Introduction
Il est toujours intéressant de constater à quel point une situation bien établie peut évoluer rapidement dans le monde des cartes 3D. Prenez l’année dernière. Malgré la réussite certaine (avec beaucoup de différences certes) des nouvelles architectures et cartes haut de gamme lancées par nVidia et AMD, nous nous sommes lamentés pendant des mois sur l’absence de milieu de gamme dignes de ce nom, vu la faiblesse des Radeon HD 2600 et autres GeForce 8600 et le prix des GeForce 8800 GTS 320 Mo.
Pourtant, il a suffit que nVidia lance sa GeForce 8800 GT fin octobre pour que se déchaîne un torrent de cartes graphiques séparées de seulement quelques dizaines d’euros et qui ont éclipsées à elles seules l’entrée et le haut de gamme de chaque constructeur, de par leur rapport performances/fonctionnalités/prix. Au point de ne plus pouvoir s’y retrouver et de friser le ridicule par certaines appellations ou séries ultra limitées. GeForce 8800 GT 256 Mo, 8800 GT 512 Mo, 8800 GT 1 Go, 8800 GTS 512 Mo, 8800 GS, Radeon HD 3850 256 Mo, HD 3850 512 Mo, HD 3870… A cette liste, il faudra désormais rajouter la GeForce 9600 GT. Constitue-t-elle une n-ième déclinaison du G92, l’unique puce à l’origine de toutes les GeForce précédemment listées, où s’agit-il d’un véritable nouveau GPU introduisant la génération GeForce 9 de cartes graphiques nVidia ?
La première GeForce 9 ?
“GeForce 9600 GT”. La carte que nous testons aujourd’hui constitue donc la toute première GeForce 9 ! Première surprise, cette nouvelle génération de carte graphique n’est pas introduite via le haut de gamme comme c’est toujours le cas, mais via le milieu de gamme. En réalité, une raison bien simple explique ce phénomène : l’architecture derrière cette carte est la même que celle introduite sur les GeForce 8 et à peine améliorée lors de l’arrivée des déclinaisons milieu de gamme (8600 GT puis 8800 GT, comme de coutume chez nVidia depuis les GeForce 6).
Nous critiquions il y a quelques semaines la décision d’AMD de baptiser ses cartes basées sur le RV670 “Radeon HD 3000”, mais l’attitude de nVidia est encore plus dommageable ici à la vue de la liste on ne peu plus courte (pas de nouvelle API supportée, de quelconque révision des unités de calcul) des différences entre cette GeForce 9600 GT et la GeForce 8800 GT. Après des GeForce 7800 qui nous semblaient déjà à l’époque plus mériter le nom de GeForce 6900, le département marketing de nVidia va aujourd’hui bien plus loin et semble repartit dans les sombres heures des GeForce 4 MX. Un signe inquiétant du nouveau coup d’arrêt de l’évolution et de la concurrence technologique que se livrent les deux constructeurs, que ne doit pas masquer l’exceptionnel rapport performances/prix des solutions milieu de gamme ayant émergées depuis la fin 2007.
Le G94 : une moitié de G92 ?
A l’inverse de toutes les GeForce 8800 introduites depuis la 8800 GTS 320 Mo début 2007, la GeForce 9600 GT n’est pas basée sur la fameuse puce G92, mais sur son petit frère, le G94. La différence essentielle ? Ce dernier ne reprend que la moitié des unités de calcul présentes sur le G92, soit 64 stream processors. Cela fait vraiment peu face aux 112 d’une “simple” GeForce 8800 GT 256 Mo vous dites vous ? Ce n’est pas faux, mais la fréquence est tout de même en hausse (par rapport à la 8800 GT seule, car le G92 embarqué sur la 8800 GTS dispose de la même fréquence) et atteint 1625 MHz pour ces unités (650 MHz pour le reste du GPU). A cette fréquence, la puissance brute de ce G94 est tout de même pas moins de 38 % inférieure à celle des 8800 GT.
Rappelons le raisonnement derrière ce choix : il est souvent plus intéressant pour un constructeur d’atteindre une puissance de calcul donnée en utilisant moins d’unité de calcul mais une fréquence plus élevée que l’inverse, car cela lui permet de diminuer le nombre de transistors de sa puce, et par voie de conséquence sa taille et donc les coûts de production. Bien sûr, pour que ce principe tienne il faut pouvoir monter à la fréquence requise sans que les yields s’effondrent, auquel cas les coûts de production peuvent en fait se révéler plus élevés malgré l’augmentation du nombre de dies produits par wafer. Ainsi, le G94 ne rassemble que 505 millions de transistors soit 33 % de moins que le G92, et il occupe donc une surface que nous avons mesurée à 225 mm² soit en baisse de 31 % malgré une finesse de gravure inchangée (65 nm). Une valeur qui reste encore 15 % supérieure à celle du RV670 équipant les cartes 3D d’AMD directement visées, mais rappelons que ce dernier a pour cela recours au 55 nm vu son nombre de transistors plus élevé, et que cela a forcément eut un impact financier que ce soit au moment de la mise au point de ce procédé pour ses puces, des yields ou encore du coût de production.
Nouveau PureVidéo ?
Il n’y a pas d’autre changement entre le G94 et le G92, du moins officiellement. L’amélioration apportée aux ROP (meilleur ratio de compression à hautes résolutions) dont parle nVidia était déjà présente sur le G92 et n’évolue donc pas, tout comme celle apportée aux unités de texturing (doublement du nombre de processeurs d’adresse par unité de filtrage). On note simplement le support natif du DisplayPort (la présence d’une sortie de ce type étant laissée à la discrétion des partenaires).
De même en ce qui concerne le PureVidéo, l’implémentation de la GeForce 9600 GT est strictement identique à celle de la 8800 GT (PureVidéo 2). En revanche, de nouvelles fonctionnalités au PureVideo HD sont ajoutées via les drivers 174, qui n’ont été distribués à la presse que pour la 9600 GT actuellement. 4 améliorations sont au rendez-vous : l’ajustement dynamique du contraste (l’exposition de chaque image est éventuellement corrigée à partir de l’histogramme, calculé 30 fois par seconde donc), et de la couleur, le décodage simultané de 2 flux vidéo (fonction Picture In Pucture supportée donc, avec de nouvelles versions des lecteurs toutefois) et enfin la possibilité de conserver l’interface Aero lors de la lecture d’une vidéo HD.
En pratique, nous avons scruté les différences sur plusieurs films (impossible de réaliser des captures avec les films HD), et n’avons eu l’impression d’en constater que sous Full Metal Jacket, chapitre 7, les ombres en contre-jour paraissant un peu moins bouchées avec les pilotes 174 (amélioration du contraste), sans que la différence ne saute aux yeux. Plutôt logique vu que les masters des films HD sont particulièrement soignés et qu’au contraire d’un signal TV, il n’y a pas grand-chose à améliorer.
Les cartes Leadtek et Gainward, spécifications
Pour ce test, nous avons reçu les modèles Leadtek et Gainward. La Winfast PX9600 GT Extreme reprend intégralement le design de référence de nVidia, qui ne se distingue d’ailleurs en rien de la GeForce 8800 GT V2, c’est-à-dire la version ayant reçu le nouveau ventilateur plus grand et ayant l’avantage d’être plus silencieux en charge (rapport débit d’air/bruit plus intéressant obtenu via la réduction significative de la vitesse de rotation grâce à sa taille). On retrouve donc une carte single-slot dont le PCB est entièrement recouvert par la jupe du système de refroidissement, et qui maintient l’air chaud à l’intérieur du boîtier. Outre les deux connecteurs habituels s’échappant de la carte (connecteur d’alimentation PCI Express 6 pins et SLI), on note la présence d’un connecteur 2 broches, la carte de référence étant fournie avec un petit câble destiné à relier la sortie S/PDIF interne de la carte mère ou de la carte son (via 2 broches) à la 9600 GT.
Vous l’aurez deviné, cette version est par ailleurs fournie avec un adaptateur DVI->HDMI actif intégrant donc la partie audio. nVidia reconnaît ici implicitement l’intérêt de l’initiative amorcée par AMD avec ses Radeon 2000, mais sans l’élégance de ces dernières puisque n’intégrant pas de contrôleur audio, la GeForce 9600 GT est obligé de se connecter à un contrôleur externe via ce câble, perdant du coup la sortie S/PDIF de la carte mère/son ainsi que les sons systèmes (si vous voulez distinguer votre installation Home Cinéma/TV de vos enceintes PC).
La vraie bonne nouvelle sur cette 9600 GT, c’est finalement la présence de 512 Mo de mémoire d’origine, bien que des versions 256 Mo et 1 Go verront sans doute le jour. Les 256 Mo intégrés sur le GeForce 8800 GT 256 Mo constituaient en effet vraiment le facteur limitant de cette carte (malgré leur fréquence plus faible que sur le 8800 GT), les GeForce souffrant beaucoup d’une quantité de mémoire trop faible et ce dès le 1280*1024 + antialiasing et le 1680*1050, même avec du PCI Express 2.0 (utilisé par notre carte mère).
Malgré ce design de référence, le modèle Leadtek justifie le “Extreme” de son nom via un overclocking d’usine, le GPU étant cadencé à 720 MHz (1750 MHz pour les stream processors) contre 650 MHz (1625 MHz) d’origine, la mémoire restant pour sa part à 900 MHz. De là à dire que tous les modèles peuvent supporter une telle fréquence, il n’y a qu’un pas… Leadtek demande tout de même 10 € de plus que le prix public pour ce modèle.
En revanche, le modèle Bliss 9600 GT Golden Sample de Gainward choisit d’occuper deux slots, ceci afin de disposer d’un nombre plus important de sorties très intéressantes par ailleurs : deux DVI-I comme chez Leadtek, mais aussi une HDMI et une DisplayPort, ainsi qu’une entrée numérique optique et enfin une grille permettant l’évacuation d’une petite partie de l’air chaud en dehors du boîtier ! Du coup, Gainward en profite pour intégrer un radiateur dual-slot utilisant deux heatpipes ainsi qu’un ventilateur axiale (meilleur rapport débit/bruit) avec connecteur PWM. Les fréquences sont là aussi en hausse : 700 MHz pour le GPU et 1000 MHz pour la mémoire. Le surcoût par rapport à la version de base (également proposée par Gainward) est de 20 €, ce qui nous paraît assez raisonnable pour une fois.
GPU | HD 3850 512 Mo | HD 3870 | 8800 GT | 8800 GT 256 Mo | 9600 GT |
---|---|---|---|---|---|
Fréquence GPU | 670 MHz | 775 MHz | 600 MHz | 600 MHz | 650 MHz |
Fréquence shaders | 670 MHz | 775 MHz | 1500 MHz | 1500 MHz | 1625 MHz |
Fréquence mémoire | 833 MHz | 1125 MHz | 900 MHz | 700 MHz | 900 MHz |
Largeur du bus mémoire | 256 bits | 256 bits | 256 bits | 256 bits | 256 bits |
Type de mémoire | GDDR3 | GDDR4 | GDDR3 | GDDR3 | GDDR3 |
Quantité de mémoire | 512 Mo | 512 Mo | 512 Mo | 256 Mo | 512 Mo |
Nombre de Pixels/Vertex Pipelines | (80) | (80) | (28) | (28) | (16) |
Nombre d’unités de texturing | 16 | 16 | 56 | 56 | 32 |
Nombre de ROP | 16 | 16 | 16 | 16 | 16 |
Puissance | 429 GFlops | 496 GFlops | 336 GFlops | 336 GFlops | 208 GFlops |
Bande passante mémoire | 53,3 Go/s | 72 Go/s | 57,6 Go/s | 44,8 Go/s | 57,6 Go/s |
Nombre de transistors | 666 millions | 666 millions | 754 millions | 754 millions | 505 millions |
Process | 0.055µ | 0.055µ | 0.065µ | 0.065µ | 0.065µ |
Surface du die | 196 mm² | 196 mm² | 324 mm² | 324 mm² | 225 mm² |
Génération | 2007 | 2007 | 2007 | 2007 | 2008 |
Shader Model supporté | 4.1 | 4.1 | 4.0 | 4.0 | 4.0 |
Le test
Pour ce test, nous avons réunis toutes les cartes de milieu de gamme actuellement en vente que nous pouvions dans le délai imparti (ramenées aux fréquence officielles de nVidia si besoin est), l’idée étant de situer la 9600 GT précisément par rapport à ces cartes et non de faire un comparatif reprenant toutes les solutions moyennes et haut de gamme des 3 dernières générations, vu les précédents comparatifs déjà réalisés sur ce segment.
Les deux résolutions retenues ont été le 1280*1024 et le 1680*1050, avec et sans antialiasing, vu les performances de la 9600 GT et la gourmandise des jeux actuels (l’idée étant comme toujours de se concentrer uniquement sur les résolutions et réglages réellement utilisables en pratique sur la carte testée). Le processeur utilisée est un “milieu de gamme”, le Core 2 E6850, et certains jeux ont été revus (World In Conflict ainsi que Supreme Commander) afin de retenir des scènes de tests plus représentatives du jeu. Aucun résultat n’est donc comparable avec les précédents tests (vu les changements de drivers et de patchs par ailleurs).
Enfin, c’est une nouvelle fois Windows XP qui a été retenu pour ce test, vu que l’écrasante majorité d’entre vous continuez à privilégier cet OS, les soucis de performances que nous continuons de rencontrer avec Windows Vista et l’incapacité des cartes testées à tirer profit des modes Direct3D 10 des jeux actuels (très gourmands pour pas grand-chose dans la plupart des cas).
Configuration de test :
- Asus P5E3 Deluxe (Intel X38)
- Intel Core 2 Duo E6850 (3 GHz)
- Crucial 2 x 1 Go DDR3 1333 MHz 9-9-9
- Western Digital WD5000AAKS
- Lecteur DVD Asus 12x
- Coolermaster RealPower Pro 850W
- Windows XP Pro
- ForceWare 174.12 beta (compatibles uniquement avec la 9600 GT)
- ForceWare 169.28 beta (pour toutes les autres GeForce)
- Catalyst 8.2 WHQL – Toutes Radeon
Test Drive Unlimited
Test Drive Unlimited affiche des résultats assez différents suivant que l’antialiasing est activé ou pas, mais vu les performances obtenues, c’est une fois ce filtre activé que le classement des graphes a été réalisé. Ce qui n’est pas à l’avantage de la Radeon HD 3870 : si celle-ci s’avère systématiquement devant la 9600 GT hors filtres (jusqu’à 8 % en 1280*1024), le cas inverse se produit une fois l’antialiasing activé, faute d’avoir débugué ses ROP lors du passage du R600 au RV670 (l’antialiasing devant pour rappel toujours être effectué par les shaders sur les Radeon HD 2000 et 3000). L’avance de la 9600 GT monte jusqu’à 7 %.
Derrière, la Radeon HD 3850 512 Mo est décrochée, que ce soit avec ou sans antialiasing, l’avance de la 9600 GT variant alors entre 9 et 23 %.
Supreme Commander
Supreme Commander affiche une claire supériorité pour les GeForce qui se retrouvent aux trois premières places. La 9600 GT talonne d’ailleurs la 8800 GT, une jolie performance vu l’écart de prix pour ce segment. Reste qu’il ne s’agit pas du meilleur jeu pour tirer des analyses sur le comportement de cette carte.
STALKER
Comme toujours testé sans antialiasing, STALKER met en avant la grande proximité des performances des 9600 GT, HD 3870 et 8800 GT 256 Mo, encadrées par des 8800 GT et HD 3850 nettement décrochées. A ce petit jeu, c’est une nouvelle fois la 9600 GT qui s’en sort le mieux ici, d’un cheveu plus performante que la HD 3870 (2 à 6 %) et ne distanciant qu’à peine plus facilement la 8800 GT 256 Mo (4-8 %). Elle s’avère 15 % moins performante que la 8800 GT.
World in Conflict
Sous World In Conflict, la GeForce 9600 GT reprend une place plus attendue, repassant (de peu là encore) derrière la Radeon HD 3870. Une nouvelle fois, la 3870 souffre plus que la GeForce de l’activation de l’antialiasing, mais elle parvient ici à conserver juste assez d’avance. Car hors antialiasing, la 3870 repasse même devant la 8800 GT.
A noter ici l’importance de disposer de 512 Mo de mémoire, surtout concernant les GeForce : la 9600 GT surpasse ici la GeForce 8800 GT 256 Mo, pourtant dotée d’une puissance brute bien supérieure, de 19 à 60 % !
Call of Duty 4
Call of Duty 4 permet de bien mettre en avant le principal atout de la 9600 GT, surtout vu ses concurrentes directes : ses peformances une fois l’antialiasing activé. Ainsi, si en 1280*1024 et en 1680*1050 elle finit avant dernière, toujours battue par une “simple” HD 3850 512 Mo (ce qui n’est toutefois pas si anormal vu son tarif comme nous le verrons plus loin), c’est bien lors de l’activation des filtres que ses 512 Mo de mémoire montrent tout leur intérêt.
Elle revient alors non seulement sur les Radeon HD 3850 et 3870, qui sont à l’inverse particulièrement faibles avec ce filtre, mais – et c’est plus remarquable – reprend également du terrain sur la 8800 GT ! Elle passe ainsi de 18 % de retard sur cette dernière à seulement 10 % avec antialiasing, malgré sa puissance plus faible qui d’ordinaire creuse encore le déficit de ces cartes. C’est un phénomène vraiment remarquable et inhabituel.
Crysis
Si Crysis reste exécuté en qualité “High”, nous avons en revanche réduit au maximum la fidélité des ombres pour ce test, ce paramètre restant traditionnellement gourmand.
Toujours aussi fatal pour les cartes graphiques, Crysis ne s’avère pas spécialement favorable à la 9600 GT, puisqu’elle reste dans tous les cas derrière la HD 3870 (les Radeon semblant étrangement ne plus souffrir de handicap particulier avec l’antialiasing sous Crysis, même s’il faut plutôt souligner que toutes ces cartes milieu de gamme rendent le jeu injouable avec antialiasing). Elle s’avère même inférieure à la 8800 GT 256 Mo hors filtres, malgré l’écroulement de cette dernière du à son frame buffer une fois l’antialiasing activé. L’avance de la 8800 GT sur la 9600 GT est ici confortable, variant entre 15 et 29 %.
Age of Empires III
Peu sensible à l’activation de l’antialiasing (malgré un algorithme coûteux, mais vu son âge le jeu ne pose désormais plus de soucis aux cartes 3D actuelles), Age of Empires III sougligne une nouvelle fois la proximité de la 9600 GT avec la HD 3870, qui se trouve d’un cheveu en-dessous ici. Sensible à la puissance en shading mais pas à la mémoire, ce jeu place sans vrai surprise la 8800 GT 256 Mo en deuxième position, devant la 9600 GT, et la HD 3850 en dernière position, une hiérarchie qui tranche donc avec la plupart des autres résultats.
Oblivion
Seule l’activation des filtres permet de ne plus être limité par le Core 2 Duo E6850, sauf pour la 9600 GT et la HD 3850 qui sont les seules à commencer à saturer avec ce processeur. L’antialiasing s’avère une nouvelle fois fatale à la 8800 GT 256 Mo, hors course, et dans une moindre mesure aux Radeon HD. La deuxième place ne peut donc échapper à la 9600 GT, et on notera que celle-ci se rapproche très fortement de la 8800 GT avec seulement 3 – 9 % de performances en moins, autant dire pas grand-chose…
Unreal Tournament 3
UT3 ne fait que confirmer bon nombre de résultats précédents, à savoir la grande proximité des performances de la 9600 GT et de la HD 3870 (cette dernière étant anecdotiquement ici devant), la limitation trop importante d’un frame buffer de seulement 256 Mo aujourd’hui pour l’antialiasing (on comprend pourquoi la 9600 GT est équipée de 512 Mo), et le décrochage de la HD 3850 (12 % inférieure hors filtres), malgré ses 512 Mo.
Duel : GeForce 9600 GT VS HD 3870
Afin d’étudier plus précisément le comportement de la GeForce 9600 GT comparé à une de ses rivales directes, la Radeon HD 3870, nous avons rassemblé l’ensemble des performances de ces deux cartes puis calculé l’écart de la 9600 GT par rapport à la HD 3870.
On le constate clairement, STALKER et Age of Empires III constituent les exceptions, les seuls jeux sous lesquel la GeForce 9600 GT parvient à légèrement dépasser la HD 3870 : dans tous les autres cas, c’est la HD 3870 qui domine assez nettement sa rivale, avec des écarts atteignant 13-15 % sous Call of Duty 4 et World In Conflict, plus faibles sous Unreal Tournament 3 ou Supreme Commander.
La situation s’inverse lors de l’activation des filtres, même si elle est moins caricaturale : dans 4 jeux, la HD 3870 conserve l’avantage ou ne voit qu’un écart très faible avec la 9600 GT. Deux jeux mettent particulièrement en avant cette carte dans ce mode avec des écarts dépassant 20 % : Oblivion et Supreme Commander.
Consommation
Le G94 embarqué sur la GeForce 9600 GT étant gravé en 65 nm, voyons comment se situe la carte.
Assez logiquement, la consommation de la 9600 GT s’avère très proche de celle de la 8800 GT 256 Mo mais inférieure, l’augmentation de la quantité de mémoire semblant plus que compensée par la suppression de près de la moitié des stream processors du GPU, et ce malgré les fréquences en hausse. On constate qu’en charge (désormais mesurée sous STALKER), la 9600 GT consomme autant que la HD 3850, alors que cette dernière conserve un net avantage en 2D du fait d’une finesse de gravure plus petite, d’une meilleure désactivation des parties inutiles ainsi qu’une baisse de fréquence plus prononcée (300 MHz au lieu de 670 pour la HD 3850). A noter que nVidia parle d’une consommation maximum de 95 W pour sa carte.
Bruit, overclocking
Côté nuisances sonores, la GeForce 9600 GT s’avère discrète (comme la grande majorité des GeForce 8800, il faut le rappeler), étant silencieuse en 2D dès lors que le pilote est chargé, et n’ayant que faiblement accélérée en 3D dans nos conditions de test (hors boîtier mais au sein d’une pièce à 30°C).
Rappelons que si la 8800 GT 256 Mo et la Radeon HD 3850 512 Mo que nous avons testé s’avèrent bruyants, c’est parce qu’ils sont signés Gigabyte et embarquent le ventirad Zalman VF700 qui reste tout le temps à fond (sans nécessité).
Overclocking
Côté overclocking, la 9600 GT s’est révélée sans surprise. En effet, malgré ses fréquences GPU très élevées, à savoir 650 MHz (et 1625 MHz pour les stream processors), nous avons atteint les mêmes limites qu’avec le G92 de la 8800 GTS 512 Mo et celui de la 8800 GT 256 Mo, à savoir 768 MHz, qui semble donc être définitivement la barrière actuelle pour les puces nVidia en 65 nm. Ce qui représente un overclocking plutôt encourageant de 18 %.
Les 512 Mo de GDDR3 ont pour leur part pu passer de 900 MHz à 1120 MHz, soit 24 % ce qui est bien. Age of Empires III exécuté en 1680*1050 progresse du coup de 16 %. Un résultat similaire à celui que nous obtenions sur la Radeon HD 3850, mais supérieur à celui de la HD 3870 (qui ne gagnait que 9 % sur le même test).
Conclusion
Au final, les performances de cette GeForce 9600 GT nous ont agréablement surprises. Malgré la présence de seulement 64 stream processors sur cette puce, une puissance de calcul en baisse de 38 % et 33 % de transistors en moins, les performances dans les jeux ne sont que 12 % inférieures à la 8800 GT en moyenne. Et même entre 1 % (hors antialiasing) et 45 % (avec) supérieures à la 8800 GT 256 Mo (largement bridée par ses 256 Mo de mémoire) qui perd du coup tout intérêt ! Il faut dire que cette carte a la bonne idée de venir accompagnée de 512 Mo de mémoire, même si cela n’explique pas tout vu que la 8800 GT (512 Mo) est équipée de cette même mémoire.
De ce fait, la 9600 GT aurait pu placer nVidia dans une position beaucoup plus favorable face à l’offre d’AMD. D’une part, la HD 3850 est définitivement battue côté performances puisque même en version 512 Mo (que l’on trouve à 165 – 170 € soit le prix attendu pour cette 9600 GT), les performances sont supérieures d’environ 15 %. Seule la version 256 Mo reste pour l’instant sans concurrence vu son prix débutant à 140 €.
Quand à la HD 3870, que l’on trouve actuellement dès 180 €, elle n’aurait plus du être conseillée qu’à ceux jouant sans antialiasing, situation dans laquelle elle demeure plus performante que la 9600 GT (de 5 %). Une fois l’antialiasing activé, on retrouve le même écart mais en faveur de la 9600 GT cette fois, faute de ROP corrigés chez AMD. Là encore on ne peut dans tous les cas que saluer la qualité du rendement de la 9600 GT, disposant pour rappel d’une puissance brute près de 2,5 fois inférieures à la HD 3870 ! La GeForce 9600 GT dispose donc de plus d’arguments en l’état actuel que la HD 3870, mais vu l’agressivité en matière de politique tarifaire dont est capable AMD, la situation pourra évoluer par la suite.
A tel point qu’AMD nous a appelé moins de 24 heures avant la fin de ce test pour nous annoncer une baisse de prix surprise et importante sur ses Radeon HD 3000 : aux Etats-Unis, la HD 3870 passe de 245 $ à 189 $ et la HD 3850 512 Mo de 199 $ à 169 $ ! Si l’on applique des baisses de l’ordre de 40 € et 20 € aux prix actuels de ces cartes, ce qu’AMD nous annonce comme effectif dans les tous prochains jours en France, alors elles se retrouvent une nouvelle fois hors de portée de l’offre nVidia qui restera plusieurs dizaines d’euros plus élevés. Reste à voir alors comment réagira en retour nVidia… une guerre sans fin pénible à suivre, mais qui bénéficie ici clairement aux acheteurs !
- Les plus
- Les moins
- Rapport performances/prix
- Meilleure carte de cette gamme de prix pour les performances avec antialiasing
- Consommation et bruit contenus
- Performances inférieures à la HD 3870 hors filtres
- N’a rien de “GeForce 9” de plus que les 8800 GT
Récapitulatif des performances
Voici les moyennes obtenues pour chaque carte sous l’ensemble des jeux, Crysis inclus. STALKER n’ayant pas été testé avec antialiasing, ce jeu est naturellement exclu des moyennes avec filtres.