Un accident est si vite arrivé
Comme l’industrie cinématographique, ou la littérature, le jeu vidéo possède ses sagas. Des séries riches de nombreux jeux, dont chaque nouvel épisode fait vibrer le cœur des joueurs du monde entier. Final Fantasy, Mario, ou encore Silent Hill sont autant de noms qui font rêver, et qui demeurent des « valeurs sûres ». Pourtant, même les meilleures séries possèdent leur part d’ombre.
Un épisode honni, que tout le monde a préféré oublier (comme une sorte de Fast & Furious : Tokyo Drift à l’échelle du jeu vidéo). Accrochez-vous à ce que vous pouvez, et découvrez en notre compagnie, une quinzaine de jeux qui font honte à leur série d’origine.
Alien – Alien : Colonial Marines
Commençons gentiment avec Alien. Cette franchise issue du cinéma a donné de très bons jeux au fil des années. On se souviendra notamment du beat them all Alien Vs Predator, des FPS du même nom, ou bien du très récent Alien : Isolation. Cela n’a pourtant pas empêché la création d’Alien : Colonial Marines…
Sorti en 2013, ce FPS censé nous conter les événements intervenant après Aliens, le retour est une véritable catastrophe. Développé par Gearbox (à qui l’on doit pourtant les excellents Borderlands), ce titre au développement chaotique n’était clairement pas à la hauteur. Moteur graphique à la ramasse, gameplay sans saveur, scénario inconsistant et plein d’incohérence par rapport au matériau d’origine, brève, un échec complet.
Bomberman – Bomberman : Act Zero
Qui ne connaît pas Bomberman ? Crée en 1985 par Hudson Soft, ce jeu a gagné en popularité au fil de ses épisodes jusqu’à acquérir un statut culte. Il faut dire que l’association du gameplay, de la vue du dessus et des graphismes mignons et colorés constitue un combo presque parfait pour attirer petits et grands autour d’un écran.
Autant d’éléments que l’on ne retrouve pas dans Bomberman : Act Zero. Sorti en 2006 sur Xbox 360, cet épisode nous propulse dans un univers sombre et crasseux, où l’on incarne un super soldat vêtu d’une armure robotique, et devant lutter contre ses petits camarades dans un jeu de survie malsain. Autant vous dire que l’on est bien loin des petits robots tout mignons du jeu d’origine, et que ce détail n’a pas manqué de chagriner les joueurs qui ont boudé le jeu en masse.
Bubsy – Bubsy 3D : Furbitten Planet
Apparu en 1993 sur Super NES et Mega Drive, Bubs était un lynx anthropomorphique amateur de pelotes de laine, devant lutter contre une invasion d’extra-terrestres belliqueux. Reconnu pour ses graphismes de très bonne qualité, et son gameplay au poil (vous l’avez ?), ce titre a joui d’une certaine renommée à l’époque, beaucoup le comparant à Sonic.
Tout changea avec l’arrivée de Bubsy 3D : Furbitten Planet. Comme son nom l’indique, cet épisode constitue le premier essai 3D de la franchise. Le premier et aussi le dernier tant l’échec fut retentissant. Il faut dire que le développeur du jeu s’est ici planté dans les grandes largeurs : gameplay totalement raté, graphismes immondes et bugs à foison. Autant d’erreurs qui ont propulsé ce jeu dans le classement des pires jeux de l’histoire, et qui ont scellé le sort de la série Bubsy, aucun nouvel épisode n’ayant depuis vu le jour…
Castlevania – Castlevania 64
Série phare de Nintendo, au côté des Mario, Zelda et autres Metroid durant l’ère 8 et 16 bits, Castlevania a depuis vogué vers de nouveaux horizons, ses deux épisodes Lord of Shadow étant sortis sur PS3 et Xbox 360. Deux épisodes qui nous montrent une vision plus moderne du titre tout en 3D.
Ce qui nous amène au titre qui nous intéresse aujourd’hui. Car voyez-vous, ces deux jeux ne constituent pas les premières incursions de la série dans le monde de la 3D. Cet honneur revient à Castlevania 64, lancé sur la N64. Le passage à la 3D avait extrêmement bien réussi à Mario quelque temps auparavant, mais celui de Castlevania fut un échec. Gameplay rompant les habitudes des joueurs, contrôles peu précis, trop compliqués et mauvaise gestion de la caméra en ont fait un titre assez difficile à jouer. Un comble pour un jeu de plateforme !
Dragon Age – Dragon Age 2
Comparé aux autres exemples de ce dossier, Dragon Age demeure une série récente, son premier épisode est sorti en 2011. Dragon Age : Origins, le premier épisode de cette franchise, a marqué les esprits grâce à une histoire et des personnages riches, ainsi qu’un gameplay bien huilé.
Dire que la suite de Dragon Age était attendue serait donc un doux euphémisme. Hélas, quelle ne fut pas la déception des joueurs lorsque Dragon Age 2 atterri dans les linéaires ! Ce qui faisait le charme du premier épisode, à savoir sa narration très dense, ses personnages très bien écrits, et leurs relations, était réduit à la portion congrue. Autant d’erreurs qui seront corrigées avec le troisième épisode, Dragon Age : Inquisition.
Final Fantasy – Final Fantasy X-2
Parangon du RPG à la japonaise ayant depuis bien longtemps dépassé les simples limites de son médium original pour envahir la culture populaire, Final Fantasy possède bon nombre d’épisodes culte qui font encore tressaillir d’émotions le cœur de ceux qui y ont joué (FF VI entre autres).
Hélas, même une série aussi puissante que Final Fantasy n’est pas à l’abri de quelques erreurs de parcours (surtout ces dernières années). Nous pourrions parler de FF XIII ou bien FF XV, mais ce serait oublier l’OVNI qu’est Final Fantasy X-2. Habituellement, la série nous proposait des mondes vastes, à explorer à l’envi, ainsi que des histoires aussi épiques que tragiques. Quelle ne fut pas la surprise des joueurs lorsqu’ils lancèrent pour la première fois cet épisode. Il suffit de se souvenir de la séquence d’introduction des personnages, façon concert d’idols, ainsi que l’omniprésence du fan service de bas étage pour se rappeler pourquoi cet épisode est aussi honni des fans.
Golden Axe – Golden Axe : Beast Rider
Sorti en 1989 par Sega sur Arcade, Golden Axe est l’un des titres qui a fait l’âge d’or du beat them all dans les années 90 aux côtés des Double Dragons, Final Fight et autres Streets of Rage. Contrairement à ces derniers cependant, il nous propulse dans un univers médiéval fantastique reprenant tous les codes du genre. Avec trois personnages jouables (un barbare, un nain et une amazone), unis dans leur lutte contre le vil Death Adder, ce jeu proposait un gameplay simple mais très addictif grâce à sa justesse.
Golden Axe : Beast Rider pour sa part, est sorti en 2008 sur PS3 et Xbox 360, dans une tentative de capitaliser sur l’amour des fans de la première heure. Une tentative qui s’est soldée par un échec cuisant tant le produit final est indigne de ses prédécesseurs. Le side scrolling original laisse sa place à un monde tout en 3D mal maîtrisée qui accouche d’un gameplay assez atroce, et à des années-lumière de tout ce qui faisait le charme de l’original.
Mortal Kombat – Mortal Kombat : Special Forces
Mortal Kombat est de ces séries que tous les joueurs connaissent. Jeu de baston emblématique des années 90, il se démarquait de ses petits camarades par sa réalisation très particulière utilisant des sprites créés à partir d’acteurs digitalisés, et surtout, ses finishing moves oscillant entre le gore et l’absurde (les babylities, sérieusement ?). Une saga riche de nombreux épisodes, donc, qui a toujours su trouver son public grâce à son identité tranchant radicalement avec le reste du versus fighting.
Cela n’a pas empêché les créateurs de la série d’explorer d’autres voies afin d’enrichir l’univers de Mortal Kombat. C’est ainsi qu’est né Mortal Kombat : Special Forces, un beat them all mettant en scène Jax, le personnage aux bras robotiques. Accident industriel majeur le jeu pêche par un gameplay mal fichu et une réalisation proprement catastrophique, qui peuvent s’expliquer par les difficultés rencontrées au cours du développement.
Pac Man – Pac Man 2 : The New Adventure
Lorsque l’on évoque le nom de Pac Man, le héros rond comme un ballon et plus jaune qu’un citron, difficile de visualiser autre chose que ce labyrinthe en vue du dessus, et les petits fantômes colorés qui le parcourent, et les grandes lignées de pac-gommes. Pourtant Pac Man a eu une suite, bien différente de l’original.
Nommée Pac Man 2 : The New Adventure, elle abandonne tout ce qui faisait le charme de la série, à l’exception du protagoniste, et se mue en un jeu d’aventure… complètement raté. Pac Man, désormais bien installé avec Madame Pac Man et leur enfant doit accomplir diverses missions, telles que rechercher du lait pour le bébé ou encore empêcher une vile sorcière de contrôler le monde entier. Au-delà ce changement radical de ton, le jeu souffre d’une maniabilité exécrable, et de mécaniques de gameplay insupportables. Il faut par exemple constamment entretenir le moral de ce brave Pac Man, sous peine de le voir déprimer ou céder à des accès de rage, l’empêchant de réaliser certaines actions. Une véritable catastrophe.
Silent Hill – Silent Hill : Book of Memories
Silent Hill, est la référence du survival horror au côté de Resident Evil. Née en 1999 sur PlayStation, la série propose depuis ses débuts une ambiance incroyable portée par des histoires riches, denses et prenantes, un univers fouillé à l’imaginaire aussi terrifiant qu’inventif, et des bandes-son sublimes composées par Akira Yamaoka.
Autant d’éléments qu’il est difficile de retrouver dans Silent Hill : Book of Memories, l’épisode exclusif à la Vita sorti en 2012. Ce titre n’est qu’un hack and slash très légèrement horrifique dans lequel le joueur pouvait sélectionner son avatar parmi différentes classes, et partir explorer des donjons emplis de monstres en quête d’expérience et d’équipement. Finis, donc, les ambiances pesantes, viscérales, et les scenarii alambiqués, et bonjour l’abattage de monstres à la chaîne sans réelle réflexion. Un échec cuisant en somme.
Sonic – Sonic and the Black knight
Rival de Mario lors de la grande époque de la guerre des consoles des années 80 et 90, Sonic a connu des hauts et des bas, surtout depuis la chute de Sega en tant que constructeur de machines. Comme de nombreux autres jeux, le passage à la 3D lui a fait extrêmement mal, et si des titres tels que Sonic Adventure sont aujourd’hui des classiques, difficile d’oublier le Sonic de 2006, ou le très récent Sonic Boom.
Néanmoins, ces ratés ne sont rien par rapport à Sonic et le Chevalier Noir, un titre sorti en 2009 sur Wii qui propulse le célèbre hérisson bleu en plein cœur des légendes arthuriennes. Équipé d’une épée, notre héros devra aller libérer le monde de la tyrannie du roi Arthur et de ses chevaliers, qui adoptent tous les traits de divers protagonistes de l’univers Sonic. Un scénario on ne peut plus étrange et assez déroutant qui aura profondément marqué les amateurs de la licence, mais pas de la bonne manière.
Street Fighter – Street Fighter : The Movie
Depuis le mythique Street Fighter 2, la série Street FIghter n’a pas arrêté d’enchaîner les succès. Il existe cependant un épisode de cette saga qui tranche radicalement avec le reste (si l’on laisse les Super Puzzle Fighter de côté), Street Fighter : The Movie.
Vous vous souvenez sans doute tous du (merveilleux) film sorti en 1995. Hé bien ce jeu en est l’adaptation. Il s’agit d’un donc d’un jeu tiré d’un film, qui est lui-même tiré d’un jeu. Un full cycle que n’aurait pas renié ce bon JCVD. Ce titre abandonne pour l’occasion les personnages en animation traditionnelle au profit de sprites digitalisés (comme pour Mortal Kombat) des acteurs du film. L’originalité ne paie pas ici, et ce volet termine à des années-lumière du jeu original, que ce soit au niveau de l’esthétique ou du gameplay.
Super Mario Bros – Hotel Mario
Depuis sa création en 1985, la franchise Mario peut se targuer de n’avoir engendré que peu, voire pas, de déchets. Il s’agit en effet d’une des très rares séries à avoir sur se réinventer au gré de l’évolution des consoles, réussissant avec brio son passage à la 3D, ou son adaptation à d’autres genres (on pense par exemple à la série des Mario RPG).
Un épisode demeure cependant telle une tache indélébile sur cette longue liste de succès : Hotel Mario. Sorti sur la CDI de Philips, il est le fruit d’une alliance entre Nintendo et Philips pour concevoir un lecteur de CD-ROM pour la SNES, suite à l’échec du partenariat entre Nintendo et Sony (qui en profitera pour recycler le projet en PlayStation). Difficile de décrire l’échec qu’est cet Hotel Mario. Difficilement jouable, peu intéressant, diablement laid, il a fini par acquérir un statut culte, sa nullité le rendant exceptionnel.
Tony Hawk Pro Skater – Tony Hawk Shred
Si l’on vous demande de citer un jeu de skateboard, il est à peu près évident que la plupart d’entre vous citeront Tony Hawk sans même réfléchir. Il faut dire que cette série, en plus d’être restée pendant très longtemps seule sur son segment du marché, avait tout pour plaire.
Ce qui nous amène à Tony Hawk Shred, un titre sorti sur Wii en 2010 et vendu avec un périphérique en forme de skateboard censé permettre au joueur de contrôler son avatar. L’idée paraît bonne, mais sa réalisation se révéla exécrable. Les contrôles étaient proprement catastrophiques, le jeu peu intéressant, et son prix proprement prohibitif, avec pas loin de 120 $ sur la balance.
Zelda – Link : The Faces of Evil
Tout comme Mario, Zelda est de ces séries absolument cultes qui ont su traverser les âges et évoluer pour s’adapter aux modes et aux évolutions techniques. Il suffit d’ailleurs de voir l’engouement autour du dernier épisode en date, Breath of the Wild, pour s’en rendre compte. Cette saga partage d’ailleurs une autre caractéristique avec la saga Mario : il s’agit d’une des licences que Nintendo a eu le malheur de prêter à Philips.
Link : The Faces of Evil (tout comme Zelda : The Wand of Gamelon) est une trahison pure et simple de tout ce qui fait l’essence même de la franchise Zelda. Le studio ayant officié sur le titre s’est contenté de reprendre le design des personnages, ainsi que quelques termes propres à la saga pour accoucher d’un jeu absolument horrifiant. Gameplay rigide et peu engageant, graphismes inégaux, bugs et cinématiques à vomir ne sont que quelques-uns des nombreux défauts qui habitent ce jeu. Si vous ne voyez pas de quoi nous voulons parler, il suffit d’aller jeter un œil sur le « best of » des cinématiques du jeu pour vous convaincre que ce jeu est véritablement le visage du malin.
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