Design et démontage
C’est certainement la souris la plus folle du moment. Cette Asus ROG Spatha n’impressionne pas seulement par son design, mais aussi par ses caractéristiques hors du commun. A commencer par ses nombreux boutons dédiés aux jeux nécessitant énormément de commandes à portée (avec macro), comme les MMORPG. Il nous fallait la tester.
Caractéristiques
– 12 boutons programmables
– Switches OMRON interchangeables (deux résistances de clic différentes)
– LED RGB personnalisables
– Châssis en magnésium
– Mémoire flash intégré pour sauvegarder ses profils
– Logiciel ROG Armoury
– Capteur laser 8200 DPI, 150 ips, accélération 30G
– Taux de rafraichissement USB de 2000 Hz en filaire / 1000 Hz sans fil
Un réel avantage dans les MMORPG
Pour avoir utilisé personnellement la souris Corsair M90, aussi conçue pour les MMO, le concept de boutons latéraux nous a totalement convaincus sous World of Warcraft, et encore plus dans Star War : The Old Republic, qui nécessite de gérer très rapidement des sorts tellement nombreux qu’un simple clavier ne suffit pas. Donc oui, les souris chargées de boutons, avec la possibilité d’y faire des macros comme la ROG Spatha, ce n’est pas un argument marketing : c’est vraiment un plus pour les gamers !
Matériaux et composants au top
Le bundle de la souris est impressionnant. On y trouve notamment une base de recharge aimantée avec indication de l’état de la batterie, un câble USB tressé pour jouer en filaire. Les connecteurs sont plaqués or. Seule la molette, crantée et sans mouvement latéraux, reste un peu basique.
C’est surtout la coque en magnésium de la souris qui est impressionnante de confort. Très agréable au toucher, elle peut glisser un peu parfois, mais elle n’est jamais grasse, et ne fais pas transpirer. L’armature de la souris est en métal. C’est doux et solide, vraiment bien pour jouer de longues heures. Seul reproche : la ROG Spatha est très grande et assez lourde, elle ne s’adaptera pas aux petites mains. Nous y reviendrons.
Démontage facile
La souris s’ouvre très facilement avec un tournevis Torx livré avec la souris. De quoi changer facilement les deux switches OMRON, avec des modèles de rechange disponibles pour les deux boutons principaux. Ces derniers ont un clic un peu plus résistant (modèles D2F) pour ceux qui les préfèrent aux modèles D2FC installés par défaut dans la souris. Pour le reste, la batterie est collée, mais le reste de l’assemblage est très correct… A part un détail…
Le défaut qui refroidit
Nous avions un problème en tournant la molette de la souris vers le haut. Elle était freinée par quelque chose, de sorte que seul un défilement vers le bas était réellement possible. En démontant la souris, nous avons constaté que le prolongement du bouton central (changement de DPI) frottait contre le revêtement en caoutchouc de la molette ! Nous avons légèrement raboté (oui !) la partie du prolongement trop proche de la molette et le problème était réglé. Espérons que les modèles définitifs destinés à la vente ne soient pas sujets à ce genre de défaut de conception.
Souris à 2000 Hz : mesures CPU et ports USB
Voilà le côté le plus intriguant de cette souris : sa capacité à gérer un taux de rafraichissement de 2000 Hz sur son interface USB filaire, soit un temps de réponse de seulement 0,5 ms.
Occupation CPU : ça dépend du logiciel
L’utilisation excessive du processeur est une préoccupation qui revient sans cesse lorsqu’on parle d’une souris à 1000 Hz. Alors à 2000 Hz, il nous fallait absolument tirer ça au clair. Nous l’avons fait avec une configuration de test plutôt haut de gamme (Intel Core i5 5675C avec GeForce GTX 980), mais raisonnable en termes de prix. Nous avons fait des tests avec les quatre cœurs du processeur cadencés à 2 GHz (constant), puis overclockés à 4 GHz. Nous avons mesuré son utilisation avec une souris immobile, puis agitée rapidement, dans plusieurs logiciels.
Il y a bien une différence d’occupation CPU en fonction du taux de rafraichissement appliqué à son interface USB. Mais il ne faut pas paniquer, car tout dépend surtout du logiciel utilisé. Les joueurs qui ont fait ce genre d’expérience sur le bureau de Windows tombaient pile dans le mauvais exemple : c’est bien le bureau de Windows (vierge, sans icone) qui fait exploser l’occupation du CPU, pas la souris. Pour preuve, l’augmentation de l’occupation du CPU est beaucoup moins importante dans tous les autres cas que nous avons testés, notamment dans les jeux vidéo.
Notez que dans tous les cas, nous avons secoué la souris sur des zones vierges (sans interaction). Les jeux étaient réglés en détails maximum en Full HD, à 60 ips constants, Vsync activé.
Le port USB gaming finalement utile ?
Tout d’abord, la souris est reconnue comme un simple périphérique USB 1.1. Mais à force de la secouer violemment pour effectuer nos tests d’occupation processeur, il nous est arrivés rendre totalement folle l’interface USB 3.0 de notre carte mère.
Il semble que le « port USB souris gaming » de notre carte mère ait été d’une certaine utilité alors que nous croyions cette fonction totalement marketing. En effet, ce port est isolé sur une racine USB indépendante, alors que tous les autres ports USB sont réunis sur une même racine principale (pour le cas de notre carte mère AsRock Z97M Killer). Du coup, nous n’avons plus rencontré de problème sur ce port (en USB 2.0 par ailleurs), mais le taux d’occupation CPU est resté identique.
Logiciel et ergonomie en jeu
C’est le plus important : que vaut cette souris en jeu ? Tout d’abord, que ce soit en filaire ou sans fil, aucune réelle différence n’est notable en termes de réactivité, même avec un taux de rafraichissement deux fois plus élevé en filaire. L’avantage du système sans fil de la ROG Spatha, c’est sa base, qui fait office de récepteur, en plus de chargeur. Une fois bien placée, il n’y aucun problème de réception à déplorer, et placer la souris en recharge après l’avoir utilisée est d’une simplicité enfantine grâce à son système d’accroche par aimant. L’autonomie n’est, du coup, pas un problème (comptez une bonne quinzaine d’heures d’utilisation).
Asus ROG Armoury : un logiciel complet
Le logiciel de la ROG Spatha à l’avantage d’être très complet. On y trouve toutes les options possibles, jusqu’au réglage du taux de réponse des boutons. L’éclairage LED est totalement personnalisable, de toutes les manières imaginables. La création de macro est au point, les profils sont très utiles (mais pas assignable à un jeu en particulier). Tout est là pour combler le joueur. Un bon point !
Excellent capteur, une fois calibré
Le capteur de la Spatha mériterait une petite mise à jour de firmware pour être un peu plus stable. Il nous a fallu le recalibrer plusieurs fois, à bas DPI (800 DPI), pour qu’il accroche sans aucun problème. Reste qu’après, aucun saut impromptu n’était à déplorer en jeu, le capteur est précis en toute situation, dans les FPS ou dans les MMORPG.
Et le pouce ? On le met où ?
Les 6 boutons MMORPG placés sur le côté droit de la souris sont indispensables pour certains jeux, mais nous ne comprenons pas ce design très répandu qui consiste à ne pas laisser de place libre au pouce pour le maintien de la souris. Même si les boutons latéraux de la ROG Spatha ne s’activent pas au moindre mouvement, nous défions quiconque de ne pas appuyer par erreur sur l’un d’entre eux avec le pouce lors de sessions de jeu très stressantes. Impossible d’échapper au clic par erreur. Du coup, il nous a fallu désactiver l’un des boutons pour pouvoir poser le pouce dessus sans risque.
ROG Spatha à gauche, Corsair M90 à droite
En comparaison, le design de la souris Corsair M90 est, selon nous, le seul valable : il laisse une large place au pouce, sans aucun problème de clic par erreur. Et la souris propose même trois boutons de plus autour du pouce ! Malheureusement, même Corsair a laissé tomber ce design pour se résigner à adopter celui des autres, sans aucune place pour le pouce, ce qui nous paraît totalement délirant !
Grandes et puissantes mains uniquement
L’autre problème de cette souris, c’est qu’elle s’adresse aux mains les plus grandes pour bien la contrôler. Les petites mains perdront beaucoup en précision, surtout dans les FPS. Et encore, même pour une grande main, il faudra de la puissance sous le coude pour gérer l’inertie de cette souris ROG Spatha, qui est très lourde (178 grammes !). La même souris compressée dans un gabarit plus compact et plus léger, serait parfaite. Même la souris Corsair M90, déjà lourde (146 grammes), paraît légère à côté de la ROG Spatha !
Conclusion
Tout d’abord, permettons-nous de nous une pointe de subjectivité : cette souris ROG Spatha est belle, impressionnante, ses matériaux et son bundle nous en ont mis plein la vue. C’est plutôt bon signe. Ensuite, il nous a fallu la dompter, à cause de sa taille très imposante et son poids hors du commun. C’est, selon nous, son seul réel défaut. On déplore ensuite qu’elle cède au consensus actuel en termes de design, comme toute la concurrence : ne pas laisser de place au pouce. Pour le reste, la ROG Spatha est excellente dans tous les domaines. Son bundle est généreux, son logiciel est complet. Notre exemplaire de test s’est comporté comme un charme, une fois les bugs de jeunesse contournés. Des petits bugs qui devraient être réglés rapidement. Une souris que l’on conseille vivement… aux grandes et puissantes mains uniquement !
- + Superbes matériaux + Bundle de luxe + Logiciel très complet + Très précise et réactive + Bonne autonomie
- + Très grande et lourde + Pas de place pour le pouce
A ne conseiller qu’aux joueurs aux grandes mains puissantes. Pour le reste, mis à part ce design incompréhensible des boutons latéraux sans place pour le pouce, cette souris est un petit bijou de technologie, très agréable à utiliser. Reste qu’on attend encore le retour du messie dans la catégorie souris pour MMORPG, avec le design des Corsair M90 et M95.