Un clavier de luxe
Pour les joueurs les plus avides de réactivité, Corsair propose son tout nouveau clavier K65 RGB RapidFire. Son concept : exploiter avec une exclusivité de 6 mois le tout nouveau switch MX Silver (ou MX SPEED) de Cherry. Ce interrupteur est simple : c’est un Cherry MX Red dont la course d’activation a été raccourcie, pour un maximum de rapidité d’actionnement. Reste à savoir si ça vaut le coup !
Le Corsair K65 RGB RapidFire en vidéo :
Parole de vieux gamer
Autant vous le dire tout de suite, ce tout nouveau clavier gaming signé Corsair est notre tout premier clavier mécanique, en tant que bon vieux joueur à l’ancienne. Jusqu’ici, on utilisait un classique clavier SteelSeries acheté 30 euros il y a presque 10 ans, et torturé des centaines d’heures sous World of Warcraft (jouissif en PvE), Battlefield Bad Company 2 (le meilleur de la série… pour un joueur PC) et autre Star Wars : The Old Republic (jouissif en PvP). Ce clavier, le voici :
Rien de bien excitant. Un clavier générique bourré d’autocollants récoltés au fil des années, aux touches effacées (un classique). Il était vendu en tant qu’entrée de gamme chez SteelSeries, et il a très vite disparu du marché. Et pourtant, il était plutôt bien ce petit clavier. D’abord parce qu’il a survécu à plusieurs verres de soda (et pire) renversés (douche brulante et séchage deux jours préconisés). Ensuite parce que ses touches low-profile à course courte nous plaisaient bien, ce qui est bon signe pour le K65 RapidFire. Il y avait toutefois une sensation de résistance avant l’actionnement, très appréciée aussi pour ne pas missclick (appuyer par erreur sur une touche). Cette résistance nous fatiguait toutefois pas mal les doigts certains soirs (l’atrose du vieux gamer).
Mais attendez, si vous pensez que ce clavier est pourri, examinez celui de notre ancien chef de guilde dans WoW, un joueur acharné qui vise l’excellence dans tous les jeux qu’il touche (de WoW à Mario Kart, en passant par… SingStar, c’est dire !) :
Oui, un clavier totalement basique, à membranes. Certaines de ses touches sont tellement usées qu’elle sont littéralement creusées (observez bien les touches Ctrl, Shift gauche, 1, 2, 3, 4 et Espace). Et vous savez quoi ? Le clavier est toujours en état de marche, encore utilisé par son propriétaire ! Alors un clavier mécanique haut de gamme flambant neuf, bourré de fonctionnalités, est-ce que ça vaut le coup pour jouer ? Nous sommes convaincus sans mal pour les souris gaming, mais nous sommes plus sceptiques pour les claviers…
Ça respire le haut de gamme
Côté finition, matériaux et fabrication, Corsair est clairement parmi les meilleurs fabricants du marché, et on l’avait déjà constaté pour les souris de la marque. Ce qu’on aime par dessus tout : la plaque en aluminium à la base de ce clavier, à la fois solide, jolie à regarder et agréable au toucher. Notez que les touches sont à nu sur leur socle. Elles sont rétroéclairées par des LED RGB totalement contrôlables à sa guise.
Autre atout maître : l’absence de pavé numérique, qui selon nous, rend les claviers classiques trop larges, nous forçant à trop écarter les bras sur le bureau. Cette particularité sera un détail pour certains, voire un handicap (le clavier est disponible aussi en version complète, sous le nom K70 RGB RapidFire), mais pour nous aucun doute : passant le plus clair de notre temps devant notre PC, avoir une souris moins déportée vers la droite est beaucoup plus confortable.
Equipement complet
Si le K65 RGB RapidFire est dépourvu de pavé numérique, il embarque quelques réjouissances supplémentaires : le rétroéclairage est contrôlable par un bouton directement sur le clavier, comme le volume audio et la désactivation de la touche Windows. On y trouve aussi un repose poignet amovible très facile à fixer, mais qui nous semble un peu bas pour la hauteur du clavier : si le but consiste à ne pas « casser » le poignet, c’est plutôt raté. On préfèrera encore notre repose poignet en mousse, beaucoup plus haut.
En haut avec le repose poignet fourni. En bas avec un repose poignet plus haut, pour moins plier le poignet.
N’oublions pas que ce clavier intègre aussi un second port USB, mais en version 2.0 seulement. C’est un peu dommage, car pour assurer, Corsair a bien placé deux câbles USB indépendants dans son énorme câble tressé qui relie le clavier à l’ordinateur. L’USB 3.0 aurait pu en tirer parti. En même temps, le but de ce port USB est d’accueillir le câble de la souris… Du coup, une interface USB 3.0 n’était pas la priorité.
Un switch MX Silver au quart de tour
Les touches du K65 RapidFire de Corsair sont amovibles de la plus simple des manières, avec une pince livrée dans le bundle du clavier. Un bundle très complet, qui propose 12 touches de rechange en version « grip » pour les emplacements les plus utilisés par les joueurs. Quant au switch Cherry MX Silver qui fait l’originalité de ce clavier, ils ne sont pas amovibles, mais leur particularité a le mérite d’intriguer. Ils sont ultra-réactifs, comprenez que leur actionnement intervient très tôt dans la course de la touche.
La course totale de la touche reste identique à celle des switch Cherry MX Red, mais le point d’actionnement a été drastiquement remonté de 0,8 mm, pour passer de 2 mm à seulement 1,2 mm de profondeur. De quoi assurer une forte réactivité, avec un taux de réponse de 1 ms (1000 Hz). Sur notre vidéo, c’est flagrant face à un clavier sur Cherry MX Red classique (un SteelSeries dont nous vous réservons le test pour bientôt). Notez qu’il n’y pas de clic d’activation, donc aucune résistance tout au long de la course, et que la touche nécessite très peu de force pour sa pression (seulement 45 centiNewton). Voyons maintenant ce que ça donne en pratique !
Les grosses touches (Shift en haut) sont équipées de stabilisateurs Cherry.
Logiciel et test du clavier en jeu
Nous avons testé ce clavier sur notre PC gaming classique (Core i5-5675C, 16 Go de RAM, SSD 256 Go, GeForce GTX 980), avec notre panoplie habituelle de jeux (Battlefield Bad Company 2, Star Wars Battlefront, GTA V, etc.).
Logiciel CUE : on n’a pas compris
Le logiciel de gestion du clavier est unifié pour tous les derniers périphériques Corsair. C’est le Corsair Utility Engine, ou CUE. Il est possible d’y paramétrer des macros pour chaque touche, et surtout de contrôler le rétroéclairage des touches à sa guise, dans toutes les couleurs et animations possibles. Sur le clavier un bouton à glisser à côté du port USB permet de choisir quatre profils différents, paramétrés et enregistrés préalablement via le logiciel. On y trouve aussi la possibilité de mettre à jour simplement le firmware du clavier.
Seulement voilà, la mise à jour du firmware du clavier, c’est bien la seule chose facile à faire dans ce logiciel. Pour le reste, c’est un vrai casse-tête ! Les menus sont un désordre sans nom, pas du tout intuitifs. Difficile de savoir où enregistrer quel réglage, et comment paramétrer des profils, entre les onglets et les menus déroulants présents partout dans l’interface. Les logiciels concurrents de SteelSeries ou Roccat sont beaucoup mieux conçus, très simples à utiliser. Même si le logiciel CUE de Corsair semble offrir plus de possibilités, il faudrait une formation spéciale pour en profiter !
Antighosting/Key Rollover sans faille
C’est désormais presque une formalité pour les claviers gaming comme le K65 RGB RapidFire : sa fonction antighosting, ou plutôt Key Rollover, activée en permanence, est d’une efficacité sans faille. Comme le montre notre vidéo, il est possible d’appuyer sur toutes les touches en même temps sans aucune perte ni aucun bug. Forcément, c’est beaucoup demander, surtout quand on n’a que 5 doigts sur la main, mais au moins, pas d’inquiétude de ce côté !
C’est notre maximum ici, limité par la taille de nos mains, mais le clavier peut activer toutes ses touches en même temps (activé en vert).
Un clavier pour tireur d’élite
En jeu, ce clavier nous a d’abord surpris par la facilité de pression de ses touches. C’est effectivement très reposant pour les doigts, surtout pour les joueurs crispés. C’est extrêmement agréable et surtout très reposant, même après de longues heures de jeu ou d’écriture. L’absence de clic d’actionnement n’est pas non plus un désagrément en soi. La course de la touche est très douce et homogène, ce qui n’est pas fait pour déplaire. C’est plutôt quand ces deux paramètres sont couplés à une activation très rapide que ça pourra poser problème.
En effet, avec 1,2 mm de course seulement, pas droit à l’erreur ! Au début, il nous est souvent arrivé d’activer une touche en reposant simplement le doigt dessus, sans y penser. C’est un peu déroutant. En fait, il faut se recalibrer totalement afin de ne plus laisser posés les doigts sur les touches comme sur un clavier classique, ou alors très légèrement ! Au bout de quelques heures d’accommodement, cela ne nous a plus gênés, mais tout de même : pour ce type de touche très courtes et très sensibles, on se demande s’il n’aurait pas été plus opportun de faire un bon vieux clic d’activation, avec au moins une petite résistance avant l’actionnement. Quand à une quelconque fonction antibruit de ces touches, il n’en est rien : les touches de ce Corsair K65 RGB RapidFire raisonnent autant que celles des claviers mécaniques classiques.
Pour le reste, le clavier affiche une parfaite solidité, et son confort d’utilisation est au top. Si vous voulez tout savoir : oui, on se déciderait sans hésiter à mettre au placard notre vieux clavier classique de jeu, malgré tous ses beaux stickers, pour adopter le K65 RGB RapidFire ! Toutefois, on reste loin de l’importance des souris gaming : on se gardera bien de vous expliquer que ce type de clavier pourrait augmenter vos performances de jeu. Il n’en est rien. C’est surtout une question de confort et de durabilité, quoique, les claviers à membranes basiques tiennent aussi très, très longtemps…
Verdict