L’administration Trump prend de nouvelles mesures à l’encontre du fondeur chinois SMIC

La solution de repli de Huawei devient la nouvelle cible privilégiée du gouvernement fédéral.

Ce n’est plus un secret, depuis plusieurs mois, les États-Unis usent de tous les stratagèmes à leur disposition pour perturber le développement technologique chinois. Les premières décisions ont concerné les secteurs de l’innovation et de la conception, avec les médiatisées mesures prises à l’encontre de Huawei il y a un peu plus d’un an. Depuis quelques semaines, l’administration Trump s’attaque directement à la production, avec comme cible principale, le fondeur chinois SMIC.

Image 1 : L’administration Trump prend de nouvelles mesures à l’encontre du fondeur chinois SMIC

Selon Reuters et le Financial Times, les États-Unis ont décidé de réserver un traitement de faveur (ou plutôt de défaveur) à SMIC. Les sanctions visent à l’empêcher d’obtenir les équipements et les outils de conception dont il a besoin. Concrètement, la stratégie est toujours la même : chaque entreprise américaine ou chaque société étrangère dont les produits / compétences requièrent l’utilisation de brevets américains doit obtenir une licence spéciale pour commercer avec certaines firmes chinoises ciblées ; licences qui, vous l’imaginez, sont délivrées au compte-goutte. Les nouvelles règles interdisent à des sociétés comme Lam Research, Applied Materials ou encore KLA Corp de négocier avec SMIC. Malheureusement pour le fondeur, ces dernières lui fournissent des matériaux indispensables à la fabrication de puces.

Plus d’une centaine d’ingénieurs ont quitté TSMC pour rejoindre des entreprises chinoises depuis 2019

Le 7 nm compromis ?

Ces mesures font suite à d’anciennes empêchant les entreprises chinoises de confier la production de leurs puces à des fondeurs étrangers, principalement à l’entreprise taïwanaise TSMC. Afin de contourner ces restrictions, les sociétés touchées avaient justement dû s’orienter vers SMIC, le plus important fondeur chinois ; une solution de repli par défaut, puisque l’entreprise, si elle maîtrise bien le 14 nm, n’est pas encore au point sur des gravures de pointe comme le 7 nm ; elle prévoit toutefois d’y parvenir d’ici la fin d’année. Face à ce risque, l’administration américaine a donc dégainé de nouvelles mesures coercitives pour l’incommoder.

Si les précédentes restrictions concernaient principalement les produits finis, désormais, elles incluent également les matériaux utilisés lors de la fabrication. Forcément, ces mesures vont considérablement compliquer la situation pour SMIC. Le fondeur risque d’avoir du mal à tenir ses objectifs. La question est maintenant de savoir combien de temps il lui faudra avant de trouver des alternatives.