La récupération d’un disque dur en images

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Introduction

Le 12 juin 2008, l’imprimerie du canton pédagogique de Cedar Rapids a eu quatre heures pour se préparer à l’inondation qui se dirigeait vers ses bureaux. A l’approche de l’échéance, la superviseure de l’atelier, Robin Rieke, s’est vu conseiller « d’évacuer le bâtiment et de placer tous les objets de valeur au-dessus des meubles, à au moins un mètre du sol ». Pour plus de sécurité, elle a placé tous les ordinateurs à 1,5 m ou plus de hauteur.

Mais comme vous vous en doutez, tout ne s’est pas passé comme prévu.
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Le carnage

Les eaux ont pénétré dans le bâtiment et ont complètement détruit l’atelier : le niveau réel s’est finalement élevé à plus du double des prévisions, atteignant plus de 2,20 m et submergeant tout, y compris les ordinateurs qui contenaient des données essentielles à la survie de l’imprimerie.

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Le bilan des dégâts

Faisant fi des recommandations des autorités, Robin Rieke est revenue sur les lieux le lendemain et s’est immédiatement mise à la recherche des disques durs : ceux-ci contenaient en effet des documents provenant de plus de 40 écoles du canton de Cedar Rapids, allant des newsletters aux manuels pour étudiants en passant par les formulaires, les cours, etc.

Sachant qu’elle ne disposait que de peu de temps pour récupérer les données critiques de l’imprimerie, elle a appelé DriveSavers, une entreprise de récupération de données. Selon ses représentants, DriveSavers se spécialise dans la récupération de données suite à des problèmes aussi variés que l’endommagement des supports, la corruption de répertoires, les attaques de malwares ou les « traumatismes » plus graves comme l’exposition à l’eau, au feu ou à d’autres attaques.

Si vous suivez nos conseils, vous vous protégez déjà des pannes normales en effectuant régulièrement des sauvegardes et des analyses antivirus. Mais que se passe-t-il lorsqu’une panne catastrophique démolit complètement un disque dur contenant des données irremplaçables ?

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Le début d’un long processus

Lorsque les trois disques durs de Robin Rieke sont arrivés tout boueux chez DriveSavers, il ne fallait pas être devin pour se rendre compte qu’ils avaient connu des jours meilleurs. Première étape : le service réception a immédiatement nettoyé et désinfecté leurs boîtiers avant de les envoyer en salle blanche, pour démontage.

DriveSavers déconseille fortement l’emploi des logiciels de récupération de données lorsque les disques durs sont physiquement endommagés ou contiennent des données critiques. Ces logiciels doivent être employés avec une grande prudence, et uniquement après avoir pu obtenir ou réaliser un clone ou une image du disque.

L’entreprise nous a également confié qu’elle recevait fréquemment des disques rendus irrécupérables à cause de l’endommagement du support, endommagement qui peut selon elle avoir été provoqué par une tentative infructueuse de récupérer les données à l’aide d’un logiciel. En cas de perte de données irrécupérables ou uniques, il est donc conseillé de faire directement appel aux services d’un professionnel de la récupération de données.

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Regardons de plus près

La récupération des disques endommagés par l’eau est généralement extrêmement complexe, et ce, pour plusieurs raisons. Contrairement à ce que l’on croit généralement, les disques durs ne sont pas scellés : ils disposent souvent d’orifices de ventilation permettant de compenser les variations d’altitude.

Notez le petit trou sur la face supérieure : il autorise l’eau et les autres contaminants à pénétrer dans le mécanisme et à faire des taches sur les plateaux.

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En coulisses

Une fois les disques désinfectés, ils passent en salle blanche, composée chez DriveSavers de trois zones différentes certifiées ISO : ISO 5 (classe 100), ISO 6 (classe 1000) et ISO 7 (classe 10 000). L’entreprise dit également disposer d’un inventaire de plus de 20 000 pièces stockées dans une salle blanche ISO 8 (classe 100 000) et utilisées au cours du processus de récupération.

Si vous souhaitez plus d’informations sur les salles blanches, suivez ce lien. Les salles blanches sont des pièces sans poussières destinées à faciliter la récupération des données : en effet, la plus petite particule peut engendrer des erreurs de lecture/écriture si elle se dépose sur un disque dur ouvert. Et si une tête de lecture/écriture endommage un plateau, on court le risque de perdre des données à jamais.

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Ça commence fort…

Lors du démontage en salle blanche, les techniciens de DriveSavers ont remarqué que de la rouille avait déjà commencé à se former à l’intérieur du boîtier des disques.

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…et ça continue de plus belle

Un examen plus approfondi du circuit imprimé révèle la présence de rouille sur les parties métalliques de celui-ci, alors que le disque dur n’est hors de l’eau que depuis quelques jours.

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Un résidu d’eau

Le PCB extrait, on découvre encore de l’eau sous la protection en mousse.

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Les pires craintes se confirment

C’est ici que les choses se compliquent : toute la mécanique du disque dur est pleine d’humidité.

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Une course contre la montre

Il est nécessaire d’extraire les plateaux et de leur faire subir un nettoyage professionnel afin d’éviter la formation de taches d’eau, un risque que l’on court si on les laisse sécher sans rien faire. Ces taches sont en effet difficiles à éliminer et rendent la récupération des données pratiquement impossible.

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Le pire du pire

Il est très rare qu’il faille extraire les plateaux du boîtier, mais lorsqu’un disque dur a subi les assauts de l’eau ou du feu, il est bien nécessaire de les nettoyer. DriveSavers emploie à cet effet un système propriétaire.

Selon l’entreprise, il peut arriver que les plateaux soient trop endommagés pour permettre la récupération des données : par exemple si le feu les a tordus ou grillés ou si des impuretés présentes dans l’eau se sont déposées sur leur surface et, en séchant, on créé des taches qui ont fusionné avec elle. Il semblerait toutefois que seule une faible part des activités de DriveSavers soit liée aux catastrophes de ce type.

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Une chirurgie à cœur ouvert

Après le gros nettoyage, il convient d’éliminer avec soin toutes les petites taches d’eau qui persistent sur la surface des plateaux. En raison des dégâts provoqués par l’eau et la corrosion, le boîtier original est entièrement inutilisable. Il s’agit donc d’une véritable transplantation : pour terminer la récupération, les plateaux sont montés sur un disque dur de même modèle.

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Un travail d’équipe

Il y a plus d’idées dans quatre têtes que dans une : en moyenne, c’est le nombre de techniciens qu’il faudra pour mener à bien une récupération. Certains se spécialisent dans le démontage et le remontage des disques tandis que d’autre se concentrent sur le processus de clonage.

D’après DriveSavers, tous les techniciens travaillant dans les salles blanches de l’entreprise ont reçu une formation approfondie concernant les principes de conception des disques durs, la programmation des firmwares, les stratégies avancées de récupération des données (avec notamment des informations spécifiques à certains fabricants) et les procédures de récupération.

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Dernière vérification

Avant de refermer le disque et de passer à la suite, on examine le support au microscope haute résolution afin de détecter la présence éventuelle de taches ou débris résiduels. Une fois la surface des plateaux entièrement restaurée, les données sont clonées sur un nouveau disque.

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Que la récupération commence

Lorsque les ingénieurs de la salle blanche ont terminé le processus d’imagerie, on passe à la récupération des données. C’est la phase logique : reconstruction des structures de répertoires endommagées, récupération et vérification des fichiers critiques, vérification de la récupération et passage à l’antivirus… ce n’est qu’une fois toutes ces étapes accomplies que l’on renvoie les données.

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Sécurité des données

DriveSavers est certifiée SAS 70 Type II, ce qui signifie que l’entreprise est soumise à un audit réalisé par une société externe. Les entreprises SAS 70 Type II doivent protéger correctement les données des clients avant, pendant et après la procédure de récupération.

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Un travail bien fait

Il a fallu à DriveSavers trois jours pour récupérer les données des disques durs « morts » de Robin, mais lorsqu’elle les a reçues, elle a tout naturellement sauté de joie.

La récupération de données n’est pas bon marché, mais il arrive qu’elle constitue la seule et unique option. Avant d’entrer chez DriveSavers, nous n’avions jamais vu en quoi consistait exactement le processus ; maintenant, nous apprécions nettement mieux la délicatesse et le soin nécessaires pour ouvrir un disque dur, manipuler les plateaux et remplacer les pièces tout en préservant l’intégrité des données. Si vous avez envie de jeter un coup d’œil aux récupérations les plus fantasques de l’entreprise, nous vous conseillons de visiter son musée en ligne.