir lire toutes les inscriptions à l’écran. C’est précisément ce qui libère tout le potentiel de la définition UHD pour afficher un maximum de fenêtres à l’écran. Un vrai plaisir pour bosser, mais aussi pour regarder des films.
A droite, un 24 pouces Full HD.
Notez qu’il n’y pas de scintillement du rétroéclairage, ce qui est plus reposant pour les yeux sensibles. Les joueurs occasionnels y trouveront aussi leur compte. Attention, si vous n’avez pas un bureau d’au moins un mètre de profondeur pour regarder l’écran d’assez loin, passez votre chemin !
Performances et conclusion
Côté affichage, ce moniteur se classe dans les bons élèves du genre, pour la bureautique et le multimédia, un peu moins pour les jeux vidéo. Il est néanmoins dommage qu’il ne soit pas meilleur. La dalle utilisée par l’écran exploite une technologie LCD de type IPS (In-Plane Switching), faite maison par TP Vision, le fabricant taïwanais détenteur de la marque Philips.
Méthode de test :
Les capacités d’affichage de l’écran ont été testées à l’aide de la toute dernière sonde colorimétrique de DataColor : la Spyder5Elite, dont le logiciel possède une suite complète d’analyse d’écran.
L’écran a été réglé à 120 cd/m² pour nos tests.
La carte graphique utilisée était une GeForce GTX 980 signée MSI, reliée via via interface DisplayPort 1.2.
Faible taux de contraste, mais sans clouding
C’est le seul gros point faible de ce moniteur : son taux de contraste de 690:1 est inférieur à ce qu’on peut attendre aujourd’hui d’une dalle IPS (autour de 1000:1). En revanche, l’uniformité du rétroéclairage est bonne, et il n’y pas de tâche de clouding à signaler. Juste une petite fuite de lumière sur le coin haut-gauche de l’écran, très discrète. Une telle uniformité du noir est une petite prouesse pour un écran aussi grand avec un taux de contraste aussi peu élevé.
De même, le gamma est parfaitement réglé à 2,2, pour une parfaite gradation des gris. La température du blanc est de 6600°K au préréglage par défaut (6500°K), ce qui est une bonne performance. La luminosité maximale de l’écran est de 240 cd/m², mais avec une telle surface d’affichage, il est impératif de diminuer drastiquement cette luminosité, sous peine de s’éblouir avec une si grande surface d’éclairage.
Fidélité perfectible des couleurs
L’écran offre une bonne colorimétrie, qui pourrait être toutefois bien meilleure, surtout par rapport à ce qui est annoncé par le fabricant. Notre sonde a mesuré un DeltaE de 4 aux réglages par défaut, et de 3 avec nos réglages manuels de caractérisation (voir plus bas). En revanche, l’uniformité des teintes est plutôt bonne sur toute la surface de la dalle. La couverture du gamut sRGB est excellente, mais l’écran n’offre pas de gamut large.
Pas si mauvais pour les jeux vidéo
Côté réactivité, les pixels de cette dalle IPS sont assez rapides, avec un overdrive réglé au premier cran (rapide). Les réglages supérieurs font apparaître du reverse ghosting (dépassement de consigne traduit par une rémanence inverse encore plus gênante). De quoi offrir une bonne netteté dans les jeux vidéo, en restant toutefois loin des écrans pour joueurs dans ce domaine (avantagés par leur taux de rafraichissement supérieur et une dalle souvent mieux taillée pour la vitesse).
C’est surtout du côté du retard d’affichage que l’écran est un peu décevant. On lui a calculé entre une et deux images de retard par rapport à un moniteur LCD très rapide mesuré 10 ms d’input lag. Cela donne un retard d’environ 35 ms sur la carte graphique. De quoi handicaper les joueurs très exigeants sur les jeux très rapides. Les autres joueurs pourront profiter de cet écran en toute quiétude dans les jeux moins rapides !
Face à un moniteur AOC très rapide, le Philips est en retard d’une ou deux cases dans ce test, soit entre une et deux images à 60 Hz.
Réglages manuels conseillés
Gamma : 2,2
Rouge : 100
Bleu : 79
Vert : 63
Overdrive : Rapide
BUG : Lorsqu’on règle la température du blanc manuellement, le gamma se dérègle sur 2,4 alors qu’il est toujours réglé à 2,2 dans le menu. Il faut alors le régler sur une autre valeur, et le ramener à 2,2 pour bien activer ce réglage. C’est très gênant, car il faut le faire à chaque rallumage de l’écran, si on ne se contente pas de son préréglage à 6500°K.
Conclusion
- + Bonne uniformité des couleurs et du rétroéclairage + Excellent équipement + Bonne ergonomie + Pas mauvais pour les jeux + Prix contenu
- – Fidélité des couleurs perfectible – Faible taux de contraste – Retard d'affichage pour les jeux rapides
Ce moniteur est une petite perle pour les travailleurs mégalos qui veulent se passer de second écran pour tout afficher sur un seul immense moniteur Ultra-HD, sans avoir à agrandir les caractères. Sa fabrication est maitrisée, mais ses couleurs auraient pu être un peu plus fidèles. Même les joueurs occasionnels pourront l’apprécier… A condition d’avoir un grand bureau !