Introduction
Après le Sommet de Copenhague, les achats de Noël auront-ils été éco-responsables ? Les consommateurs, emportés dans la traditionnelle frénésie d’achats, auront-ils sélectionné leurs cadeaux en fonction de leurs caractères écologiques ? Si cette attitude éco-responsable semble encore presque une utopie chez la plupart des consommateurs, elle devrait pourtant gagner peu à peu les habitudes de consommation de tous.
Plus qu’un effet de mode, le sommet de Copenhague a au moins démontré que l’heure était à la solidarité globale… et à la prise de vraies décisions pour enrayer le désastre écologique qui pointe à l’horizon. Dans cette équation, le consommateur, entreprise ou particulier, doit également jouer le rôle d’une inconnue. Et contribuer à cette régulation en orientant ses choix d’achats vers des produits qui répondent à des standards plus écologiques, plus respectueux de l’environnement.
Sur ce constat, l’informatique et toute la sphère des composants qui l’entoure (des consommables à l’inénarrable ordinateur), de par leur nature intrinsèquement “reconstituée” – car émanant de la construction de composants électroniques – sont directement impliqués dans cette vaste opération. Et pour cause, les chiffres sont éloquents. A elle seule, l’industrie IT contribue à 2% du rejet de CO2 dans l’atmosphère. L’usage de matériel – du processeur à l’écran – dégagent des quantités d’énergie dont la consommation, pour la plupart incontrôlée, se trouvent à la source du grand gaspillage. Mais ce n’est pas tout. Là où l’informatique reste la plus dangereuse pour l’environnement réside dans sa production même de composants électroniques polluants, utilisés pour la construction d’ordinateurs. Plomb, mercure, cadmium, polybromobiphényles, autant de substances toxiques incrustées dans les composants. C’est là que le consommateur a un rôle à jouer : acheter des composants et des ordinateurs qui n’exploitent pas ces mêmes substances, et des machines qui répondent aux canons de l’efficacité énergétique.
Oui, mais comment s’y retrouver ? Quel repère l’acheteur, qu’il soit une entreprise ou un particulier, dispose-t-il pour prendre sa décision ? La réponse : les écolabels. Leur rôle : identifier le caractère éco-responsable d’un produit en y apposant un “tampon” censé valider leur conformité écologique. Suivre ces repères, aussi en pointillés soient-ils, c’est déjà le point de départ d’une attitude éco-responsable.
Dans ce dossier, nous allons aborder les différents thèmes qui ont amené l’industrie IT ainsi que différentes organisations à créer puis promouvoir ces étiquettes vertes, car leur multiplication et leur très forte segmentation rend la tâche très difficile pour le consommateur. Passage en revue des écolabels, internationaux ou non, officiels et localisés pour se frayer un chemin dans la jungle des références vertes.
Trois types, trois niveaux de pertinence
Un point de départ pour le GreenIT. C’est ainsi que l’on pourrait qualifier les écolabels. Techniquement, un constructeur de composants informatiques soumet les spécifications de son matériel à un organisme qui dispense un écolabel. Ce dernier teste, analyse et statue si oui ou non ces spécifications répondent aux critères du label. Dans la positive, le constructeur pourra ainsi apposer sur son produit une étiquette – généralement le logo de l’organisme – qui garantira que son matériel est conforme à tel label environnemental. Il pourra par exemple mettre en avant le recours limité – voire nul – aux substances dites toxiques ou à un programme de recyclage.
D’une façon plus imagée, pour les entreprises, l’écolabel représente un fil rouge à suivre. A l’image de ce qu’on peut trouver le long des rayons de supermarché pour identifier les produits meilleur marché. “Un outil de reconnaissance de la qualité écologique d’un produit”, ’indique le site www.ecolabels.fr, site créé par l’Afnor, organisme de normalisation français – également garant de la norme NF Environnement (voir 2e partie). Sur le papier, il s’agit donc d’un formidable guide pour quiconque s’essaie à réduire son empreinte carbone ou encore consommer plus “vert”.
Dans la pratique, les écolabels se sont multipliés ces dernières années – mouvance GreenIT oblige -, et peuvent aujourd’hui, pour la plupart, prêter à confusion. Pourquoi ? D’une part car leur attribution et leur validation, à l’exception de quelques uns, reposent sur des critères et paramètres fournis par les constructeurs eux-mêmes – on parle de mode auto-déclaratif. Et surtout, ces critères ne sont pas, avant la soumission par le constructeur, certifiés et validés par un organisme indépendant, qui pourrait alors faire office de tiers de confiance.
Conséquence majeure, les grilles de lectures sont à prendre avec des pincettes au regard de la validité des données fournies en amont. Pour opérer un premier tri, l’organisme de normalisation international ISO (International Standardization Organisation) a classé les écolabels selon trois types, chacun permettant d’identifier la méthode et la nature de l’organisme qui certifie et attribue le sésame vert :
- les écolabels officiels (dits étiquetage environnemental de type I) sont délivrés par l’Afnor Certification selon des critères définis pour 50 catégories de produits (comme par exemple les ordinateurs portables). Leurs principes sont édictés par 6 caractéristiques rigoureuses, comme la définition d’exigences précises, la prise en compte de l’ensemble du cycle de vie du produit, la révision régulière des exigences et la certification par tierce partie.
- les écolabels indépendants (dits étiquetage environnemental de type II) sont distribués par des organisations ou associations d’entreprises, d’industriels ou des groupements d’intérêts. Ils définissent eux-mêmes les critères d’évaluation écologique et donc ne font pas appel à un tiers de confiance. Les écolabels de type II sont les plus représentés sur le marché. “Le grand nombre d’écolabels de type II sur le marché ne facilite pas le choix du consommateur. En effet, l’évidence de la signification d’un label ne s’impose pas forcément de manière claire”, commente le portail dédié à la responsabilité sociale et environnementale de l’entreprise.
- les écoprofils (dits étiquetage environnemental de type III) fournit des informations sur le produits en affichant par exemple le cycle de vie ou les composants enfermés dans le produit.
Combien ça coûte de se faire labelliser ?
Gage de fiabilité pour certains, se faire labelliser n’est pas gratuit. En Europe, les demandes d’attribution du label écologique sont soumises au paiement d’une redevance. L’utilisation du label est également soumise au paiement d’une redevance annuelle par l’utilisateur : le montant minimal de la redevance pour les frais de traitement de la demande est fixé à 300 euros et le montant maximal à 1 300 euros.
En France, la visite d’audit et les frais de dossier s’élèvent à 1825 euros. La redevance annuelle correspond à 0,15 % du chiffre d’affaires des produits certifiés. La redevance annuelle minimale est fixée, par groupe de produits et par demandeur, à 500 euros et la redevance annuelle maximale à 25 000 euros. En France, elle varie de 800 euros à 25 000 euros (une réduction de 25% sera accordée aux PME). Pour les écolabels de type II, les organismes peuvent monnayer la soumission, les tests (s’il y en a) et l’attribution de l’étiquette. Les prix sont fixés par ce même organisme qui décide par ailleurs de la durée de validité de son label.
L’éco-conception, comme point de départ
Trop nombreux et trop segmentés. C’est le premier constat opéré lorsqu’on observe un peu plus minutieusement le nombre et la catégorisation des écolabels dans le monde. Le problème est double : primo, leur multiplicité complique l’affaire des consommateurs qui, en étant confronté à un nombre élevé d’étiquettes, demeurent dubitatifs quant à leur pertinence. Deuxio, leur segmentation poussée rend difficile la compréhension du périmètre d’action de chaque label. Quels critères valident ces écolabels, quel segment analysent-ils ? S’agit-il d’imprimantes, d’écrans, de serveurs, de portables ? Sur quel type de composants portent-ils ? Mais plus encore, ont-ils une quelconque valeur sur le sol français ou en Europe ? Autant d’interrogations qui, si on ne peut que saluer la présence de telles initiatives écologiques – encore une fois -, nuisent quelque peu à l’effort premier de sélection de produits informatiques, que l’on soit un particulier ou une entreprise.
EuP et ROHS, pour une fabrication écolo
Et le décryptage est d’autant plus difficile si on y ajoute le principe d’éco-conception, lui-même encadré par des normes rigoureuses. L’éco-conception, c’est le point de départ d’une chaine GreenIT pour un constructeur informatique dans la mesure où cela représente le cycle de vie du produit. En aposant un sceau d’éco-conception normalisé sur un produit, le constructeur montre son engagement à respecter l’environnement, “de l’extraction des matières à la gestion de la fin de la vie du matériel, avec le recyclage de la plupart des composants”, comme l’indique l’Afnor, l‘organisme de normalisation français, qui a permis de définir un peu plus finement l’éco-conception. Dès le commencement de la fabrication, en somme.
Autrement dit, l’éco-conception, si elle engage la responsabilité du seul constructeur, constitue le point de départ d’un acte d’achat – côté consommateur – éco-responsable. Elle vient certifier la politique du constructeur en matière de respect environnemental. Il existe deux directives européennes liées à l’éco-conception censées réglementer à la fois le cycle de vie du matériel et sa fabrication.
- La directive RoHS (Restriction of the use of certain Hazardous Substances in electrical and electronic equipment) vise à réduire l’usage de certaines substances toxiques dangereuses dans certaines classes d’équipements électroniques ou électriques. Elle en identifie six : le plomb, le mercure, le cadmium, le chrome hexavalent, les polybromobiphényles (PBB) et enfin les polybromodiphényléthers (PBDE). En France, où la directive est en place depuis 2006, tous les produits commercialisés depuis cette date doivent être conformes à cette directive. “Aucun symbole ne permet d’identifier ces produits cependant, certaines sociétés précisent elles-mêmes, dans la description des produits, la mention “certifié RoHS” ou “conforme RoHS”, expliquent plusieurs responsables de la société française Dotgreen, spécialiste du conseil GreenIT, dans un ouvrage baptisé GreenIT (publié chez Dunod). Cette classification sert également de base au baromètre Greenpeace (notamment en matière de produits polluants), que nous aborderons plus loin dans ce dossier.
- La directive de 2005 de EuP (pour Energy-using products), entrée en vigueur en Europe en 2008, adresse quant à elle le problème de la consommation d’énergie des appareils électroniques et électriques. En France, elle n’est applicable que pour certains produits prioritaires, comme la télévision et les ordinateurs. “Pour obtenir le label CE et mettre en vente un produit en France, les fabricants devront se mettre en conformité avec la directive EuP”, souligne la société Dotgreen dans ce même ouvrage.
Bref, vous l’aurez compris, l’éco-conception et ses normes permettent de cataloguer un constructeur en mettant en avant ses politiques de fabrication et leur caractère écologique. A condition encore une fois que ces normes soient affichées.
La pétaudière des écolabels
Si l’éco-conception symbolise la partie cachée de l’iceberg, les écolabels illustrent une attitude volontaire d’un constructeur de montrer son engagement. Tout en gardant à l’esprit les différents types d’étiquettes vertes et leur pertinence (qu’elles soient de type I, II, ou III – voir la partie précédente). Mais, encore une fois, leur multiplicité et leur périmètre d’action plongent le consommateur dans le flou le plus trouble.
Certains labels qualifient la chaîne de bout en bout – on les appelle écolabels globaux -, c’est-à-dire qu’ils couvrent l’ensemble du cycle de vie du matériel informatique, de l’éco-conception au recyclage. D’autres adressent la problématique de la consommation d’énergie et enfin d’autres encore couvrent l’ensemble du spectre environnemental, mais peuvent également s’appliquer à l’informatique.
Les officiels en France : NF Environnement et Eco-label européen
En France, ces deux labels, NF Environnement et l’Eco-label européen, tous deux de type I, sont les deux seuls à être officiels. Ils sont tous deux validés et certifiés par l’organisme de normalisation français Afnor.
NF Environnement, visé également par le ministère de l’Ecologie et du développement durable, s’il prend en compte nombre de produits non-informatiques, couvre les cartouches d’encre des imprimantes. Il s’intéresse aux produits dont l’impact environnemental est réduit. De son côté, l’Ecolabel européen s’appuie sur des critères d’éco-conception, de consommation d’énergie et de mode veille, de recyclage et bien sûr sur le taux de substances toxiques (celles répertoriées dans la directive RoHS) contenu dans le produit. Il adresse les ordinateurs portables et les ordinateurs de bureau. Il fournit une importante base de données en ligne.
Les Ecolabels dits globaux
- Epeat (Type II) : Certainement le label le plus complet à ce jour. Epeat (outil d’évaluation environnementale des produits électroniques – créé aux Etats-Unis par le Green Electronic Concil) est un outil qui permet aux entreprises d’évaluer et de comparer des matériels informatiques en fonction de leurs caractéristiques écologiques. Epeat s’appuie sur 51 critères (dont 23 obligatoires) pour opérer son classement. Puis répertorie les produits selon trois niveaux (Gold, Silver, Bronze) en se basant sur le nombre de critère ayant passé brillament les tests. Gold étant le niveau le plus élévé signifiant que les 23 critères obligatoires ont été passés avec succès, plus 75% des critères optionnels. Dans ses critères, Epeat inclut notamment les spécifications EnergyStar, qui sont aussi très utilisées en France.
- Blue Angel (Type I) : Appliqué dans 20 pays européens dont la France, Blue Angel représente la plus vieille certification environnementale en Europe. Né en Allemagne en 1977, Blue Angel ne s’adresse pas uniquement au matériel informatique. Elle contrôle un cycle de vie du matériel très complet : éco-conception, la diminution des polluants, la réduction de la consommation d’énergie, des émissions de bruit et le recyclage.
- TCO (Type I) : Un label suédois né en 1995. A ses débuts, il était spécifique aux écrans d’ordinateurs. Il couvre désormais, les ordinateurs de bureaux, les portables, les téléphones mobiles et les imprimantes. Ces critères passent au crible la réduction d’énergie, l’ergonomie du matériel et l’émission de champs éléctromagnétiques.
La pétaudière des écolabels (suite)
EnergyStar (Type II) et 80 Plus (Type II) : l’efficacité avant tout
EnergyStar et 80 Plus, deux labels nés aux Etats-Unis couvrent le spectre unique de la consommation énergétique des produits.
EnergyStar est certainement le point de référence le plus connu dans le monde. Créé en 1998 en Etats-Unis par l’EPA (Environment Protection Agency), il a été importé en Europe par la Commission européenne en 2001. Il couvre un large éventail de produits informatiques : les moniteurs, les ordinateurs de bureau, les ordinateurs portables et tablettes, les systèmes informatiques intégrés, les serveurs, les stations de travail, les consoles de jeu et les appareils de traitement d’images.
Le label 80 Plus, né en 2004 d’une initiative de 34 industriels du secteur de l’informatique, s’intéresse quant à lui à l’efficacité énergétique des alimentations électriques des ordinateurs. Pour être certifiée 80 Plus, une alimentation électrique doit délivrer au minimum une efficacité de 80 % sur une certaine plage de fonctionnement. Depuis le 20 juillet 2007, EnergyStar 4.0 s’appuie sur les critères du programme 80 Plus pour évaluer l’efficacité énergétique des PC et des serveurs.
Programmes non-spécifiques à l’informatique
Comme le label NF Environnement, ces programmes ne sont pas limités à l’informatique, mais entrent dans des initiatives étendues de développements durables. Malheureusement, les labels ci-dessous ne bénéficient que d’une faible notoriété en France. Peu d’entreprises (voire aucune) hexagonales sont référencées dans les bases de données de ces initiatives. Leur portée reste limitée à leur pays d’origine, où ils connaissent pour la plupart une reconnaissance à la fois des particuliers et des entreprises.
- Le Choix environnemental (Type II) : Ce label, créé au Canada, certifie une base de plus de 300 catégories de produits, les imprimantes ainsi que les appareils multi-fonctions. Il est représenté par l’Eco-logo qui est attribué par TerraChoice Environmental Marketing, qui audite et certifie les produits alors soumis.
- GreenGuard (Type I) : Greenguard, quant à lui, s’intéresse tout particulièrement aux émissions de CO2 dégagées par les produits de bureau, les imprimantes ainsi que les ordinateurs de bureaux et les portables. Sa mission est une mission de santé publique et de respect de la qualité de vie. Crée en 2001 aux Etats-Unis, il est validé par l’ONG GreenGuard Environmental Institute, qui attribue le précieux sésame.
- Le Cygne blanc (Type I) : Une initiative 100% nordique. Le Cygne blanc (Nordic Swan) est né en 1989 en Suède et Norvège. La Finlande, l’Islande et le Danemark ont décidé progressivement de rejoindre l’initiative en 1990, 1991 et 1997, respectivement. Le Cygne blanc certifie 66 catégories de produits dont les ordinateurs, les imprimantes, les photocopieurs et les consommables, selon des critères propres à chaque catégorie. C’est le Conseil d’éco-labellisation qui est responsable de la certification des produits soumis. Un audit et des tests sont réalisés par des entreprises et laboratoires indépendants.
- CECP et PC3R : Ces deux écolabels asiatiques (le premier chinois, le second japonais) inconnus en France se cantonnent à leur marché local respectif. CECP adresse la problématique de la réduction énergétique et PC3R prend à bras le corps le cycle de vie du matériel, de l’éco-conception au recyclage. Pour pouvoir commercialiser un produit informatique sur les marchés respectifs, la Chine et le Japon, les constructeurs doivent toutefois obtenir ces deux certifications.
Des étiquettes propres aux constructeurs
Nous l’avons vu dans la précédente partie : une partie du message écologique et d’éco-responsabilité se retrouve noyé dans la multitude d’écolabels présents sur le marché mondial. A cela viennent également s’ajouter des initiatives propres à certains constructeurs informatiques qui ont décidé de développer et de “marketer” leur propre label vert qui étiquette leur propre matériel. Si l’initiative reste louable d’un point de vue environnemental, on peut toutefois se demander pourquoi ces constructeurs contribuent à l’allongement de la liste déjà très longue des écolabels. D’autant que selon eux, leur propre étiquette verte reste conforme aux labels existants EnergyStar et Epeat.
C’est notamment le cas de HP, l’un des plus grands constructeurs d’informatique au monde (tant sur les serveurs que sur les PC), qui via son programme Eco Solutions propose son label Eco Highights. Comme son nom l’indique, il s’agit de proposer aux entreprises souhaitant investir dans le matériel du groupe un guide parmi l’important catalogue des produits du constructeur. HP commercialise des serveurs, des imprimantes, des PC, des écrans, des accessoires et également des services qui adressent le segment du datacenter, l’un des éléments clés du très tendance Cloud Computing.
Via ce label, le constructeur montre également son engagement à suivre une politique éco-responsable et, dans la foulée, à diminuer la facture électrique des entreprises en proposant des produits plus efficaces. Un point qui constitue l’argument clé du GreenIT auprès des entreprises. Eco Highlights, qui apparait dans la description du produit HP, adresse les problématiques d’éco-conception, de réduction d’énergie et d’innovations techniques pour limiter l’usage de consommable (pour les imprimantes notamment), mais également dévoile les intentions du constructeur à limiter son empreinte carbone. Rappelons une nouvelle fois que cet écolabel “propriétaire” intègre dans la description du produit d’autres ecolabels indépendants, comme l’Epeat ou EnergyStar.
Dell, autre géant de l’informatique, développe pareille initiative via son programme Energy Smart, qui selon lui vient compléter EnergyStar.
Le cas Greenpeace
Qui de mieux placer que l’ONG symbole n°1 de l’écologie dans le monde, pour porter la bonne parole éco-responsable auprès des constructeurs informatiques ? C’est la mission que Greenpeace s’est fixée en 2006. Face à la montée en puissance de l’informatique dans le quotidien, et la progression du taux d’équipement des ménages dans le monde, l’ONG a décidé de se concentrer sur les constructeurs informatiques et ceux de la téléphonie, et de livrer aux yeux du monde son propre baromètre. Objectif : noter (sur 10) les constructeurs en fonction des politiques éco-responsables mises en place. Greenpeace base son analyse sur l’usage de substances et matériaux toxiques, sur l’efficacité énergétique et bien sûr sur le recyclage.
Devenu très médiatique, le rapport Greenpeace constitue un point de repère important pour les consommateurs, même si l’analyse de l’ONG repose sur des données transmises par les constructeurs. Des données qui n’ont en rien été vérifiées au préalable. Un problème de méthologie, certes, mais des bons et mauvais points qui font toutefois office de lobbying auprès des constructeurs, qui se voient pointés publiquement du doigt, ou tout simplement félicités. Autant dire que cela peut influer sur l’image d’une marque, en bien ou mauvais, surtout en plein contexte propice à la prise de conscience écologique.
Greenpeace a profité de l’édition 2010 du Consumer Electronic Show de Las Vegas – la grande messe de l’électronique grand public – pour publier la 14e édition de son baromètre. Nokia et Sony Ericsson obtiennent aujourd’hui les meilleures notes avec respectivement 7,3 et 6,9 sur 10. Ces deux nordistes possèdent une belle longueur d’avance sur les autres constructeurs qui demeurent dans le ventre mou du classement, entre 5 et 6 sur 10. On y retrouve notamment Apple, Sony, Motorola, Samsung, Philips et Toshiba. Le plus mauvais élève, Nintendo, obtient la note de 1,4 lors de ce classement. Bref, si Greenpeace ne propose pas à proprement dit un écolabel, son baromètre offre toutefois aux consommateurs, entreprises ou particuliers, un guide des marques et de leur politique écologique.
Quelques liens pour en savoir plus
Voici quelques sites qui vous permettrons d’en savoir plus :
- www.greenit.fr/ : Un blog phare dédié au GreenIT.
- www.eco-info.org/ : Site d’information du CNRS sur les ecolabels.
- www.ecologie.gouv.fr/ecolabels/ : Le site du ministère de l’Ecologie et du Développement à propos des écolabels.
- www.ecolabels.fr/ : Le site de l’Afnor à propos des écolabels.
- ekopedia.org : La partie sur les écolabels sur le portail Ekopédia.
- www.rsenews.com/ : RSE news, le portail dédié à la responsabilité sociale et environnementale de l’entreprise et sa rubrique sur les ecolabels.
- greenwashingindex.com : Un site sur le concept du Greenwashing. Méthode qu consiste pour une marque à s’acheter une conscience écologique très marketing. Ce portail décrypte les mauvaises ou les bonnes expériences.