Design, LED RGB et pilotes
SteelSeries, ou l’image de marque du joueur de compétition. Cette marque est l’un de pionniers du hardware gaming. Très connu dans le secteur des souris et des claviers, SteelSeries s’est développé autour des casques pour joueurs, et le tout dernier du moment, c’est le Siberia 350, un casque USB milieu de gamme vendu 130 euros dans le commerce. Ce casque est surtout équipé d’une technologie d’environnement sonore DTS Headphone:X, qui excite notre curiosité.
Tout confort, a priori solide
Côté matériaux, le casque est teinté d’une dominante de plastique. L’assemblage est correct, mais l’ensemble ne respire pas vraiment la solidité. L’arceau est très souple, le casque est vraiment léger, mais certaines jointures pourront s’user à long terme, selon nous. SteelSeries précise que la légèreté est une priorité pour ses casques, et qu’elle permet justement d’assurer une très bonne durabilité au casque sur plusieurs années, même pour un joueur pro. Une argumentation finalement crédible face à nos interrogations.
En revanche, le Siberia 350 est ultra-confortable. Très léger, il n’oppresse pas les oreilles (écouteurs circum-aural), et isole correctement de l’extérieur. On pourra le porter des heures sans problème.
Illumination RGB réussie… et inutile !
C’est une des « valeurs ajoutées » de ce casque. Autant dire qu’on passera vite sur le détail. L’éclairage LED RGB est personnalisable, et peut même changer de ton en fonction de votre niveau de vie en jeu (voir SteelSeries Engine 3).
Ça fonctionne au poil, toutefois, si un tel éclairage peut être utile sur un clavier ou une souris, il ne sert strictement à rien sur ce casque : tout simplement, car vous ne le verrez pas ! La seule utilité serait pour un manager d’équipe d’eSport, de voir en direct l’état de santé de ses joueurs (on a cherché longtemps !).
USB filaire obligatoire
Le casque utilise une connexion USB très basique (interface USB 1.1 Full Speed). L’USB fait passer le son (sans réelle « carte son » intégrée dans le casque), et alimente les LED RGB. Nous n’avons pas entendu de bruits parasites (c’est déjà bien, mais dépend aussi du PC). Il n’y a pas d’autre solution de branchement : pas de câble jack, et la longueur du câble USB n’est que de 1,5 m, ce qui est un peu limite pour un périphérique audio.
Notez que nous avons essayé le casque avec une PS4. Il fonctionne, excepté la molette de réglage de volume sur son câble. Quoi qu’il en soit, le câble trop court exclut ce type d’utilisation, à moins d’être collé à son téléviseur.
SteelSeries Engine 3 : plutôt bien pensé
Le logiciel de gestion du casque (et de tous les périphériques SteelSeries) est bien pensé, et stable. Les options du casque ne sont pas les plus généreuses du genre (milieu de gamme oblige). Mais il est déjà possible d’enregistrer des profils de configuration en fonction du jeu qu’on lance. La fonction Gamesense est bien pensée pour régler les couleurs RGB en fonction de détails en jeu (barre de santé, etc.), mais il est limité à trois jeux pour l’instant. SteelSeries devrait plutôt se concentrer à augmenter la liste de ces jeux, sans demander la participation des éditeurs.
Performances sonores
Passons aux choses sérieuses. Le Siberia 350 reste très moyen en termes de rendu sonore avec les réglages par défaut. Ce n’est pas vraiment étonnant : la très grande majorité des casques gaming est très loin d’offrir la qualité d’un casque audio classique. Pour le Siberia 350, ça manque d’ampleur et de clarté par défaut, même les basses sont un peu sèches.
Il n’y a qu’un égaliseur cinq bandes, c’est très peu, mais son efficacité est au rendez-vous. Il faudra impérativement les monter pour compenser les faiblesses physiques des haut-parleurs (voir nos réglages ci-contre). Par ailleurs, profitons-en pour démystifier tout de suite la spécification fantaisiste de SteelSeries : une bande passante annoncée de 10 à 28 000 Hz pour les haut-parleurs, c’est du grand n’importe quoi !
DTS Headphone:X : on y est presque
L’autre valeur ajoutée de ce casque, c’est son rendu sonore retouché par la technologie DTS Headphone:X. Voilà qui est plus intéressant. Nous l’avons testé et retesté dans différentes situations ; les résultats sont plutôt mitigés. D’abord, ce DTS ne fait pas exception : tout comme les technologies Dolby et similaires, il fait sonner le casque comme une baignoire, en ajoutant un maximum de reverbs dans tous les sens. On s’y habitue toutefois rapidement, et si la différenciation stéréo est plus confuse (reverbs obligent), la spatialisation du son fonctionne souvent de manière assez correcte.
En jeu, nous l’avons éprouvé avec Star Wars : Battlefront et Battlefield : Bad Company 2, deux jeux excellents dans leurs effets sonores. Si la stéréo gauche-droite est plus confuse en mode DTS, le son prend bien de l’ampleur. En revanche, il n’y a aucun effet réel de 3D dans l’écoute, que l’on active le mode stéréo classique ou 7.1 dans le jeu. Impossible, par exemple de reconnaître un son qui vient de l’arrière. Pour ce type d’utilisation, l’intérêt est donc assez limité, c’est dommage.
Dans les films, c’est bien meilleur. Testé avec des bandes-son DTS de tout type (pas de passthrough sur le casque, donc l’audio est véhiculé en PCM 7.1 ou 5.1), on profite beaucoup plus des détails sonores, notamment ceux des canaux arrière. Attention : ces canaux arrière sonnent différemment, mais il n’est pas non plus possible de « deviner » que le son vient de derrière… En revanche, ils sont quasi-inaudibles sur un casque stéréo classique. Nous avons essayé le casque avec les vidéos de test de DTS, et même de Dolby, et l’apport de spatialisation est bien réel. C’était même plus flagrant avec le test de Dolby !
Pour la musique, l’effet « baignoire » du DTS, comme pour le Dolby d’ailleurs, est totalement insupportable dans un casque (mais très efficace pour de petits haut-parleurs externes, par exemple). Il faut simplement désactiver le DTS dans ce type d’écoute.
Excellent micro
Le micro du casque n’a aucun défaut. Il sonne parfaitement, même à longue distance. Il n’y a pas de suppression de bruit, ce qui est un peu « radin » pour un casque à 129 euros. Son utilisation est très pratique, par une tige souple, très facile à rétracter dans l’oreillette gauche. Aucun reproche de ce côté !
- + Rendu sonore correct avec égaliseurs + Confort irréprochable + Pilotes de bonne qualité + Agréable dans les films + Micro quasi-parfait
- – DTS Headphone:X sans miracle – Durabilité en question (molette de volume et armature plastique) – Eclairage RGB inutile – Câble trop court – Spécifications fantaisistes
Ce casque se maintient dans la moyenne du secteur, mais son prix lui rend la tâche difficile, sachant que d’autres concurrents comme le Corsair Gaming H2100, sans fil, ou le Razer Tiamat 2.2, sont vendus 10 euros de moins. En gros, il est un peu trop cher, ou aurait dû sacrifier certaines fonctions fantaisistes (LED RGB) pour une plus grande solidité.