Test : analyse des performances de Project CARS 2 sur 10 GPU

Le jeu et son moteur 3D

En 2015, alors que Project CARS vient tout juste de sortir, édité par Bandai Namco Entertainment, le studio de développement Slightly Mad Studios commence déjà à travailler sur une suite à son jeu de simulation de courses automobiles. La période de financement participatif débute dès le mois de juin de la même année. Project CARS 2 voit le jour en septembre 2017, toujours basé sur un moteur 3D maison – le Madness Engine – associé à un moteur physique lui aussi développé en interne et baptisé LiveTrack 3.0.

Multiplateformes, Project CARS 2 reste un jeu DirectX 11 (bien que le moteur 3D soit censé être compatible DirectX 12). Il supporte tout de même une définition maximale de «12K » (trois écrans 4K en pratique) ainsi que la VR de manière native. Mais assez parlé : voyons ce que Project CARS 2 a dans le ventre.

Séquence de bench

Il est toujours difficile de choisir une séquence de test lorsqu’il n’y a pas de bench intégré au jeu. Nous avons donc choisi un circuit facile (c’est à dire avec une trajectoire aisément reproductible), à savoir Autodromo Nazionale Monza GP Historic avec 15 voitures sur la piste et un temps légèrement nuageux. La séquence exacte de test est visible ci-dessous :

Pour l’anecdote, à force de reproduire cette séquence de test, nous sommes parvenus à nous hisser en tête du classement mondial sur ce circuit avec la Toyota TS040 Hybrid !

Parviendrez-vous à faire mieux avec la même voiture ?

Configurations minimales et conseillées

La fiche Steam du jeu nous indique les configurations minimales et recommandées pour jouer convenablement à Project CARS 2. La carte graphique semble être l’élément le plus important, et un processeur à quatre cœurs – avec une fréquence de fonctionnement élevée – parait indispensable. Nous verrons plus tard si c’est réellement nécessaire.

Méthode de test et cartes choisies

Configuration de test

Nous avons récemment mis à jour notre configuration de test, qui va de plus en plus correspondre à une machine milieu de gamme dans les mois qui arrivent. Nous avons choisi une plateforme AMD Ryzen, le 1600X étant un processeur de choix pour les joueurs qui ne veulent pas trop dépenser.

Le suivi des configurations des utilisateurs de Steam, l’actuelle plus grosse plateforme de jeu PC, permet de nous renseigner (chiffres de décembre 2017) :

• 8 Go de RAM pour 47 % des joueurs (notre configuration en possède 16 Go, comme près de 37% des joueurs).
• La définition Full HD est utilisée par 76 % des joueurs, mais 8 % sont encore en 1366 x 768. Le QHD ne concerne que 3 % des joueurs, et la 4K est encore et toujours anecdotique. Nous testerons donc en 1920 x 1080 pixels d’abord, puis en QHD.
• Les CPU à 4 cœurs équipent plus des deux tiers des configurations (72 % plus exactement). Nous avons toutefois anticipé sur les mois qui viennent en optant pour un CPU à 6 cœurs, milieu de gamme.

Le choix des cartes graphiques

Nous avons choisi 10 cartes graphiques pour ce test. Principalement des cartes entrée/milieu de gamme, potentiellement les plus répandues sur le marché. Voici les cartes en compétition :

Protocole de test

Nous effectuons toutes les mesures avec l’outil PresentMon et le GUI programmé par notre testeur allemand Igor Wallossek, qui permet d’effectuer de nombreuses mesures simultanées, sans compter la génération de graphiques très précis.

Pour que les performances des cartes graphiques soient vraiment représentatives de la réalité, nous prenons soin de les faire chauffer avant de relever nos mesures. En effet, la majorité des cartes graphiques ont une fréquence qui se stabilise avec la température de leur GPU, et faire des mesures dès les premières minutes de fonctionnement conduirait à constater des performances supérieures à la réalité.

Nous effectuons donc un premier tour de piste afin de chauffer la carte, puis nous relevons les mesures de ses performances lors de la séquence de test. Pour les options graphiques, nous avons testé le jeu en Full HD et en QHD, avec des réglages moyens puis poussés au maximum.

Options graphiques et rendu

Options graphiques

Le nombre d’options graphiques disponibles dans Project CARS 2 est très important : de la qualité des textures et de leur filtrage aux niveaux de détail des circuits, des ombres et des voitures en passant par la qualité de l’herbe, la densité des particules ou encore le niveau d’antialiasing, tout ou presque est personnalisable. On regrettera tout de même qu’aucun préréglage global ne soit proposé, ce qui aurait grandement simplifié le choix et le réglage des détails graphiques. Chaque option se voit en revanche accompagnée d’un petit texte explicatif, un bon point.

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Moyen / Ultra

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Les principales différences entre les modes Medium et Ultra se situent au niveau de la qualité des ombres et des lumières, de la complexité et du nombre d’éléments du décor (spectateurs, voitures ou encore arbres) et dans une moindre mesure de la qualité de l’antialising. Les reflets sont également plus détaillés en Ultra, de même que l’herbe. Globalement, le mode Medium reste acceptable, bien que moins agréable visuellement bien entendu. Notons tout de même une tendance au scintillement des arbres à longue distance, un phénomène qui peu parfois être gênant.

Bas / Ultra

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Avec les options les plus basses possibles, l’aspect graphique de Project CARS 2 en prend un sacré coup. Les ombres, l’herbe et les spectateurs disparaissent, les textures sont trop peu détaillées et l’aliasing devient très visible. Bref, à ce niveau de qualité graphique, le jeu perd vraiment tout son charme…

Benchmarks : FPS, frametime et fluidité réelle (1080p)

Commençons par les tests en Full HD, d’abord avec les réglages graphiques poussés au maximum.

Réglages Ultra

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En tête, la GTX 1060 6G se détache légèrement, suivie par un groupe composé des RX 580, R9 390, RX 570, GTX 970 et GTX 1060 3G. L’ensemble de ces cartes offre des performances suffisantes pour profiter pleinement de Project CARS 2 avec de tels réglages graphiques. Un cran en dessous, on trouve la GTX 1050 Ti 4G : malgré un nombre d’images par seconde sensiblement inférieur (mais toujours au dessus de 35 IPS), la fluidité reste suffisante. Ce n’est en revanche pas le cas des GTX 1050, RX 560 et RX 460 2G, trop peu puissantes pour assurer une fluidité acceptable avec de tels réglages.

Réglages Medium

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Le classement ne change pas en diminuant la qualité graphique, mais cette fois-ci toutes les cartes – mêmes les plus faibles – permettent de jouer de manière fluide. Les GTX 1050 2G, RX 560 et RX 460 2G ne parviennent toutefois pas à maintenir un framerate minimal de 60 images par seconde, contrairement aux autres cartes. Les GTX 970, GTX 1060 6G et RX 580 dépassent même la barre des 90 images par seconde en framerate minimal !

Benchmarks : FPS, frametime et fluidité réelle (1440p)

Puisque les cartes les plus puissantes de notre panel se montrent à la hauteur en Full HD, poussons un peu plus haut la définition et passons désormais au QHD (2560 x 1440 pixels).

Réglages Ultra

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Deux groupes de cartes se dessinent clairement : celles capables de proposer une fluidité acceptable et d’assurer un framerate minimal de plus de 30 images par seconde, puis… les autres. Les GTX 1050 Ti, GTX 1050, RX 560 et RX 460, déjà en peine en 1080p, sont désormais quasi inutilisables. La RX 570 est quant à elle à la limite de l’acceptable, avec quelques rares passages où la fluidité perçue baisse de manière sensible. Dans tous les cas, aucune carte n’atteint en moyenne la barre des 60 images par seconde, et seule la GTX 1060 6G dépasse les 50 IPS de moyenne.

Réglages Medium

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Diminuer la qualité graphique soulage forcement les GPU qui reprennent du poil de la bête. Une nouvelle fois, les RX 570 et plus puissantes sont suffisantes pour jouer de manière fluide, tandis que les GTX 1050, RX 560 et RX 460 sont trop faibles. La GTX 1050 Ti, à la limite entre les deux groupes de cartes, tire son épingle du jeu et parvient à se montrer suffisamment puissante pour jouer de manière à peu près fluide.

Ressources CPU, RAM, VRAM

Occupation processeur

Voyons maintenant comment les moteurs graphiques et 3D s’en sortent au niveau de l’occupation du processeur, sachant que le studio de développement explique que la partie simulation « fonctionne à 600 Hz », Project CARS 2 se voulant le plus réaliste possible.

De manière globale, notre processeur Ryzen ne semble pas surchargé : l’occupation tourne presque toujours entre 40 et 55%. Mais voyons maintenant cela en détail…

1080p

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Que ce soit avec les GeForce ou les Radeon, le moteur du jeu utilise principalement un seul cœur, même si les cinq autres cœurs physiques sont également sollicités mais dans une moindre mesure. On notera en outre que les coeurs physiques sont prioritairement utilisés sur les cœurs SMT.

1440p

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Même constat en 1040p : un seul cœur est réellement utilisé au maximum de ses possibilités, tandis que les autres cœurs, bien qu’également sollicités, sont sensiblement moins utilisés. Des améliorations du côté du multithreading seraient donc les bienvenues.

Occupation mémoire vive et graphique

Pas de surprise à noter du côté de l’occupation RAM, similaire quelle que soit la carte graphique utilisée. Les configurations dotées de 8 Go de mémoire vive devraient être suffisantes, mais 16 Go de RAM offriront une petite marge de sécurité bienvenue. Côté VRAM, la consommation augmente avec la hausse de la définition, et les Radeon consomment légèrement plus que les GeForce.

Performances multicoeurs

Nous avons vu que Project CARS 2 ne répartissait pas vraiment efficacement la charge CPU : un cœur de notre Ryzen est surchargé de travail quand les autres cœurs – physiques ou SMT – sont bien moins sollicités. Voyons ce qu’ils se passe quand on diminue ne nombre de vCPU : nous avons pour cela repris notre Radeon RX 580 et testé plusieurs combinaisons cœurs/threads avec notre Ryzen 5 1600X.

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Le studio de développement recommande un processeur à quatre coeurs au minimum, et on peut dire que c’est justifié. On peut même ajouter que quatre cœurs physiques sont nécessaires pour éviter une trop grande variation du temps de rendu des images. Avec seulement deux coeurs, le framerate chute même de manière sensible.

Performances selon le nombre de voitures

Project CARS 2 permet de personnaliser au mieux les paramètres d’une course, dont le nombre de concurrents. Nous avons donc voulu connaitre l’impact du nombre de voitures sur les performances et l’occupation CPU, RAM et VRAM. En effet, le nombre de voitures sur la piste modifie la charge de travail du GPU (3D, physique,…), mais également du CPU (IA, simulation,…).

FPS, frametime et fluidité réelle

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La baisse du framerate au fur et à mesure que le nombre de voitures augmente est faible, mais sensible, en particulier avec 20 voitures. Fort heureusement, cela n’a aucun impact – avec la RX 580 – sur la fluidité perçue.

Ressources CPU, RAM, VRAM

La charge globale de travail pour le processeur senble identique quel que soit le nombre de voitures par course. Mais la différence est peut-être simplement trop faible pour ressortir sur ce graphique. Voyons donc cela en détail.

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Effectivement, l’augmentation du nombre de véhicules augmente légèrement la charge du coeur déjà le plus sollicité, et légèrement les autres coeurs. Ce n’est toutefois pas une surprise, étant donné qu’augmenter le nombre de voitures augmente logiquement la quantité de calculs de simulation et relatifs à l’IA à effectuer…

Pas de surprise non plus du côté de l’utilisation de la RAM et de la VRAM : plus le nombre de voitures augmente, plus la quantité de mémoire consommé augmente également.

Performances selon la météo

Slightly Mad Studios met tout particulièrement en avant la gestion – impressionnante, il est vrai – de la météo dans  Project CARS 2. Intéressons-nous donc à l’impact de ce paramètre sur les performances, toujours avec notre RX 580.

FPS, frametime et fluidité réelle

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La gestion extrêmement réaliste de la météo a des conséquences très importantes sur les performances : on peut perdre plus de 35% de performances entre différentes conditions de course, en l’occurrence entre du brouillard dense et un gros orage ! Il faut dire que la gestion de la pluie et des liquides est particulièrement gourmande en calculs (graphiques, 3D ou physiques).

Conclusion

Avec Project CARS 2, le studio Slightly Mad Studios nous propose un jeu de course automobile très intéressant, particulièrement poussé du côté de la simulation et du rendu graphique.

Mais cela signifie aussi qu’il faut une « grosse » carte graphique pour profiter pleinement du jeu : oubliez les petites RX460/560 et GTX 1050 qui montreront trop rapidement leur limite. De la même façon, optez pour un processeur à quatre coeurs au minimum, avec si possible une fréquence de fonctionnement élevée.

Des optimisations encore possibles

C’est justement l’un des problèmes de Project CARS 2 : le manque d’optimisations en matière de multithreading. Là où d’autres jeux occupent de manière homogène les nombreux coeurs de notre Ryzen de test, Project CARS 2 n’en sollicite majoritairement qu’un seul. La volonté de gérer au mieux les paramètres météos est également à la fois un avantage et un inconvénient pour ce jeu : extrêmement réaliste, cette gestion de la météo est également très gourmandes en ressources matérielles. De quoi mettre les plus petites configurations à genou…