Intel veut remplacer les processeurs ARM par des processeurs x86. Selon la société, c’est simple : Windows CE (à la base de beaucoup d’appareils mobiles) est compatible x86 et les processeurs de la firme sont bien plus puissants que les ARM.
Et pourtant
Et pourtant, les industriels ne sont pas vraiment d’accord avec le choix d’Intel. Pour beaucoup, la solution d’Intel consiste à essayer de tuer une mouche avec un char d’assaut. Le succès des processeurs ARM vient de plusieurs points, et Intel ne peut pas suivre sur ces derniers : une grande variété de processeurs provenant de différents constructeurs (de Samsung à TI en passant par Motorola), des processeurs qui peuvent être intégrés dans des circuits plus complexes (des puces de réception GPS avec processeur ARM intégré existent) et surtout des processeurs adaptés. Sur le point de la puissance, Intel va évidemment être compétitif : le Silverthorne fonctionnera à 2 GHz (a priori), alors que les Cortex A8 ou les ARM11 ne dépasseront pas 1,2 GHz (pour le moment). Au niveau de la consommation aussi, Intel veut consommer 2 W, ce qui est intéressant. Mais le Silverthorne et ses dérivés, tout puissants qu’ils soient, ne sont absolument pas adaptés à un usage dans un téléphone d’entrée de gamme, par exemple : on a besoin d’un processeur lent (100 MHz, par exemple) mais qui consomme très peu et coûte le moins possible. Et c’est le plus gros marché des processeurs ARM.
Un problème d’intégration
L’autre problème soulevé, c’est le fait qu’Intel ne propose pas de puces GPS ou 3G et se limite au Wi-Fi (et le confidentiel WiMAX). De plus, Intel utilise plusieurs puces alors que les modèles ARM existent en SoC (System on a Chip). Encore un avantage pour les processeurs ARM, qui sont en pratique un peu plus compacts. Rappelons aussi que les systèmes d’exploitation comme Symbian et tous les OS propriétaires sont uniquement disponibles en version ARM.
Nous ne doutons pas qu’Intel aille dans le haut de gamme, l’offre étant plus intéressante que celle d’ARM, mais le marché est très petit. Et absolument incomparable avec le marché de l’entrée de gamme, où ARM risque de régner en maître encore pendant quelques années.