Le nouvel organigramme de STMicroelectronicsCe fut une journée chargée hier pour STMicroelectronics qui a publié ses résultats financiers, annoncé un plan de licenciement de 1 400 postes, dont 430 suppressions de postes en France, et procédé à un remaniement interne qui en surprendra plus d’un. Selon des documents obtenus par Tom’s Hardware France, nous pouvons affirmer que la société a procédé à un petit remaniement de quelques dirigeants. Malgré les résultats en déclin depuis de nombreux trimestres, et contrairement aux rumeurs de ces derniers mois (cf. « Carlo Bozotti, PDG de STMicroelectronics, serait-il sur le point de partir ? »), Carlo Bozotti et Jean-Marc Chery se maintiennent à leurs postes respectifs de PDG et Directeur des opérations.
Une stratégie qui parie sur les objets connectés et les départs en retraite
La note interne que nous avons obtenue affirme que la société place ses perspectives de croissance sur les applications industrielles et l’automobile. Il est clair qu’elle a des produits intéressants dans ce domaine (cf. « Le plus petit capteur Time-of-Flight de STMicroelectronics va vous aider à prendre des photos »), et que ce sont des marchés en pleine expansion, mais il est difficile d’imaginer qu’elle va grimper le classement des plus grands fabricants de semiconducteurs en se concentrant sur ces domaines et en admettant, comme c’est le cas dans la note, que le marché des « communications sans fil » représentera « une plus petite partie de la croissance globale ».
Ce qui nous a le plus frappés dans cette note est que sur les cinq départs de dirigeants mentionnés, quatre sont dus à la retraite. Ceux qui s’attendaient à un remaniement profond de la société seront déçus. La seule exception est Gianluca Bertino qui était à la tête des produits numériques (Digital Product Group) et qui sera remplacé par Claude Dardanne qui obtient un nouveau département regroupant maintenant les microcontrôleurs, les mémoires E2PROM, les circuits intégrés qui n’appartiennent pas aux automobiles et les produits numériques. Cette consolidation est le fruit de la cessation du « développement de nouvelles plateformes et de produits standards pour les set-top-box et les gateways domestiques ». C’est finalement la réponse de STMicroelectronics aux manques de performances de l’ancienne division produits numériques.
Le PDG ne part pas, mais 1 400 employés sont licenciés
La nouvelle qui devrait captiver les médias cette semaine est l’annonce du plan de licenciement et le courrier de plusieurs élus PS de l’Isère dénonçant le « manque de vision stratégique de l’entreprise ». Cette nouvelle arrive alors que la société a publié un chiffre d’affaires pour son quatrième trimestre 2015 de 1,668 milliard de dollars (1,54 milliard d’euros), ce qui représente une baisse de 8,8 % par rapport à la même période en 2014. Pire encore, les bénéfices passent de 43 millions de dollars (39,60 millions d’euros) à 3 millions de dollars (2,76 millions d’euros). Les dépenses fiscales ont eu un impact plus important sur ce dernier trimestre, mais même en prenant cet aspect en compte, les bénéfices se trouvent réduits de plus de moitié. Sur l’année, le chiffre d’affaires perd 6,12 % pour atteindre 6,866 milliards de dollars (6,32 milliards d’euros) et les bénéfices chutent de 14,73 % pour atteindre 104 millions de dollars (95,77 millions d’euros). Il faut remonter à 2001 pour trouver un chiffre d’affaires annuel aussi bas.