Du « vrai » HiDPI sur un écran Ultra HD, c’est possible

Nous parlions la semaine dernière des écrans 4K Ultra HD et de leur support avec un ordinateur. Mais un problème se posait : comment gérer correctement les hautes définitions ? En effet, on n’a généralement que deux choix : soit travailler en définition native (par exemple 3 840 x 2 160), soit travailler dans une définition interpolée.

Image 1 : Du « vrai » HiDPI sur un écran Ultra HD, c'est possible

Et Windows ?

Windows 8.1 gère beaucoup mieux les écrans très hautes définitions que ses prédécesseurs, mais les problèmes classiques sont toujours présents : en définition native, les textes sont trop petits, alors que si on modifie les réglages, on perd en qualité d’affichage. Le mode 150 % induit une perte de qualité visible et les modes supérieurs limitent l’espace de travail.

Dans le premier cas, les éléments d’interface sont souvent très petits, ce qui est peu pratique, spécialement sur les écrans de 24 et 28 pouces dont la résolution est élevée (183 et 157 ppp respectivement). Dans le second cas, on a soit des artefacts (en cas de redimensionnement sur des valeurs non entières) soit un espace de travail trop petit. En effet, en agrandissant à 150 %, on remarque souvent le redimensionnement et le flou qu’il implique, et en utilisant la technique d’Apple qui consiste à doubler la taille de l’interface (HiDPI/Retina), on passe à une définition de 1 920 x 1 080 et donc une résolution trop faible (78 et 91 ppp).

Pourtant, il existe une solution intermédiaire, vue notamment sur les MacBook Pro Retina d’Apple : effectuer le rendu dans une définition plus élevée que celle de l’écran. Sur un MacBook Pro avec un écran en 2 880 x 1 800, il est ainsi possible de travailler dans un mode 1 920 x 1 200 simulé. Mac OS X effectue son rendu en interne en 3 840 x 2 400 avec une interface doublée et cette image est ensuite rétrécie et affichée sur l’écran. Ce mode à l’avantage de permettre d’obtenir un espace de travail conséquent tout en offrant une image de qualité : le redimensionnement est peu visible.

Mais est-ce possible sur un écran 4K Ultra HD ? Nos confrères d’Anandtech, qui ont testé récemment le Mac Pro, n’y sont pas arrivés. Mais avec l’aide du développeur de SwitchResX, un utilitaire pour Mac OS X, nous y sommes parvenus.

Image 2 : Du « vrai » HiDPI sur un écran Ultra HD, c'est possible5120 x 2880

Image 3 : Du « vrai » HiDPI sur un écran Ultra HD, c'est possible1440p HiDPI

Avec une version bêta de l’utilitaire et une carte graphique NVIDIA — les cartes graphiques AMD et Intel ne sont pas compatibles —, il est en effet possible de créer une définition de 5 120 x 2 880, ce qui permet de travailler en 2 560 x 1 440 HiDPI sur un écran 4K Ultra HD avec (presque) le meilleur des deux mondes : une image très fine et un espace de travail correct. Sur notre écran de test, d’une diagonale de 65 pouces, le redimensionnement reste visible quand on est proche de l’écran, mais sur un écran de 24, 28 ou 32 pouces, il est a priori imperceptible.

Image 4 : Du « vrai » HiDPI sur un écran Ultra HD, c'est possibleOn peut remarquer les pixels

Actuellement, c’est tout de même une simple démonstration technique : Mac OS X ne permet pas de travailler dans ce mode nativement et toutes les cartes graphiques ne sont pas compatibles. La solution est surtout intéressante pour les écrans de 24 et 28 pouces : sur les modèles de 32 pouces, il est possible dans la majorité des cas de travailler en définition native, la résolution n’étant « que » de 137 ppp. Rappelons tout de même que beaucoup d’études recommandent une résolution entre 100 et 110 ppp pour éviter la fatigue visuelle, même si beaucoup d’utilisateurs arrivent à travailler sans problèmes avec des écrans dont la résolution est supérieure.

Dernière chose, pour couper court aux commentaires : nous utilisons le terme 4K Ultra HD pour un écran Ultra HD (3 840 x 2 160) pour une bonne raison : si l’ITU recommande l’utilisation du terme Ultra HD, les constructeurs capitalisent sur le terme 4K ou — dans certains cas — sur le terme 4K Ultra HD dans leur communication. Dans le monde grand public, c’est d’ailleurs le terme 4K qui est le plus utilisé, même si les écrans ne font pas réellement 4 000 pixels de large…