Introduction
Ennemi juré de la stabilité et de la longévité de nos ordinateurs, la chaleur modifie les caractéristiques du silicium et le rend à l’extrême inutilisable. Elle peut faire des dégâts très rapidement, comme ont pu s’en rendre compte les nombreux overclockeurs qui ont témoignés des problèmes de santé de la plupart des Core 2 Duo au-delà de 65°C.
Mais tout cela n’a-t-il pas changé depuis l’arrivée des processeurs Lynnfield, qui semblent capables de supporter des températures de l’ordre des 100 degrés Celsius ? Après tout, nous avons régulièrement flirté avec les 95 °C lors de nos tests d’overclocking, et ce, sans rencontrer de problèmes de stabilité alors que nous atteignons des fréquences dépassant les 4,3 GHz.
Bien que la température à laquelle nous avons dû lever le pied avec notre Core i7-870 se soit avérée particulièrement élevée, le fait qu’elle ait coïncidé avec nos limites de tension et de refroidissement s’est produit strictement par hasard. Il ne fait aucun doute qu’une plateforme fonctionnant si près de sa limite thermique sur un banc de test entièrement ouvert serait totalement inutilisable dans un boîtier fermé, où la température ambiante suffirait à elle seule à entraîner la réduction automatique de la fréquence dès que l’on approcherait un tant soit peu de la pleine charge. Le refroidissement liquide est une option viable, mais il faut opter pour un système à deux ventilateurs, sous peine d’obtenir des résultats franchement décevants. Qui plus est, la plupart des utilisateurs n’ont aucune envie de s’ennuyer à mettre en place un refroidissement de ce type, qui a le double inconvénient d’avoir un prix élevé et d’être bien souvent impossible à caser dans un boîtier conventionnel. Il était donc plus que temps que nous passions au crible l’offre disponible en matière de systèmes de refroidissement par air.
Comparaison des caractéristiques
À l’heure actuelle, la plupart des fabricants de ventirads livrent de série leurs produits avec le système de fixation pour socket LGA 1156. Deux d’entre eux, toutefois, vous obligeront à acquérir des accessoires supplémentaires : Sunbeamtech, dont les fixations coûtent une dizaine de dollars, et Xigmatek, dont l’adaptateur LGA universel devrait finir par remplacer le composant livré avec les ventirads actuels mais coûte pour l’instant 8 dollars.
Caractéristiques de ventirads pour processeurs LGA 1156 | ||||||||||
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Hauteur max. | Hauteur base | Recouvrement mémoire | Nombre ventilateurs | Diamètre ventilateurs | Contrôleur PWM | LGA 1156 | LGA 1366 | LGA 775 | AM3 / AM2 | |
Arctic Cooling Freezer 7 Pro R2 | 131 mm | 28 mm | 12 mm | Un | 92 mm | Oui | ✓ | ✓ | ✓ | ✓ |
Cooler Master Hyper 212 Plus | 160 mm | 38 mm | 6 mm | Un | 120 mm | Oui | ✓ | ✓ | ✓ | ✓ |
Noctua NH-D14 | 160 mm | 46 mm | 42 mm* | Deux | 120 mm, 140 mm | Non | ✓ | ✓ | ✓ | ✓ |
Scythe Mugen-2 Rev. B | 156 mm | 41 mm | 28 mm | Un | 120 mm | Oui | ✓ | ✓ | ✓ | ✓ |
Sunbeamtech Core-Contact Freezer | 156 mm | 38 mm | 10 mm | Un | 120 mm | Non | x | x | ✓ | ✓ |
Thermalright MUX-120 | 161 mm | 47 mm | 2 mm | Un | 120 mm | Non | ✓ | x | x | x |
Thermaltake Frio | 162 mm | 28 mm | 11 mm | Deux | 120 mm | Non | ✓ | ✓ | ✓ | ✓ |
Tuniq Tower 120 Extreme | 156 mm | 47 mm | 9 mm | Un | 120 mm | Non | ✓ | ✓ | ✓ | ✓ |
Xigmatek Thor’s Hammer | 160 mm | 44 mm | 24 mm | Deux | 120 mm | Non | x | ✓ | ✓ | ✓ |
Zalman CNPS10X Quiet | 160 mm | 37 mm | 8 mm | Un | 120 mm | Non | ✓ | ✓ | ✓ | ✓ |
La « hauteur maximale » désigne l’espace nécessaire pour installer le ventirad dans le boîtier. La « hauteur base » fait référence à l’espace disponible sous les ailettes, une valeur indispensable pour déterminer s’il est possible d’installer un ventirad donné par-dessus les divers dissipateurs déjà présents sur votre carte-mère. La colonne « Recouvrement mémoire », enfin, indique dans quelle mesure le dissipateur thermique dépasse du bord sérigraphié qui entoure la plupart des sockets LGA 1156.
Il est important de noter que tous les systèmes de refroidissement actuels dépassent de ce bord. La hauteur de la base permet également de déterminer la hauteur maximale des barrettes de mémoire qui devront passer sous le ventilateur avant.
Notez par ailleurs l’astérisque qui accompagne la valeur « Recouvrement mémoire » du Noctua NH-D14 : ce ventirad est en effet équipé d’un ventilateur central et peut être utilisé avec ou sans son ventilateur avant. Si l’on enlève ce dernier, le ventirad recouvre 25 mm de mémoire en moins, mais cela a bien entendu un impact sur les performances.
Arctic Cooling Freezer 7 Pro Rev.2
Il fallait avoir du cran pour envoyer un ventirad équipé d’un ventilateur de 92 mm dans un comparatif rempli de modèles 120 mm ; c’est pourtant exactement ce qu’a fait Arctic Cooling, même lorsque nous leur avons expliqué que notre test se ferait sur un Core i7 overclocké. Il s’agit de toute évidence d’un choix axé sur l’argument du prix, vu que la société vend également un produit 120 mm (nommé Freezer XTREME Rev.2)… qui coûte pratiquement deux fois plus cher. Le Freezer 7 Pro Rev.2 est quant à lui proposé aux alentours de 20-25 € sur le web ; nous avons donc hâte de voir si ce ventirad miniature est capable de se mesurer à ses concurrents.
Le modèle qui nous a été envoyé par Artic Cooling est livré de série avec une couche de pâte thermique préappliquée et protégée par un cache en plastique transparent. Lorsqu’on l’enlève, celui-ci révèle une base de contact ultraplate en cuivre finement poli.
Prévu à la fois pour les sockets Intel LGA (775, 1156 et 1366) et les cartes-mères AMD (socket 939, AM2, AM2+ et AM3), le Freezer 7 Pro Rev.2 est l’un des rares ventirads orientés « performances » à pouvoir remplacer le modèle de base fourni par Intel sans qu’il ne soit nécessaire d’extraire la carte-mère de son boîtier. Très léger, il ne requiert en effet pas de plaque de rétention à l’arrière, ce qui rend son installation particulièrement simple (un tournevis et une pince d’électricien suffisent).
Il est toutefois moins adapté aux produits AMD, dans la mesure où, en raison de l’orientation du socket de la plupart des cartes-mères AM2/AM3, le ventilateur devra composer avec la chaleur provenant de la carte graphique.
Cooler Master Hyper 212 Plus
Disponible sur le net à moins de 30 €, le Cooler Master Hyper 212 Plus est l’un des ventirads-tours 120 mm les moins chers du marché, ce qui ne l’empêche pas de disposer de bon nombre des caractéristiques que l’on pensait l’apanage des modèles plus onéreux.
Mieux encore : le produit de Cooler Master se paie le luxe d’être compatible avec la plupart des sockets actuels (LGA 1156, LGA 1366, LGA 775, AM2, AM2+ et AM3) et est livré avec un système de fixation qui permettra aux plus motivés de monter un deuxième ventilateur à l’opposé du premier afin de créer une configuration qui non seulement poussera l’air dans le dissipateur, mais l’en extraira également.
Les caloducs, en contact direct avec le processeur, réagissent rapidement aux changements de température, même s’ils ne conduisent en pratique pas plus de chaleur que les autres modèles. Leur finition polie permet d’obtenir une surface très plate à un prix avantageux, mais il n’en reste pas moins que la pâte thermique sera ici encore plus indispensable que sur les modèles en bloc.
L’installation requiert la fixation d’une plaque de rétention à l’arrière de la carte-mère (pour des raisons de rigidité) à l’aide de quatre vis-écrou, ce qui nécessite donc d’extraire cette dernière du boîtier. Une fois cette opération réalisée, le dissipateur proprement se fixe simplement à l’aide de quatre vis venant s’insérant dans les vis-écrou précitées, pour autant que l’on ait préalablement décroché le ventilateur (qui recouvre les vis avant).
Il faut faire particulièrement attention à ne pas trop serrer les vis du système de fixation, sous peine de les coincer dans leur vis-écrou ; si cette dernière se mettait à tourner, elle risquerait de se désolidariser de l’écrou qui la maintient au dos de la carte-mère, ce qui provoquerait le décrochage de la plaque de rétention et la chute de l’ensemble du ventirad. Nous avons vu certains des concurrents de Cooler Master contourner ce problème à l’aide de pas de vis inversés pour les pièces destinés au dos de la carte-mère ; une solution efficace bien que légèrement perturbante pour la personne chargée d’assembler le système.
Noctua NH-D14
En quelques années à peine, la société autrichienne Noctua s’est bâti une solide réputation, due à des produits offrant un excellent rapport refroidissement/bruit. Récemment, elle a décidé d’appliquer son expertise technique à la conception d’un énorme ventirad qui devrait, du fait de sa simple taille, être capable de battre à plate couture la plupart de ses concurrents : en effet, le NH-D14 est environ 50 % plus volumineux que les modèles « big air » moyens.
À environ 75 € sur le net, il est également deux fois plus cher. Ce prix s’accompagne toutefois d’une grande flexibilité, vu que le ventirad de Noctua est compatible avec les sockets LGA 1156, LGA 1366, LGA 775, AM2, AM2+ et AM3, qu’il peut être équipé d’un ou deux ventilateurs et qu’il est livré avec deux câbles permettant de régler manuellement la vitesse de ceux-ci.
Les surfaces sont en outre ultra-polies et recouvertes d’un film de pâte thermique. Non content de posséder ce qui semble bien être la surface de contact la plus plate de tout ce comparatif, les pièces du NH-D14 sont totalement exemptes de torsions, alors que ce problème affecte bien souvent les composants ayant subi un polissage approfondi.
Noctua affirme avoir fortement innové dans le domaine des ventilateurs, mais la caractéristique la plus novatrice du NH-D14 est probablement sa plaque de rétention multi-LGA. Il suffit en effet de retirer la partie centrale de son coussinet en caoutchouc pour lui permettre de s’installer à la perfection sur une carte-mère LGA 1156 et de rigidifier cette dernière.
Côté montage, on dispose de deux fixations qui, une fois installées (une opération qui doit être réalisée avant d’insérer la carte-mère dans le boîtier), permettent d’accrocher le ventirad à l’aide de seulement deux vis, auxquelles on accède en retirant le ventilateur central.
Scythe Mugen-2 Revision B
La surface de dissipation est l’un des éléments les plus déterminants pour l’efficacité des systèmes de refroidissement par air. Disponible à partir de 40 €, le Mugen 2 Rev. B de la firme japonaise Scythe a le bon goût de nous proposer le rapport surface de dissipation / prix le plus intéressant de ce test. Malheureusement, il ne s’agit pas du seul facteur entrant en ligne de compte, raison pour laquelle nous devrons faire confiance à nos tests pour voir si le fabricant fait bon usage de cet avantage.
Le Mugen 2 Rev. B nous a surpris par sa prise en charge des cartes-mères à socket 478 en plus des modèles LGA (1156, 1366 et 775) et AMD actuels (939, 940, AM2, AM2+ et AM3).
Le ventirad de Scythe possède l’une des surfaces de contact les plus plates que nous ayons jamais vues, la distorsion provoquée par le polissage ne se remarquant que par les bords arrondis. La base, en cuivre, semble recouverte d’une couche de nickel destinée à éviter toute oxydation.
Le plus gros inconvénient du Mugen 2 Rev. B provient probablement du fait qu’il devra en règle générale être intégralement installé hors du boîtier, étant donné qu’il requiert des vis uniquement accessible par l’arrière de la carte-mère. L’un de ses avantages, par contre, est qu’une fois monté, il est possible de faire coulisser son ventilateur : vers le haut pour laisser plus de place aux barrettes de mémoire ou vers le bas pour mieux refroidir le régulateur de tension de la carte-mère.
Sunbeamtech Core-Contact Freezer
À la base, le Core-Contact Freezer des Taïwanais de Sunbeamtech est l’un des plus anciens produits de ce comparatif, mais il a récemment été mis à jour afin de prendre en charge les processeurs pour socket LGA 1156. Commercialisé aux alentours de 40 € avec les adaptateurs LGA 775 et AMD, il vous faudra toutefois débourser une dizaine d’euros supplémentaires pour pouvoir bénéficier de la compatibilité avec les dernières puces d’Intel.
L’adaptateur LGA 1156 est livré avec quatre vis et une plaque de rétention. L’adaptateur LGA 775 est quant à lui toujours livré de série, la fixation de base étant celle pour sockets AMD.
Le Core-Contact Freezer doit son nom aux quatre caloducs qui s’interfacent directement avec le dissipateur thermique du processeur, un concept apparemment populaire parmi les concurrents que nous évaluons aujourd’hui : il faut dire qu’il a en effet le double avantage de réduire le poids global du ventirad et sa latence calorifique, mais nous n’accorderons que peu de crédit aux slogans publicitaires des fabricants qui affirment qu’il améliore également le refroidissement. Comme ses concurrents, Sunbeamtech a poli la face inférieure de ses caloducs afin de réduire au maximum les vides entre la base et le processus ; l’ensemble ne nécessite donc qu’un minimum de pâte thermique pour parvenir à une convection satisfaisante.
Malheureusement, le Core-Contact Freezer est à l’origine prévu pour les sockets AMD, et cela se ressent sur la compatibilité avec les processeurs de type LGA : cela fonctionne, mais l’installation pourrait en effet être nettement plus simple.
Ceci étant dit, l’installation sur carte-mère AMD (939, AM2, AM2+ ou AM3) est des plus faciles et peut même se faire directement dans le boîtier ; même scénario pour l’adaptateur LGA 775. C’est donc la fixation sur socket LGA 1156 qui est la moins pratique (bien que plus sûre), celle-ci nécessitant l’installation d’une plaque de rétention au dos de la carte-mère.
Thermalright MUX-120
Bien qu’il soit livré dans un emballage en carton brun qui ne paye absolument pas de mine, le MUX-120 de Thermalright dispose de plus d’un avantage sur le ventirad d’origine des processeurs Intel, à commencer par sa fixation à vis (aussi disponible séparément), son nouveau ventilateur ou encore sa finition globale. Ce qui explique peut-être son prix, lequel tourne aux environs des 50 €.
Le MUX-120 est livré avec ce qui nous semblait au départ être la meilleure plaque de rétention de ce comparatif : en effet, ses trous et pas de vis se trouvent exactement à la bonne place et se positionnent avec facilité face aux orifices de montage de la carte-mère.Malheureusement, elle ne procure pas aux processeurs LGA 1156 le soutien que nous espérions, étant donné que son centre ne touche pas l’arrière du socket.Ceci dit, la charge que doit supporter la carte-mère (plutôt que l’arrière du socket) reste relativement faible en raison de la légèreté du ventirad.
Côté base, c’est une fois de plus une bonne surprise : le cuivre du produit de Thermalright est presque parfaitement lisse et ne requiert pratiquement pas de pâte thermique.Son plaquage ultrafin permet quant à lui d’éviter toute oxydation, a priori sans avoir d’effet notable sur la convection thermique.
L’installation du MUX-120 sur un socket LGA 1156 est assez simple : une fois la plaque de rétention fixée, il est possible de monter le ventirad directement dans le boîtier de l’ordinateur. La plaque est par ailleurs bien conçue et permet d’éviter tout contact avec les circuits imprimés de la carte-mère.Le ventilateur, enfin, s’accroche ou se décroche à l’aide de simples clips.
Thermaltake Frio
Acteur majeur de la vente au détail et du marché OEM, Thermaltake se lance aujourd’hui dans ce qui pourrait être son projet le plus ambitieux : le Frio se distingue en effet des produits précédents de la marque par ses deux ventilateurs à haute vitesse et ses cinq gros caloducs.
L’exemplaire de préproduction que nous avons reçu était livré avec tous les éléments nécessaires à une compatibilité avec les processeurs pour sockets Intel LGA 775, 1156 et 1366 ainsi que, du côté d’AMD, AM2, AM2+ et AM3. Bonne idée, des rondelles en caoutchouc évitent que les fixations du ventirad n’entrent en contact avec la surface de la carte-mère.
Les caloducs ont une finition chromée tandis que la base, finement polie, semble être plaquée de nickel.
Le montage est ultrasimple tant qu’il se fait hors du boîtier ; il nécessite par contre une trappe d’accès au dos de la carte-mère si celle-ci est déjà installée. Une chose est sûre : si le refroidissement est à la hauteur du look, nous allons avoir droit à un excellent produit.
Un bémol, toutefois : nous ne connaissons pas encore le prix public de Frio. Celui-ci ne devrait toutefois pas tarder à faire son apparition dans les rayons, Thermaltake l’ayant lancé lors du CES.
Tuniq Tower 120 Extreme
Nous ne connaissons encore que très peu la marque Tuniq (une sous-division de Sunbeamtech), mais il suffit de jeter un rapide coup d’œil au Tower 120 Extreme (environ 60 € dans le commerce) pour se rendre compte qu’il s’agit d’un produit innovant.
Pour commencer, le ventirad du Taïwanais est le premier de ce test à avoir des côtés entièrement fermés. S’il s’agit d’un choix essentiel pour les modèles à ventilation tractée et utile pour ceux à ventilation poussée, le Tower 120 Extreme, lui, est un peu des deux car son ventilateur se trouve au milieu du dissipateur thermique. En optant pour cette configuration, Tuniq vise un double objectif : protéger le ventilateur et obtenir un look unique en permettant à lumière de la LED (car oui, il y a une LED !) de s’échapper entre et sous les ailettes.
Le système de fixation est compatible avec les processeurs AMD (sockets 939, AM2, AM2+ et AM3) comme Intel (LGA 775, 1156 et 1366). Des adaptateurs pour modèles AMD et une plaque de rétention pour plateforme Intel complètent le kit de montage.
Comme plusieurs autres fabricants, Tuniq a opté pour des caloducs en contact direct avec le dissipateur du processeur afin de réduire à la fois la latence thermique et le poids du ventirad. La base est bien lisse, ce qui assurera un bon contact avec le CPU, même si on note de fins sillons le long de chaque caloduc.
L’installation sur carte-mère LGA 1156 ou 1366 débute obligatoirement par la pose de la plaque de rétention, et ce, hors du boîtier ; une fois celle-ci montée, le ventirad proprement dit s’installe à l’aide de simples écrous à ressort.
Xigmatek Thor’s Hammer
Les ventirads de Xigmatek jouissent d’une certaine popularité, non sans raison : la firme propose en effet à prix modique des produits de bonne facture et assurant un bon refroidissement. Elle a toutefois pris son temps avant de les rendre compatibles avec le socket LGA 1156 d’Intel, à tel point qu’il lui a fallu nous fournir son kit d’installation « Crossbow » pour pouvoir participer à ce comparatif.
Destiné au marché haut de gamme, le Thor’s Hammer est vendu sans ventilateur : nous avons donc dû lui ajouter deux ventilateurs transparents et à LED bleues de marque Crystal, ce qui, avec les 65 € du dissipateur et les 8 € du kit de montage Crossbow, porte l’addition à plus de 90 €. Notons toutefois que le Crossbow LGA 775 / 1156 / 1366 devrait prochainement remplacer le modèle actuel, uniquement compatible avec les sockets LGA 775 et 1366.Les possesseurs de LGA 1156 désireux d’économiser un peu d’argent devront donc faire particulièrement attention au descriptif du produit qu’ils achètent.
Une fois encore, les caloducs (dont la finition est en nickel noir) sont extrêmement lisses et en contact direct avec la carte-mère ; malheureusement, on note des sillons assez larges entre ceux-ci et la base, ce qui nous obligera à appliquer plus de pâte thermique qu’à l’accoutumée si nous désirons obtenir une surface de contact optimale.
La plaque de rétention livrée avec le kit d’installation Crossbow s’installe au dos de la carte-mère à l’aide d’un adhésif préappliqué, tandis que le ventirad proprement dit se monte à l’aide de vis à ressort.Étant donné que le dissipateur, très volumineux, empêche tout accès à l’aide d’un tournevis, Xigmatek fournit une petite clé plate permettant de serrer ou desserrer les vis situées sous les ailettes.Bien qu’en théorie, il soit possible de retirer/réinstaller le ventirad sans extraire la carte-mère du boîtier, cette opération est extrêmement fastidieuse ; il est nettement plus simple de monter le dissipateur hors du boîtier et de poser les ventilateurs ultérieurement.
Zalman CNPS10X Quiet
En règle générale, Zalman nous impressionne par la qualité de ses produits, mais celle-ci a bien souvent un prix. Dans le cas du CNPS10X Quiet, ce prix est d’environ 50 € sur le net, ce qui en fait l’un des modèles à un seul ventilateur les plus onéreux de ce comparatif.
Bonne nouvelle : le ventirad est non seulement compatible avec les sockets Intel LGA 1156, mais également LGA 775 et 1366, AMD 393, AM2, AM2+ et AM3. Nous sommes toutefois quelque peu inquiets de voir un dissipateur aussi volumineux s’installer sur une carte-mère pour Core i5 ou i7 sans plaque de rétention et avec quatre simples écrous pour soutenir son poids.
Le régulateur de vitesse Zalman Fan Mate 2 est un accessoire qui pourrait faire oublier le prix du CNPS10X Quiet, mais nous préférons opter pour le réglage automatique via le BIOS : malheureusement, ce régulateur ne prend pas en charge la modulation de largeur d’impulsion (PWM, pulse-width modulation) si chère à la plupart des cartes-mères.
Comme de coutume chez Zalman, la base est polie et plaquée or ; malheureusement, elle n’est pas parfaitement plane, ce qui nous obligera à appliquer de la pâte thermique pour combler les petits vides entre celle-ci et la surface de dissipation du processeur. La couche d’or est suffisamment épaisse pour éviter l’oxydation mais suffisamment fine pour ne pas ralentir la conduction thermique.
L’installation du CNPS10X Quiet commence par l’ajout de fixations en plastique à la carte-mère, une opération qu’il est nécessaire de réaliser avant le montage de celle-ci dans un boîtier.
Une fois les fixations installées, le dissipateur se monte à l’aide de vis à ressort qui le maintiennent fermement en contact avec le processeur. Il est nécessaire d’enlever le ventilateur pour avoir accès à celles de devant, mais il s’agit d’un processus très simple.
Il faut noter que l’orientation des fixations pour processeur AMD résultera en un flux d’air vertical sur la plupart des cartes-mères, ce qui, pour beaucoup, fera en pratique du CNPS10X Quiet un ventirad pour processeurs Intel uniquement.
Configuration et protocole de test
Configuration de test | |
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Processeur | Intel Core i7-870 (2,93 GHz, 8 Mo de cache), overclocké à 4 GHz (20 x 200 MHz), 1,388 volts |
Carte-mère | EVGA P55 SLI E655, PCH P55 Express, BIOS A39 (23/10/2009) |
RAM | Crucial CT2KIT25664BA1339 (4 Go), DDR3-1333 en mode DDR3-1600 CAS 8-8-8-24 |
Carte graphique | Diamond Radeon HD 5870 1 Go, GPU à 850 MHz, GDDR5-4800 |
Disque dur | Western Digital Velociraptor WD3000HLFS, 300 Go, 10 000 tr/min, SATA 3 Gb/s, 16 Mo de cache |
Carte son | Module HD Audio intégré |
carte réseau | Module Ethernet Gigabit intégré |
Alimentation | Corsair CMPSU-850HX 850 watts modulaire, ATX12V v2.2, EPS12V, 80-Plus Gold |
Logiciels et pilotes | |
OS | Microsoft Windows 7 Édition Intégrale x64 |
Pilote carte graphique | ATI Catalyst 9.11 |
Pilote chipset | Intel INF 9.1.1.1015 |
Côté carte-mère, nous avons retenu la P55 SLI d’EVGA en raison de ses paramètres optimisés pour l’overclocking, qui nous ont permis dans 9 cas sur 10 de nous approcher, sans jamais l’atteindre, de la limite thermique de notre processeur.
Pour ce qui est de la mémoire, nous avons été forcés d’utiliser des barrettes sans grands dissipateurs thermiques car plusieurs des ventirads les dépassent. Nous avons contourné le problème en optant pour de la Crucial DDR3-1333 overclockée en DDR3-1600.
Benchmark et paramètres | |
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Prime95 v25.8 | Exécutable 64 bits, petites transformées de Fourier rapides, 8 threads |
RealTemp 3.00 | Mesure la plus élevée sur le core en pleine charge (60 minutes) Mesure la plus élevée sur le core au repos (30 minutes) |
Acu-Rite thermal probe | Température du caloduc IOH/VRM à la jonction avec le northbridge Température ambiante à 15 cm de la carte-mère, au bord |
Disponible à moins de 200 €, le Galaxy CM-140 s’est taillée la réputation d’être l’un des sonomètres les plus précis sous la barre des 400 €.
Nous avions à l’origine décidé de suivre l’exemple du monde de l’audio et d’évaluer les nuisances sonores générées par nos ventirads à une distance d’un mètre. Problème : notre sonde est insensible aux bruits de moins de 30 dB. Pour obtenir des valeurs plus élevées, nous avons donc mesuré le bruit à 25 cm puis avons utilisé une application de conversion pour obtenir les nuisances à 1 m.
Notre méthodologie n’est cependant pas parfaite : nous avons testé plusieurs appareils dont nous connaissions la nuisance sonore et remarqué une différence systématique de 1 dB (de moins), probablement due à un mauvais étalonnage de la sonde. Pour compenser, nous avons donc ajouté 1 dB à toutes nos mesures.
Une dernière remarque
Avant de passer aux performances, nous nous devons de signaler que, si bon nombre des concurrents examinés aujourd’hui sont livrés avec un régulateur de vitesse manuel, seuls trois d’entre eux prennent en charge le réglage de la vitesse du ventilateur par la fonction PWM (pulse-width modulation). Et parmi ces trois exceptions, seul le Scythe Mugen-2 Rev. B s’est glissé dans notre TOP 4. Ce point est important car nous voyons beaucoup de nos lecteurs exprimer leur frustration vis-à-vis de l’incapacité de leur carte-mère à réguler automatiquement la vitesse du ventilateur ; or il faut savoir que la plupart des cartes-mères se fient exclusivement au contrôleur PWM pour réaliser cette tâche. Il en existe bien quelques-unes qui passent par un changement automatique de la tension du ventilateur, mais elles sont rares et de toute façon compatibles avec les ventilateurs prenant en charge la régulation par PWM, qui constituent par conséquent une option « universelle ». Selon nous, le réglage automatique de la vitesse du ventilateur est une fonction bien plus utile qu’un potentiomètre, pour la simple et bonne raison que nous préférons travailler sur une machine silencieuse au repos. Pour cette raison, et bien que nous n’ayons pas pris en compte cette caractéristique dans notre analyse, nous avons pris la liberté de remplacer le ventilateur de notre MUX-120 par un modèle compatible PWM.
Températures
Nous avons testé chaque ventirad avec son ou ses ventilateurs de base puis les avons réévalués avec des ventilateurs 2500 tr/min spécialement sélectionnés par nos soins afin d’obtenir une comparaison à niveau sonore et flux d’air à peu près égaux (la perte de charge engendrée par le radiateur variant à chaque fois).
Température du processeur (°C en plus de la température ambiante)
Les ventirads Noctua et Scythe possédant les plus grands dissipateurs, il n’est guère surprenant de les voir afficher les meilleures performances (avec le NH-14 en tête). Une surprise nous attendait pourtant : le Thermalright MUX-120 a pris la deuxième place lors du test avec notre propre ventilateur. Il semble donc que les performances plutôt moyennes de ce ventirad soient dues à la faible vitesse de rotation du ventilateur fourni d’origine.
Notons par ailleurs qu’avec le Freezer 7 Pro Rev.2 d’Arctic Cooling, notre processeur overclocké atteint une température supérieure de 82 °C (!) par rapport à la température ambiante. Non, ce n’est pas une faute de frappe : nous avons été obligés de réduire la température de notre laboratoire à 11 °C pour pouvoir mener à bien son évaluation.
Autre point intéressant : les quatre concurrents les plus performants de ce comparatif ont comme point commun de n’avoir pas fait appel à des caloducs en contact direct avec le processeur, mais bien à une base en cuivre. Même constat lorsque nous employons notre propre ventilateur : le Frio de Thermaltake perd deux places et se fait remplacer par le MUX-120 de Thermalright qui, surprise, est lui aussi équipé d’une base conventionnelle.
Température de l’étage d’alimentation du CPU (VRM)
Quelques remarques concernant la température du régulateur de tension : le MUX-120 a la particularité d’avoir un ventilateur qui descend plus bas que le radiateur et qui crée donc un flux d’air sur le VRM, ce qui est appréciable. Le Frio de Thermaltake refroidit mal le VRM avec notre ventilateur, tandis que le Freezer 7 Pro Rev.2 d’Arctic Cooling excelle avec celui-ci, ce qui s’explique par le fait que le bord de ce ventilateur vient pratiquement se poser sur la carte-mère : le flux d’air s’en voyant amélioré, on obtient des résultats intéressants même si le montage n’est pas des plus pratiques.
Vitesse des ventilateurs, nuisances sonores et rapport qualité/prix
Vitesse de rotation moyenne (à pleine charge)
La vitesse de rotation du ou des ventilateurs est le facteur le plus important en ce qui concerne les nuisances sonores et le flux d’air généré, deux éléments que les fabricants doivent absolument prendre en compte lors de la conception de leurs produits. Ce qui ne signifie pas pour autant que le ventilateur le plus bruyant donne automatiquement le meilleur refroidissement : le dissipateur thermique joue en effet un rôle plus important encore.
Le ventirad de Thermalright parvient à atteindre des performances moyennes avec un ventilateur très lent, tandis que ceux du Thermaltake Frio tournent plus de deux fois plus vite à vitesse maximale (notons qu’ils sont équipés de potentiomètres permettant de les ralentir, mais le nombre de paramètres est tel qu’il aurait été impossible de tous les tester).
Nuisances sonores (12 volts cc)
Tournant légèrement plus lentement que sa vitesse nominale, le ventilateur du Thermalright MUX-120 fait aussi légèrement moins de bruit que prévu. La deuxième place du ventirad de Scythe en termes de silence est impressionnante au regard de ses performances en refroidissement.
Rapport refroidissement / bruit (plus élevé = meilleur)
Le moyen le plus simple de déterminer quel ventirad offre le meilleur rapport refroidissement / bruit est de convertir chaque valeur observée en pourcentage (relatif aux autres ventirads du test). Nous avons divisé la température moyenne de l’ensemble des ventirads par la température de chacun d’entre eux, ce qui nous a donné une échelle de températures. Même procédure pour le bruit : nous avons divisé le niveau de bruit de chaque ventirad par le niveau de bruit moyen de l’ensemble de ceux-ci. Enfin, nous avons divisé le score de température de chaque modèle par son score de bruit, ce qui nous a donné son score « d’efficacité acoustique » ou rapport refroidissement / bruit.
Une fois encore, le MUX-120 de Thermalright remporte la course grâce à son ventilateur ultra-silencieux et à ses performances moyennes, tandis que le Mugen-2 Rev. B de Scythe conserve sa deuxième place grâce à son ventilateur de vitesse moyenne et à son énorme dissipateur thermique.
Rapport refroidissement / prix (plus élevé = meilleur)
Nous avons utilisé la même méthode de calcul pour déterminer le rapport performances / prix.
On remarque toutefois immédiatement le gros problème de ce classement : si le Cooler Master Hyper 212 Plus s’est avéré suffisant pour refroidir notre processeur overclocké à 4 GHz, cela n’a pas du tout été le cas du Freezer 7 Pro Rev.2, qui n’occupe la deuxième place qu’en raison de son prix particulièrement bas. Par conséquent, si le premier (commercialisé aux environs de 30 €) constituera une véritable aubaine pour les overclockeurs ambitieux, le second n’aura aucune chance de leur convenir.
Conclusion
Parmi les ventirads que nous avons examiné aujourd’hui, quatre se démarquent : le Noctua NH-D14, qui affiche des performances excellentes ; le Thermalright MUX-120, particulièrement silencieux ; le Cooler Master Hyper 212 Plus, dont le rapport performances/prix est sans égal ; et le Scythe Mugen-2 Rev.B, un bon compromis sur tous les plans. Il faut toutefois distinguer les modèles que nous utiliserions de ceux que nous recommanderions à nos lecteurs.
Commençons par le Scythe Mugen-2 Rev.B. Bien qu’il coûte une dizaine d’euros de plus que le Cooler Master Hyper 212 Plus, il serait difficile d’ignorer les six degrés de température en moins qu’il apporte. La principale réserve que nous souhaiterions émettre avant de le recommander à tous les overclockeurs dont le budget est limité concerne la taille de ce dissipateur thermique, absolument énorme. Lorsque le ventilateur est posé à l’avant, il survole les emplacements mémoire de la plupart des cartes-mères, ce qui découragera les amateurs de dissipateurs mémoires proéminents.
Deux fois plus cher que le modèle Scythe, le Noctua NH-D14 s’étend encore plus loin par-dessus les barrettes de mémoire. Certes, on dispose d’un espace de 42 mm sous les ailettes et le ventilateur (réglable en hauteur), ce qui autorise la pose de radiateurs de taille modeste sur la mémoire. Et pourtant, alors que la taille du NH-D14 en rebutera plus d’un, il faut bien dire que ses performances exceptionnelles et la simplicité de son montage le mettront en bonne place sur la whishlist de bon nombre d’overclockeurs.
Nous n’avons aucune intention de remettre en question l’excellent rapport qualité / prix du Cooler Master Hyper 212 Plus, mais nous avons été nettement plus impressionnés par le silence et les performances du Thermalright MUX-120 (qui est malheureusement nettement plus cher).
Avec tous ces avantages et ces inconvénients, les recommandations seront forcément multiples et dépendront de l’usage que vous comptez faire de votre matériel. Si les overclockeurs cherchant les meilleures performances à tout prix opteront sans la moindre hésitation pour Noctua, nous recommanderions plutôt le Mugen-2 Rev.B, moins onéreux, à tous ceux qui disposent de suffisamment d’espace pour l’accueillir dans leur boîtier. Le Thermalright MUX-120, quant à lui, représente la solution la plus performante pour les machines compactes, et le Cooler Master Hyper 212 Plus constitue une bonne option pour les overclockeurs manquant d’espace mais refusant de payer le prix fort.