Examen extérieur et config
PNY prétend offrir avec le PREVAILPRO P4000 une alternative portable aux stations de travail traditionnelles. Avec un prix de 4500 €, il se place dans une catégorie tarifaire bien supérieure à celle pratiquée sur les portables grand public ou gamers. Une lecture rapide des caractéristiques techniques nous indique que PNY se base sur le châssis du P955 du fabricant taiwanais Clevo, mais l’équipe de composants haut de gamme, qui justifient l’addition salée. Il devrait être rapidement disponible dans nos contrées.
PNY propose un modèle un peu moins puissant, le PREVAILPRO P3000, équipé d’une carte graphique moins rapide, mais qui coûte aussi 1000 € de moins. Notre test montre que le couple CPU – GPU retenu dans le P4000 fonctionne de manière très harmonieuse, et qu’il serait dommage de faire des concessions.
Dans la boîte
Le portable est livré avec un bloc d’alimentation externe de 150 W, un manuel d’installation rapide, un chiffon microfibres pour se débarrasser des traces de doigts, un DVD et un stick USB. Le contenu des deux solutions de stockage est plus ou moins identique, on aurait donc pu renoncer au DVD sur un portable dépourvu de lecteur optique…
Dimensions, premières impressions
Le portable affiche 38 cm en largeur, 24,8 cm en profondeur et 1,8 cm d’épaisseur, des dimensions classiques pour un portable au format 15,6 pouces. Son poids de 2,2 kg permettra à son possesseur de rester en forme : nombre de portables actuels se placent en dessous des 2 kg. Mais d’un autre côté, il faut bien que la chaleur générée par les composants soit évacuée.
De plus, le portable est recouvert d’une coque métallique matte de bonne facture, on est loin des portables tout plastique, mais sur laquelle les traces de doigts s’accumulent rapidement.
Connectique et haut-parleurs
Ce portable reprend globalement les sorties de son ancêtre le P955. À gauche, on retrouve (de gauche à droite) : un point d’ancrage de sécurité, des ouvertures pour l’évacuation de l’air chaud émis par le CPU, l’entrée d’alimentation, une sortie HDMI 2.0 compatible HDCP, deux mini DisplayPort 1.3, deux USB 3.1 (gen 2) type C, et enfin deux USB 3.1 (gen 1).
Sur la tranche droite, on observe (de gauche à droite) : une sortie jack 3,5 mm, une entrée-sortie audio jack 3,5 mm pour microphone et S/PDIF, un lecteur de cartes 6 en 1 et un connecteur RJ45 Gigabit Ethernet.
Sur la face arrière, on observe trois ouvertures d’aération (deux pour la partie graphique et une autre pour la ventilation passive des autres composants) et deux charnières aux extrémités pour maintenir l’écran.
À l’avant, les LED de statut sont regroupées sur la gauche. La seule diode absente est celle qui indique le fonctionnement de la webcam, placée à côté de cette dernière au-dessus de l’écran.
De gauche à droite, on peut vérifier le statut de l’alimentation (branchée ou sur batterie), le niveau de chargement de la batterie, l’activité sur le périphérique de stockage non volatile et le mode avion.
Au niveau connectique, mentionnons encore le module Wi-Fi : un Intel Dual Band Wireless-AC 8265 (au format M.2 2230) qui fonctionnait de manière tout à fait satisfaisante avec un maximum de 674 Mbits/s juste à côté du routeur. Le débit à des distances raisonnables était comparable à celui que l’on obtient avec des sticks Wi-Fi USB. Nous n’avons en tout cas constaté aucune perte intempestive de connexion pendant nos tests.
Le connecteur Ethernet remplit son office sans broncher et la présence du Bluetooth 4.2 via un stick Windstorm Peak au format M.2 2230 est un ajout bienvenu, même s’il a tendance à consommer inutilement de l’énergie si on ne s’en sert pas.
Les deux haut-parleurs sont corrects pour une station de travail portable, mais il ne faut pas s’attendre non plus à un miracle. La partie son est gérée par une Sound Blaster X-Fi BM5 de Creative, qui supporte High Definition Audio et ANSP 3D Sound sur la sortie audio. Si on y branche un casque, le résultat est convaincant ; les racines gaming de ce portable réapparaissent ici, puisque le PCB possède quasiment les mêmes composants que les autres portables dérivés de cette plateforme.
Périphériques d’entrée et de sortie
La course des touches du claviers est courte, comme de coutume sur les portables. Le rétroéclairage des touches est configurable. Le clavier reste réactif et ne s’enfonce pas lorsqu’on exerce une pression un peu plus importante ; même chose pour le pavé tactile. Cette relative rigidité est assurée par l’application de caoutchouc sous le clavier, comme nous le verrons au démontage.
L’écran de notre portable de test est une dalle IPS Ultra-HD de LG Philips (LP156UD1-SPB1) à la fréquence de rafraîchissement de 60 Hz. Malheureusement, ce modèle n’est plus d’actualité et les portables disponibles à partir de la semaine prochaine seront équipés d’une autre dalle, mais nous ignorons au moment d’écrire ces lignes de laquelle il s’agit.
Ce n’est donc en aucun cas un écran pour joueurs, mais sur une station de travail, une telle résolution peut être un véritable atout, ou un insurmontable handicap : il faut que le logiciel employé soit compatible avec la mise à l’échelle des polices sous Windows, ou possède ses propres options de mise à l’échelle. Sinon, il faudra se munir d’une loupe pour déchiffrer les écritures microscopiques.
La dalle RGBW est dotée d’une matrice différente de celle des dalles RGB traditionnelles, ce qui peut parfois amener à une perte de contraste. Les noirs ne sont par exemple pas parfaitement noirs. Le phénomène de backlight bleeding, c’est à dire les fuites de lumière sur certaines parties de l’écran menant à un éclairage inégal, est peu prononcé sur notre modèle de test. Les coins, le haut et le bas de l’écran sont plus ou moins touchés, selon l’angle sous lequel on observe la dalle. Mais rien de dramatique. La luminosité maximale est bonne avec environ 300 cd/m2 branché sur le secteur.
L’écran est inclinable à 130 degrés, ce qui est suffisant dans la plupart des situations et évite que le portable ne bascule trop facilement.
Caractéristiques techniques | |
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Mémoire vive | 32 Go (2x 16 Go, dual channel) de DDR4 2400 MHz, format SO-DIMM |
SSD | SSD de 512 Go au format M.2 2280 PCIe (gen 3 ×4) NVMe |
Disque de stockage | Disque dur de 2 To au format 2.5 pouces |
Écran | 15,6 pouces UHD (3840 × 2160), format 16:9, dalle IPS |
Processeur | Intel Core™ i7-7700HQ |
Fréquence CPU | Fréquence de base : 2,8 GHz (Turbo : 3,8 GHz) |
Cache | 6 Mo Smart Cache |
Chip carte mère | Mobile Intel® HM175 Express Chipset |
Partie graphiques | NVIDIA Quadro P4000 8 Go GDDR5 GPU Memory OpenGL 4.5 DirectX® 12 Vulkan NVIDIA VRWorks™ CUDA™ OpenCL Direct Compute Microsoft Hybrid Graphics mode Support de 4 écrans au maximum |
Audio | SOUND BLASTER® X-FI® MB5 High Definition Audio S/PDIF digital output Micro intégré Haut-parleurs stéréo Sortie audio ANSP™ 3D Sound |
Périphériques de saisie | Clavier avec pavé numérique Touches à mécanisme en ciseaux, rétroéclairées Pavé tactile Kensington® Lock Slot Secure avec lecteur d’empreintes digitales TPM 2.0 intégré |
Connectique | Côté gauche : Security Lock Alimentation électrique HDMI™ 2.0 with HDCP 2× Mini DisplayPort 1.3 2× USB 3.1 Gen 2 Type C 2× USB 3.1 Gen 1 Côté droit : Prise casque jack 3,5 mm Prise jack 3,5 mm deux en un (microphone + S/PDIF) USB 3.1 gen 1 Lecteur de cartes 6 en 1 Gigabyte Ethernet RJ45 |
Lecteur de cartes | Support des formats : MMC / RSMMC/ SD / mini SD / SDHC / SDXC up to UHS-II |
Réseau | Built in 10/100/1000Mb Base-TX Ethernet LAN Intel® Dual Band Wireless-AC 8265, 2×2 AC + BT 4.2 M.2 2230 (Windstorm Peak) |
Webcam | 2 millions de pixels, Full HD |
Alimentation | Full-Range AC adapter 100~240V, 50~60Hz, Sortie 19.5 V, 7.7 A, 150 W |
Batterie | 4 cellules, Li-Polymer , 55 Wh |
Système d’exploitation | Windows®10 Professional 64 bits |
Dimension | 380 mm × 248 mm × 18 mm (14.96″ × 9.8″ × 0.73″) |
Poids | ± 2.2 kg |
BIOS | 64 Mbits SPI Flash ROM, AMI BIOS |
Power Management | ACPI v5.0, Suspend to RAM (S3), Suspend to disk (S4), Soft off (S5), Battery low suspend, Wake on LAN (S5), Wake on USB (S3), Wake on RTC alarm (S4) |
LED de statut | Power, batterie, HDD, mode avion, webcam |
Certifications | FCC Class B, CE, cTUVus, TUV, CB, RoHS |
Températures de fonctionnement | Températures : Usage : 5°C – 35°C À l’arrêt : -20°C – 60°C Humidité de l’air : Usage : 20% – 80% À l’arrêt : 10% – 90% |
Garantie | 3 ans (garantie constructeur) |
Démontage, examen intérieur
Ouverture du portable
Que serait un test de portable sans un bon démontage ? Les fabricants ne révèlent en effet que rarement en détail tous les composants employés (il nous manquait par exemple les informations concernant la mémoire vive et le SSD embarqués.) C’est aussi indispensable pour étudier le système de refroidissement, que nous évaluerons plus tard en détail. Ajoutons que nous sommes les seuls à avoir développé un protocole de mesure infrarouge des températures en situation réelle, et que ces mesures précises ne sont possibles que si on sait à quelle endroit les composants et les caloducs se trouvent.
Pour accéder aux composants, il faut tout d’abord ôter le clavier en dévissant à l’arrière les deux vis de fixation. Il faut ensuite pousser le clavier pour qu’il se décolle du cadre à l’aide d’un bâtonnet que l’on enfonce dans l’un des deux trous. Après l’avoir précautionneusement libéré le clavier des dernières encoches, il faut débrancher les deux câbles qui le relient à la carte mère en tirant horizontalement sur les languettes prévues à cet effet.
Si les touches sont un peu molles à la pression face à un clavier mécanique, on entend et ressent tout de même leur activation. Nous aurions préféré un clavier un peu plus ferme, mais cela reste un plaisir de taper du texte sur ce clavier dont l’espace entre les touches rend la saisie agréable et efficace. La faible épaisseur du portable ne permet malheureusement pas d’avoir recours à des touches à interrupteurs à ciseaux.
Le logiciel FlexiKey permet de configurer des macros comme bon nous semble. Il propose en outre des options pour la saisie et un rétroéclairage trois zones RVB. L’absence d’indicateur d’activation de la touche majuscule ou du pavé numérique est par contre assez regrettable et source de confusion.
Le clavier retiré, on peut dévisser les cinq vis placées sous le clavier et qui maintiennent la coque du dessous du portable. Il faut encore retourner le portable pour dévisser les neuf vis restantes à l’arrière, et peut enfin ôter la coque et accéder aux composants.
On découvre un design assez classique où GPU et CPU sont refroidis séparément. La batterie et d’autres composants sont facilement accessibles et on pourra donc sans problème les remplacer, si on le souhaite.
Analyse des composants
PNY a recours à de la mémoire Samsung sur ce portable. On observe deux modules de 16 Go de DDR4 au format SODIMM, ce qui donne donc 32 Go de mémoire vive en dual channel. La carte mère ne permettant pas plus, on laissera donc probablement les modules tels quels, à moins d’une panne.
PNY de communiquait pas non plus sur le SSD embarqué. Notre démontage révèle qu’il s’agit d’un Samsung PM961. Sous forme de tableau récapitulatif, voici les principales données le concernant :
Capacité | 512 Go |
---|---|
Modèle | PM961 NVMe |
Vitesse maximale en lecture | 2800 Mo/s |
Vitesse maximale en écriture | 1600 Mo/s |
Format | M.2 2280 |
Norme | M.2/M-Key (PCIe 3.0 x4) |
Contrôleur | Samsung Polaris (S4LP077X01-8030), 8 canaux |
Puces | 3D-NAND TLC Toggle |
MTBF (durée de vie) | 1 500 000 heures |
IOPS (Random 4K en écriture) | 260 000 |
Divers | Low Power Standby |
Ce modèle à l’origine destiné aux fabricants informatiques et pas à la vente au détail, se trouve désormais disponible chez la plupart des revendeurs. Il s’agit d’un modèle très durable, mais dont l’achat au détail est peu recommandable car presque au même prix que la version consommateur, laquelle offre une garantie supérieure.
Le module Wifi est fabriqué par Intel. Il s’agit du AC 8265, capable d’émettre en dual band. On observe à l’extrémité du module M.2 les deux antennes pour une meilleure réception.
Système de refroidissement
Le système de refroidissement est réalisé par Auras, qui est spécialisé dans la fabrication de caloducs et systèmes de refroidissement. Le bloc de refroidissement du GPU est en cuivre, recouvert comme les autres composants, d’une pellicule noire. Les trois caloducs très peu épais le surmontant sont en métaux composites. Les ventilateurs radiaux aspirent l’air sous le portable et l’expulsent vers l’extérieur à travers les lamelles du radiateur, à l’arrière du portable.
Le CPU est refroidi séparément par un autre bloc de refroidissement Auras. Il doit cependant se contenter de deux caloducs et d’un radiateur aux lamelles un peu plus courtes. L’air chaud est expulsé sur le côté gauche du portable, et pas à l’arrière. Comme la plupart des utilisateurs sont droitiers, on a placé le ventilateur à l’opposé pour éviter la sensation désagréable d’air chaud au maniement de la souris.
Nous renonçons au démontage complet du système de refroidissement. Nous avons en effet déjà démonté d’autres portables du même fabricant. De plus, ce modèle prêté doit ensuite être testé par d’autres journalistes, qui souhaitent obtenir le portable dans un état le plus proche possible de l’original. Ce serait une mauvaise pratique que de changer la pâte de refroidissement et de biaiser ainsi la critique des autres testeurs.
Benchmarks : 2D et tests CPU intensifs
Système de test
À quoi compare-t-on une station de travail mobile, qui est en fait un portable classique auquel on a rajouté une carte graphique professionnelle ? Le processeur Intel Core i7 7700HQ ne supporte en effet pas la mémoire ECC, et le reste des composants, s’ils offrent des prestations haut de gamme, proviennent cependant du secteur grand public.
Pour que les résultats restent comparables, nous avons donc choisi comme adversaire un PC à base de Core i7 7700T, dont la fréquence de base de 2,9 GHz et la fréquence de Boost du 3,8 GHz sont presque identiques à leur pendant mobile. Le ventirad est celui fourni dans la boite par Intel, les 32 Go de DDR4 2400 sont des modules Kingston Value d’entrée de gamme, la carte mère est une MSI Z270 Gaming M7, et le SDD un Samsung 960 Pro de 512 Go au format M.2 PCIe utilisant le protocole NVMe.
Pour la partie graphique, nous avons jeté notre dévolu sur une Quadro P4000 et une Quadro P2000 de Nvidia. La Quadro P4000 Max-Q présente dans le portable a une fréquence GPU moins élevée et la mémoire doit aussi sacrifier 400 MHz, diminuant donc la bande passante. Nous verrons ce que ces sacrifices coûtent en termes de performance réelle. La Quadro P2000 se base sur le chip GP106 et non sur le GP104 ; elle permet de compléter notre panel. Enfin, à titre informatif, nous avons inclus les résultats obtenus avec le chip graphique intégré au CPU, le HD Graphics 630 d’Intel.
Choix des benchmarks
Nous n’incluons pas les benchmarks synthétiques habituels, dans la mesure où les résultats sont de toute façon biaisés par une optimisation des pilotes telle que les résultats n’ont souvent plus rien à voir avec la réalité. Nous n’avons pas non plus inclus les benchmarks de jeu, qui n’ont aucun intérêt sur une carte professionnelle. À la place, nous nous concentrons sur les programmes professionnels pour lesquels l’usage d’une Quadro est indispensable. Ceux qui ne font que compresser des films ou utilisent des programmes à base de DirectX seront bien conseillés de se tourner vers des produits grand publics plus adaptés, et moins onéreux.
La Quadro P4000 Max-Q de Nvidia se place entre la P2000 et la P4000, même si elle reste plus proche de la P4000 sur le papier. Mais la puissance brute n’est pas un indicateur parfaitement fiable, car le résultat final dépend de la manière dont tous les composants (GPU, mémoire, CPU, etc.) interagissent. Et souvent, on se retrouve avec des résultats bien différents de ce à quoi on s’attendait.
Rendu graphique 2D exigeant pour le processeur
Pour mieux comprendre les résultats qui suivent, nous commençons avec notre bon vieux benchmark GDI/GDI+ qui teste deux méthodes de rendu des objets en deux dimensions : une traditionnelle utilisée par les applications anciennes et l’impression sur papier et une plus récente qui est principalement utilisée pour l’affichage des GUI actuelles.
Observons tout d’abord l’écriture directe sur un périphérique. Le pilote graphique utilise le CPU de manière soutenue, mais sur peu de threads. En effet, depuis l’introduction de l’architecture Unified Shader, il n’existe plus d’accélération matérielle en 2D et le modèle de pilotes Windows est aussi un véritable frein. Comme ces opérations sollicitent tous les composants, c’est un bon indicateur de la performance générale, chipset de la carte mère compris :
Faisons entrer la mémoire dans la danse et utilisons l’unique fonction d’accélération matérielle pour la 2D encore existante : la copie d’un graphique stocké dans la mémoire vers un périphérique d’affichage. Nous répétons donc la méthode précédente, mais stockons le résultat dans un bitmap virtuel et pas sur l’écran. Une fois seulement que le graphique est complet, nous l’envoyons au périphérique de rendu. La carte graphique devient alors l’élément le plus sollicité et le rôle du CPU diminue.
Le test 2D d’AutoCAD 2017 permet de déceler une potentielle faiblesse au niveau de l’IPC. Ce test dans un scénario plus réaliste complète les deux benchmarks synthétiques précédents.
Pour nos tests de température et de consommation, nous avons retenu SolidWorks de Dassault Systèmes. Le score CPU obtenu est un mélange de tâches en mono et multithread (plus ou moins parallélisable, donc), même si le résultat inclut aussi du rendu. La carte graphique joue donc aussi un rôle, même si le CPU effectue la majeure partie du travail.
Même chose pour Creo 3.0 de PTC, un classique dans le domaine de l’ingénierie, au même titre que SolidWorks.
Le score CPU dans 3ds Max est principalement dicté par la fréquence du GPU, ce qui explique la performance supérieure des compétiteurs équipés du Core i7-7700T. Bien que ce test sollicite principalement le CPU, on voit qu’avec une partie graphique inadaptée, comme l’iGPU d’Intel, la performance s’effondre.
Passons à un programme très exigeant pour le CPU d’une tout autre nature. SBS Photovoltaic Planning permet de simuler la durée d’ensoleillement et le rendement d’une installation photovoltaïque à l’aide des données météorologiques des dernières années. Le programme utilise les huit threads des CPU au maximum, et la partie graphique n’est que peu sollicitée. Dans de telles conditions, le portable met nettement plus de temps pour livrer le résultat.
Benchmarks combinés et suites logicielles
Combinons maintenant tâches computationnelles et rendu graphique. CPU et GPU sont sollicités de manière équivalente, et on remarque que la Quadro P4000 Max-Q, normalement plus rapide que la Quadro P2000, doit souvent s’avouer vaincue, en raison de sa fréquence de Boost moins élevée.
Commençons cette partie avec SolidWorks 2015, avec le score GPU qui est la moyenne de trois tests effectués à la suite et présentés plus bas.
Même chose avec Creo 3.0 de PTC. La performance CPU moins élevée influe négativement sur la performance graphique de la carte, normalement plus rapide que la Quadro P2000.
Dans Adobe Creative Cloud, l’influence du CPU se ressent aussi dans le résultat final, ce qui empêche la Quadro P4000 Max-Q de s’exprimer pleinement.
Dans le benchmark suivant, on pourrait penser que seule la partie graphique est aux avant-postes, mais en fait, on observe qu’un thread CPU est particulièrement sollicité. En conséquence, le résultat final pour le portable est moins bon qu’attendu.
Benchmarks graphiques
Pour finir, nous étudions de quoi la Quadro P4000 Max-Q est capable, quand elle n’est pas freinée par le processeur. Dans ce cas, la Quadro P2000 passe derrière.
Si on fait simplement tourner sur elle-même une scène dans Maya 2017, la Quadro mobile vient se placer comme une lettre à la poste entre la P4000 et la P2000.
Dans 3ds Max, on remarque aussi que la Quadro P4000 Max-Q se rapproche de la Quadro P4000, car la charge CPU est encore moins importante que dans Maya 2017.
La partie DirectX d’AutoCAD n’est pas vraiment exigeante, comme on peut le voir au bon résultat de l’iGPU d’Intel. L’occupation à presque 80% d’un thread CPU pénalise à nouveau la carte graphique pour portables.
Dans le benchmark OpenGL de Cinebench R15, le portable est fortement pénalisé par un problème de pilote, car un résultat aussi mauvais ne peut pas être le fait du seul CPU. On voit à nouveau le peu d’intérêt de tels benchmarks, dont les résultats ont plus à voir avec les prédictions de Madame Irma qu’avec une mesure scientifique fiable de la performance réelle à attendre.
En résumé
La performance graphique de la Quadro P4000 Max-Q est honorable, mais elle a tendance à être pénalisée par le processeur Core i7-7700HQ d’Intel. Si le CPU est fortement sollicité, un Core i7-7700T écrase facilement la version mobile du processeur, et même la Quadro P2000 nettement moins puissante parvient à dépasser la puce mobile. Il faut cependant garder à l’esprit que nous avons comparé le portable à des ordinateurs de bureau, et que dans le monde de la mobilité, du tel niveau de performance mérite le respect.
Consommation, autonomie, nuisances sonores
Consommation
La consommation diffère significativement selon que le portable est branché sur le secteur ou sur batterie. Mais comme nous ne pouvons pas réellement modifier le portable pour mesurer la consommation sur batterie, nous nous bornons aux mesures effectuées à la prise. Nous avons mesuré la consommation dans différents cas de figure, y compris au repos. Le test de torture représente le maximum possible envisageable, et la consommation dans des tâches exigeantes du quotidien est nettement moins élevée.
Moyen | Minimum | Maximum (pic) | |
---|---|---|---|
À l’arrêt / En stand by | 0.4 W | 0.4 W | 0.7 W |
Au repos | 13.5 W | 9.3 W | 25.8 W |
AutoCAD 2D | 58,9 W | 67.5 W | 91.3 W |
AutoCAD 3D | 91,3 W | 82,2 W | 99,7 W |
Solidworks | 115.6 W | 83.8 | 138.4 W |
MSI Kombustor (CPU + GPU) | 151.1 W | 144.4 W | 159.2 W |
La consommation dans SolidWorks, qui simule une tâche du quotidien pour ce portable, montre que sans la limitation imposée sur batterie, cette dernière ne serait qu’une sorte de puffer permettant d’aller d’une prise de courant à l’autre, et qu’il vaudrait mieux renoncer à tout activité prolongée en mode batterie.
Car même si la consommation du CPU et du GPU sont nettement diminuées sur batterie, le portable reste gourmand et pas très endurant. La luminosité de l’écran était celle qu’on attend quand on travaille sur le portable. En test de torture, nous avons poussé la luminosité au maximum.
Durée de fonctionnement | |
---|---|
Au repos (Wifi off) | 8 h 27 min |
Au repos (Wifi on) | 8 h 01 min |
Surf, bureautique légère | 4 h 21 min |
Design 2D (AutoCAD) | 2 h 38 min |
Design 2D+3D (AutoCAD) | 1 h 55 min |
Tâche exigeante dans SolidWorks | 1 h 29 min |
Test de torture | 51 min |
À l’inverse, la batterie se recharge en moins de deux heures. Cette durée peut augmenter nettement si on utilise le portable en parallèle dans des tâches exigeantes.
La plupart de l’énergie générée doit être évacuée par le système de refroidissement du portable. Ce système de refroidissement à air produit donc nécessairement des nuisances sonores, que nous allons maintenant mesurer.
Nuisances sonores
Le constructeur confie le refroidissement à trois ventilateurs, comme sur le P955, dont il est un dérivé. Le refroidissement de la partie graphique est assuré par deux ventilateurs radiaux et trois caloducs, tandis que le CPU, qui émet beaucoup moins de chaleur, doit de contenter de deux caloducs et d’un ventilateur. Ces ventilateurs peuvent se montrer vraiment bruyants quand ils tournent de concert.
Au repos, on entend un léger crissement lorsque le portable est en charge. Ce crissement est nettement plus discernable quand le portable est au repos ou en hibernation. On aurait pu utiliser des bobines de meilleure qualité aux étages d’alimentation pour éviter ce problème. Car si au repos ce crissement est à peine perceptible, il peut rapidement agacer dans une pièce très silencieuse.
Nous comparons maintenant les nuisances sonores émises dans différentes situations du quotidien. Les mesures sont prises à 50 cm du portable, c’est à dire à peu près à la distance où se situe l’utilisateur. On mesure 40 dB dans Solidworks (après échauffement) sur batterie, ce qui est tout à fait acceptable.
Si on répète la mesure avec le portable branché sur le secteur, on mesure 46 dB, une valeur assez élevée. De plus, sa surface a tendance à chauffer, ce qui est désagréable si on le pose sur les cuisses, mais nous y reviendrons.
Si on pousse le portable dans ses derniers retranchements en test de torture, les nuisances sonores atteignent presque 50 dB, de quoi facilement couvrir le passage des éboueurs dans une pièce donnant sur la rue. Mais pas étonnant que les trois ventilateurs donnent de la voix, après tout, ils doivent évacuer presque 150 W de chaleur.
Températures, fréquences et mesures infrarouges
Températures et fréquences
La performance à attendre au quotidien dépend d’une part des spécifications du matériel, mais aussi de la qualité du refroidissement. De plus, les fréquences réelles du CPU et du GPU peuvent varier de manière significative d’un benchmark à l’autre. Nous effectuons nos mesures avec le portable branché sur le secteur.
Dans une boucle SolidWorks exigeante, la fréquence CPU oscille aux alentours de 3,5 GHz, car la charge est bien répartie sur tous les cœurs. La fréquence turbo n’est jamais atteinte. La température des cœurs CPU varie entre 60 et 70°C. Selon la difficulté des scènes à rendre, la fréquence GPU de la Quadro P4000 Max-Q oscille entre 1100 et 1250 MHz pour une température allant de 50 à 53°C.
En test de torture, la fréquence CPU descend à 3,4 GHz et la température monte à 85°C, mais la fréquence se maintient ensuite durablement à ce niveau. La température du GPU se stabilise à environ 69°C et la fréquence à 1100 MHz.
On voit que la fréquence Turbo ou celle de Boost ne sont que rarement atteintes, ce qui est normal de la part d’un portable. La comparaison avec un ordinateur de bureau bien refroidi et donc capable de maintenir les hautes fréquences montre ici ses limites.
Mesure des températures sur un portable
Pour évaluer de manière éclairée un produit, il faut se baser sur des mesures précises, reproductibles, et dans des conditions proches de la réalité d’usage. Pour cela, nous avons décidé d’effectuer nos mesures en laissant en place la coque du dessous (pour mesurer sa température). Nous avons placé le portable sur un banc de test sur lequel nous avons auparavant installé un film plastique. Celui-ci permet de simuler une situation réaliste (le portable placé sur une surface plane non aérée par le dessous) tout en laissant la possibilité de mesurer les points chauds à l’aide de notre caméra thermique (surface transparente). Nous avons aussi effectué des mesures sans ce film plastique, mais elles étaient tellement basses et irréalistes, que nous les avons laissées de côté.
Ajoutons pour les aspirants Géo Trouvetou que placer le portable sur ses bords pour améliorer la ventilation est une très mauvaise idée, car les caloducs ne sont pas prévus pour et ne fonctionnent alors plus comme il faut. De même, leur efficacité diminue si on penche de manière trop abrupte le portable ; selon nous, il ne faut donc pas dépasser un angle de 25 degrés d’inclinaison.
Après réglages de la caméra infrarouge, nous mesurons à travers les fentes du dessous de la coque la température du caloduc le plus à l’intérieur de la partie graphique, lequel est aussi le plus chaud des trois. Nous avons aussi mesuré la température de la coque du dessous du portable à l’aide de la caméra et directement à l’aide d’un thermomètre.
Dans une situation classique, avec SolidWorks, les températures restent raisonnables. On observe une différence de mesure entre la diode GPU et le caloduc de 8 degrés au maximum, ce qui est acceptable. Le CPU est un peu plus chaud, mais il émet globalement moins de chaleur que le GPU.
Sur batterie, nous avons aussi mesuré les températures en test de torture, un scénario peu réaliste. Le portable chauffe alors plus ou moins autant que sur secteur avec SolidWorks. Malgré la baisse de fréquence imposée, MSI Kombustor parvient à faire chauffer la partie graphique un peu plus. Dans une telle situation, la batterie se vide en un peu moins d’une heure.
Si on branche le portable sur le secteur et recommence le même test de torture, les températures augmentent significativement. On relève presque 65°C au niveau du caloduc le plus chaud, ce qui se traduit par des températures à la surface du portable allant de 40 à 45°C, ce qui fait beaucoup si on le pose sur les cuisses.
La température sur le dessus du portable a été relevée avec notre thermomètre infrarouge à la surface du clavier, comme nous ne voulions pas endommager le portable en appliquant à sa surface une laque spéciale ou un pad thermique de mesure. Cette mesure n’est donc pas aussi précise, mais reste suffisamment fiable.
En test de torture branché sur le secteur, on mesure 54°C sur la partie haute du clavier, les touches F8 et 8 étant les plus chaudes. Dans une situation quotidienne avec SolidWorks, la température descend à 46-48°C et le ressenti n’est pas désagréable quand on tape sur le clavier.
En résumé
Le portable peut servir de chaufferette high-tech, mais on ne risque pas de s’y brûler quelle que soit la tâche effectuée, grâce à la dissipation efficace de la chaleur.
Résumé et conclusion
Le PREVAILPRO P4000 Max-Q est une réussite pour PNY : la Quadro P4000 Max-Q se marie harmonieusement avec le Core i7-7700HQ d’Intel. Certes, le processeur Kaby Lake n’est plus tout jeune et devrait rapidement voir arriver la relève, mais la puissance délivrée est plus que suffisante à l’heure actuelle. De plus, le châssis P955/957 de Clevo sur lequel le portable se base est un modèle qui a fait ses preuves et ne réserve aucune mauvaise surprise.
En effet, les portables à base de P955 ont été vendus à plusieurs millions d’exemplaires, et la seule différence significative sur ce portable est la présence d’une carte graphique Quadro et une quantité de mémoire vive plus importante que sur les portables grand public. Il faut certes renoncer à la mémoire ECC et aux processeurs Xeon, mais pour cette Quadro, le processeur i7 est plus que suffisant. D’ailleurs, la concurrence (Fujitsu ou Lenovo) l’a bien compris et propose des portables à la configuration similaire. Une carte graphique plus puissante ne ferait pas grand sens sur un portable de ce gabarit, et on peut dire que CPU et GPU forment une bonne équipe.
On peut par contre légitimement se demander si un écran 4K est indispensable sur un portable. De nombreux programmes professionnels tels qu’AutoCAD, Adobe CC, SolidWorks ou Creo utilisent leur propre GUI, qui n’est pas prévue pour une telle résolution, avec à la clé des menus illisibles. SolidWorks 2015 par exemple, qui utilise des images bitmap pour ses icônes, devient parfaitement illisible, même en ajustant la mise à l’échelle à 300 %. Crise de nerfs garantie…
Conclusion
Si les composants choisis fonctionnent bien ensemble, il faut réfléchir à deux fois avant de se décider si ce portable est vraiment adapté aux besoins professionnels. Un commercial en déplacement du soir au matin devra toujours être à l’affût d’une prise de courant pour recharger le portable à l’autonomie peu élevée, et sur le bureau de l’ingénieur, bien que la possibilité de l’emmener partout soit attrayante, les nuisances sonores supérieures à un ordinateur classique pourraient finir par énerver. Dans des charges élevées, le portable peut carrément devenir bruyant et nuire à la communication.
D’un autre côté, le refroidissement est vraiment bien réalisé. Le châssis permet d’ailleurs d’utiliser des cartes graphiques encore plus puissantes sans être asphyxié par des températures trop élevées. Le refroidissement du CPU est en comparaison un jeu d’enfants : même si la fréquence Turbo n’est presque jamais atteinte, ni le CPU ni le GPU de souffrent de problèmes de throttling (tout du moins le modèle testé avec la déclinaison Max-Q).
Le portable manque tout de même du petit plus qui lui permettrait de se démarquer de la concurrence, et passe donc de justesse à côté d’un Award. Il effectuera avec bravoure les tâches qu’on lui réserve et donnera satisfaction à ceux à la recherche d’un portable transportable et puissant. Mais il faudra passer à la caisse et l’addition est plutôt salée. Notre modèle de test avec Quadro P4000 coûte la bagatelle de 4500 € et même le modèle avec Quadro P3000 coûte encore 3200 € dans nos contrées. Le prix peut même grimper si on commande des options supplémentaires… Mais en général, c’est l’entreprise qui paye, alors, pourquoi pas ?