Récemment, nous avons pu tester une solution de stockage rarement utilisée : un Blu-ray de 100 Go. Depuis quelques années, les BD-R sont en effet passé de 25 Go (une couche) et 50 Go (deux couches) à 100 Go (3 couches) et 128 Go (4 couches). Les BDXL offrent une capacité de stockage intéressante, mais la compatibilité avec les lecteurs et les graveurs est évidemment assez faibles. Nous avons testé avec un graveur Panasonic UJ-260 (un modèle destiné aux ordinateurs portables) dans un boîtier externe en USB 3.0.
Pour les sauvegardes, certains utilisateurs préfèrent les disques optiques inscriptibles aux disques durs et autres bandes magnétiques, notamment pour des raisons d’espace — les disques optiques prennent peu de place physiquement — et parce que les disques inscriptibles ne peuvent pas être modifiés. Ce dernier point est important : il évite que les sauvegardes soient écrasées pour effectuer une nouvelle sauvegarde ou tout simplement par inadvertance.
Un BDXL de 100 GoAvant de parler de la gravure elle-même, parlons du prix : nous avons acheté notre Blu-ray de 100 Go pour un peu moins de 30 €, chez un commerçant en ligne qui n’a visiblement pas répercuté la redevance sur la copie privée : Copie France n’indique pas le montant sur les Blu-ray (et n’indique pas non plus qu’ils ne sont pas assujettis à la redevance), mais en appliquant le même taux que pour les DVD, la redevance devrait être de 23 € environ sur un disque de 100 Go. Nous avons contacté Copie France pour plus d’informations.
MAJ : CopieFrance nous a indiqué que les BD-R ne sont pas assujettis à la redevance sur la copie privée.
Dans la pratique, le prix moyen dépasse les 75 € H.T. quand la taxe sur la copie privée est bien appliquée. Globalement, les Blu-ray de 100 Go sont peu intéressants au niveau du rapport capacité/prix : les disques durs ont un coût par Go bien plus faible, et même les SSD sont moins onéreux dans la pratique. De plus, il faut aussi prendre en compte le prix du graveur : un Panasonic UJ-260 comme celui que nous avons utilisé vaut environ 70 €.
Pour le test, nous avons essayé de graver 75 Go de données (essentiellement des photos) avec Mac OS X, qui intègre la prise en charge des graveurs de Blu-ray nativement. Le graveur est capable d’atteindre la vitesse de 4x sur les BDXL (soit 18 Mo/s) mais, comme sur tous les graveurs depuis plusieurs années, cette vitesse n’est évidemment atteinte que sur la partie extérieure du disque. Dans la pratique, il a fallu 7 heures et 20 minutes pour graver les 75 Go de données, en partie parce que le système d’exploitation nous a imposé une vérification des données, qui a été très longue.
Les données sont parfaitement lisibles sur le lecteur optique qui a été utilisé pour la gravure, mais nous n’avons pas pu le tester sur un autre lecteur, faute d’appareils capables de lire les BDXL.
Le résultat
Dans la pratique, si la gravure est fonctionnelle, l’intérêt reste donc assez faible : la gravure est lente — un simple disque dur USB 2.0 est au moins deux fois plus rapide —, le prix élevé et la capacité finalement assez faible dans l’absolu, de simples clés USB ou des cartes microSD proposent une capacité plus élevée. Si le Blu-ray garde encore quelques avantages, il n’est par contre pas adapté à un usage grand public, et les ventes de graveurs de Blu-ray l’ont bien montrée depuis quelques années…
À noter, pour les amateurs, que des BD-RE XL de 100 Go existent, mais le prix de ces versions réinscriptibles est encore plus élevé que celui des disques inscriptibles une seule fois.