Le 20 décembre, nous avions lancé une expérience intéressante : essayer d’user un SSD pour vérifier si la durée de vie était réellement un problème. Pour ceux qui n’ont pas suivi nos aventures, nous avons utilisé un modèle à base de mémoire flash MLC en 4x nm et animé par un Barefoot de chez Indilinx.
Quelques petits soucis
Le SSD en question a résisté pendant 4 mois, alors que nous écrivions en continu depuis un Velociraptor. Au total, nous avons écrit environ 650 To de données avant que le SSD ne commence à poser des problèmes, avec des erreurs au niveau de le relecture des données écrites. Dans l’absolu, nous avons écrit entre 500 et 1 000 fois plus par jour que ce que les constructeurs de SSD considèrent comme un usage classique : les valeurs annoncées varient de 5 à 10 Go pour un utilisateur moyen et nous étions aux alentours de 5 To.
Deux problèmes se sont posés : d’une part, les écritures séquentielles usent moins le SSD que les écritures aléatoires de petits fichiers (courante en usage classique), à cause de la structure même de la mémoire flash, et d’autre part nous nous sommes rendu compte que la mise à jour du firmware — dans certains cas — remettait à zéro les informations sur l’usure du SSD. Concrètement, nos compteurs étaient faussés sur un point dès le début : les 1 761 cycles de moyenne du départ étaient faux, le SSD était plus usé, sans possibilité de connaître la valeur réelle. Les données relevées après le début du test, par contre, sont cohérentes : nous sommes passés de « 1761 cycles de moyenne » à 8 953 cycles — soit environ 7 200 cycles — en écrivant près de 650 To. On note donc une amplification en écriture assez présente : il y a plus de données écrites sur le SSD au niveau de la mémoire que ce que nous avons réellement envoyé, à cause de la gestion interne du SSD. En théorie, nous aurions dû écrire un peu plus de 900 To (128 Go par cycle en moyenne), dans la pratique, nous sommes aux alentours de 90 Go par cycle.
Le SSD qui a servi au test, une fois devenu inutilisable, a été envoyé au service après-vente et devrait être remplacé par le constructeur.
Le futur : un second test
Ce premier essai nous a permis de tirer quelques enseignements et nous allons donc réitérer notre test, avec une procédure plus efficace, et sur un SSD totalement neuf. Premièrement, nous allons utiliser un SSD de 64 Go (pour accélérer le processus), un Kingston SSDNow! V100 basé sur un contrôleur Toshiba. Deuxièmement, au lieu de travailler en séquentiel depuis un disque dur, nous allons utiliser IOMeter et suivre les recommandations de Crucial sur l’usure des SSD : 50 % d’écritures séquentielles, 50 % d’écritures aléatoires, le tout avec 5 % de fichier de 4 ko, 5 % de fichiers de 8 ko, 10 % de fichiers de 16 ko, 10 % de fichiers de 32 ko, 35 % de fichiers de 64 ko et 35 % de fichiers de 128 ko. Chaque jour, nous vérifierons l’absence d’erreur et nous essayerons de communiquer les informations sur notre compte Twitter.
Les tests sur ce nouveau SSD devraient commencer la semaine prochaine.
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