Le projet Silica de Microsoft ne vous dit peut-être rien, mais il pourrait bien révolutionner le stockage de données. Le projet est actuellement capable d’enregistrer l’équivalent de 7 To de données sur des feuilles de verre de la taille d’une paume.
Microsoft décrit le projet Silica, nommé d’après le substrat utilisé (du dioxyde de silicium), comme une solution durable aux problèmes présents sur le marché du stockage “froid” de données. Leur avenir n’appartient plus aux SSD ou HDD mais bien aux plaques de verre, d’après la firme.
À la fois durable et résistante, cette technologie de stockage peut accumuler jusqu’à 7 To de données et maintenir leur intégrité pendant 10 000 ans. On est encore loin (côté densité de stockage) des disques HAMR de Seagate capable de contenir 30 To de données, mais les propriétés du projet Silica en font déjà une véritable alternative aux solutions de stockages actuelles.
Un matériau durable pour un stockage durable
Les plaques du projet Silica, de quelques dizaines de mm de côté pour 2 mm d’épaisseur, sont résistantes à la chaleur, à l’humidité, mais aussi aux pulsations électromagnétiques, et restent stables pendant des milliers d’années. Les plaques de verre de quartz n’ont par ailleurs pas besoin d’énergie pour conserver leur données.
La vidéo de présentation du projet nous en apprend un peu plus sur les méthodes et les spécificités de Silica. Quatre étapes sont requises :
- L’étape d’écriture : les données sont enregistrées à l’aide d’un laser femtosecondes sous forme de voxels (des pixels en 3D, chaque voxel stockant quelques bits) à l’intérieur de la plaque de verre de quartz. Une fois gravées, les données sont stockées indéfiniment, mais la vitesse d’écriture est encore très faible (quelques centaines de ko/s tout au plus).
- L’étape de lecture : un microscope contrôlé par ordinateur fait une lecture optique des données à une vitesse ne dépassant pour l’instant pas le mégaoctet par seconde.
- L’étape de décodage : les données lues par le microscope sont décodées pour être lues par un ordinateur standard en faisant appel à de l’intelligence artificielle.
- L’étape d’archivage : Les plaques de verre sont stockées dans une bibliothèque ; quand une donnée est requise, un robot vient chercher la plaque pour l’emmener ensuite au laboratoire de lecture.
La technologie du projet Silica n’est pas nouvelle : plusieurs équipes de chercheurs travaillent dessus depuis des années, améliorant peu à peu la vitesse d’écriture et le nombre de couches (une centaine jusqu’à présent), et donc la densité de stockage.
Microsoft explique que le projet n’est pas encore prêt pour une commercialisation, mais la progression de la technologie est suffisamment rapide pour laisser entrevoir la possibilité d’une industrialisation du procédé de stockage d’ici quelques années seulement. En attendant, les chercheurs arrivent déjà à stocker sur leurs plaques de verre un exemplaire du livre “Le Guide du voyageur galactique”, tandis que les studios Warner Bros ont déjà tenté -avec succès- de sauvegarder de cette manière le film Superman de 1978… pour un millier d’années, au moins.
Source : Microsoft
Il faut donc environ un mois pour écrire et vérifier les 7 To. Pour sûr cette technologie n’est pas pour demain…