L’informatique au cinéma, 25 interfaces graphiques légendaires

Futuristes, extravagantes, voire impossibles

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Si le cinéma a depuis bien longtemps intégré l’importance des ordinateurs et autres objets de haute technologie dans ses scénarios, il ne s’est pas gêné pour briser les codes du design à de nombreuses reprises en créant des interfaces futuristes, extravagantes, voire impossibles à réaliser avec nos connaissances actuelles.

Qu’elles soient cultes, invraisemblables ou tout simplement magnifiques, voici 20 interfaces qui ont marqué le septième art.

Altered Carbon (2018)

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Altered Carbon est une série produite et diffusée par Netflix depuis 2018. L’action de cette saga de science-fiction tirée d’un roman de Richard Morgan se déroule en 2384. Elle met en scène un futur où les humains disposent d’une technologie leur permettant de stocker leur esprit dans une unité qui peut être transférée d’un corps à un autre, afin de vivre éternellement. 

La conception des interfaces a en grande partie été réalisée par les « Motion Graphics Designers » Guy Hancock et Fraser Macedo qui travaillaient alors pour la société britannique Rushes Creative et qui avaient auparavant œuvré, en 2015, sur les interfaces de « 007 Spectre ». Pour Altered Carbon, ils ont travaillé à partir d’un script et d’un cahier des charges décrivant l’univers de la série afin de créer différents styles d’interfaces à la fois futuristes, réalistes et en apparence fonctionnelles.  

The Island (2005)

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Scarlett Johansson et Ewan McGregor sont, en 2005, les personnages principaux de The Island, un film de science-fiction de Michael Bay censé se dérouler en… 2019. 

L’essentiel des interfaces et des écrans visibles dans ce film ont été imaginés et réalisés par Mark Coreman, un designer multidisciplinaire travaillant dans des domaines aussi variés que la conception de (vraies) interfaces logicielles (Flow, entre autres), l’animation, les effets visuels, la recherche d’identité pour des marques, etc.

Au cinéma, il a également créé des interfaces pour des films tels que Mission impossible 3, Children of Men, The Bourne ultimatum, Tomb Raider, Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban… Pour The Island, 3 semaines de pré-développement et 3 mois de production ont été nécessaires, à lui et à son équipe de développeurs, pour réaliser les nombreux écrans et interfaces qui apparaissent à l’écran tout au long du film.                           

The Matrix Reloaded (2003)

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Quatre ans après la sortie en salles du premier opus (Matrix), The Matrix Reloaded est le second volet de la trilogie des sœurs Wachowski, qui se conclura la même année par Matrix Revolutions.

Parmi les différentes interfaces créées pour ce film, on note le style à la fois unique, très audacieux et minimal de celle que l’on peut voir dans la salle de contrôle de Zion. Les boutons et les éléments de commande, en niveaux de gris sur fond blanc, sont très éloignés des claviers ou des systèmes de saisie habituels et ne représentent presque que des formes et des symboles. L’idée de la salle blanche et d’une interface graphique enveloppante était une idée des réalisateurs afin de rompre avec les traditionnels éléments verts ou bleus sur fond sombre. Le designer Toby Grime a concrétisé cette idée de manière clinique et contrastée, pour un résultat inoubliable.                               

Ready Player One (2018)

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Impossible de parler des interfaces informatiques au cinéma sans évoquer Ready Player One de Steven Spielberg. Et pour cause ! Une grande partie de l’action se déroule dans un univers de réalité virtuelle planétaire ou chacun tente d’échapper au chaos du monde tel qu’il pourrait être en 2045.

La plupart des interfaces utilisateur, des HUD (pour Head-up display soit Affichage tête haute) et des éléments graphiques que l’on peut découvrir dans le film ont été créés par Stylow, un jeune designer indépendant travaillant pour Territory Studio.

Né en 1992, celui-ci a dû pour l’occasion effectuer un gros travail de recherche et de documentation, car le cahier des charges imposé par Steven Spielberg impliquait un parfait équilibre entre le futur… et l’esthétique des jeux d’arcades des années 80, qu’il ne connaissait pas. Mission accomplie !

Ant-Man (2015)

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Cette douzième production des studios Marvel, sortie en salles en 2015, a pour personnages principaux Scott Lang, un cambrioleur, et le docteur Hank Pym, inventeur d’un costume étonnant permettant de réduire considérablement la taille de celui qui le porte, tout en augmentant sa force de manière spectaculaire.       

Les interfaces visibles dans le film ont été imaginées et créées par Cory Bramall, un designer canadien spécialisé dans ce domaine. Le mur d’écrans du laboratoire du Dr Pym, ainsi que les interfaces affichées sur ces écrans, et la plupart de son matériel scientifique, ont été volontairement conçus pour donner à l’ensemble une impression « vintage », cohérente avec l’historique de la “formule magique”, inventée à la fin des années 80.

Il est également possible de retrouver les créations de Cory Bramall dans de nombreux autres films de l’univers Marvel tels que Captain America : Civil War (2016), Spider-Man : Homecoming (2017) et Ant-Man et la Guêpe (2018).

Alien (1979)

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Comme l’on peut s’en douter au vu de la date de sortie du film, l’interface du vaisseau Nostromo dans le premier Alien est très datée (assez peu ergonomique aussi diront certains spécialistes en UI). Bien que censée avoir été conçue en 2122, elle s’inspire très fortement des standards informatiques de 1979. Impossible sans doute de faire mieux avec les technologies de l’époque.

Cette simplicité reste cependant très cohérente avec le reste du film et l’ensemble des technologies embarquées à bord du Nostromo, très eighties et low-tech.

Avatar (2009)

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Avatar est le contre-exemple parfait à Alien. Sorti en 2009, Avatar se déroule dans un futur distant mais non daté où les natifs de la planète Pandora affrontent des humains bardés de technologies de pointe, dont des méchas et une technique de transfert de conscience.

Faisant largement appel aux images de synthèse, Avatar offre de nombreuses interfaces créées avec amour par les designers du projet. Des interfaces traditionnelles sur écran, mais également quelques interfaces holographiques de toute beauté, qui, admettons-le, donnent très envie.

Battlestar Galactica (2004)

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Battlestar Galactica se situe dans un univers futuriste, mais la technologie portée à l’écran reste pour sa part assez rudimentaire. Un choix logique lorsque l’on connaît un tant soit peu le background de la série, qui aborde entre autre les dérives de la technologie par le prisme de la lutte entre humains et robots Cylons.

L’image choisie ici représente la console Dradis, une sorte de sonar en trois dimensions qui permet de localiser les attaquants dans l’espace proche du vaisseau qui l’emporte. Son interface simple et monochrome (visiblement sur un écran CRT), s’harmonise parfaitement avec l’abondance de gros boutons analogiques servant opérer le Dradis.  

Blade Runner (1982)

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Autre film des années 80, Blade Runner est truffé d’interfaces informatiques en tout genre. Le héros, Deckard, est amené à utiliser de nombreux terminaux dont les écrans affichent une certaine parenté avec les interfaces créées pour Alien – logique, puisque les mêmes personnes ont officié sur les deux films.

Mais là encore, ces visuels un rien anachroniques vus d’aujourd’hui, siéent très bien à l’atmosphère cyberpunk, noire et décadente du film.

Dark Matter (2015)

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Série de science-fiction débutée en 2015, Dark Matter nous conte l’histoire d’une bande de spationautes amnésiques se réveillant de cryosomnie sans avoir la moindre idée de ce qui les réunit à bord du vaisseau spatial qui les abrite.

Pour la série, le designer Seth Molson a créé un large panel d’interfaces pour les systèmes du vaisseau, à la fois avant-gardistes et très familière. Par leurs lignes épurées, le choix de leurs couleurs, elles contribuent à créer une atmosphère unique.

Guardians of the Galaxy (2014)

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Véritable surprise de l’été 2014, Guardians of the Galaxy a marqué les esprits à plus d’un titre. Outre le fait de hisser sur le devant de la scène une licence inconnue du grand public, il a surtout charmé par ses effets visuels incroyables, dont une bonne partie est constituée d’interfaces graphiques absolument fabuleuses.

Que ce soit celle que l’on retrouve dans le pénitencier spatial, ou bien à bord du Milano, difficile de faire la fine bouche devant la beauté du design. Couleurs, polices, graphiques, tout concoure à créer un impression de réalisme. Des réalisations que l’on doit à la firme Londonienne Territory Studio, qui avait déjà officié sur Prometheus.

Iron Man (2008)

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Iron Man demeure aussi une véritable réussite en matière d’effets visuels. Si l’on se souvient de l’affichage tête haute du casque de l’armure d’Iron Man, c’est sans doute son interface holographique du laboratoire de Tony Stark qui demeure la plus marquante.

Utilisée par Tony Stark lors de la conception du réacteur ARC, il s’agit une petite merveille de design, et ce n’est pas un hasard puisqu’elle est le fruit du travail de John Underkoffler, déjà salué pour son travail sur Minority Report.

Knights of Sidonia (2014)

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Knights of Sidonia est un anime de science-fiction qui nous conte l’histoire du Sidonia, un vaisseau arche envoyé dans l’espace pour échapper à la menace des Gaunas, des extra-terrestres ayant envahi la terre.

Le dessinateur Tsutomu Nihei prouve qu’il est un designer hors pair par le soin du détail qui ressort des scènes de Knights of Sidonia. Le travail effectué sur l’interface des systèmes du vaisseau mérite à lui seul le coup d’œil.  

Minority Report (2002)

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Lorsque l’on parle d’interfaces informatiques au cinéma, difficile de ne pas évoquer celle créé pour Minority Report. Véritable réussite visuelle, cette interface gestuelle a très largement contribué au succès du film de Steven Spielberg, et est devenue un symbole de la science-fiction à elle seule.

Ces visuels célébrissimes sont le fruit du travail opiniâtre de John Underkoffler, un chercheur du MIT spécialisé dans les interfaces, et qu’elle est pratiquement une réalité. Underkoffler a mis un point d’honneur à faire de son concept une interface fonctionnelle, comme il l’explique parfaitement bien dans ce TED talk sorti en 2010. Les derniers développements en réalité augmentée nous mettent presque dans la peau de John Anderton.

New York 1997 (1981)

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Si l’on a peu l’occasion de voir les interfaces informatiques dans New York 1997, celle que l’on peut découvrir dans la scène d’ouverture est tout de même extrêmement marquante. Assez rétro dans son approche, début des années 1980 oblige, elle nous présente ce qu’est devenu Manhattan dans le « futur ».

On pourra aussi retenir la scène de l’arrivée de Snake à New York dans son planeur. L’interface monochrome que l’on y retrouve, et qui présente une vue en trois dimensions de la ville est non seulement magnifique, mais a aussi représenté un véritable défi pour les équipes de l’époque. Sachez qu’il en s’agit pas le moins du monde d’images de synthèses, mais d’un plan tourné en caméra réelle, avec des modèles réduits, du scotch réfléchissant et un éclairage adéquat.

Oblivion (2013)

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Que l’on apprécie ou pas Oblivion, difficile de critiquer son esthétique. Les interfaces informatiques en sont une partie essentielle puisque le moindre équipement, des drones aux jumelles du héros, possède ainsi son interface propre.

Le tour de force du film réside dans la table tactile utilisée par l’héroïne. Il s’agit en effet d’une table tactile à l’interface entièrement designée par les équipes du film, et surtout, entièrement fonctionnelle, ce qui donne une touche de réalisme supplémentaire au film.

Pacific Rim (2013)

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Pacific Rim possède une patte graphique particulièrement réussie – en plus de combats de robots et monstres géants. Comme à son habitude, le réalisateur Guillermo Del Toro a profité de l’occasion pour montrer à l’écran un univers très riche visuellement.

Le travail des interfaces, notamment celles présentes dans les Jaeger, est magnifique, quoique très inspiré par ce que l’on avait pu voir dans le premier Iron Man.

Prometheus (2013)

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Très largement critiqué lors de sa sortie (et après) pour son scénario, Prometheus est une claque visuelle. L’esthétique de la série Alien offrait, il est vrai, une base solide que les équipes ayant travaillé sur le film ont su adapter à merveille.

Ils ont ainsi créé de nombreuses interfaces pour le film, essentiellement pour les systèmes du vaisseau. Ils ont ainsi défini différents schémas de couleurs correspondant aux différentes catégories de systèmes (médical, pilotage, etc) afin de donner un look réaliste à l’ensemble. On notera aussi l’incroyable travail réalisé sur l’interface du vaisseau des Space Jockey, afin de lui donner un look véritablement extra-terrestre, tout en restant fonctionnel.

Star Trek The Next Generation (1987)

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Créée dans les années 70, la première série Star Trek porte sur elle le poids de son époque en matière de design. Star Trek The Next Generation, en revanche, elle a cependant su se dégager de l’esthétique de la fin des années 80.

L’interface du LCARS de l’Enterprise, par exemple, reste magnifique à regarder, grâce à des visuels clairs et concis. Dans la série, elle s’adapte à la fois au système et à son opérateur. En réalité, il s’agit tout simplement de plaques de PMMA rétroéclairées.

Star Wars (1977)

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Là où Star Trek nous proposait un univers au design très inspiré de l’esthétique des années 70, la série Star Wars a dès le départ opté pour une approche très différente, plus moderne.

Le travail sur les interfaces y est particulièrement intéressant. Elles restent très abstraites, constituées de formes géométriques superposées dont on peine à deviner les fonctions. Reste que le résultat, surtout pour les systèmes de l’étoile noire, demeure extrêmement intéressant d’un point de vue visuel et conceptuel.

Total Recall (1990)

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Si Total Recall reste un film de science-fiction culte, sa représentation du futur est pour sa part assez datée. Ce reproche s’adresse aussi aux systèmes informatiques essaimés au cours du film.

On retiendra par exemple l’interface holographique utilisée par la femme de Quaid pour apprendre à jouer au tennis, ou encore celle qui permet d’utiliser la machine chez Recall.  

Total Recall (2012)

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Remake à des années-lumière de l’original, le Total Recall de 2012 ne partage pas les défauts de son modèle (ses qualités non plus, diront certains). L’esthétique globale du film a gagné en « réalisme » et perdu le côté cartoon de son prédécesseur.

Les équipes du film ont modernisé le design de véhicules, armes et autres machines, et bien sûr, également les systèmes informatiques, omniprésents dans le film. Les interfaces proposées y sont très fouillées (presque trop) mais curieusement affichées en noir et blanc, ce qui nuit parfois à leur lisibilité.

Tron (1982)

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Si Tron est un film qui parle d’informatique, on y trouve en fait bien peu d’interfaces, l’action se passant dans les circuits électroniques eux-mêmes. Au début du film, il est cependant possible de découvrir un système très joliment pensé.

La console qui permet d’accéder au Master Command adopte en effet la forme d’une table tactile, avec son clavier intégré. Très simple d’aspect, elle s’avère à la fois fonctionnelle et avant-gardiste pour l’époque. 

Tron Legacy (2010)

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Suite du Tron de 1982, Tron Legacy bénéficie évidemment des progrès accomplis dans les effets spéciaux numériques durant les années qui séparent les deux films.

Cependant, les équipes de Tron Legacy ont tenu compte du matériau de base. L’interface utilisée pour accéder au Master Command, bien que modernisée, reste très similaire à celle du film de 1982, avec son clavier tactile intégré à l’écran.

Wargames (1983)

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Sorti au début des années 1980, Wargames est sans aucun doute l’un des films de cette époque qui parle le mieux d’informatique, tout en abordant subtilement la guerre froide et les intelligences artificielles (rien que ça).

Si le travail réalisé sur les interfaces est loin d’être extravagant, il propose tout de même quelques très jolis exemples de design, notamment vers la fin du film, comme vous pouvez le voir sur l’image que nous avons choisi pour ce diaporama.