Introduction
Si la plupart d’entre nous savons quand mettre à jour notre processeur ou notre carte graphique, en revanche nombreux sont ceux à négliger leur disque dur et sont pris par surprise le jour ils n’ont plus d’espace pour enregistrer leurs fichiers, ou pire, lorsqu’ils perdent leurs données à cause d’une panne.
Et pourtant, le marché regorge de solutions de stockage de toutes formes et de toutes capacités à même de satisfaire tous les besoins. Par exemple, les clés USB, suffisamment petites et légères pour rester toujours dans la poche et pouvant stocker malgré cela 32 Go de données. Ou encore les disques durs portables, un peu plus encombrants, mais permettant d’emporter facilement jusqu’à 320 Go. Sans oublier bien sûr le disque dur 3,5″ qui reste la clé de voûte de nos besoins de stockage. La génération actuelle de disques 3,5″ propose des capacités allant de 80 Go à 1 000 Go à des prix tout à fait abordables.
Tous les fabricants de disques durs proposent des modèles d’un téraoctet (voir notre test du Samsung F1 notamment). Que ce soit Samsung, Seagate ou Western Digital, tous ont saisi l’importance du marché des disques externes. Mais à côté de ces grands noms, un certain nombre d’autres sociétés se sont lancées dans la bataille. Jouant sur le design, des fonctions plus diversifiées, elles essayent de fournir des produits plus alléchants dans la même gamme de prix. Citons par exemple Buffalo, Freecom, Iomega et Simpletech qui visent les technophiles. Ou encore LaCie qui met plutôt l’accent sur des fonctions spécifiques ou un design original.
Pour ce comparatif, nous avons reçu quatre disques durs externes, de Buffalo, Maxtor, Seagate et SimpleTech. Voyons qui est le meilleur…
Buffalo DriveStation Turbo USB 1 To
Turbo ?
Le disque Buffalo est baptisé DriveStation Turbo USB. Cette appellation fait référence à l’optimisation apportée par Buffalo à l’interface USB qui est censée diminuer les pertes de débits dues aux transactions du bus. Buffalo prétend que cette optimisation délivre jusqu’à 37 % de bande passante supplémentaire. Nous verrons dans nos tests si cette promesse est tenue.
Découverte
Physiquement, la DriveStation est constituée d’une structure en aluminium, recouverte d’un châssis en plastique noir. Le châssis aluminium est garant d’une bonne solidité mécanique, et fait aussi office de radiateur thermique passif. C’est tant mieux, puisque le disque dur Hitachi Deskstar 7K1000 installé à l’intérieur, avec ses cinq plateaux de 200 Go chacun, est du genre chaud bouillant. Pour un refroidissement optimal, il est conseillé de disposer la DriveStation verticalement, ce qui encouragera la convection naturelle. À défaut, n’hésitez pas à utiliser le petit ventilateur fourni, à clipser sur le haut du boîtier. La DriveStation de Buffalo se distingue également par sa capacité à être empilée. Il faut pour cela monter les cadres en plastiques livrés. Au final, la DriveStation ne brille pas par son design, mais elle bénéficie d’une conception soignée.
Logiciels
Un CD avec tous les logiciels nécessaires est aussi fourni. Un luxe que d’autres constructeurs n’offrent pas, se contentant de tout mettre directement sur le disque dur, ce qui interdit à l’utilisateur de formater ou partitionner le disque sous peine de tout effacer.
Buffalo fournit plusieurs outils logiciels comme l’utilitaire Power Save Utility permettant de configurer manuellement l’extinction du périphérique ou encore le Disk Formatter (logiciel de formatage). Celui-ci s’avérera très utile si vous souhaitez formater votre disque en FAT 32 : Windows ne sait pas créer de partitions FAT 32 de plus de 32 Go.
Maxtor OneTouch 4 Plus 1 To
Design
Le OneTouch 4 Plus 1 To de Maxtor est équipé d’un disque dur Seagate. Normal, puisque Maxtor appartient à Seagate depuis plus d’un an. Ce périphérique est muni de ports USB 2 et Firewire 1394a. Pas de bouton manuel on/off ici, le disque dur externe s’allume dès qu’il est connecté. Ce produit se destine clairement au grand public, puisqu’il n’est pas possible d’empiler les disques. Son aspect, qui rappelle un peu un cendrier, n’est pas déplaisant, et sa finition est plutôt soignée.
La boîte contient tous les branchements nécessaires, depuis la prise secteur jusqu’aux câbles USB et Firewire. Notez que trois autres capacités sont disponibles, 250 Go, 500 Go et 750 Go. La garantie de 5 ans prévue par Maxtor/Seagate est des plus rassurantes.
Exemple à ne pas suivre !
Lors de notre test, nous avons rencontré quelques souci pour récupérer le logiciel de sauvegarde de secours. En effet, avant toute chose, nous effectuons toujours un test de performance, ce qui implique qu’il faut effacer les données existantes sur le disque. Et récupérer le logiciel sur le site de Maxtor/Seagate n’est pas aisé, puisqu’il faut renvoyer un formulaire au support technique avec le numéro de série. Une bonne démarche est donc de graver ce logiciel à la première utilisation du périphérique. Cela vous permettra de l’installer ou le réinstaller sans problème si c’est nécessaire.
Logiciels
La suite logicielle fournie avec ce disque est la même que celle que nous avons déjà pu apprécier lors de notre test du Onetouch 4 Mini du même constructeur. Le Maxtor Manager permet de sauvegarder des fichiers ou des dossiers. On peut définir le type de fichier à sauvegarder et programmer la périodicité des sauvegardes. La fonction Sync, offre la possibilité de synchroniser le contenu de dossiers ou fichiers entre le OneTouch 4 et le PC hôte.
Seagate FreeAgent Pro 750 Go
Flexibilité maximum…
FreeAgent Pro représente le haut de gamme de la famille des disques durs externes de Seagate. C’est une solution qui se veut plus souple que le Maxtor OneTouch 4, conçu, lui, pour être facile à utiliser avant tout. On se demande alors pourquoi Seagate n’a pas intégré un bouton on/off à son produit ! Du coup, le FreeAgent Pro s’éteint dès que le câble USB est débranché.
… au détriment de la praticité
Certes cette possibilité offre un maximum de flexibilité. Néanmoins, on peut se demander combien d’utilisateurs vont réellement s’en servir. Ces interfaces échangeables offrent un certain confort tant qu’on utilise le FreeAgent Pro comme solution de bureau, mais dès qu’on commence à l’emporter partout avec soi, l’obligation de penser à bien prendre le module de rechange est contraignante. De plus, le changement n’est pas très pratique à réaliser. Comme on peut le voir sur le cliché ci-dessous, il faut basculer le disque l’horizontale pour pouvoir dévisser et changer le module. Une fois celui-ci inséré, il faut remettre le FreeAgent Pro sur pied pour l’utiliser. N’y avait-il vraiment pas la place pour les trois interfaces sur le boîtier ?
Memeo AutoBackup
Le logiciel de sauvegarde fourni par Seagate est le même que celui de Buffalo : AutoBackup de Memeo. À quelques modifications cosmétiques prêt on retrouve donc la solution très aboutie pour des sauvegardes de secours complètes ou différentielles. Ce programme permet de choisir un type de fichiers, des données spécifiques ou encore des dossiers. Pour faire face à des problèmes graves avec Windows, AutoBackup propose la création de points de restauration système.
SimpleTech SimpleDrive 1 To
Une Ferrari en plastique !
Dernier disque de ce comparatif, le SimpleDrive de SimpleTech. Il supporte l’USB 2 et le Firewire 1394a, et appartient à la catégorie des « one click » (un bouton pour toutes les opérations). Bon point pour SimpleTech, contrairement à Maxtor ou Seagate, ce disque est doté d’un interrupteur on/off. Mais SimpleTech commet la même erreur que ses concurrents en ne fournissant pas le logiciel de sauvegarde sur un CD. Le CD ne contient que le manuel en format PDF !
Ce manuel nous apprend d’ailleurs que le SimpleDrive a été dessiné par… Pininfarina ! Ça ne saute pas aux yeux, car si la coque est assez élégamment galbée, elle est entièrement en plastique ce qui le rend beaucoup moins attrayant au toucher. Un cercle bleu entoure le bouton qui permet de lancer le logiciel de sauvegarde. Ce cercle sert aussi d’indicateur de capacité et lorsqu’il est entièrement allumé, le disque dur est plein.
Son design original implique de poser le SimpleDrive à plat et non pas à la verticale comme la plupart des disques durs externes. Alors que l’avant est fin, l’arrière est bien plus épais, et abrite les connectiques, la prise courant et le bouton on/off. Quant au dessus, il est arrondi. SimpleTech fournit, outre le périphérique, le CD contenant un manuel d’installation rapide et de l’utilisateur et les câbles USB et Firewire.Le transformateur secteur est intégré à la prise de courant, ce qui gagne un peu d’espace, mais ne s’emboîte pas forcément dans toutes les prises.
TotalMedia Backup & Record
Le logiciel fourni, TotalMedia Backup & Record d’Arcsoft, peut sauvegarder des fichiers audio, vidéo ou images et aussi les fichiers pst dans lesquels Microsoft Outlook et Windows Mail stockent vos courriers électroniques (cf. l’image ci-dessous). Il peut réaliser des sauvegardes complètes ou incrémentielles, gérer la planification d’une sauvegarde périodique. Enfin, TotalMedia Backup & Record peut graver vos sauvegardes sur CD ou DVD.
Protocole de test
Nos mesures ont été faites avec le matériel suivant :
Processeur | 2 x Intel Xeon (coeur Nocona) 3,6 GHz, FSB-800, 1 Mo cache L2 |
Carte mère | Asus NCL-DS (socket 604) Chipset Intel E7520, BIOS 1005 |
RAM | Corsair CM72DD512AR-400 (DDR2-400 ECC, reg.) 2 x 512 Mo, (timing 3-3-3-10) |
Disque dur système | Western Digital Caviar WD1200JB 120 Go, 7 200 tr/min, 8 Mo cache, UltraATA/100 |
Disque dur de test | Seagate Barracuda 7200.9 ST3500641 500 Go, 7 200 tr/min, 16 Mo cache, SATA/300 |
Contrôleur | Silicon Image SATALink SiL3512 Pilote 1.2.0.57 |
Réseau | Contrôleur intégré Gigabit Broadcom BCM5721 |
Carte graphique | ATI RageXL intégrée, 8 Mo |
Benchmarks | c’t h2benchw 3.6 PCMark05 V1.01 |
OS | Microsoft Windows Server 2003 Enterprise Edition, Service Pack 1 |
Pilotes carte mère | Intel Chipset Installation Utility 7.0.0.1025 |
Pilotes graphiques | Pilote Windows |
Taux de transferts Buffalo, Maxtor
Difficile de constater l’efficacité des optimisations “Turbo” apportées par Buffalo. La DriveStation 1 To culmine à 32 Mo/s en lecture et 27 Mo/s en écriture. Ce sont de très bonnes performances, mais de l’USB 2.0 HighSpeed normal est capable de faire autant. Un autre disque va d’ailleurs le démontrer.
En USB, le Onetouch Plus de Maxtor fait aussi bien que le disque Buffalo : 32 Mo/s en lecture, 27 Mo/s en écriture. On remarque tout de même une faiblesse en écriture pour les premiers mégaoctets du disque : seulement 18,5 Mo/s. La supériorité du Firewire sur l’USB se vérifie une fois de plus. Avec cette interface, les transferts sur le Onetouch se font à 39 Mo/s en lecture et 28 Mo/s en écriture. Le débit reste cependant constant ici du début à la fin du disque, ce qui signifie tout simplement que c’est la bande passante de ces interfaces qui brident les performances des disques.
Taux de transferts SimpleTech
Ouch ! Avec un peu plus de 23 Mo/s en lecture et seulement 19 Mo/s en lecture, l’interface USB du SimpleDrive est très lente. Heureusement le contrôleur est nettement plus doué en FireWire. Les transferts via cette interface sont presque au maximum de la bande passante constatée en pratique : 39 Mo/s en lecture et 28 Mo/s en écriture.Taux de transferts Seagate
29 Mo/s en lecture, 27 Mo/s en écriture : les performances en USB sont bonnes sans être excellentes. De même en FireWire, le tableau est mitigé : le FreeAgent délivre les meilleures performances en écriture (30,5 Mo/s environ) mais chute en lecture, avec seulement 34 Mo/s.
Enfin, alors que nous attendions beaucoup de l’eSATA, cette interface n’a pas montré une vitesse satisfaisante. Le débit en lecture s’établit aux alentours de 37 Mo/s et celui en écriture oscille entre 36 Mo/s en fin de disque et 42 Mo/s à mi-capacité. Pourtant on aurait dû retrouver à peu près les mêmes débits que si le disque était connecté en SATA interne, soit aux environ de 60 Mo/s pour ce disque Seagate 750 Go. Peut-être qu’une mise à jour du firmware remédiera à ce problème mais en attendant, c’est une déception.
Temps d’accès
Le temps d’accès en lecture n’est pas le point fort des disques de ce comparatif. Ils se classent tous en queue de peloton, à plus ou mois 20 ms. Seul le Maxtor Onetouch 4Plus fait bonne figure (± 13 ms).
Taux de transfert en lecture
Les mesures effectuées via h2benchw ne remettent pas en cause celles de PC Mark. En FireWire, le plus rapide des quatre disques du jour est le SimpleTech SimpleDrive, suivi du Maxtor Onetouch 4Plus puis du Seagate FreeAgent Pro. En USB, le Maxtor arrive en tête, talonné par le Buffalo et suivi de loin par le Seagate et le SimpleTech.
Taux de transferts en écriture
Là encore aucune surprise, on retrouve les performances constatées via PC Mark.
Conclusion
Les quatre modèles que nous avons testés aujourd’hui sont assez sophistiqués par rapport à la majorité des disques durs externes qui sont passés entre nos mains ces dernières années. Tous affichent de bonnes performances, offrent des capacités entre 750 Go et 1 To, proposent des suites logicielles complètes, et peuvent être mis entre des mains non expertes sans risque. Buffalo joue la carte du refroidissement efficace, Maxtor, celle de la simplicité de prise en main, tandis que Seagate débarque avec pléthore de fonctions et SimpleTech veut séduire par le design made in Pininfarina.
Côté performance, le Buffalo DriveStation Turbo USB et le Maxtor OneTouch 4 Plus poussent les possibilités de l’USB 2.0 au maximum : environ 32 Mo/s en lecture. Nous n’avons néanmoins constaté aucun effet Turbo sur le DriveStation. Le FreeAgent Pro de Seagate et le SimpleDrive de SimpleTech déçoivent s’agissant du transfert via USB 2.0 puisqu’ils plafonnent à moins de 30 Mo/s, mais se rattrapent avec le Firewire 1394a qui flirte avec les 40 Mo/s. La connection eSATA du FreeAgent Pro semble être bridée à 40 Mo/s, ce qui est peu comparé aux performances dont sont capables les disques durs internes de plus de 750 Go actuels (certains montent à plus de 75 Mo/s).
Si vous cherchez un disque dur externe USB 2.0 pour une utilisation intensive 24h/24, le périphérique de Buffalo est un bon choix grâce à son ventilateur supplémentaire. La souplesse de l’interface du produit de Seagate est contrebalancée par ses performances mitigées aussi bien en USB 2.0 qu’en eSATA. Qui plus est, il faudra changer de module lorsqu’on voudra passer de l’USB 2.0 ou de l’eSATA au FireWire. Le SimpleDrive de SimpleTech fait une forte impression au premier regard et son indicateur de capacité est une bonne idée. Il n’empêche que le boîtier reste en plastique et que ses performances ne sont vraiment bonnes qu’en FireWire 1394a. S’il ne devait en rester qu’un, nous choisirions le produit Maxtor. Certes, le disque ne peut être empilé et il doit être utilisé verticalement, mais le logiciel fourni, la finition, la garantie de 5 ans et les excellentes performances sous USB 2.0 ou Firewire nous ont séduits.
Mais nous terminerons ce comparatif sur une mise en garde. De notre point de vue toutes les connections utilisées – à l’exception de l’eSATA s’il n’est pas bridé – sont trop lentes pour transférer de grandes quantités de données. Les taux de transferts entre 30 et 40 Mo/s depuis un périphérique non formaté se traduisent par quelques mégaoctets par seconde en FAT 32 ou en NTFS. En pratique cela signifie qu’il est impossible de transférer plus de 15 à 20 Go par heure. À l’heure où il est courant d’entasser plusieurs centaines de gigaoctets de films, musique ou photo sur ses disques internes, cette lenteur devient rédhibitoire…
- Les plus
- Les moins
- Les performances en USB comme en Firewire
- La construction, finition
- L’offre logicielle complète
- Sous Mac, le logiciel est limité et buggé
- Obligation de l’utiliser à la verticale
- Pas d’eSATA ou de Firewire 800
- Les plus
- Les moins
- Les performances en USB
- La conception “pro” (empilable, ventilé)
- Le logiciel Memeo complet
- Capacité
- Design peu attrayant
- Uniquement USB !
- Les plus
- Les moins
- Le design sobre
- Les trois interfaces, dont l’eSATA
- Les performances moyennes en USB et Firewire
- L’impossibilité d’avoir les trois interfaces simultanément
- L’eSATA, très lent par rapport au potentiel du disque
- Les plus
- Les moins
- L’effort sur le design
- Capacité
- Les performances en Firewire
- Très lent en USB
- Conception grand public
- Absence d’interface rapide (FW 800, eSATA)