Introduction
S’il y a bien une société qui sait ce que cela signifie d’être au top niveau et de laisser sur le carreau sur son concurrent le plus proche, c’est sans nul doute Intel. Dans le domaine des processeurs pour ordinateurs de bureau, les modèles haut de gamme du fondeur ont plusieurs longueurs d’avance sur les meilleurs produits d’AMD, tant en termes de puissance brute que d’efficacité énergétique.
Ce n’est pas un problème en soi : comme tout le monde, nous aimons les produits rapides et efficaces. Ceci étant dit, nous aimons également la concurrence, car elle stimule l’innovation ; et malheureusement, dans le segment des processeurs desktop, celle-ci n’est pas suffisamment rude pour pousser la firme de Santa Clara à se démener. Les Ivy Bridge ne nous avaient guère donné de raisons d’abandonner nos Sandy Bridge, et même ces derniers, en dépit de leurs nombreux apports, commençaient déjà à trahir la volonté d’Intel de se concentrer sur le marché des portables et de la mobilité. Certes, nous avons bien eu droit à quelques fonctionnalités excellentes telles que le Quick Sync, mais certains bridages volontaires comme la limitation de l’overclocking aux modèles de la série K ne sont pas passés inaperçus auprès des passionnés.
Si vous vous attendiez à un changement de cap avec la sortie des processeurs Haswell, vous allez être déçus. Intel va nous offrir des performances par cycle revues à la hausse, un moteur graphique plus rapide et des fonctionnalités destinées à accélérer certaines tâches spécifiques, mais dans l’ensemble, nous retiendrons surtout une gestion discutable de l’overclocking (une fois de plus), quelques étranges décisions côté moteur graphique (une fois de plus) et de modiques hausses de performances qui pousseront peut-être quelques personnes à remplacer leur ordinateur de bureau, mais profiteront principalement aux consommateurs sur le point d’acheter d’un ordinateur portable.
Et c’est exactement ce que souhaite Intel. L’architecture Haswell est née d’une volonté du fondeur de réduire drastiquement la consommation de ses puces dans le but de pouvoir les adapter à un maximum de marchés. De fait, d’après ce que l’on nous a annoncé, jamais nous n’aurons vu une même architecture Intel se décliner au sein de produits aussi variés. Selon nous, cette flexibilité s’obtient toutefois au détriment de l’innovation dans le segment des processeurs pour ordinateurs de bureau, qui donnent presque l’impression d’avoir été relégués au second plan.
Haswell, l’Intel Core de quatrième génération
Intel a choisi de révéler les détails relatifs à ses processeurs de type Haswell en plusieurs phases. La firme a l’intention de décliner son architecture en plusieurs versions faisant appel à des interfaces différentes afin de couvrir tous les segments du marché, des produits à très basse consommation jusqu’aux machines les plus axées sur les performances. Néanmoins, les seuls processeurs présentés aujourd’hui sont les quad-cores. Techniquement, ceux-ci existent en deux versions, mobile et desktop, mais nous nous concentrerons délibérément sur le Core i7-4770K, c’est-à-dire le quad-core destiné aux ordinateurs de bureau. Pour rappel, nous avons publié un aperçu des performances de ce processeur il y a maintenant plus de deux mois ; cet article contenait déjà bon nombre d’informations intéressantes concernant les plans d’Intel.
Les quad-cores Haswell vont être proposés en deux configurations, l’une pour le marché de la mobilité, l’autre pour les ordinateurs de bureau, mais pour l’heure, seule cette dernière est prête. L’un des grandes différences entre ces deux versions est le moteur graphique intégré au die : celle que nous testons aujourd’hui est équipée de l’Intel HD Graphics 4600 (connu en interne sous le nom de GT2) tandis que l’autre bénéficiera de l’Iris Pro Graphics 5200 (appelé GT3e). D’après les ingénieurs d’Intel, ce dernier est censé être plus rapide pour autant qu’on le dote d’un plafond thermique suffisamment élevé et qu’on le refroidisse correctement, mais paradoxalement, les seuls processeurs à en être équipés seront de type BGA (Ball Grid Array), ce qui signifie qu’ils seront soudés à la carte-mère. Les utilisateurs possédant une carte-mère LGA 1150 ne pourront donc se procurer que des Core i7 et Core i5 dotés de quatre cores et du moteur graphique Intel HD Graphics 4600 (techniquement, il y a également un Core i5 comptant moins de cores et assorti d’un TDP de 35 watts, mais il n’est pas encore lancé).
Les Haswell présentés aujourd’hui comptent 1,6 milliard de transistors, contre 1,4 milliard pour les processeurs Ivy Bridge comparables. Le die, optimisé pour le processus de gravure en 22 nm d’Intel, mesure 177 mm², soit très légèrement plus que les Ivy Bridge quad-cores, dont la surface atteignait 160 mm².
Même placés côte à côte, les quad-cores Haswell et Ivy Bridge sont assez difficiles à distinguer ; ce qui est en un sens logique, les deux processeurs n’étant séparés « que » par 200 millions de transistors. Cette différence de 14 % est en grande partie due à la montée en puissance de la partie GPU, 25 % plus volumineuse que la génération précédente.
Partie CPU : les évolutions
Ce qui ne signifie pas pour autant qu’Intel n’a pas touché aux cores CPU. La firme de Santa Clara s’est, selon ses dires, concentrée sur l’accélération du code et des applications actuels, mais également de ce que nous réserve l’avenir. À cet effet, elle a agrandi les tampons « out-of-order », ce qui signifie que les instructions qui devaient précédemment attendre d’être exécutées peuvent maintenant être détectées et traitées plus rapidement. Le tampon en question peut dorénavant accueillir 192 instructions sur les Haswell, contre 168 sur les Sandy Bridge et 128 sur les Nehalem. Le prédicteur de branchements a également été amélioré. Intel le fait à chaque génération, avec raison : un bon prédicteur améliore non seulement les performances du processeur, mais limite les cycles gâchés en évitant les prédictions de branchement incorrectes. L’architecture précédente d’Intel pouvait exécuter six opérations par cycle. Ce chiffre passe aujourd’hui à huit grâce à l’ajout de deux ports, un ALU de traitement des entiers et un registre de stockage. Enfin, les tâches impliquant des jeux de données volumineux devraient bénéficier de l’agrandissement du cache TLB L2.
Tous ces changements entraînent une amélioration significative des performances par cycle de l’architecture Haswell par rapport à l’Ivy Bridge. C’est d’ailleurs ce point qui devrait faire toute la différence dans les applications, car le Core i7-4770K affiche exactement la même fréquence que le 3770K, à savoir 3,5 GHz.
Et de fait, quand on compare les performances de cinq processeurs (couvrant quatre architectures différentes) bloqués à la même fréquence de 4 GHz, on se rend compte, premièrement, que les produits d’Intel abattent à chaque cycle nettement plus de travail que ceux d’AMD et, deuxièmement, que leur efficacité en la matière est en constante progression.
Les deux ports supplémentaires ne sont pas seuls responsables de cette amélioration : les ports un et deux sont maintenant dotés d’unités assurant le traitement du jeu d’instructions FMA (Fused Multiply-Add) sur 256 bits, ce qui double le nombre maximal théorique d’opérations en virgule flottante pouvant être réalisées par cycle. Le calcul sur entiers profite aussi énormément de la prise en charge du jeu d’instructions AVX2.
Caches et autres caractéristiques techniques
Évidemment, il aurait été inutile de faire exploser le potentiel de calcul de l’architecture sans permettre aux données d’atteindre suffisamment rapidement les cores. Intel a donc apporté une série de modifications à ses caches : en termes de taille, les L1 et L2 des Haswell sont identiques à ceux des Ivy Bridge, c’est-à-dire que chaque core contient 32 Ko de cache L1 dédié aux données (L1D), 32 Ko de cache L1 pour les instructions (L1I) et 256 Ko de cache L2, mais leur bande passante est pratiquement doublée. De fait, nous verrons dans nos tests que le L1D est considérablement plus rapide. Intel affirme que son nouveau processeur effectue une lecture par cycle dans le cache L2 (contre une lecture tous les deux cycles pour les Ivy Bridge) mais nous ne sommes pas parvenus à reproduire ces chiffres en laboratoire.
Cores / Threads | Fréq. de base | Fréq. max | L3 | HD Graphics | Fréq. max. moteur graphique | TDP | Prix | |
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Gamme Core i7 (4e génération) | ||||||||
4770T | 4/8 | 2,5 GHz | 3,7 GHz | 8 Mo | 4600 | 1200 MHz | 45 W | $303 |
4770S | 4/8 | 3,1 GHz | 3,9 GHz | 8 Mo | 4600 | 1200 MHz | 65 W | $303 |
4770 | 4/8 | 3,4 GHz | 3,9 GHz | 8 Mo | 4600 | 1200 MHz | 84 W | $303 |
4770K | 4/8 | 3,5 GHz | 3,9 GHz | 8 Mo | 4600 | 1250 MHz | 84 W | $339 |
4770R | 4/8 | 3,2 GHz | 3,9 GHz | 6 Mo | Iris Pro 5200 | 1300 MHz | 65 W | N/A |
4765T | 4/8 | 2,0 GHz | 3,0 GHz | 8 Mo | 4600 | 1200 MHz | 35 W | $303 |
Gamme Core i5 (4e génération) | ||||||||
4670T | 4/4 | 2,3 GHz | 3,3 GHz | 6 Mo | 4600 | 1200 MHz | 45 W | $213 |
4670S | 4/4 | 3,1 GHz | 3,8 GHz | 6 Mo | 4600 | 1200 MHz | 65 W | $213 |
4670K | 4/4 | 3,4 GHz | 3,8 GHz | 6 Mo | 4600 | 1200 MHz | 84 W | $242 |
4670 | 4/4 | 3,4 GHz | 3,8 GHz | 6 Mo | 4600 | 1200 MHz | 84 W | $213 |
4570 | 4/4 | 3,2 GHz | 3,6 GHz | 6 Mo | 4600 | 1150 MHz | 84 W | $192 |
4570S | 4/4 | 2,9 GHz | 3,6 GHz | 6 Mo | 4600 | 1150 MHz | 65 W | $192 |
Concernant le cache L3 partagé, le Core i7-4770K semble à première vue identique aux Core i7 des deux générations précédentes en ce qu’il en embarque 8 Mo, mais contrairement à ces dernières, sa fréquence est découplée de celle des cores. D’après nos benchmarks, la bande passante du cache L3 souffre un peu de cette évolution, mais les améliorations apportées au System Agent compensent cette baisse de performances.
En matière de connectique, les processeurs reposant sur l’architecture Haswell sont dotés de 16 lignes PCI Express 3.0, comme les Ivy Bridge, et sont validés pour les débits de mémoire de 1600 MT/s maximum. Les plafonds thermiques des différents modèles desktop évoluent assez notablement en raison de l’intégration totale du régulateur de tension au processeur, mais on trouvera dans la gamme des TDP allant de 35 watts à 84 watts, ce qui n’a finalement rien de bien extrême ni dépaysant.
Dernière remarque : tous les nouveaux processeurs détachables d’Intel font maintenant appel au socket LGA 1150, ce qui signifie que toute décision d’adopter le Haswell nécessitera également l’achat d’une nouvelle carte-mère (au minimum). Donc, avant de vous envoyer dépenser plusieurs centaines d’euros dans une nouvelle machine, nous allons tenter de déterminer si le Core i7-4770K constitue un bon investissement.
HD Graphics 4600 : performances 3D et QuickSync
Le mois dernier, Intel a fait grand bruit de ses nouveaux contrôles graphiques intégrés répondant au nom d’Iris Pro et Iris, lesquels sont sensés démultiplier les performances graphiques proposées jusqu’ici. Le Core i7-4770K se ne bénéficie ni de l’un ni de l’autre, sachant que son HD Graphics 4600 qui se résume à une évolution des HD Graphics 3000 de Sandy Bridge et HD Graphics 4000 d’Ivy Bridge.
Lors du lancement de Sandy Bridge, Tom Piazza (représentant d’Intel) avait décrit le travail de modularisation des différents composants du moteur graphique. Lors du test du Core i7-3770K, nous avions d’ailleurs utilisé les images suivantes pour illustrer l’approche ciblée d’Intel, à savoir l’amélioration de son architecture partitionnée.
À titre de comparaison, voici l’image présentée par Tom Piazza lors de l’IDF 2012 pour présenter Haswell. Notons qu’un sixième secteur est apparu vu que l’architecture dispose à présent d’un moteur dédié à la qualité vidéo.
Haswell conserve la même architecture partitionnée tout en y ajoutant des ressources supplémentaires. La compatibilité DirectX 11.1, OpenCL 1.2 et OpenGL4.0 est bien là, mais c’est le passage de 16 à 20 unités d’exécution programmables au sein du GT2 d’Haswell qui influe avant tout sur les performances. Les cinq pages qui suivent sont donc l’occasion de mesurer les répercussions de ce nouvel IGP en termes de performances moyennes, performances dans le temps et latence interimages. Le verdict s’avère être très proche de ce que l’on avait pu constater non seulement l’année dernière, mais aussi en 2010 : pour résumer, le HD Graphics 4600 s’en tire avec les honneurs lorsqu’il s’agit de jeux peu gourmands, mais il est aussi très vite dépassé par les évènements lorsque l’on passe à des résolutions devenues courantes sur nos écrans. AMD ne propose pas beaucoup mieux de ce point de vue, mais le fait est qu’Intel n’a toujours pas comblé son retard.
Bonne nouvelle, l’HD Graphics 4600 est utilisé sur l’ensemble des processeurs Haswell alors qu’Intel avait jusqu’ici tendance à implémenter des IGP aux performances dégradées sur ses CPU entrée de gamme.
Quick Sync progresse
Il y a beaucoup à dire sur Quick Sync, fonctionnalité que nous avions vue en détail lors du test de Sandy Bridge. Intel a fait progresser son moteur de transcodage vidéo https://www.tomshardware.fr/articles/ivy-bridge-benchmark-core-i7-3770k,2-838-7.html l’année suivante en améliorant essentiellement ses performances. Haswell apporte également son lot de progrès, aussi bien au niveau des performances qu’au niveau des réglages disponibles.
Concrètement, les précédentes versions de Quick Sync proposaient trois niveaux de réglage prédéfinis sur des critères de performances et qualité qu’Intel a baptisés en fonction de l’usage prévu (target usages). Sur Haswell, on passe à sept différents réglages. Le sujet mériterait un article à lui seul, mais à ce stade, on remarque déjà qu’avec le réglage le plus élevé (TU1), le fichier vidéo converti est de bien meilleure qualité avec un HD Graphics 4600 par rapport à ce dont un HD 4000 est capable.
Encore une fois, la simple notion de qualité d’image est un sujet qui mériterait un article. Nous avons cependant eu la chance de mettre la main sur la dernière version bêta de HandBrake, laquelle est optimisée pour Quick Sync et OpenCL, pour évaluer les performances du nouveau processeur d’Intel ainsi que celles de l’AMD A10-5800K.
Ce graphique n’est pas là pour mépriser les performances de l’APU d’AMD : étant donné que le même test prendra 226 secondes lorsqu’il est exécuté sur les seuls cores x86 de l’A10-5800K, on gagne donc à activer l’accélération OpenCL. Cependant, Quick Sync permet de passer de 113 secondes à seulement 14 sur le Core i7-4770K. Il nous a fallu la confirmation de François Piednoël (représentant d’Intel) avant de pouvoir considérer ce résultat comme réaliste : manifestement, il s’agit du gain de temps prévisible.
À chaque génération précédant Haswell, on constate que le test s’achève avec une seconde (ou plus) de retard. Presque insignifiant ici, il faut prendre la mesure de cet écart lorsque l’on convertit non pas une séquence vidéo, mais un film en Blu-ray.
HD Graphics 4600 : l’accélération OpenCL impressionne
De nos jours, on ne s’arrête pas à la 3D lorsque l’on parle de traitement graphique : le calcul hétérogène fait de plus en plus d’adeptes et par conséquent, le nombre de programmes proposant l’accélération OpenCL que nous sommes en mesure d’utiliser pour nos tests ne cesse d’augmenter.
Les premiers pilotes Intel prenant en charge OpenCL remontent à l’ère Sandy Bridge sachant qu’à cette époque, seul le processeur était concerné. En passant à Ivy Bridge, le géant de Santa Clara a étendu la compatibilité aux HD Graphics 2500 et 4000, permettant ainsi aux développeurs de jouer sur les cores x86 ou bien les unités d’exécution symétriques pour le GPGPU. Haswell gagne la compatibilité OpenCL 1.2 ainsi que des améliorations de performance pour les noyaux OpenCL fonctionnant sur le CPU et le moteur HD Graphics. Quel est le résultat à la clé ? Il y a un programme pour le savoir (plusieurs à vrai dire !).
Toutes les configurations de tests s’appuient sur leur contrôleur graphique intégré, sans influence d’une carte graphique.
Commençons par Sony Vegas Pro 12. Étant donné que l’IGP de Sandy Bridge n’est pas pris en charge, le Core i7-2700K nous sert de référence pour les résultats CPU. Le 3770K n’apporte qu’un gain modeste grâce à des optimisations architecturales, jusqu’à ce que l’on sollicite son HD Graphics 4000 qui permet de gagner plus de 50 secondes. De son côté, le Core i7-4770K amplifie encore un peu plus cette progression.
Bien que l’article ne soit pas dédié aux APU AMD, il faut tout de même remarquer le comportement de l’A10-5800K : les performances anémiques avec les seuls cores x86 sont littéralement éclipsées lorsque l’on sollicite la Radeon intégrée, vu que le temps de traitement est réduit de 57,5 %. L’APU basé sur Trinity est donc aussi performant dans ce secteur qu’Haswell sans prise en charge d’OpenCL, quoi qu’il soit plus juste dire que l’A10-5800K surpasse l’i7-2700K vu que Sandy Bridge ne gère pas OpenCL.
Nous reviendrons sur ce benchmark plus tard en ajoutant une GTX Titan sur chacune des configurations. Dans l’immédiat, on constate qu’Haswell écrase ses prédécesseurs grâce à ses cores x86 plus performants ainsi que son IGP amélioré. L’A10-5800K parvient à se hisser à la deuxième place, devançant au passage un i7-3770K pourtant bien plus cher.
Autre programme courant, WinZip ne profite pas vraiment de l’accélération OpenCL. Seuls les fichiers supérieurs à 8 Mo tirent parti du calcul hétérogène, raison pour laquelle l’apport d’OpenCL varie complètement en fonction des cas. Quoi qu’il en soit, on voit à nouveau Haswell progresser par rapport aux précédentes générations ainsi qu’à l’APU d’AMD.
Ces trois vignettes représentent autant de modèles mathématiques pour estimer le potentiel des différents processeurs. Tous les calculs ont été effectués avec une précision FP32. Le verdict est constant : le Core i7-4770K domine, suivi par l’A10-5800K et le Core i7-3700K qui sont au coude à coude.
SiSoftware Sandra 2013 nous permettant d’isoler les performances CPU, GPU ainsi que l’accélération globale, on peut voir qu’un processeur travaillant seul ne permet pas d’arriver à un résultat satisfaisant avec ces calculs. Le moteur HD Graphics se situe quant à lui là où on l’attendait. Dans certains cas, l’association des Cores x86 à l’IGP permet même d’améliorer les performances.
Les performances CPU sont particulièrement importantes sous LuxMark, bien que l’association GPU + IGP soit impressionnante. À titre de comparaison, on atteint environ 1300 K samples par seconde avec une GTX Titan. Ce ne sont donc « que » 60 % de performances supplémentaires par rapport à un Core i7-4770K et son contrôleur graphique intégré.
Intel a beau ne pas être le leader en termes de performances 3D, il faut reconnaitre que le travail accompli sous OpenCL mérite d’être salué.
HD Graphics 4600 : Battlefield 3
Framerate moyen
Pour l’instant, le plus puissant des moteurs graphiques intégrés aux processeurs desktop sur socket LGA 1150 est l’Intel HD Graphics 4600. Dans Battlefield 3, nous sommes parvenus à comparer ses performances à celles d’un AMD A10-5800K et d’un Intel Core i7-2700K, le tout 1280 x 720. Sur le Core i7-3770K assorti des derniers pilotes, le jeu s’est planté au lancement, tandis qu’en 1920 x 1080, le Core i7-2700K affiche une image brouillée.
À en juger par les moyennes, le nouveau processeur permet de jouer à faible résolution et avec les détails réglés sur « Low ». Le moteur graphique intégré d’AMD conserve un léger avantage sur celui d’Intel, même dans sa version la plus récente, mais nous sommes curieux de voir les chiffres de variance interimage.
Évolution du framerate dans le temps (720p)
Bien que ses performances restent assez proches de celles de l’AMD Radeon HD 7660D tout au long de notre test, l’Intel HD Graphics 4600 tombe à plusieurs reprises sous la barre des 30 images/s, et ce, à la seule et unique résolution qui, selon nous, permette de jouer dans de de bonnes conditions.
Évolution du framerate dans le temps (1080p)
En 1080p, le moteur graphique intégré à l’Intel Core i7-4770K souffre de creux plus bas encore, mais cela n’a pas grande importance car le framerate moyen est de toute façon trop faible pour jouer correctement.
Variance interimages (720p)
Nous n’avons pas l’habitude de voir les produits AMD tirer aussi bien leur épingle du jeu : en 720p, son moteur graphique affiche une variance interimages (pour rappel, il s’agit de la différence de temps de rendu entre une image et la suivante ; un chiffre élevé est synonyme de microsaccades) d’à peine 1,3 ms en moyenne, ce qui est franchement bon. Intel, par contre, à du plan sur la planche en ce qui concerne ses pilotes graphiques : en moyenne, la variance de son HD Graphics 4600 est de 8,5 ms, mais elle enregistre des pics à 33 ms.
Variance interimages (1080p)
La situation est pire encore en 1080p, mais le framerate autorisé par les deux processeurs est de toute manière trop faible pour permettre de jouer.
HD Graphics 4600 : BioShock Infinite
Framerate moyen
AMD tient toujours l’avantage dans BioShock Infinite. La seule résolution jouable dans ce titre est le 1280 x 720, même avec les détails réglés sur « Low ». On observe une belle progression entre le Sandy Bridge, l’Ivy Bridge et le Haswell et ce dernier voit ses performances approcher tout doucement de celles de l’A10-5800K, sans toutefois les atteindre.
Évolution du framerate dans le temps (720p)
L’AMD A10-5800K passe à quelques reprises sous les 40 images/s mais se maintient globalement à un niveau de fluidité tout à fait correct dans le benchmark intégré à BioShock Infinite. Le Core i7-4770K, lui, tourne plutôt autour des 30 images/s.
Évolution du framerate dans le temps (1080p)
Le processeur le plus rapide de ce test, l’AMD A10-5800K, ne passe pas la barre des 20 images/s en 1080p ; tous les autres sont plus lents encore. Bref, à cette résolution, ce titre est injouable sur un moteur graphique intégré.
Variance interimages (720p)
Le processeur Trinity d’AMD et le Haswell d’Intel évitent globalement les micros-saccades dans ce test, même si l’A10-5800K affiche une variance interimage assez nettement plus contenue.
Variance interimages (1080p)
L’AMD A10 ne permet peut-être pas d’obtenir un framerate jouable, mais le pilote Catalyst 13.6 Beta lui assure néanmoins un rendu constant.
HD Graphics 4600 : Hitman: Absolution
Framerate moyen
Autre jeu, autre victoire pour AMD, mais moins décisive cette fois. Nous allons devoir examiner les résultats de variance interimages pour déterminer quel est le processeur offrant l’expérience de jeu la plus fluide.
Évolution du framerate dans le temps (720p)
L’AMD A10-5800K se maintient juste au-dessus des 30 images pendant la majeure partie de ce test, bien qu’il enregistre plus de creux que le Core i7-4770K. Ce dernier, avec son moteur graphique HD Graphics 4600, plane à peine au-dessus de 20 images/s, ce qui est tout de même loin d’être fluide.
Évolution du framerate dans le temps (1080p)
En 1920 x 1080, même au niveau de détail le plus faible, le meilleur moteur graphique intégré n’atteint pas les 30 images/s.
Variance interimages (720p)
Les trois meilleurs processeurs de ce comparatif font montre de pics de variance interimages que les joueurs ne manqueront pas de remarquer. Ceci étant dit, du lot, ce sont encore l’Ivy Bridge et le Haswell qui s’en sortent le mieux, suivi de l’AMD.
Variance interimages (1080p)
HD Graphics 4600 : The Elder Scrolls V: Skyrim
Framerate moyen
Il est bien connu que Skyrim dépend surtout des performances du processeur (et non du moteur graphique), et pourtant, l’AMD A10-5800K prend ici la tête, avec une avance suffisamment confortable pour rendre l’expérience de jeu agréable avec les détails réglés sur « Medium ». Le titre n’est par contre pas particulièrement jouable en 1920 x 1080, mais il serait sans doute possible de sacrifier quelques options de qualité visuelle pour augmenter les performances.
Évolution du framerate dans le temps (720p)
L’A10-5800K effleure le plancher des 40 images/s mais passe le plus clair de son temps entre 40 et 50 images par seconde. Pendant ce temps-là, le Core i7-4770K oscille de part et d’autre de la barre des 30 images/s. Les Core i7-3770k et 2700K ne permettent purement et simplement pas de jouer correctement.
Évolution du framerate dans le temps (1080p)
Pour rendre Skyrim jouable en 1920 x 1080, mieux vaut réduire la quantité de détails affichés à l’écran…
Variance interimages (720p)
On remarque ici que, alors que l’APU d’AMD arbore le meilleur framerate du classement, sa partie CPU (basée sur l’architecture Piledriver et composée de deux modules) n’est pas assez puissante pour le titre de Bethesda, raison pour laquelle l’A10-5800K souffre d’une forte variance de la latence de rendu entre images consécutives. Heureusement pour lui, en termes de perception, le gameplay demeure fluide.
Variance interimages (1080p)
On constate une fois de plus que framerate élevé n’est pas nécessairement synonyme de faible variance interimages. Au 99e centile (les pics de variance), celle de l’AMD dépasse les 32 ms, ce qui sera immanquablement perçu comme une microsaccade.
HD Graphics 4600 : World of Warcraft: Mists Of Pandaria
Framerate moyen
Retournement de situation inattendu dans World of Warcraft, où l’Intel Core i7-4770K obtient sa première (et dernière) victoire en matière de jeux. Cela n’a toutefois pas grand-chose de surprenant, dans la mesure où le titre de Blizzard est notoirement dépendant des performances du processeur et a de nombreux problèmes de compatibilité avec le matériel d’AMD. L’A10-5800K permet de jouer correctement en 720p, mais il s’agit d’une victoire symbolique pour l’architecture Haswell, le moteur HD Graphics 4600 et ses 20 petites unités d’exécution, alors que l’Iris Pro Graphics 5200 des modèles BGA est censé être plus rapide.
Évolution du framerate dans le temps (720p)
Le framerate est nettement moins constant dans Wow que dans les autres titres de notre batterie de tests. Cela n’empêche heureusement pas le Core i7-4770K de se maintenir au-dessus de 40 images/s la plupart du temps, pendant que l’A10-5800K reste coincé vers les 35 images/s. Le Core i7-3770K plonge un peu trop souvent entre 20 et 30 images/s à notre goût.
Évolution du framerate dans le temps (1080p)
Le processeur Haswell et son moteur graphique HD Graphics 4600 se défendent relativement bien en 1080p également, même s’il apparaît clairement qu’ils ne suffisent pas pour jouer à WoW à cette résolution, du moins pas dans de bonnes conditions. Les choses iraient peut-être mieux en réglant le niveau de détail sur « Fair ».
Variance interimages (720p)
En matière de variance interimages, le Core i7-4770K s’en sort plutôt bien par rapport aux autres processeurs testés, à tout le moins en 720p. Dans l’absolu, néanmoins, ses pics à 14 ms se font ressentir ; heureusement que sa moyenne est plus proche des 5 ms. Le gameplay est plus saccadé avec l’AMD A10, en particulier dans notre benchmark en vol, où les animations devraient être fluides.
Variance interimages (1080p)
En 1080p, la variance moyenne et la maximale enflent très rapidement. Ce graphique illustre en fait assez bien la manière dont ce phénomène se manifeste dans un jeu. Quand il y a une différence d’un dixième de seconde entre le temps qu’il faut pour afficher une image et celui qu’il faut pour afficher la suivante, l’œil le remarque immédiatement.
Chipsets Intel série 8 : un Z87 réussi
Accompagnant le lancement d’Haswell, les chipsets série 8 (Z87, H87, H81 et B85 Express) constituent une bonne surprise si l’on fait abstraction d’un énième changement de socket. Bien entendu, le Z87 est celui qui équipe les cartes mères utilisées pour cet article ainsi que la majorité de ceux à venir.
Les chipsets série 8 sont plus compacts que leurs prédécesseurs (23×22 mm sur desktop et non plus 27×27) et comptent moins de connexions, ce qui s’explique essentiellement par l’intégration d’un plus grand nombre de fonctionnalités au niveau du processeur lui-même. Jusqu’ici, huit lignes FDI (Flexible Display Interface) reliaient le CPU au PCH. Bien que le die du processeur intégrait un contrôleur DisplayPort, VGA, LVDS, interfaces d’affichage numériques et audio étaient tous gérés par le chipset. A présent, les trois ports numériques sont au sein du processeur de même que l’audio et le DisplayPort intégré. Le LVDS ainsi que six des lignes FDI ont également disparu du chipset.
Il s’avère que l’un des trois ports numériques est exclusivement dédié à l’eDP avec prise en charge du rafraichissement automatique de l’écran, capable de fortement réduire la consommation en mettant l’IGP en veille entre les images. Le second port peut être consacré au DisplayPort comme à l’HDMI avec la liaison rendue possible par la prise en charge du DP 1.2. Concrètement, la bande passante est suffisante pour afficher du 4K à 24 Hz sur un seul écran. Le troisième port est destiné au DisplayPort et permet d’aller jusqu’en 3840×2160 à 60 Hz.
Autrement moins complexe que le processeur, le PCH Z87 offre toujours huit lignes PCI Express 2.0 pour les périphériques, un MAC Ethernet Gigabit ainsi que l’audio HD. RST (RAID logiciel 1,5 et 10), Smart Connect Technology (réveil programmable pour recevoir des données comme les emails d’Outlook) et Rapid Start Technology (reprise rapide post mise en veille prolongée) sont autant d’héritages du Z77.
Les principales évolutions tiennent à l’arrivée de six ports USB 3.0 et autant de SATA 6 Gb/s, lesquels font disparaitre les quatre ports 3 Gb/s que l’on trouvait encore sur les cartes mères à chipset série 7. C’est un point positif : vu la prolifération de SSD très performants, nous avions vraiment besoin d’avoir plus que deux ports 6 Gb/s pour nos configurations de test. L’augmentation du nombre de ports USB 5 Gb/s est également bonne à prendre.
Doit-on s’inquiéter pour nos clés USB ?
En amont du lancement d’Haswell, une rumeur circulait quant au fait que les chipsets série 8 souffraient d’un bug susceptible de déconnecter les clés USB en sortie de veille suivant le contrôleur utilisé. Cette rumeur a été confirmée par Intel, bien que le problème ait plutôt tendance à se manifester lorsque le périphérique USB nécessite plus de 400 mV à la reprise.
Le Stepping C1 est affecté, sachant que le C2 qui règle le problème ne devrait être livré qu’à partir de mi-juillet. Les configurations BGA seront en revanche épargnées dès le lancement puisqu’Intel a pu revoir à temps le chipset de ces cartes mères à processeur soudé.
Jusqu’ici aucun problème de pertes de données n’a fait surface, raison pour laquelle le bug est considéré comme une nuisance. D’après nos sources, les périphériques USB qui pourraient provoquer ce bug ne sont pas nombreux. Pour peu qu’on en ait un, il faudrait alors trouver un autre modèle ou bien être prêt à le reconnecter en sortie de veille/relancer sa lecture de fichier pour peu que ce dernier soit sur ladite clé. Vu les différents cas de figure au cours desquels le problème peut se manifester et les actions nécessaires pour le résoudre, il n’y a pas de quoi reporter sa décision d’achat lorsque le besoin est urgent.
Overclocking : passage à la caisse nécessaire
A condition d’acheter l’un des deux processeurs Haswell série K (ainsi qu’une carte mère Z87), on accède aux mêmes réglages que ceux disponibles sur les Core i7-3770K et i5-3570K à une exception près, et pas des moindres : les ratios BLCK du X79 sont de retour, facilitant ainsi les manipulations pour jouer avec le coefficient multiplicateur. Intel propose les réglages 1x, 1,25x, 1,67x et 2,5x.
Cependant, il existe une différence colossale entre ce dont les processeurs Haswell LGA 1150 sont capables en théorie, et ce qu’ils permettront après qu’Intel ait désactivé certaines possibilités pour mieux niveler sa gamme.
Nous gardons le contrôle de la fréquence grâce à des ratios allant jusqu’à 80x, par incréments de 100 MHz. L’IGP peut également être overclocké par incréments de 50 MHz sachant que le ratio grimpe jusqu’à 60x. De plus, le contrôleur mémoire est techniquement débloqué, permettant donc des paliers de 200 et 266 MHz avec un plafond logique à 2933 MT/s. Enfin, le contrôleur du générateur de fréquence de la carte mère est lui aussi débloqué et supporte des fréquences allant jusqu’à 200 MHz.
Comme c’était le cas avec les générations précédentes, la relation entre fréquences DMI et PCI Express perdure, sachant qu’il faut garder ces dernières aussi proches de 100 MHz que possible. Intel a donc implémenté des ratios 5:5, 5:4, 5:3 et 5:2 pour maintenir une fréquence PCI Express constante avec un BLCK variable. Contrairement aux configurations LGA2011 qui s’appuyaient sur le CPU pour ajuster ces ratios, Haswell effectue ces opérations depuis le PCH. La méthode diffère, mais le résultat est similaire puisqu’il faut s’attendre à une plage utilisable de 5 à 7 % pour affiner son overclocking par rapport au ratio choisi.
Tout irait bien si Intel proposait également cette nouvelle flexibilité pour tous les processeurs non-K, permettant ainsi de jouer sur le BLCK sans pouvoir toucher au coefficient multiplicateur. Cependant, le géant de Santa Clara a choisi de limiter les différents ratios au Core i7-4770K et à l’i5-4670K, ceux-là même que l’on peut déjà overclocker par incréments de 100 MHz. Ceci limite donc grandement l’intérêt des 11 autres Core i7/i5 prévus.
Le Core i7-4770K en action
Ceci étant dit, quel est le potentiel d’overclocking du Core i7-4770K ? Nous en avons deux au labo qui parviennent à 4,7 GHz dans le meilleur des cas de figure lorsque tous les cores sont sollicités sous Prime95 pour s’assurer d’une stabilité parfaite. Cependant, les processeurs nous ont été fournis par Intel. Mieux vaut donc avoir des retours plus représentatifs sur un échantillon autrement plus important avant de se faire un avis définitif sur la question.
Les informations dont nous bénéficions actuellement concernent une bonne centaine de processeurs, parmi lesquels des exemplaires présérie ainsi que ceux en version finale. Les tests ont été réalisés avec une tension maximale de 1,2 Volt pour que la dissipation thermique reste aisément gérable. Les ratios Ring/cache sont stabilisés à 3,9 GHz tandis que le contrôleur mémoire fonctionne à 1333 MT/s. De tous les processeurs testés, un seul est stable à 4,6 GHz à pleine charge. Quelques-uns parviennent à 4,5 GHz. Ils sont un peu plus nombreux à 4,4 GHz et c’est enfin à 4,3 GHz (et moins) que la plupart sont stables. Dès que l’on dépasse un débit mémoire de 1600 MT/s ou un ratio Ring pour parvenir à la même valeur que le plus élevé atteignable sur un seul core en Turbo Boost (ce qui aide à optimiser les performances), la fréquence maximale tend à sensiblement baisser.
Le réglage de la différence de tension moyenne entre repos et charge (Load-line calibration) semble avoir un effet négligeable voir nul avec Haswell. Lorsque l’on utilise les paramètres qui fonctionnaient bien jusqu’ici, on s’aperçoit qu’il y a tout simplement moins de flexibilité pour parvenir à un overlocking maximal. Bien que la plupart des cartes mères haut de gamme proposent toujours des pages entières de réglages, une bonne partie d’entre eux n’apportent rien de bon. A ce stade, il semblerait que les ingénieurs cherchent encore à savoir quels sont les répercussions des réglages jusqu’ici peu courus.
Il va falloir se faire à l’idée que les processeurs Haswell tendent à chauffer plus vite que les Ivy Bridge avec un dissipateur classique, sachant qu’ils pourraient également afficher un déficit de fréquence en matière d’overclocking. Fort heureusement, les performances par cycle sont en hausse, ce qui aide à compenser.
Configuration de test et benchmarks
Configuration de test | |
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Processeurs | Intel Core i7-4770K (Haswell) 3,5 GHz (35 * 100 MHz), LGA 1150, 8 Mo de cache L3 partagé, Hyper-Threading activé, Turbo Boost activé, fonctions d’économie d’énergie activées |
Intel Core i7-3770K (Ivy Bridge) 3,5 GHz (35 x 100 MHz), LGA 1155, 8 Mo de cache L3 partagé, Hyper-Threading activé, Turbo Boost activé, fonctions d’économie d’énergie activées | |
Intel Core i7-2700K (Sandy Bridge) 3,5 GHz (35 x 100 MHz), LGA 1155, 8 Mo de cache L3 partagé, Hyper-Threading activé, Turbo Boost activé, fonctions d’économie d’énergie activées | |
Intel Core i7-3930K (Sandy Bridge-E) 3,2 GHz (32 x 100 MHz), LGA 2011, 12 Mo de cache L3 partagé, Hyper-Threading activé, Turbo Boost activé, fonctions d’économie d’énergie activées | |
AMD FX-8350 (Vishera) 4,0 GHz (20 x 200 MHz), socket AM3+, 8 Mo de cache L3 partagé, Turbo Core activé, fonctions d’économie d’énergie activées | |
AMD A10-5800K (Trinity) 3,8 GHz (19 x 200 MHz), socket FM2, 4 Mo de cache L2 au total, Turbo Core activé, fonctions d’économie d’énergie activées | |
Cartes-mères | MSI Z87 Mpower Max (LGA 1150) Intel Z87 Express, BIOS 1.2B1 |
MSI Z77 Mpower (LGA 1155) Intel Z77 Express, BIOS 17.8 | |
MSI X79A-GD45 Plus (LGA 2011) Intel X79 Express, BIOS 17.2 | |
MSI 990FXA-GD80 (Socket AM3+) AMD 990FX/SB950, BIOS 13.2 | |
MSI FM2-A85XA-G65 (Socket FM2) AMD A85X, BIOS 2.0 | |
Mémoire | 16 Go (4 x 4 Go) de DDR3-1600 G.Skill, F3-12800CL9Q2-32GBZL @ DDR3-1600 et 1,5 V |
Stockage | Samsung 840 Pro 256 Go, SATA 6 Gbit/s |
Carte graphique | Nvidia GeForce GTX Titan 6 Go |
Alimentation | Corsair AX860i, 80 PLUS Platinum, 860 watts |
OS et pilotes | |
OS | Windows 8 Professionnel x64 |
DirectX | DirectX 11 |
Pilote graphique | Nvidia GeForce 320.18 |
En élaborant nos plateformes de test, nous avons souhaité utiliser des cartes mères du même constructeur pour tous les CPU. MSI a répondu à notre appel et nous a fait parvenir cinq cartes mères correspondant à autant de sockets. Cela nous permis de paramétrer les firmware de la manière la plus proche possible. En l’occurrence, nous souhaitions pouvoir activer toutes les fonctions d’économie d’énergie et désactiver toutes les fonctions d’overclocking (comme les options poussant tous les coeurs à la fréquence maximum du Turbo).
La première plateforme se base sur une 990FXA-GD80 et un processeur AMD FX-8350. Quatre barrettes de 4 Go de DDR3-1600 G.Skill remplissent les slots de la carte mère et un SSD Samsung 840 Pro est connecté au premier port SATA 6 Gbit/s.
Nous avons ensuite installé la même image disque sur une MSI FM2-A85XA-G65 munie du plus gros AMD disponible pour le moment chez AMD, le A10-5800K. Alors que certains des benchmarks présentés dans les pages précédentes faisaient appel à la Radeon HD 7660D intégrée à l’APU, tous les résultats des pages suivantes ont été obtenus avec une GeForce GTX Titan.
Voilà pour les plateformes AMD. En Intel, nous avons commencé par la Z87 Mpower Max, jaune dessus, blanc derrière. Soit dit en passant, cela faisait bien longtemps qu’une carte mère MSI ne nous avait pas fait aussi bonne impression. Le constructeur a fait de gros efforts pour sa gamme Intel série 8.
La carte mère Z77 Mpower nous a servis pour les processeurs sur socket LGA 1155 needs, c’est-à-dire les Core i7-3770K et -2700K.
Il nous faut ici souligner une faveur que nous a accordée MSI pour ce lancement. Comme la plupart des autres constructeurs de cartes mères, MSI a programmé dans le BIOS de ses modèles une option baptisée “Enhanced Turbo”. Elle réalise un overclocking automatique discret en poussant la fréquence Turbo au maximum que le processeur utilise un, deux, trois ou quatre coeurs. A notre demande, MSI a désactivée cette option par défaut sur ses cartes pour CPU Haswell.
Sur la Z77 Mpower et la Z79A-GD45 Plus, nous avons dû désactiver cette option manuellement. Nous préférons que l’utilisateur garde le contrôle sur ce point.
Enfin, la X79A-GD45 Plus accueillit notre vénérable Core i7-3930K. Aussi vieux soit-il, il reste l’un de CPU favoris. Et comme vous le verrez, il n’a aucun mal à remettre Haswell à sa place dans les applications qui utilisent ses 6 coeurs.
Noctua nous a fourni un ventirad NH-U14S flambant neuf et compatible avec le socket LGA 1150. Nous avons ajouté un ventilateur NF-F12 pour refroidir les modules mémoires. Cette toute petite modification a enfin eradiqué les erreurs qui apparaissaient dans notre très long test de compilation sous Visual Studio.
Corsair nous a également aidé à réunir le matériel nécessaire en nous envoyant une alimentation AX860i, certifiée compatible avec les modes basse consommation d’Haswell. Nous avons également usé un kit de DDR3-2400 CMY16GX3M2A2400C10R pour nos tests d’overclocking.
Benchmarks et paramètres | |
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Jeux 3D | |
Battlefield 3 | Mode campagne, « Going Hunting », 90 secondes, Fraps, paramètres de qualité « Low », 1280 x 720 et 1920 x 1080 |
BioShock Infinite | Benchmark intégré, Fraps, paramètres de qualité « Low », 1280 x 720 et 1920 x 1080 |
Hitman: Absolution | Benchmark intégré, Fraps, paramètres de qualité « Lowest », 1280 x 720 et 1920 x 1080 |
The Elder Scrolls V: Skyrim | Version 1.5.26, Celedon Aethirborn niveau 6, 25 secondes, Fraps, paramètres de qualité « Medium », 1280 x 720 et 1920 x 1080 |
World of Warcraft: Mists of Pandaria | Benchmark Flight Point, Fraps, paramètres de qualité « Good », 1280 x 720 et 1920 x 1080 |
Adobe Creative Suite | |
Adobe After Effects CS6 | Version 11.0.0.378 x64 : création d’une vidéo comprenant 3 flux, 210 images, rendu simultané de plusieurs images |
Adobe Photoshop CS6 | Version : 13 x64, filtrage d’une image TIFF de 15,7 Mo flou radial, flou de forme, médiane, coordonnées polaires |
Adobe Premeire Pro CS6 | Version 6.0.0.0, projet MXF de 6,61 Go, H.264 vers Blu-ray H.264, sortie : 1920 x 1080, qualité maximale |
Encodage audio/vidéo | |
iTunes | Version : 10.4.1.10 x64 CD audio (Terminator II SE), 53 min Format par défaut (AAC) |
Lame MP3 | Version : 3.98.3 CD audio (Terminator II SE), 53 min, conversion wav en mp3, commande : -b 160 –nores (160 kbps) |
HandBrake CLI | Version : 0.98 : Source vidéo : Canon Eos 7D (1920 x 1080, 25 images/s) 1 minute 22 secondes Source audio : PCM-S16, 48 000 Hz, deux canaux Cible vidéo : AVC1 Cible audio : AAC (High Profile) |
TotalCode Studio 2.5 | Version : 2.5.0.10677 Vidéo : MPEG-2 vers H.264, codec MainConcept H.264/AVC, 28 s de HDTV 1920×1080 (MPEG-2) Audio : MPEG-2 (44,1 kHz, 2 canaux, 16 bits, 224 kbps) Codec : H.264 Pro, Mode : PAL 50i (25 images/s), Profil : H.264 BD HDMV |
Bureautique | |
ABBYY FineReader | Version : 10.0.102.95 Lecture d’un PDF et enregistrement en DOC, source : « Political Economy » (J. Broadhurst, 1842) 111 pages |
Adobe Acrobat X | Version 10.0.0.396 : création d’un PDF à partir d’une présentation PowerPoint de 115 pages, avec chiffrement RC4 sur 128 bits |
Autodesk 3ds Max 2012 and 2013 | Version : 14.0 x64, rendu « Space Flyby Mentalray », 248 images, 1440 x 1080 |
Blender | Version : 2.64a, Cycles Engine Syntaxe “blender -b thg.blend -f 1”, résolution : 1920 x 1080, antialiasing : 8x, rendu : THG.blend frame 1 |
Visual Studio 2010 | Version 10.0, compilation de Google Chrome, benchmark scripté |
Compression de fichiers | |
WinZip | Version 17.0 Pro : THG-Workload (1,3 Go) en ZIP, paramètres de ligne de commande : “-a -ez -p -r” |
WinRAR | Version 4.2 : THG-Workload (1,3 Go) en RAR, paramètres de ligne de commande : “winrar a -r -m3” |
7-Zip | Version 9.28 : THG-Workload (1,3 Go) en .7z, paramètres de ligne de commande : “a -t7z -r -m0=LZMA2 -mx=5” |
Benchmarks synthétiques | |
3DMark 11 | Version 1.0.1.0, benchmark uniquement |
PCMark 7 | Version : 1.0.1.0 x64, benchmarks System, Productivity et Hard Disk Drive |
SiSoftware Sandra 2013 | Version 2013.01.19.11 CPU Test = CPU Arithmetic / Multimedia / Cryptography / Memory Bandwidth / Cache Bandwidth |
Tests synthétiques
3DMark
3DMark nous intéresse surtout pour son benchmark axé sur la physique, qui constitue une pure mesure des performances de la partie CPU de nos processeurs. Le Core i7-3930K se démarque immédiatement, suivi dans l’ordre des puces quad-cores Haswell, Ivy Bridge et Sandy Bridge. Dans le cas de l’AMD FX-8350 et, plus encore, de l’A10-5800K, les performances en retrait de la portion CPU font diminuer le score global, représenté par la barre rouge.
Sandra : arithmétique
Lorsque vous avons publié l’article Exclu : test de l’Intel Haswell Core i7-4770K, de nombreuses personnes (y compris chez Intel) ont affirmé que l’exemplaire que nous avions reçu n’était pas représentatif des performances définitives. Une rapide comparaison avec les chiffres obtenus à l’époque nous indique en fait que non seulement les résultats en SSE3 sont très similaires, mais que l’avance du Core i7-4770K sur le 3770K est plus faible dans la dernière version de Sandra, et ce, en dépit de l’avantage que tire le processeur Haswell de la prise en charge de l’AVX2.
Sandra : multimédia
Le benchmark multimédia de Sandra génère une image fractale issue de l’ensemble de Mandelbrot en effectuant 255 itérations par pixel ; il s’agit donc de code vectorisé s’approchant aussi près que possible du parallélisme parfait.
Les résultats obtenus en AVX2 par le Core i7-4770K sont presque identiques à ceux que nous avions publiés lors de notre aperçu, de même que ceux obtenus en AVX par les processeurs Ivy Bridge et Sandy Bridge. La meilleure surprise est qu’avec du code optimisé pour l’AVX, la révision du jeu d’instructions permet au quad-core Haswell de faire mieux que l’hexacore Sandy Bridge-E.
Concernant les performances en virgule flottante, le code AVX est exécuté de manière très semblable par les Core i7-3770K et 2700K, mais le 4770K, qui fait appel au FMA3, se comporte assez différemment de ce que nous avions constaté en mars : le calcul en virgule flottante est plus rapide mais celui en double précision est plus lent. Dans l’ensemble, cela correspond nettement mieux à ce que nous attendions à l’époque.
Sandra : cryptographie
En vitesse de chiffrement/déchiffrement/hachage, le Sandy Bridge-E se démarque largement de ses cousins grâce à l’énorme bande passante mémoire dont il dispose (voir graphique suivant) et qui lui permet d’alimenter à plein régime ses cores CPU.
Les problèmes de bande passante mémoire qui affectaient au mois de mars notre carte-mère de présérie sont aujourd’hui pour ainsi dire réglés et le Core i7-4770K se montre compétitif dans le test AES-NL ainsi qu’en hachage.
Sandra : bande passante mémoire
Les chiffres de bande passante mémoire confirment les résultats obtenus en chiffrement/déchiffrement AES256.
Sandra : bande passante des caches
La bande passante des caches L1D, L2 et L3 du Core i7-4770K est en nette augmentation par rapport à celle que nous avions observée lors de notre aperçu, mais seul le cache L1D se montre deux fois plus rapide que sur la génération précédente. Sachant les Haswell gèrent 64 octets par cycle au lieu de 32 pour les Ivy Bridge, tous les chiffres devraient être beaucoup plus élevés. Nous ne pouvons pas encore expliquer ce résultat.
Adobe CS6
Photoshop CS6
Nous avons employé deux benchmarks différents pour Photoshop : le premier utilise des filtres multithreadés pour mettre à contribution tous les cores x86 des processeurs tandis que le deuxième est optimisé pour OpenCL afin de faire appel au moteur graphique intégré. Ne comparez pas les barres rouges et noires : nous ne les avons réunies sur le même graphique que pour gagner de l’espace et vous éviter des crampes dans les doigts.
Dans le test ne faisant appel qu’au CPU (barres rouges), l’Intel Core i7-4770K termine derrière le Core i7-3930K et juste devant l’AMD FX-8350, lui-même suivi de très près par les Core i7-3770K et 2700K. L’A10-5800K (l’APU le plus rapide d’AMD) est quant à lui loin derrière.
Le test OpenCL doit être pris avec des pincettes, car toutes les machines de test sont équipées d’une carte graphique Nvidia GeForce GTX Titan. Les écarts constatés sont donc entièrement dûs à l’interaction entre celle-ci et le CPU. Notez que nous avons publié un peu plus tôt dans cet article le même test, mais sans carte graphique (tout passe donc par le moteur graphique intégré aux processeurs).
Nous voyons ici que les Core i7-4770K, 3770K et 2700K occupent les trois premières places, suivis du Sandy Bridge-E. Les AMD FX-8350 et A10-5800K ne semblent pas se comporter aussi bien en association avec la Titan que les nouvelles architectures d’Intel.
Premiere Pro CS6
Notre test sous Premiere Pro CS6 est optimisé pour exploiter pleinement tous les cores disponibles, raison pour laquelle le Core i7-3930K, pourtant vieux de près de 17 mois, se maintient en première position.
Pendant ce temps, le Core i7-4770K est à peine 5 % plus rapide que Core i7-3770K. En soi, pas de quoi changer de processeur.
After Effects CS6
L’Intel Core i7-4770K termine en première place de notre test sous After Effects CS6, mais avec à peine 6 % d’avance sur son prédécesseur. Curieusement, le Core i7-3930K, que nous nous attendions à voir en haut du podium, retombe à la troisième place. En fait, le logiciel d’Adobe aurait besoin de plus de mémoire vive pour exploiter pleinement les processeurs dotés de plus de cores. Or nous avons assorti tous les processeurs en test des mêmes 16 Go de RAM, ce qui explique les mauvaises performances du Sandy Bridge-E et de l’AMD FX-8350.
Création de contenu
3ds Max
Nous avons procédé à deux tests différents sous 3ds Max : l’un avec la version de cette année et l’autre avec celle de l’an dernier. Les résultats évoluent toutefois assez peu. L’application utilise clairement tous les cores physiques et logiques disponibles, ce qui profite aux processeurs armés des architectures les plus parallélisées et par conséquent au Core i7-3930K, suivi de près par le Core i7-4770K. L’AMD FX-8350 (un processeur quadri module/octocoeur) termine en troisième place dans 3ds Max 2013. En pratique, il fait jeu égal avec l’Intel Core i7-3770K. Quand on sait que l’AMD coûte 180 € alors que l’Intel vous obligera à débourser 295 €, on ne peut s’empêcher de se dire que le rapport performances/prix du FX est particulièrement intéressant.
Blender
Notre test sous Blender voit l’Intel Core i7-3930K terminer avec plus de 30 seconds d’avance sur le Core i7-4770K, deuxième au classement. Les quad-cores Ivy Bridge et Sandy Bridge occupent les troisième et quatrième places, suivis de près par l’AMD FX-8350.
Cinebench
Basé sur le logiciel Maxon Cinema 4D, notre test scripté sous Cinebench a pour but de mesurer les performances en modes mono-core et multi-cores. Les chiffres de framerate obtenus via OpenGL ne nous intéressent pas aujourd’hui.
Comme prévu, le processeur Haswell se montre le plus rapide lorsqu’un seul de ses cores est mis à contribution. L’Ivy Bridge le suit de près tandis que le Sandy Bridge et le Sandy Bridge-E font pratiquement jeu égal. Côté AMD, le FX-8350 et l’A10-5800K sont tous deux basés sur l’architecture Piledriver, ce qui explique pourquoi leurs scores sont si proches.
Lorsqu’on active le multithreading, l’hexacore Core i7-3930K d’Intel se propulse en première place, suivi d’assez loin par le Core i7-4770K Haswell et le Core i7-3770K Ivy Bridge. Le Core i7-2700K et le FX-8350 terminent presque ex aequo une fois encore.
Bureautique
FineReader
Les trois dernières générations de processeurs Intel terminent notre test sous FineReader dans une « poche » d’environ 10 %, le Core i7-4770K faisant 9 secondes de mieux que le Core i7-2700K, qui finit quant à lui à égalité parfaite avec l’AMD FX-8350. Sans grande surprise au vu de la capacité du logiciel d’ABBYY à utiliser au moins 12 threads, l’Intel Core i7-3930K occupe la première place avec une belle longueur d’avance.
Acrobat
Par contre, l’impression d’une présentation PowerPoint en PDF n’occupe qu’un seul thread, ce qui signifie que le processeur affichant la fréquence la plus élevée et les meilleures performances par cycle va obligatoirement remporter la manche. Ce processeur est le nouvel Intel Core i7-4770K, qui fait mieux que son prédécesseur, le Core i7-3770K, qui lui-même dépasse le sien, le Core i7-2700K.
C’est ici que l’architecture Piledriver d’AMD démontre ses faiblesses : malgré les apports de la technologie Turbo Core, qui augmente leurs fréquences, les processeurs FX-8350 et A10-5800K finissent assez loin derrière les Intel.
Visual Studio
Notre ancien test de compilation se terminait un peu trop rapidement au goût de certains lecteurs, raison pour laquelle nous sommes passés à quelque chose de plus lourd. La compilation de Google Chrome à l’aide de Visual Studio est une tâche exploitant bien le multithreading, ce qui explique la première place du Core i7-3930K. Le nouvel Intel Core i7-4770K n’est toutefois pas loin derrière. Les Core i7-3770K et 2700K, quant à eux, gardent un avantage assez marqué sur l’AMD FX-8350 et ses quatre modules.
Fritz
Fritz n’est pas exactement une application de bureautique (à moins que vous ne passiez vos journées de travail à jouer aux échecs), mais il faut bien le classer quelque part. Les résultats obtenus par chaque processeur sont exprimés en kilonœuds par seconde ; un nœud est une position sur l’échiquier. Dans le cas du Core i7-4770K, Fritz calcul donc plus de 14 000 milliers de nœuds par seconde, soit plus de 14 millions. Bref, donnez à l’ordinateur suffisamment de temps pour réfléchir et il fera un adversaire absolument redoutable. Kasparov peut aller se rhabiller.
Compression
WinRAR
Il fut une époque où les résultats générés par WinRAR avaient un intérêt certain. Aujourd’hui, les Core i7-3930K, 4770K et 3770K font tous match nul, suivis de près par le 2700K. Le FX-8350 et l’A10-5800K sont à la traîne.
7-Zip
Sous 7-Zip, c’est surtout le nombre de cores qui fait la différence, et effectivement, le Core i7-3930K distance assez nettement le Core i7-2700K alors que les deux processeurs reposent sur la même architecture. L’Ivy Bridge et surtout le Haswell ont quant à eux leurs meilleures performances par cycle, qui leur permettent de prendre place sur le podium, mais il leur manque la puissance brute du Sandy Bridge-E. Si vous avez dépensé 500 € (voire plus) dans un Core i7-3930K il y a plus d’un an et demi, sachez que vous pouvez encore en être très content aujourd’hui.
WinZip
Le graphique consacré à WinZip contient plusieurs résultats : nous effectuons un premier test en ne faisant appel qu’aux cores CPU, puis un second en activant l’accélération OpenCL qui décharge une partie du travail sur le moteur graphique. Malheureusement, le logiciel de Corel ne fait appel au GPU que pour les fichiers de plus de 8 Mo. Notre archive étant un mélange de fichiers de tailles et de types divers, seule une partie de ce benchmark profite de l’activation de l’OpenCL.
La barre rouge (performances des cores CPU) indique que le Core i7-4770K est ici le processeur le plus rapide, plus que le Core i7-3930K ; ce dernier terminant également derrière l’Ivy Bridge et le Sandy Bridge, il semblerait que WinZip ne soit pas capable de tirer parti de plus de quatre cores.
L’ajout de la prise en charge de l’OpenCL enlève quelques secondes à chaque résultat ; n’oublions pas que nous associons ici la même carte graphique (une GeForce GTX Titan) à tous les processeurs.
Encodage audio/vidéo
TotalCode Studio
Dans les tests orientés multimédia, notre Core i7-3930K et ses six cores devraient voir s’évaporer toute faiblesse par rapport aux quad-cores plus récents.
Et de fait, le Sandy Bridge-E se montre le plus rapide dans notre benchmark sous TotalCode Studio, tandis que les quad-cores font tous plus ou moins jeu égal. Le Core i7-4770K est à peine plus rapide que le 3770K.
HandBrake
Sous HandBrake, le Core i7-4770K rattrape presque le Core i7-3930K… mais pas tout à fait. L’AMD FX-8350 parvient ici à dépasser le Core i7-2700K et à s’approcher du niveau de performances du 3770K. À l’inverse, l’A10 est très largement à la traîne et nous montre très clairement quel type de processeur il ne faut pas mettre dans une machine prévue pour l’encodage audiovisuel.
iTunes
L’architecture Haswell, avec ses excellentes performances par cycle, termine fort logiquement en tête de notre benchmark sous iTunes. Sans surprise non plus, elle est suivi des Ivy Bridge et Sandy Bridge. Le Sandy Bridge-E, qui sacrifie ses fréquences maximales en Turbo Boost au profit de deux cores supplémentaires, n’est pas loin derrière.
LAME
Comme iTunes, LAME est une application monothreadée qui préfère les processeurs aux fréquences et aux performances par cycle élevées. Le résultat est sans appel : le processeur Haswell termine aisément sur la première marche du podium, suivi de l’Ivy Bridge et des deux Sandy Bridge.
Consommation
L’architecture Haswell est censée apporter « la plus grande hausse d’autonomie de toute l’histoire d’Intel ». Mais évidemment, l’autonomie est un paramètre qui n’entre pas en ligne de compte sur les ordinateurs de bureau. L’absence de contraintes en matière d’alimentation offre au fondeur plus de marge pour augmenter les plafonds thermiques (raison pour laquelle nous avons eu droit à des processeurs Sandy Bridge-E affichant fièrement un TDP de 130 watts).
Le Core i7-4770K a un TDP de 84 watts, soit 7 watts de plus que le Core i7-3770K (77 watts), mais il comprend dorénavant le régulateur de tension qui prenait auparavant place sur la carte-mère. Qu’apporte ce changement en termes d’efficacité énergétique ?
Consommation au cours du test
Commençons par examiner l’évolution de la consommation au cours du test.
Nous avons tronqué la fin du graphique afin de le rendre plus lisible, mais pour résumer, nous avons passé notre temps à attendre que l’AMD A10-5800K daigne terminer nos tests. Les grands pics correspondent à l’exécution de 3DMark, ce qui indique que le Core i7-3930K y est parvenu le premier, suivi du Core i7-4770K et, peu après, des Core i7-3770K et 2700K.
Les autres marqueurs sont plus difficiles à identifier, mais il est clair que les configurations basées sur le FX-8350 et sur le Core i7-3930K consomment en moyenne beaucoup plus à la prise que les autres. La différence entre les deux est, bien entendu, que le Sandy Bridge-E termine beaucoup plus tôt que le Piledriver.
Consommation moyenne
Le script que nous utilisons pour les tests prévoit de courtes pauses entre les différents benchmarks afin d’éviter que les configurations plus lentes ne plantent parce qu’elles auraient mis trop longtemps à s’éteindre ou à lancer certaines applications. Malgré cela, si nous faisions simplement la moyenne de la consommation électrique durant le test, vous auriez l’impression que ces configurations sont extrêmement gourmandes, étant donné qu’elles sont actives la majeure partie du temps. Pour éviter cela, nous ajoutons 1 800 secondes (30 minutes) de repos à la fin des tests avant l’extinction automatique des machines.
Grâce à ce temps d’inactivité supplémentaire, chaque ordinateur affiche une consommation que nous considérons comme raisonnable pour une configuration haut de gamme réalisant des tâches lourdes. Comme on pouvait s’y attendre, le Core i7-3770K, avec son TDP de 77 watts, est le processeur dont la consommation moyenne est la plus faible. Vient ensuite le Core i7-4770K (84 watts), suivi du Core i7-2700K (95 watts).
Consommation totale
Sachant que notre système mesure la consommation toutes les deux secondes, nous connaissons exactement le temps que prend chaque configuration pour réaliser tous les tests. En multipliant ce chiffre par la consommation moyenne, nous pouvons nous faire une idée de la quantité d’électricité consommée par chaque machine. Il apparaît une fois encore que l’Intel Core i7-3770K termine en tête, suivi du 4770K. Un rapide coup d’œil aux logs semble suggérer que le processeur Haswell consomme plus en veille que le 3770K alors que toutes les options d’économie d’énergie sont activées dans le BIOS de la carte-mère.
Conclusion
AMD a lancé ses SoC Kabini et Temash il y a tout juste une semaine. Nous étions bien sûr curieux d’en découvrir plus sur l’architecture Jaguar qui après tout, animera aussi les PlayStation 4 et Xbox One. Nous étions aussi enthousiasmés de voir ce que pouvait donner l’architecture GCN dans un GPU à vraiment basse consommation. Surtout nous étions impatients de tester les produits promis par AMD : des tablettes avec de bonnes performances graphiques, des portables hybrides dans la lignée des Ultrabook d’Intel mais en mieux. Oh que nous étions impatients !
Puis nous avons reçu un PC portable de référence. Il n’était même pas tactile. D’un point de vue performance, il s’avéra correct, mais largement en dessous de nos attentes, sans doute placées trop hautes par les annonces d’AMD. Honnêtement, nous fûmes déçus.
Une semaine plus tard, Intel a la possibilité d’effacer cette déception avec un superbe produit. L’architecture Haswell est censée décupler l’autonomie des PC portables. Elle doit donner naissance à des produits innovants, réussissant enfin le mariage de la tablette et du PC portable. Certains modèles Haswell devraient posséder la même puissance graphique qu’un GPU dédié de milieu de gamme. Malheureusement, le Core i7-4770K qu’Intel a choisi de présenter en premier ne permet absolument pas de deviner de tels progrès.
Le Core i7-4770K est simplement un peu plus rapide que le Core i7-3770K qu’il remplace. Et ce, uniquement grâce à une amélioration de l’IPC (nombre d’instructions exécutées par cycle d’horloge) : sa fréquence ne varie pas ni le nombre de ses coeurs. Son circuit graphique intégré, le HD Graphics 4600 marque un léger progrès, insuffisant pour dépasser l’APU AMD A10-5800K. Le GPU Iris Pro Graphics 5200 qu’Intel vante tellement est réservé aux Haswell en format BGA, soudés sur certaines cartes mères.
Et même si nos exemplaires de test ont montré une belle propension à l’overclocking, le consensus qui se dégage chez les entreprises ayant pu tester des centaines d’exemplaires est qu’il ne faut pas s’attendre à dépasser 4,3 ou 4,4 GHz, sauf à pousser les tensions d’alimentation dans la zone rouge. Les plus chanceux pourront peut-être tomber sur un CPU acceptant 4,5 GHz ou 4,6 GHz. Les overclockers les plus doués ne s’en sortiront pas mieux : à cause du régulateur de tension intégré au CPU, tout repose sur la chance avec Haswell.
Pour la seconde fois en une semaine nous sommes donc déçus. Haswell a beau avoir un gros potentiel, il n’est tout simplement pas intéressant pour ceux qui se montent un gros PC de bureau. Toutes les forces d’Intel sont dédiées à la mobilité, aux PC portables, aux tablettes et cela se voit.
Souvenez-vous, en décembre 2011, dans notre test des Core i7-3930K et i7-3820, nous avions décerné au 3930K un trophée Best of Tom’s Hardware. Bien qu’encore basé sur l’architecture Sandy Bridge et facturé à 600 €, il est toujours – un an et demi plus tard – plus rapide que le Core i7-4770K dans les applications bien multithreadées, même à sa fréquence de base. Ceux qui se le sont offert ont pu faire l’économie d’une mise à jour vers Ivy Bridge et pourront aussi tranquillement regarder passer Haswell.
Si vous êtes encore avec un Core i7-2700K, ou plus vieux, le passage au Core i7-4770K peut se justifier dans le cadre d’une mise à jour tous les deux ou trois ans. En dehors de ce cas, nous ne pratiquement pas de raison de mettre son argent dans un nouveau processeur, sa carte mère et alimentation 100 % compatible. Gardez votre argent pour une machine tirant réellement parti des avancées d’Haswell, comme un ultraportable convertible en tablette.