Faut-il changer son disque dur ?

Introduction

La plupart des ordinateurs de bureau en place actuellement contiennent des disques durs dont la capacité varie entre 80 et 250 Go, ce qui constituait la norme il y a environ 3 ans. Cependant, les dernières baisses de prix ont rendu les disques de dernière génération particulièrement tentants : en effet, il est aujourd’hui possible de s’acheter un disque dur d’un téraoctet pour moins de 70 €. Sachant que la capacité peut ne pas être la seule et unique raison qui pousse à changer de disque dur, nous avons recréé un système vieux de 3 ans et équipé d’un disque de 200 Go puis avons examiné l’évolution de ses performances après avoir remplacé ce dernier par un modèle moderne d’1 To.

L’ancien et le nouveau : nous avons remplacé un disque dur de 200 Go vieux de trois ans par un modèle récent d’un téraoctet.

Quatre fois plus de capacité, deux fois plus de performances

On peut sans le moindre risque avancer que tous les disques durs vendus actuellement sont nettement supérieurs aux modèles qui étaient disponibles il y a 3 ans, les nouvelles technologies d’enregistrement accroissant non seulement la capacité, mais également les performances. Les autres évolutions (comme l’abandon de l’interface parallèle UltraATA au profit du SATA 150 puis 300 Mo/s, la démocratisation du Native Command Queuing ou l’augmentation progressive de la mémoire cache) font certes elles aussi la différence, mais aucune fonction ne peut décemment être comparée au passage pur et simple d’une génération de disque à l’autre. En fait, la seule raison pour laquelle les nouveaux disques durs n’affichent pas des performances encore plus élevées que celles auxquelles nous avons droit aujourd’hui est la prise en considération de plus en plus importante de la consommation et de l’efficacité énergétique.

Si vous décidez de remplacer votre disque dur, notre recommandation est la suivante : optez toujours pour un modèle de dernière génération.

Augmentation de capacité : sans le moindre doute

La première raison de vouloir équiper un ordinateur existant d’un nouveau disque dur est bien entendu la capacité : il est évident qu’à l’heure actuelle, un modèle de 200 Go vieux de trois ans risque bien de ne plus permettre au consommateur moyen de stocker toutes ses données. En général, les utilisateurs stockent chaque année plusieurs gigaoctets supplémentaires de photographiques numériques, un chiffre qui peut facilement être décuplé dès lors que l’on parle de vidéos. Ajoutez à cela la musique, les nouvelles applications, etc. À moins de rester totalement insensible à l’appel des médias numériques, il vous faudra probablement entre 50 et 100 Go de capacité supplémentaire par an, voire bien plus si vous êtes amateur de multimédia ou professionnel de l’image. Le remplacement du disque dur (ou l’ajout d’un nouveau) toutes les quelques années est donc, à cet égard, bien souvent indispensable.

Augmentation des performances : bonne question…

La deuxième raison qui peut vous pousser à changer de disque dur est celle des performances. Pour vérifier de quelle type d’évolution il peut bien s’agir, nous avons recréé un PC milieu de gamme de 2005 (Pentium 4 660, carte-mère Asus avec chipset 915G et 1 Go de RAM) et l’avons équipé d’un disque dur Samsung Spinpoint P120 SATA de 200 Go, puis lui avons fait subir une série de tests de performances et de consommation. Nous avons ensuite procédé aux mêmes tests sur la même machine, mais avec un modèle flambant neuf, un Samsung Spinpoint F2 EcoGreen d’1 To.

Configuration de test

Intel propose toujours une gamme nommée « Pentium », mais celle-ci n’a plus rien à voir avec celle que le fondeur commercialisait il y a quelques années. Alors que les processeurs Pentium Dual Core actuels sont tous basés sur la microarchitecture Core, les Pentium D et Pentium 4 faisaient encore appel à l’architecture NetBurst, conçue initialement pour autoriser de très fortes montées en fréquence mais affreusement peu efficace. Si vous avez un Pentium dont le numéro de modèle ne comporte que trois chiffres, vous êtes en présence d’un de ces vieux de la vieille, des processeurs qui avaient la particularité de chauffer comme des poêles au mazout un soir d’hiver en Sibérie. Le Pentium 4 500, le premier de la gamme à avoir été gravé en 90 nm, était doté d’1 Mo de cache L2. La série 600 en possédait quant à elle 2 Mo. La Pentium D 800 fut le premier processeur dual core de la firme, tandis que le Pentium D 900 fut le premier dual core à passer à la gravure en 65 nm. Si vous voulez voir à quel point la situation était catastrophique (et si l’anglais ne vous fait pas peur), consultez l’article « The P4 560’s Heat Can Crash and Kill ».

Nous avons opté pour un Pentium 4 660, un modèle cadencé à 3,6 GHz, gravé en 90 nm et équipé de 2 Mo de cache L2 dont les performances étaient en 2005 considérées comme élevées… de même que sa consommation, absolument faramineuse. Il s’agissait du modèle haut de gamme d’Intel jusqu’à ce que la firme ne lance son premier Pentium D un peu plus tard la même année et ne finisse par remplacer l’ensemble de ses Pentium 4/D par les nouveaux Core 2 Duo vers la mi-2006.

Après quelques recherches dans notre labo, nous avons trouvé une carte-mère de qualité, bien équipée et parfaitement représentative de ce qui se faisait en 2005 : une Asus P5GDC-V. Celle-ci est basée sur le chipset Intel 915G, une plateforme DirectX 9 / PCI Express de première génération. Elle dispose d’un emplacement PCI Express 16x mais également d’un circuit graphique GMA900 intégré. Enfin, elle prend en charge la mémoire DDR400 ou DDR2 (l’un ou l’autre, mais pas de mélanges) jusqu’à une fréquence de 711 MHz (après overclocking).

Disques durs testés

Spinpoint P120 SP2004C (200 Go, 7200 tpm)

Nous avions testé la gamme Spinpoint P120 en 2005, mais à la capacité maximum de l’époque, c’est-à-dire 250 Go. Comme bien souvent, le numéro de modèle indique la capacité approximative par plateau, dans ce cas 120 Go. Nous ne disposions malheureusement plus des modèles 250 Go et avons donc opté pour le SP2004C, un disque dur de 200 Go aux spécifications techniques pratiquement identiques. Le suffixe « C » indique qu’il s’agit d’un modèle SATA, contrairement aux modèles « N », encore en UltraATA/100.

Le SP2004C est l’un des premiers disques durs SATA natifs, ce qui signifie qu’il n’avait pas besoin d’une puce « passerelle » pour transformer sa logique UltraATA en signal SATA. Vous le trouverez dans nos vieux Comparatifs disques durs 3,5″ ; étant donné qu’il n’est plus commercialisé, vous ne le trouverez bien entendu plus dans les Charts disque dur de bureau 2009.

Son débit varie entre 29 et 56 Mo/s, un chiffre que tout disque dur 5400 tpm pour portable dépasse aujourd’hui haut la main. Toutefois, son cache de 8 Mo n’aurait rien d’atypique de nos jours et ses 13 ms de temps d’accès sont très respectables : ce sont là les deux seules raison pour lesquelles le SP2004C ne se fait battre à plate couture dans tous les tests. Mais bien évidemment, le modèle récent est considérablement plus rapide et plus efficace.

Spinpoint F2 EcoGreen (1000 Go, 5400 tpm)

Nous avons récemment examiné plusieurs disques durs faible consommation de 1,5 To, parmi lesquels un Spinpoint F2 EcoGreen (numéro de modèle : HD154UI). Celui-ci n’était pas le plus performant de notre test, mais bien le plus efficace en termes de consommation. Pour information, Samsung devrait lancer cet été son nouveau modèle hautes performances, un Spinpoint F3 tournant à 7200 tpm (dont l’objectif ne sera toutefois pas l’efficacité énergétique).

Le Spinpoint F2 EcoGreen 1 To est équipé de 32 Mo de cache, soit quatre fois plus que le SP2004C, mais ne tourne qu’à 5400 tpm. Pas de souci à se faire côté performances, cependant : il affiche tout de même un débit de 107 Mo/s, ce qui est près de deux fois plus que le P120.

Spécifications et configuration de test

Configuration de test

Temps d’accès et performances en E/S

Temps d’accès

Performances en E/S

Débits

Débit

Bande passante de l’interface

PCMark Vantage

Courbes de débit, température de surface, démarrage de Windows XP

Taux de transfert

Température de surface

Temps de démarrage de Windows XP

Performances du système

SYSmark 2007 Preview

Consommation des disques

Consommation des disques

Efficacité énergétique des disques et consommation du système

Efficacité énergétique des disques

Consommation du système au repos

Conclusion

Nous avons évalué deux disques durs Samsung, mais nous aurions obtenu des résultats très similaires avec deux disques Hitachi, Seagate ou Western Digital. Lors de nos tests, dont l’objectif était de déterminer les avantages obtenus lors du remplacement d’un vieux disque dur par un modèle récent sur un ordinateur datant de 2005, nous avons noté des différences significatives entre un Spinpoint P120 de 200 Go, âgé de 3-4 ans, et un Spinpoint F2 EcoGreen flambant neuf.

Avantages au niveau du disque dur proprement dit

Outre le quintuplement de la capacité, les avantages les plus notables apportés par le passage au nouveau disque dur sont le doublement du débit (malgré une vitesse de rotation plus faible) et la réduction de la consommation, de l’ordre de 30 à 40 %. Le Samsung Spinpoint F2 EcoGreen fait pratiquement tout nettement mieux que le P120 (pratiquement : les tests de temps d’accès et de performances en E/S restent plus concluants sur le vieux disque dur, et ce, grâce à ses 7200 tpm). Il suffit de jeter un simple coup d’œil aux résultats sous PCMark Vantage pour remarquer que le nouveau disque affiche des performances bien plus élevées tout en consommant beaucoup moins.

Performances en hausse, consommation en baisse : il est parfaitement logique que le F2 EcoGreen possède une efficacité énergétique nettement supérieure à celle de son ancêtre. Malgré des performances en E/S très légèrement inférieures, il parvient à afficher des performances par watt bien plus élevées que le P120. Même chose pour le débit par watt, qui est 2,6 fois plus élevé.

Avantages pour le système tout entier

Naturellement, l’impact du disque dur sur l’ensemble du système n’est pas particulièrement important. Nous avons mesuré une réduction de 2 watts lorsque le système est au repos, ce qui ne change pas grand-chose mais est toujours bon à prendre, surtout au vu de l’augmentation des performances du disque. Le score global sous SYSmark 2007 Preview passe de 81 à 84 points, soit une hausse de 3,7 %. Windows XP, quant à lui, démarre en 16 secondes plutôt qu’en 18,5, ce qui représente une baisse de 13,5 % du temps nécessaire.

Dans l’ensemble, nous recommandons à tous ceux qui possèdent un disque dur âgé de quelques années de faire le pas et de le remplacer. Plusieurs raison à cela :

• Les disques durs sont très abordables : les modèles d’un téraoctet seront bientôt disponibles pour 60-70 € désormais. Si vous avez besoin de plus d’espace de stockage, foncez.
• Les nouveaux disques durs sont toujours plus rapides que les anciens. Nous avons utilisé un modèle faible consommation ; les modèles hautes performances comme le WD Caviar Black sont encore plus rapides.
• Les nouveaux disques durs ont une durée de vie plus élevée que les anciens.