Nvidia officialise sa nouvelle génération de cartes graphiques GeForce RTX 30
basées sur l’architecture Ampere. De quoi enfoncer le clou côté ray-tracing, et distancer considérablement les performances de la génération Turing précédente.
Que nous a donc cuisiné Jen-Hsun Huang, en ce 1er septembre, au terme d’un compte-à-rebours qui nous aura largement tenu en haleine ces dernières semaines, au gré des rumeurs et des fuites que nous aurons amplement commentés ? C’est bel et bien dans l’intimité de son propre intérieur, entre l’imposant piano d’où il avait sorti le non-moins roboratif DGX-A100, (d’architecture Ampere, tiens donc) il y a quelques semaines, et les tiroirs finition chêne, gage de sécurité et d’héritage familial, que le PDG de Nvidia nous a donné rendez-vous aujourd’hui pour lever le voile sur la génération GeForce RTX 30 de ses cartes graphiques grand public.
S’inscrire dans l’héritage familial pour propulser le jeu sans concession avant tout, c’est bien le crédo de cette génération Ampere. Après une famille Turing qui avait matérialisé, littéralement, le rendu ray-tracing et les calculs des effets de lumière et d’ombrage les plus pertinents, l’architecture Ampere entend correspondre à l’âge de la maturité. Trois nouvelles cartes graphiques ont ainsi été annoncées officiellement aujourd’hui : les GeForce RTX 3090, 3080 et 3070.
Des performances quasi-doublées par rapport à la génération précédente
Si les ramifications techniques de l’architecture Ampere n’ont pas été évoquées par le menu détail en ce 1er septembre, un mot d’ordre résonne : les performances sont considérablement renforcées et la nouvelle génération apparaît comme l’âge de maturité par rapport à la famille Turing. Principal moteur de cette nouveauté, la gravure en 8 nm par Samsung pour Ampere, contre 12 nm sur Turing, optimiserait considérablement le rendu et se verrait par ailleurs supplée par des quantités de mémoire GDDR6X jusque-là inexplorées.
Jen-Hsuan Huang a été d’une clarté chirurgicale à ce sujet : les performances d’une GeForce RTX 3070 seraient supérieures à celles d’une GeForce RTX 2080 Ti, et celles d’une GeForce RTX 3080 jusqu’à deux fois plus élevées que celles d’une RTX 2080. En clair, le gap franchi entre les générations RTX 20 et RTX 30 serait plus élevé que celui entre les GTX 10 et les RTX 20, alors qu’il s’accompagnait à l’époque d’un vrai changement de philosophie et d’orientation, avec l’arrivée du ray-tracing matériel.
Mettons d’emblée à part la GeForce RTX 3090, jusqu’alors envisagée sous le nom de 3080 Ti, qui est annoncée comme 50 % supérieure à la phénoménale Titan RX. Cette carte d’exception, vitrine technologique produite à bas régime, est officiellement proposée à … 1549 € à partir du 24 septembre. Elle s’impose comme la première carte graphique capable de jouer en 8K et en ray-tracing à 60 images par seconde, selon Jen-Hsun Huang. Des performances évidemment obtenues via DLSS, avec une réadaptation de la définition en conséquence à travers des algorithmes. Mais c’est précisément le rôle des Tensor Core et des Core RT, qui franchissent respectivement leur troisième et leur seconde génération.
GeForce Ampere : l’âge de la maturité du ray-tracing
Le mot d’ordre du jour, côté performances : la GeForce RTX 3070 (519 €, disponible à partir du mois d’octobre) serait supérieure à la GeForce RTX 2080 Ti, et la RTX 3080 (719 €, disponible à partir du 17 septembre) serait jusqu’à deux fois plus performante que la RTX 2080 – a priori, dans un rendu 4K. Sans s’épancher dans quantités de détails techniques, Nvidia met en avant la présence de 28 milliards de transistors sur son nouveau flagship. L’essentiel des rumeurs de ces dernières semaines se voit aujourd’hui confirmé, avec la présence de 24 Go de mémoire GDDR6X sur la GeForce RTX 3090, avec un bus 384 bits, 10 Go de GDDR6X sur la GeForce RTX 3080 avec un bus 320 bits et 8 Go de GDDR6 (non -X), sur un bus 256 bits, pour la GeForce RTX 3070.
Concernant les fréquences de fonctionnement, on reste dans une moyenne classique, avec des GPU qui se voient cadencés à 1,70, 1,71 ou 1,73 GHz en mode Boost. Il faut en revanche mettre un certain hola concernant le nombre d’unités CUDA et la pure capacité d’alimentation, tout du moins en ce qui concerne les allocutions officielles.
Doit-on en revenir à l’euphorie qui vient naturellement nous étreindre, commentateurs comme constructeur, à l’annonce d’une nouvelle génération de GPU ? À en croire le site web officiel en ce 1er septembre, la GeForce RTX 3090 compte 10.496 coeurs CUDA, la RTX 3080 8704 coeurs et la RTX 3070 5888 coeurs. Soit littéralement le double des rumeurs évoquées ces derniers jours, notamment par nos soins. Celles-ci ont-elles été trop timorées, auquel cas nous ferions évidemment amende honorable pour les avoir trop colportées, ou Nvidia procède-t-il à une nouvelle manière de les compter, en raison d’un aspect de l’architecture que nous ignorons ? Dans tous les cas, nous ferons rapidement le point à ce sujet.
Autre sujet d’interrogation : la nature des connecteurs d’alimentation PCIe. Et là, pour le coup, nous évoquons une dissonance entre les caractérisques publiées officiellement sur le site de Nvidia, ainsi que les captures qui les accompagnent. Les RTX 3090 et 3080 sont en effet annoncées comme des cartes 2×8 broches PCIe, contre 1×8 broche PCIe pour la RTX 3070. On discerne pourtant distinctement, toujours depuis le site officiel, la présence de deux connecteurs 6 broches pour cette dernière. Nous ne manquerons pas de clarifier tous ces aspects dans les prochaine heures. Dans tous les cas, retenez que les connecteurs semblent disposés au milieu de la carte, ce qui ne ravira pas forcément les joueurs les plus férus de cable management.
Aspect original sur lequel la nouvelle génération Ampere pourra miser : l’évacuation de la chaleur. Si la GeForce RTX 3070 semble s’articuler autour d’une architecture classique,les RTX 3080 et 3090 introduisent un système de refroidissement atypique, avec des ventilateurs situés de part et d’autre du PCB. Il faut toutefois signaler que la GeForce RTX 3090 occupe trois slots. Les cartes proposent en revanche toutes le support du HDMI 2.1 et le décodage matériel du format vidéo AV1.
Une tarification … plutôt clémente, même si le ticket reste élevé
Alors évidemment, lorsque la carte graphique flagship caracole à 1549 €, on en vient à questionner ses propres velléités en matière de décroissance et de réduction de la dette carbone. Mais pourtant. Malgré des sommes évidemment élevées, les GeForce RTX 3070, 3080 et 3090, dans leurs modèles Founder’s Edition, semblent un poil “plus abordables” que la génération précédente pour des performances pour ainsi dire doublées.
Cerise sur le gâteau, Nvidia annonce quantité de mises à jour logicielles. Notamment une intelligence artificielle susceptible de flouter l’arrière-plan d’un stream, ou de suivre le twitcher (RTX Broadcast), tout en profitant d’une réduction des bruits ambiants (RTX Voice) sur laquelle nous avons déjà eu l’occasion de revenir.
Dans tous les cas, l’histoire ne vient que de commencer. Et Ampere et contre tout, nous allons affiner la couverture d’une telle génération dans les heures qui suivent, avec les innombrables déclinaisons custom qui ne devraient plus tarder.
C’est quand la levé du NDA concernant les tests etc?