Introduction
En principe, l’amélioration de la densité de stockage permet non seulement d’arriver à de meilleurs débits mais aussi une réduction des coûts de fabrication puisque le nombre de composants nécessaires à la fabrication d’un disque dur tend à baisser. Ce type de progression doit aboutir à de meilleurs rapports performances/prix. Après avoir comparé les disques durs 2,5″ 500 Go de Samsung, nous verrons quelles évolutions ont eut lieu chez Hitachi avec les trois générations de Deskstar 1 To : les 7K1000.C et 7K1000.B ainsi que le pionnier, le 7K1000.
Quelle est la meilleure stratégie ?
Samsung comme Western Digital proposent deux lignes de produits qui couvrent le plus large éventail de capacité possible, lesquelles n’ont pas le même positionnement : il y a les disques durs « verts » 5400 tr/min et ceux à 7200 tr/min orientés performance. On peut même considérer que les disques qualifiés et validés pour une utilisation 24h/24 7jours/7 dans les serveurs constituent une troisième ligne de produits. A-t-on vraiment besoin d’une offre aussi fragmentée ? Oui et non. Les fabricants de disques durs jugent nécessaire de s’attaquer à tous les segments du marché et les mieux informés d’entre nous sauront très bien faire leurs choix entre Barracuda, Caviar, Deskstar, Spinpoint, Black, Blue, Green, EG, LP ou encore XT. En revanche, la majorité des consommateurs ont plutôt tendance à se perdre dans cette jungle des dénominations.
Si Hitachi propose actuellement des disques orientés performances avec les Deskstar ou bien à usage professionnel avec les Ultrastar, il manque une ligne de produits basse consommation qui limiterait la rotation des plateaux à 5400 tr/min. En outre, la marque japonaise a globalement tendance à multiplier les plateaux et les modèles à capacité maximale en ont donc souvent compté cinq, comme c’est le cas du 7K1000 et du 7K2000 par exemple. Gardons toutefois à l’esprit que la majorité des disques 3,5 pouces vendus à l’heure actuelle sont de capacité inférieur à 1 To.
2007 : Deskstar 7K1000 (5 plateaux)
Sorti en mars 2007, le Deskstar 7K1000 est tout simplement le pionnier des disques dur 1 To. Hitachi avait alors choisi de rester sur une conception à cinq plateaux qui avait déjà fait ses preuves sur la précédente génération, le Deskstar 7K500, sans qu’elle soit nécessairement optimale.
Outre le fait d’avoir été décliné en versions 750 Go et 1 To, le 7K1000 était un des premiers disques durs à embarquer 32 Mo de cache. Vu ses cinq plateaux, le disque était assez vorace en plus d’avoir un dégagement thermique important. Ceci ne l’empêchait pas d’atteindre un débit de 85 Mo/sec en pointe, une très bonne performance pour l’époque. Bien entendu, le 7K1000 ne tient pas la comparaison avec les disques téraoctet actuels, y compris les modèles orientés basse-consommation comme le Samsung Spinpoint F2 EcoGreen ou le WD Caviar Green.
2008 : Deskstar 7K1000.B (3 plateaux)
Test d’origine (septembre 2008)
Le second disque 1 To de Hitachi a vu le jour alors que l’on attendait plutôt un modèle 1,5 To qui n’est finalement jamais venu, le fabricant nippon étant directement passé à 2 To. Il n’en demeure pas moins que le 7K1000.B améliorait significativement les performances ainsi que le rendement du 7K1000 : on passait d’un débit de 85 Mo/sec en pointe à 111 Mo/sec, de même que la consommation en veille était réduite de 9 à seulement 6,2 Watts.
2009 : Deskstar 7K1000.C (2 plateaux)
Le petit dernier est donc affublé du suffixe « C ». Si Hitachi utilise ici la même technologie et densité de stockage que ses concurrents pour arriver à des modèles 2 To munis de quatre plateaux, il en va différemment pour le 7K2000 qui en compte cinq. En termes de débits, cette deuxième révision du 7K1000 atteint 135 Mo/sec en pointe. C’est trop peu pour rivaliser avec les 150 Mo/sec des Samsung Spinpoint F3, mais suffisant pour se placer en bonne position par rapport à la concurrence comme en témoigne notre comparatif.
Par rapport au 7K1000.B, on retrouve un cache de 32 Mo et l’interface 3 Gbits/sec mais la réduction du nombre de plateaux a permis d’améliorer le rendement : le 7K1000.C consomme 4,6 Watts en veille, soit 26 % de moins que son prédécesseur. Cette performance lui permet en outre de se situer au niveau des disques durs « verts » dont les plateaux tournent pourtant à 5400 tr/min.
Le dégagement thermique a également progressé puisque l’on a relevé 41°C en surface pour le « C » contre 42 et 48°C respectivement pour le « B » et le premier 7K1000. Du côté des performances E/S, le gain est appréciable même si l’on ne peut pas vraiment l’attribuer à une avancée technologique.
Configuration de test et débits des disques
Configuration de test | |
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Processeur | Intel Core i7-920 (45 nm, 2,66 GHz, 8 Mo de cache L3) |
Carte mère | Supermicro X8SAX Socket 1366, révision 1.1, chipset Intel X58 + ICH10R, BIOS 1.0B |
DRAM | 3 x 1 Go DDR3-1333 Corsair CM3X1024-1333C9DHX |
Disque système | Seagate NL35 400 Go ST3400832NS, 7200 tr/min, SATA 1,5 Gb/sec, 8 Mo de cache |
Alimentation | OCZ EliteXstream 800 Watts OCZ800EXS-EU |
Benchmarks | |
Mesure des performances | h2benchw 3.12 PCMark Vantage 1.0 |
Performances E/S | IOMeter 2006.07.27 Fileserver-Benchmark Webserver-Benchmark Database-Benchmark Workstation-Benchmark Streaming Reads Streaming Writes |
Logiciels & pilotes | |
Système d’exploitation | Windows Vista Ultimate SP1 |
Chipset | Chipset Installation Utility 9.1.0.1007 |
Graphiques | Catalyst 8.12 |
Intel Matrix Storage | 8.7.0.1007 |
Ce diagramme combiné permet de voir les avancées considérables d’une génération à l’autre, lesquelles sont semblables à celles que nous avions observé entre les Samsung Spinpoint F1 et F2, Seagate Barracuda 7200.11 et .12 ainsi que les WD Caviar.
Temps d’accès et performances E/S
Curieusement, c’est bien la dernière génération qui affiche le moins bon temps d’accès en lecture, avec une valeur assez médiocre par ailleurs.
En écriture, les performances sont nettement plus marquées et surprise, le doyen mène la danse !
Exception faite du benchmark en profil serveur web, le Deskstar 7K1000.C affiche systématiquement les meilleures performances.
Débits et streaming
L’augmentation des performances entre les trois générations est relativement linéaire même s’il faut noter que l’écart entre 7K1000 et 7K1000.B est plus important que celui qui sépare 7K1000.B et 7K1000.C. Ce dernier n’est pas devenu le champion de sa catégorie pour autant, puisque les Samsung Spinpoint F3 affichent de 136 à 150 Mo/sec en pointe suivant les modèles. Le constat est identique en écriture.
Pas de bouleversement avec les tests de streaming qui confirment ce que l’on a observé avec les débits, à la nuance près que l’on est cette fois très proches d’une évolution linéaire parfaite.
Performances applicatives
Déception pour le 7K1000.C qui finit bon dernier ici, probablement à cause de son temps d’accès.
Si l’on arrive au même résultat global qu’au niveau des débits et du streaming, certains tests montrent que le 7K1000.C n’a pas systématiquement l’avantage. Il est donc plus prudent de regarder chaque benchmark avant de choisir un disque pour telle ou telle utilisation plutôt que de se fier exclusivement aux débits en lecture/écriture.
Consommation
Comme on s’y attendait, la consommation a décru au fil des générations. Si l’influence du nombre de plateaux (de cinq à deux ici) est aussi évidente que prépondérante, il ne faut pas négliger les progrès technologiques liés aux moteurs pour autant.
La consommation en pic d’activité a beau avoir baissé de moitié entre le 7K1000 et le 7K1000.B, le 7K1000.C s’avère plus gourmand que son prédécesseur.
La situation s’inverse lors de la lecture de flux HD, exercice moins exigeant pour les disques. On voit ici que la consommation entre le dernier modèle et celui de 2007 a été réduite d’un peu plus de 40%. Ce n’est pas nécessairement le cas chez les concurrents vu que la marque japonaise est la seule à produire des disques ayant cinq plateaux : un gain de 20 à 30 % est plus vraisemblable lorsque l’on passe de quatre à deux plateaux.
Performances par Watt et nuisances sonores
Si l’on fait le lien entre le nombre d’opérations E/S en streaming et la consommation, le 7K1000.C mène la danse, suivi de près par le 7K1000.B tandis que le 7K1000 fait pâle figure.
Le classement ne change pas lorsque l’on se base sur le profil station de travail même si le 7K1000 refait une partie de son retard. L’écart entre ce dernier et le 7K1000.C est tout de même de 58 % !
On aurait pu croire que le 7K1000 serait de loin le plus bruyant mais il l’en est rien. Si la perception des nuisances sonores varie d’un individu à l’autre, l’écoute des trois disques nous a semblé confirmer les relevés effectués au sonomètre : le 7K1000.B est le plus bruyant en veille.
En pleine activité, le 7K1000 finit par payer ses cinq plateaux et dix têtes de lecture.
Tableau comparatif et conclusion
Fabricant | Hitachi | Hitachi | Hitachi |
---|---|---|---|
Modèle | Deskstar 7K1000 | Deskstar 7K1000.B | Deskstar 7K1000.C |
Référence | HDS722020ALA330 | HDT721010SLA360 | HDS721010CLA332 |
Format | 3,5 “ | 3,5 “ | 3,5 “ |
Capacité | 1000 Go | 1000 Go | 1000 Go |
Vitesse de rotation | 7200 tr/min | 7200 tr/min | 7200 tr/min |
Autres capacitiés disponibles | 750 Go | 160, 250, 320, 500, 640, 750 Go | 160, 250, 320, 500, 640, 750 Go |
Nombre de plateaux | 5 | 3 | 2 |
Mémoire cache | 32 Mo | 16 Mo | 32 Mo |
Gestion du NCQ | Oui | Oui | Oui |
Interface | SATA 3 Gb/sec | SATA 3 Gb/sec | SATA 3 Gb/sec |
Plage de fonctionnement | 5-60°C | 0-60°C | 0-60°C |
Consommation en veille annoncée | 8,4 Watts | 5,2 Watts | 4,4 Watts |
Consommation en veille relevée | 8,7 Watts | 6,2 Watts | 4,6 Watts |
Résistance aux chocs (2 ms, lecture) | 70 G | 70 G | 70 G |
Garantie | 3 ans | 3 ans | 3 ans |
Conclusion
Si la progression des débits était courue d’avance, certains résultats sont surprenants. Un faible nombre de plateaux ne garantit pas à lui seul le silence de fonctionnement en veille par exemple, et la performance applicative d’un disque ne va pas forcément augmenter malgré le fait que les débits ont réellement progressé.
Le Deskstar 7K1000.C présente un très bon rendement en plus d’avoir de bons débits, ce qui lui permet de devancer le 7K1000.B et le premier 7K1000. Toutefois, ses performances ne sont pas systématiquement suffisantes pour surpasser les disques de Samsung, Seagate et Western Digital comme notre comparatif de disques durs en témoigne.
Il est intéressant de voir que Hitachi a dû faire des compromis avec le 7K1000.C. Si la réduction du nombre de plateaux peut faire baisser les coûts, il n’en va pas forcément de même pour les performances : on a vu que les débits progressaient tandis que les temps d’accès se sont rallongés par rapport à la précédente génération. Ceci peut se répercuter dans un contexte applicatif comme le montre PCMark Vantage, puisque le 7K1000.C n’a pas systématiquement pris les devants.
Au final, la segmentation du marché des disques durs est justifiée vu que les constructeurs ont de plus en plus de mal à sortir un produit qui soit à l’aise dans tous les domaines. Dans le cas du 7K1000.C, on peut parler d’un produit étant capable de bonnes performances ainsi qu’un très bon rendement, et ce dans une tranche tarifaire accessible.