AMD Phenom II X6 & 890FX : l’hexacore abordable

Introduction

Quand on voit le prix de l’Intel Core i7-980X (cf. notre test), on ne peut raisonnablement parler de « bon rapport performances/prix ». Certes, on apprécie le fait que le fondeur ait eu la bonne grâce de nous « offrir » deux cores supplémentaires par rapport au Core i7-975 sans augmentation tarifaire et certes, cela fait toujours plaisir de voir un processeur supplémentaire sur socket LGA 1366. Mais à l’heure actuelle, si vous voulez un hexacore Intel, le choix est plus que limité : c’est le Core i7-980X ou un Xeon de la série 5600, point final, et il faut débourser 1000 € ou plus. À ce prix-là, ces processeurs ne sont donc en pratique destinés qu’aux utilisateurs professionnels faisant tourner des applications fortement multithreadées et devant à tout prix gagner du temps, par exemple sur des projets d’encodage.

Si vous préférez AMD, vous avez les Opteron 2400, qui sont également équipés de six cores et ont l’avantage d’être nettement moins onéreux (on trouve des Opteron 2427 2,2 GHz à 425 €) même s’ils sont moins rapides que les Intel. Comme ces derniers cependant, ils ne sont toutefois pas réellement destinés aux machines de bureau ; en fait, les Opteron « X6 » sont prévus pour être installés sur des cartes-mères à deux sockets et ainsi créer des serveurs à douze cores.

Image 1 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordable

Arrive le Phenom II X6

C’est ici qu’entre en scène le nouveau Phenom II X6, que nous considérons comme le premier processeur à six cores réellement viable sur le marché des ordinateurs de bureau.

Le Core i7-980X nous avait montré les avantages que l’on pouvait récolter en poussant plus loin la parallélisation : à fréquence égale (3,33 GHz dans les deux cas), l’hexacore est en effet plus rapide que le Core i7-975 dans la plupart des benchmarks.

Le Phenom II X6, nouveau fer de lance d’AMD, va nous permettre de vérifier s’il est intéressant de payer plus pour obtenir deux cores supplémentaires : après tout, le Phenom II X4 965 Black Edition est disponible dans le commerce à 150 € environ, tandis que le prix public recommandé du Phenom II X6 1090T est de 285 $, ce qui se traduira probablement par quelque chose comme 250 €, voire plus. Est-ce que cette différence de tarif s’accompagnera d’un écart de performances similaire ?

Soyons honnêtes : non, l’ajout de ces deux cores (et des caches L1/L2 qui les accompagnent) ne justifie pas à lui seul la différence de prix. Mais AMD a bien compris que l’on n’attirait pas les mouches avec du vinaigre et a donc équipé son nouveau processeur de la technologie Turbo CORE. Pour résumer, le Turbo CORE est une tentative d’utiliser la marge thermique libérée lorsqu’au moins trois cores sont inactifs en overclockant automatiquement les cores restants. Sur le Phenom II X6 1090T, le Turbo CORE permet de transformer de facto l’hexacore 3,2 GHz en un tricore à 3,6 GHz.

Dans presque tous les cas, le Phenom II X6 devrait donc être plus rapide que le meilleur X4, la seule exception se produisant lorsque l’ordinateur utilise exactement quatre threads : dans ce cas, le processeur reste « bloqué » à 3,2 GHz sur quatre cores actifs, là où le Phenom II X4 965 BE monte à 3,4 GHz.

Nouveau chipset : le 890FX/SB850

Image 2 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordable

Ce n’est pas tout : AMD lance également une version révisée de son chipset pour ordinateur de bureau, comme d’habitude prévu pour être utilisé avec une carte graphique séparée (il n’y a donc pas de circuit graphique intégré). Le nom du northbridge, 890FX, donne l’impression qu’il s’agit d’un tout nouveau composant, mais il est en réalité assez similaire à son prédécesseur direct, le 790FX ; la plus grosse différence se situe en fait au niveau du southbridge, le SB850. Nous aborderons les caractéristiques de ces deux puces dans quelques pages. Pour l’instant, sachez simplement qu’il s’agit des deux premiers éléments d’une plateforme à trois puces nommée « Leo », qui a pour vocation de remplacer la plateforme Dragon. Le troisième élément est tout simplement une carte graphique Radeon HD 58xx.

Avant d’aller plus loin, voyons en quoi l’ajout de deux cores affecte l’architecture des processeurs Phenom II.

Phenom II X6 : une gamme, deux processeurs

AMD lance aujourd’hui deux processeurs Phenom II X6 : le 1090T et le 1055T.

Sur le plan architectural, ces deux modèles sont identiques : il s’agit dans les deux cas de processeurs hexacores monolithiques équipés de 128 Ko de cache L1 par core (64 Ko pour les instructions et 64 Ko pour les données), de 512 Ko de cache L2 par core et de 6 Mo de cache L3 partagé.

C’est là que l’on note la première différence par rapport à l’approche adoptée par Intel : pour son hexacore Gulftown, ce dernier a augmenté la taille du cache L3 afin de maintenir un ratio considéré comme « optimal » entre les cores et le cache. Chez AMD par contre, la finesse de gravure n’a pas encore évolué, ce qui signifie que le fondeur est coincé : impossible d’augmenter la taille du cache sans mettre en danger la viabilité économique du processeur. Nous verrons cependant que l’augmentation du nombre de cores contribue déjà pas mal à accroître les performances du X6 dans les benchmarks faisant appel à des applications threadées.

Image 3 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordable

Comme nous venons de le dire, AMD n’a pas encore fait évoluer sa finesse de gravure : le Phenom II X6 (nom de code Thuban) est gravé en 45 nm comme ses petits frères ; comme il faut bien mettre les cores supplémentaires quelque part, la taille du die passe de 258 à 346 mm². AMD ne dévoile pas le nombre de transistors mais admet que les nouveaux modèles sont très proches des Opteron hexacores « Istanbul » ; nous en déduisons donc que le chiffre doit tourner aux alentours de 904 millions, là où les X4 comptaient 758 millions de transistors. L’écart est moins marqué que chez Intel, mais il faut savoir que dans le Gulftown, une bonne partie des transistors est dédiée au cache L3. On peut se dire qu’AMD a opté pour un bon rapport entre la hausse des performances et l’augmentation de la complexité, mais il ne faut pas oublier l’augmentation de la taille du die, qui représente un coût pour le fabricant ; à titre de comparaison, le passage à la gravure en 32 nm a permis à Intel de caser ses six cores et ses 12 Mo de cache L3 sur un carré de silicium plus petit que celui de ses quad-cores !

Bien qu’AMD n’ait fait aucun commentaire officiel, nous avons appris par certains fabricants de cartes-mères que le fondeur avait l’intention de lancer des quad-cores à base de Thuban après les Phenom II X6 1090T et 1055T. Il s’agira donc d’hexacores (avec fonction Turbo CORE) dont deux cores seront désactivés ; les plus chanceux pourront les réactiver. Non pas que cette possibilité nous excite particulièrement : premièrement, il s’agit totalement d’une question de chance. Impossible de savoir à l’avance si le processeur que vous avez acheté a vu ses deux cores supplémentaires désactivés pour répondre à la demande ou en raison d’un défaut de fabrication. Deuxièmement, la structure tarifaire d’AMD est de toute façon tellement compacte qu’il vaut mieux acheter directement le processeur que vous souhaitez plutôt que de vous en remettre au hasard.


Fréquence
Prix
Vitesse HT
Gravure
Cache L2 total
Cache L3 partagé
TDP
Tension
Enveloppe thermique
Phenom II X6 1090T
3,2 GHz (3,6 GHz avec Turbo)285$
4 GT/s
45 nm SOI
3 Mo
6 Mo
125 W
1,125-1,4V
62 °C
Phenom II X6 1055T
2,8 GHz (3,3 GHz avec Turbo)
199$
4 GT/s
45 nm SOI
3 Mo6 Mo125 W
1,125-1,4V
62 °C
Phenom II X4 965 Black Edition
3,4 GHz
185$
4 GT/s
45 nm SOI
2 Mo
6 Mo125 W (rév. C3)
0,825-1,4V
62 °C

Nouvelles technologies, nouveaux noms

De nos jours, le marketing étant roi, la moindre technologie doit être transposée dans le nom du produit ; AMD suit donc les traces d’Intel et ajoute une lettre à ses références processeur.

Intel avait le Core i7-980X, ce qui, quand on y réfléchit bien, n’apporte strictement aucune information utile. Et maintenant, AMD a les Phenom II X6 1090T et 1055T. Enfin bon… au moins, le II signifie qu’il s’agit de la deuxième génération de processeurs Phenom et le X6 indique qu’il s’agit d’un hexacore ; les chiffres 1090 et 1055 représentent arbitrairement les performances ; le T, enfin, signale que les modèles en question sont dotés de la fonction Turbo CORE.

Le 1090T est cadencé à 3,2 GHz par défaut (alors que le Phenom II X 965 BE l’était à 3,4 GHz). Lorsque le Turbo CORE est actif, cette fréquence peut monter jusqu’à 3,6 GHz, mais comme nous le montrerons à la page suivante, cela ne se produit pas si souvent que cela. Le processeur est assorti d’un bus HyperTransport à 2 GHz (4 GT/s) et affiche un TDP de 125 watts.

Le 1055T, quant à lui, fonctionne à 2,8 GHz par défaut et grimpe jusqu’à 3,2 GHz en mode Turbo CORE. Comme le 1090T, il est doté d’un TDP de 125 watts et d’un bus HyperTransport à 4 GT/s, ce qui se traduit par un débit de 16 Go/s dans les deux directions.

Les deux processeurs sont équipés du même contrôleur mémoire, prenant officiellement en charge la DDR2 (jusqu’à 1066 MHz) et la DDR3 (1333 MHz). Il existe toutefois des barrettes de mémoires hautes performances (reprises dans la base de données en ligne d’AMD) qui peuvent être poussées jusqu’à 1600 MHz ; elles fonctionnent avec des profils forçant des latences revues à la baisse et overclockant le northbridge (tout en augmentant sa tension).

Le Turbo CORE expliqué

Le Turbo CORE est sans le moindre doute la fonction dont l’analyse nous a pris le plus de temps. D’après ce que nous en avait dit AMD au départ, nous pensions que cette fonction était capable de détecter quand une charge n’était appliquée qu’à trois cores ou moins et, par conséquent, de désactiver les cores restants (en faisant chuter leur tension et leur fréquence) afin d’overclocker les cores actifs (en augmentant leur multiplicateur et leur tension).

Dans leur « preview », nos collègues de Tom’s Hardware USA déclaraient que :

« Pour autant que nous puissions en juger, le fonctionnement du Turbo CORE n’est pas aussi fin que celui du Turbo Boost [d’Intel]. Il se base sur les P-states du système d’exploitation, ce qui signifie que lorsque trois cores ou plus sont faiblement utilisés tandis que les autres sont en P0 (voir cette page pour plus d’infos sur les P-states), le processeur profite de la marge thermique disponible pour augmenter les performances de ces derniers de 400 ou 500 MHz. »

Malheureusement, ce n’est pas le cas : en pratique, le Turbo CORE fonctionne à l’exact inverse du Cool’n’Quiet. Il prend le coefficient multiplicateur par défaut du processeur, à savoir 16x (sur le 1090T) et le fait passer à 16,5x, 17x, 17,5x ou 18x selon le niveau d’activité. Pendant ce temps-là, les cores inactifs ne ralentissent pas du tout.

La meilleure façon d’illustrer le problème est probablement de vous montrer deux petites vidéos. Dans la première, nous faisons tourner le benchmark iTunes, qui consiste à convertir un fichier WAV au format AAC. Il s’agit d’une tâche monothreadée ; le Turbo CORE doit donc fonctionner. AMD OverDrive nous montre que le thread passe d’un core à l’autre ; si la fréquence des cores actifs monte à 3,3 et 3,4 GHz, les cores inactifs ne descendent jamais sous la barre des 3,2 GHz.

Sous MainConcept, application multithreadée, la situation est différente : la charge de travail étant répartie entre les six cores, ceux-ci fonctionnent la plupart du temps à 3,2 GHz. Curieusement, certains passent quand même de temps en temps à 3,6 GHz, leur tension affichant alors des pointes à 1,475 V.

Étant donné que dans aucun de ces tests, les cores inutilisés n’ont été désactivés, nous avons commencé à nous faire du souci pour la consommation. Si vous vous rappelez notre test du Core i7-920XM, nous avions remarqué que le Turbo Boost avait tendance à maintenir le Clarksfield (un processeur pour ordinateurs portables) à une fréquence élevée la plupart du temps, ce qui avait un effet néfaste sur l’autonomie.

Nous attendant à un problème similaire, nous avons enregistré simultanément la consommation du Phenom II X6 1090T et du Phenom II X4 965 Black Edition lors d’un test sous PCMark Vantage :

Image 4 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordable

Comme vous pouvez le voir, les résultats sont extrêmement proches. L’hexacore a tendance à afficher des pointes un peu plus élevées que le quad-core, et à descendre moins bas au repos, ce qui est logique (il y a deux cores de plus, après tout). En termes de consommation moyenne, le Phenom II X6 se place à 141 watts (configuration complète) alors que le X4 arrive à 135 watts ; finalement, il semble que la situation soit loin d’être aussi grave que nous le pensions.

Au final, mieux vaut considérer le Turbo CORE comme un mécanisme venant compenser la baisse de fréquence par rapport aux quad-core. Cette technologie est capable de faire monter le Phenom II X6 1090T à 3,6 GHz, mais au prix d’une légère hausse de la consommation ; fort heureusement, celle-ci semble très limitée.

Image 5 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordableImage 6 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordable

Il reste toutefois une inconnue : comme c’était le cas au départ pour la technologie Turbo Boost d’Intel, il est parfaitement possible que les utilitaires fournis par AMD ne donnent pas une image conforme à la réalité. Dans OverDrive, le rafraîchissement est assez lent, alors que les P-states des processeurs changent plusieurs fois pas seconde. AMD nous assure que ce que nous avons constaté est correct, mais comment en être réellement certain ?

Les chipsets de la série 800

Le Phenom II X6 est compatible avec les cartes-mères à socket AM2+ / AM3 existantes, mais cela n’empêche pas AMD de lancer une série de nouveaux chipsets. Fort logiquement, la série 700 se fait remplacer par la série 800, même si les deux gammes sont fondamentalement très similaires.

890FX

Commençons par le haut de gamme : le 890FX vient remplacer le 790FX. Dans les deux cas, il faut une carte graphique séparée, le chipset ne comprenant pas de circuit graphique intégré. Le northbridge est doté de 42 lignes PCI Express 2.0, dont 32 peuvent être affectées à la carte graphiques (2 x 16 lignes ou 4 x 8 lignes), 4 sont regroupées dans une même liaison et 6 sont reliées à des périphériques en mode x1, à savoir les contrôleurs USB 3.0 et Ethernet Gigabit.

Le 890FX prend également en charge l’IOMMU (Input/Output Memory Management Unit), une fonction qui, en environnement virtualisé, octroie aux machines virtuelles un accès direct au matériel en remappant les transferts DMA et les interruptions générées par les périphériques. Cette fonctionnalité s’avère particulièrement utile dans certains cas. Sur station de travail, par exemple, la technologie SLI Multi-OS de Nvidia permet d’affecter un GPU donné (quand il y en a plusieurs) à une machine virtuelle donnée via une application telle que Parallels Workstation 4.0 Extreme. Il est aussi envisageable d’assigner un certain contrôleur Ethernet à une certaine machine virtuelle afin de réduire la latence normalement engendrée par la virtualisation. Intel possède une technologie similaire, nommée VT-d, depuis un bon moment déjà.

Comme le 790FX, le 890FX est gravé en 65 nm par TSMC et se loge dans un package de 29 x 29 mm. Outre sa connectivité en PCI Express légèrement étendue, le seul véritable changement réside dans le doublement de la bande passante entre le northbridge et le southbridge SB850, laquelle passe de 2 à 4 Go/s.


890FX
890GX
870
880G
Sockets pris en charge
AM2+/AM3
Bus
HyperTransport 3.0
PCI Express
2.0 / 42 lignes
2.0 / 22 lignes2.0 / 22 lignes2.0 / 22 lignes
Compatible CrossFireX
Oui
Oui

Virtualisation
IOMMU 1.2



Interface NB/SB
A-Link III x5
IGP

Radeon HD 4290

Radeon HD 4250
DirectX

10.1

10.1
Accélération vidéo

UVD2

UVD2
TDP max.
19,6 W
25 W
12,5 W
18 W
Gravure
65 nm
55 nm
65 nm
55 nm
Dimensions
29 x 29 mm
21 x 21 mm
21 x 21 mm21 x 21 mm
Southbridge

SB850
SB 710
Ports USB
14 USB 2.0 + 2 USB 1.1
12 USB 2.0 + 2 USB 1.1
SATA
6 x SATA 6 Gbit/s
6 x SATA 3 Gbit/s
Commutation FIS
Oui
Contrôleur Gigabit Ethernet intégré
Oui
Générateur de fréquence
Oui
PCI
2.3
2.3
Gravure
65 nm
130 nm
Dimensions
23 x 23 mm
21 x 21 mm

890GX

Lancé le mois dernier, le 890GX est moins destiné aux « power users » et vise plus le milieu de gamme. Il est limité à 22 lignes PCI Express 2.0 et comprend une puce graphique Radeon HD 4290. Bien que celle-ci prennent en charge DirectX 10.1, l’accélération matérielle de la lecture vidéo et la technologie Stream, cela ne change pas le fait que comme tous les IGP, elle est réservée aux utilisateurs qui n’ont pas grand-chose à faire de la 3D.

Le 890GX est toutefois compatible CrossFireX ; il est donc possible d’acheter une carte-mère 890GX, relativement bon marché, et d’y ajouter ultérieurement deux vraies cartes graphiques qui se utiliseront 16 lignes PCIe (8 lignes chacune).

870

Comme le 890GX, le chipset AMD 870 est doté de 22 lignes PCI Express. Il n’est toutefois pas compatible CrossFireX, ce qui signifie que sa liaison graphique, composée de 16 lignes et non divisible en deux liaisons x8, est réservée aux configurations à une seule carte graphique. Économies obligent, ce northbridge ne comprend pas non plus de circuit graphique intégré ; à vous donc d’opter pour une carte graphique séparée.

Comme tous les chipsets de la série 800, l’AMD 870 est doté d’une interface A-Link III 4 Go/s le reliant au southbridge choisi par le fabricant de carte-mère.

880G

Composant d’entrée de gamme, le northbridge 880G reste relativement bien équipé : il est doté de 22 lignes PCI Express 2.0 réparties en une liaison x16 et six liaisons x1. Son circuit graphique intégré est un Radeon HD 4250, mois performant que le Radeon HD 4290 du 890GX mais prenant toujours en charge l’accélération vidéo, la technologie Stream et les fonctionnalités de post-traitement.

Le southbridge SB850

Bien que nous n’ayons encore constaté aucun goulot d’étranglement entre le northbridge et le southbridge, le fait qu’AMD ait intégré un contrôleur SATA 6 Gbit/s à son SB850 rend cette éventualité un peu plus plausible : chaque port SATA est en théorie capable d’atteindre un débit de 600 Mo/s ; sachant qu’il y en a six, cela nous donne 3,6 Go/s ; ajoutez l’Ethernet Gigabit et une paire de lignes PCI Express 2.0 (car oui, le SB850 en dispose) et vous vous retrouvez au-delà des 4 Go/s de bande passante annoncés comme étant le maximum pris en charge.

Non que nous courions le moindre risque d’atteindre ce plafond dans les mois qui viennent… Les périphériques de stockage parviennent à peine aux limites des liaisons SATA 3 Gbit/s et il est rare de voir une connexion Ethernet Gigabit saturée en même temps que deux lignes PCI Express x1. Ne crachons toutefois pas dans la soupe : cela fait plaisir de voir AMD prendre les mesures nécessaires pour éviter tout ralentissement potentiel, surtout quand on sait que les fabricants de cartes-mères ajouteront bien souvent leurs propres contrôleurs USB 2.0 et connecteurs réseau au southbridge.

Comme ses prédécesseurs, le SB850 prend en charge un maximum de 14 ports USB 2.0, l’audio HD et son propre bus PCI.

Configuration de test et benchmarks

Configuration de test
Processeurs
AMD Phenom II X6 1090T (Thuban) 3,2 GHz, socket AM3, HyperTransport 4 GT/s, 6 Mo de cache L3, fonctions d’économie d’énergie activées

Intel Core i7-980X (Gulftown) 3,33 GHz, LGA 1366, 12 Mo de cache L3, Hyper-Threading activé, fonctions d’économie d’énergie activées

Intel Core i7-975 XE (Bloomfield) 3,33 GHz, LGA 1366, 8 Mo de cache L3, Hyper-Threading activé, fonctions d’économie d’énergie activées

Intel Core i7-930 (Bloomfield) 2,8 GHz, LGA 1366, 8 Mo de cache L3, Hyper-Threading activé, fonctions d’économie d’énergie activées

Intel Core i7-920 (Bloomfield) 2,66 GHz, LGA 1366, 8 Mo de cache L3, Hyper-Threading activé, fonctions d’économie d’énergie activées

Intel Core i5-750 (Lynnfield) 2,66 GHz, LGA 1156, 8 Mo de cache L3, fonctions d’économie d’énergie activées

AMD Phenom II X4 965 BE (Deneb) 3,4 GHz, socket AM3, HyperTransport 4 GT/s, 6 Mo de cache L3, fonctions d’économie d’énergie activées
Cartes-mères
MSI 890FXA-GD70 (Socket AM3) 890FX/SB850, BIOS A7640AMS

Gigabyte X58A-UD5 (LGA 1366) X58 Express, BIOS F4

Gigabyte P55A-UD7 (LGA 1156) P55 Express, BIOS F4

Asus M4A79T Deluxe (Socket AM3) 790FX/SB750, BIOS 2304
Mémoire
Corsair, 6 Go (3 x 2 Go) de DDR3-1600 7-7-7-20 @ DDR3-1333

Corsair, 4 Go (2 x 2 Go) de DDR3-1600 7-7-7-20 @ DDR3-1333
Disques durs
Intel SSDSA2M160G2GC 160 Go SATA 3 Gbit/s

Intel SSDSA2MH080G1GN 80 Go SATA 3 Gbit/s
Carte graphique
Sapphire Radeon HD 5850 1 Go
Alimentation
Cooler Master UCP 1100 watts
Dissipateur thermique
Intel DBX-B
OS et pilotes
OS
Windows 7 Édition Intégrale 64 bits
DirectX
DirectX 11
Pilote de carte-mère
Intel INF Chipset Update Utility 9.1.1.1015
Pilote de carte graphique
Catalyst 10.2

Protocole de test

Encodage audio

iTunes

Version : 9.0.2.25 (64 bits), CD audio (Terminator II SE), 53 min, format par défaut (AAC)

Encodage vidéo

TMPGEnc 4.7

Version : 4.7.3.292, fichier importé : DVD Terminator II SE (5 minutes), résolution : 720×576 (PAL) 16:9

DivX 6.8.5

Mode d’encodage : « Insane Quality », Enhanced Multi-Threading, SSE4 activé, quarter-pixel search

Xvid 1.2.2

Display encoding status=off

MainConcept Reference 1.6.1

MPEG2 vers MPEG2 (H.264), codec MainConcept H.264/AVC, 28 sec HDTV 1920×1080 (MPEG2), Audio : MPEG2 (44,1 KHz, 2 Channel, 16 bits, 224 Kb/s), Mode : PAL (25 FPS), profil : paramètres Tom’s Hardware pour 8 cores

HandBrake 0.9.4
Version : 0.9.4, conversion du premier fichier .vob du film Le dernier samouraï en .mp4, High Profile

Applications

Autodesk 3ds Max 2010 (64-bit)

Version : 2009 Service Pack 1, rendu d’une image de dragon en 1920×1080 (HDTV)

WinRAR 3.90

Version 3.90 (64 bits), Benchmark : THG-Workload (334 Mo)

7-Zip

Version 4.65, benchmark intégré

Adobe Photoshop CS4
Filtres : flou radial, flou de forme, médiane, coordonnées polaires
AVG Anti-Virus 9
Analyse de 334 Mo d’archives compressées

Benchmarks synthétiques

3DMark Vantage

Version : 1.02, scores GPU et CPU

PCMark Vantage

Version : 1.00, benchmarks System, Memory, TV and Movies et Productivity, Windows Media Player 10.00.00.3646

SiSoftware Sandra 2010

Test CPU (arithmétique/multimédia), test mémoire (bande passante), cryptographie

Jeux
Crysis
High Quality Settings, No AA / No AF, 4xAA / No AF, vsync off, 1280×1024 / 1680×1050 / 1900×1200, DirectX 10, Patch 1.2.1, version 64 bits
Left 4 Dead 2
High Quality Settings, No AA / No AF, 8xAA / 16xAF, vsync off, 1680×1050 / 1920×1200 / 2560×1600, démo Tom’s Hardware, version Steam
Call of Duty: Modern Warfare 2
Ultra High Settings, No AA / No AF, 4xAA / No AF, 1680×1050 / 1920×1200 / 2560×1600, The Gulag, séquence de 60 secondes, Fraps
DiRT 2
Ultra High Settings, No AA / No AF, 4xAA / No AF, 1680×1050 / 1920×1200 / 2560×1600, benchmark intégré, version Steam

Tests synthétiques

PCMark Vantage

Image 7 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordable

Image 8 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordable

Image 9 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordable

Image 10 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordable

On voit clairement que le Phenom II X6 1090T est plus rapide que son prédécesseur dans tous les benchmarks synthétiques sous PCMark Vantage, bien que l’écart ne soit pas aussi marqué qu’entre le Core i7-980X et le Core i7-975. Évidemment, il s’agit de deux processeurs à 1000 € contre un modèle à 250 € environ, mais n’oublions pas que ces 250 € représentent 100 € de plus que le prix du X4 965 Black Edition.

3DMark Vantage

Image 11 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordable

Image 12 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordable

Image 13 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordable

Fortement optimisé pour le multithreading, le benchmark CPU de 3DMark Vantage indique que le Phenom II X6 est nettement plus rapide que le X4. Cela n’empêche toutefois pas les quad-core Bloomfield d’Intel de le dépasser.

SiSoftware Sandra 2010

Image 14 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordable

Image 15 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordable

Image 16 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordable

Image 17 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordable

Pas de grande surprise dans ce benchmark : le Phenom II X6 Thuban est légèrement plus rapide que le Phenom II X4 Deneb grâce à ses deux cores supplémentaires et malgré sa fréquence plus faible.

Conversion audio/vidéo

iTunes

Image 18 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordable

Le test sous iTunes est probablement le meilleur indicateur de l’efficacité de la fonction Turbo CORE. Nous savons que cette application n’est absolument pas multithreadée, raison pour laquelle nous nous attendions à ce que notre Phenom II X6 1090T 3,2 GHz voie sa fréquence grimper à 3,6 GHz.

Et pourtant, aussi curieux que cela puisse paraître, les résultats semblent indiquer qu’il atteint tout juste les performances du Phenom II X4 965 BE, un modèle cadencé à 3,4 GHz. Tous les autres processeurs, du Core i5-750 au Core i7-980X, font mieux que les puces AMD.

Comme nous le disions précédemment, il semble une fois encore que le Turbo CORE serve, plus que toute autre chose, à compenser la baisse de fréquence du Phenom II X6 par rapport aux X4, et non à augmenter ses performances par rapport au précédent modèle haut de gamme du fondeur dans les titres monothreadés.

MainConcept

Image 19 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordable

Bien entendu, rares sont les applications multimédia aussi handicapées qu’iTunes sur le plan du multithreading. MainConcept, par exemple, est très optimisé à ce niveau : par conséquent, même si la fréquence du Phenom II X6 n’est pas aussi élevée que celle du X4, ses deux cores supplémentaires compensent largement l’écart et propulsent le processeur devant les quad-cores d’Intel (Core i7-920 et 930) et juste derrière le Core i7-975. Un résultat intéressant au vu de la différence de prix entre le Core i7-975, le Core i7-930 et l’hexacore d’AMD.

HandBrake

Image 20 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordable

Le vent tourne encore plus en faveur du Thuban sous HandBrake (logiciel d’encodage gratuit). Le Phenom II X6 1090T termine son encodage plus de deux minutes avant le X4 et parvient même à battre le Core i7-975 de trois secondes. Il n’arrive pas au niveau du Gulftown, mais une fois encore, cela se pardonne aisément au regard de l’énorme différence de prix entre ces deux puces.

TMPGEnc

Image 21 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordable

Même constat dans notre test d’encodage DivX, où le Phenom II X6 1090T dépasse l’Intel Core i7-975, ne se faisant battre que par le Core i7-980X. Le test Xvid, quant à lui, n’est pas threadé, raison pour laquelle le X6 se laisse dépasser par le X4, dont la fréquence est plus élevée. Les processeurs Intel s’en sortent également moins bien.

Il est aussi intéressant de noter que, alors que l’hexacore d’Intel ne fonctionne pas en Xvid, celui d’AMD parvient à mener à bien le test sans problème. Une affaire à suivre…

Bureautique

Adobe Photoshop CS4

Image 22 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordable

Le Phenom II X6 1090T se défend très bien dans notre test sous Photoshop CS4, même s’il parvient à peine au niveau de l’Intel Core i5-750. Les Bloomfield et le Gulftown font tous mieux, mais l’hexacore est considérablement plus rapide que le Phenom II X4 965 BE.

AVG Anti-Virus

Image 23 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordable

Nous vous avions promis de ne plus utiliser AVG pour nos tests, mais le benchmark sous Kaspersky n’est pas encore prêt… les résultats sont tout sauf surprenants.

3ds Max

Image 24 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordable

3ds Max est bien optimisé pour le multithreading, il n’est donc pas étonnant de voir le Phenom II X6 1090T dépasser les Intel Core i7-930, i7-920 et i5-750. Le Phenom II X4 965, quant à lui, finit bon dernier.

WinRAR

Image 25 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordable

Les cinq processeurs Intel dominent le test sous WinRAR. Le Phenom II X6 fait tout de même mieux que le X4 en raison de sa meilleure gestion du multithreading.

7-Zip

Image 26 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordable

Image 27 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordable

Sous 7-Zip, l’AMD Phenom II X6 1090T se place juste derrière le Core i7-975 Extreme Edition d’Intel et, ce qui est plus intéressant, bat l’Intel Core i7-930, pourtant légèrement plus cher.

Crysis

1280 x 1024

Image 28 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordable

1680 x 1050

Image 29 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordable

1920 x 1080

Image 30 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordable

Ces résultats peuvent paraître étranges, mais nous les avons vérifiés ; nous avons même été jusqu’à reformater notre ordinateur de test, mais rien n’y fait : sous Crysis, le Phenom II X6 1090T est plus lent que son prédécesseur, probablement en raison de sa fréquence inférieure.

Limité par la carte graphique ?

On pourrait se dire nous sommes limités par la carte graphique. Nous utilisons la Radeon HD 5850 de notre système de référence pour 2010, mais bon, pourquoi pas ? Essayons avec un Radeon HD 5870, une 5970 et une GeForce GTX 480 et voyons comment se comporte notre 1090T.

Image 31 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordable

Ça alors ! C’est la carte « la plus rapide » qui affiche les performances les moins impressionnantes, même en 1920 x 1080 avec les graphismes à fond. Normalement, cette combinaison ne devrait poser aucun problème pour les cartes graphiques, mais il semblerait que le Phenom II X6 1090T patauge quelque peu. Il est maintenant clair que la Radeon HD 5850 n’était pas en cause et que c’était bien le processeur qui limitait les performances.

Overclocking

Essayons autre chose. Conservons la GeForce GTX 480 et comparons les performances d’un Phenom II X6 1090T et d’un Core i7-930 non overclockés à celles d’un 1090T overclocké à 3,7 GHz et d’un i7-930 à 3,66 GHz (avec le Turbo activé dans les deux cas). S’il y a quelque chose qui limite les performances, nous devrions constater des écarts de vitesse…

Image 32 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordable

Et pourtant, même avec la plus grosse carte graphique mono-GPU du marché, le Phenom II X6 ne se réveille pas ! Le Core i7 affiche pourtant bien une hausse de performances.

Ce benchmark nous a amené à reformater et réinstaller notre ordinateur de référence et à tout retester, juste pour voir si le problème se reproduisait. Notre conclusion préliminaire est que, si vous êtes un joueur, il vaut probablement mieux éviter l’hexacore d’AMD en raison de sa fréquence trop faible (Turbo CORE activé ou non).

Left 4 Dead 2

1680 x 1050

Image 33 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordable

1920 x 1200

Image 34 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordable

2560 x 1600

Image 35 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordable

Le fait que les performances diffèrent selon le processeur lorsque l’antialiasing est désactivé mais plus lorsqu’il est activé suggère que nous sommes limités par la carte graphique dans le deuxième cas.

En 1680 x 1050, résolution à laquelle les processeurs montrent ce dont ils sont capables, il apparaît clairement que les Intel détiennent l’avantage.

Bien entendu, dès que l’on active l’antialiasing ou que l’on augmente la résolution, les résultats s’égalisent ; peu importe le processeur, les performances dépendent de la carte graphique.

Call Of Duty: Modern Warfare 2

1680 x 1050

Image 36 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordable

1920 x 1200

Image 37 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordable

2560 x 1600

Image 38 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordable

Contrairement aux deux jeux précédents, Call of Duty semble préférer l’architecture AMD. L’écart entre le processeur le plus rapide et le plus lent n’est pas énorme ; il semble donc possible que notre Radeon HD 5850 limite quelque peu les performances. Notons cependant que le Phenom II X6 1090T termine premier dans les trois résolutions.

DiRT 2

1680 x 1050

Image 39 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordable

1920 x 1200

Image 40 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordable

2560 x 1600

Image 41 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordable

Une fois encore, les écarts de performances sont minimes, ce qui indique que la Radeon HD 5850 constitue un goulot d’étranglement. Afin de voir ce que le Phenom II X6 1090T a dans le ventre, nous avons relancé le test avec quatre autres cartes graphiques.

2560 x 1600 avec 4 cartes graphiques différentes

Image 42 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordable

La GeForce GTX 480 et la Radeon HD 5970 aident mais on se heurte toujours à un plafond quelque part. Nous avons overclocké le Phenom II X6 à 3,7 GHz et avons obtenu 62,2 images/s sans AA et 62,0 images/s avec l’AA réglé sur 4x. Plus que la carte graphique, il semble que ce soit le processeur qui nous bloque.

Consommation

Consommation au repos et en charge

Image 43 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordable

Au repos, le Phenom II X6 1090T consomme légèrement plus que le Phenom II X4 965 Black Edition ; même chose en charge sous Prime95.

La comparaison avec les processeurs Intel s’avère plus intéressante : en charge, la consommation des Phenom II est comparable à celle des Core i7, mais au repos, les premiers sont nettement moins gourmands.

Bien entendu, cela ne nous donne que la consommation maximale et minimale de chaque processeur. L’analyse en page 3 de cet article est bien plus réaliste : nous avons déterminé que, malgré sa plus grande complexité et la technologie Turbo CORE, le Phenom II X6 1090T ne consommait en moyenne que quelques watts de plus que le Phenom II X4 965 lors des tests sous PCMark Vantage.

Conclusion

Image 1 : AMD Phenom II X6 & 890FX : l'hexacore abordableAvec le Core i7-980X, Intel nous avait livré un processeur fonctionnant à la même fréquence que son prédécesseur, doté de plus de cache L3 et proposé au même prix. Malheureusement, ce dernier étant de 1000 €, il reste hors de portée de la plupart des acheteurs potentiels. Si vous disposez d’un tel budget, n’hésitez pas : le 980X est à l’heure actuelle le processeur le plus rapide du marché et ne coûte pas plus cher que le 975, bien que celui-ci n’ait que quatre cores. À l’heure du choix, il n’y a pas photo.

AMD a adopté une approche différente : le fondeur a ajouté des cores (et donc, forcément, du cache L1/L2) mais a laissé le cache L3 à 6 Mo. Le Turbo CORE se présente comme un équivalent du Turbo Boost d’Intel mais fonctionne en pratique comme un Cool’n’Quiet inversé, ce qui est moins élégant. Enfin, le Phenom II X6 1090T coûte une centaine d’euros de plus que le Phenom II X4 965. À 250 € (ou 285 $, en tout cas), il se positionne toutefois comme le premier hexacore abordable jamais commercialisé. La vraie question est donc : les deux cores supplémentaires valent-ils leur prix ?

Quatre ou six ?

C’est là qu’interviennent nos benchmarks. Lorsque les processeurs ont évolué de un à deux cores puis de deux à quatre, le passage s’est parfois accompagné d’une légère hausse de la fréquence visant à compenser la complexité de gestion des ressources d’exécution. Dans ces cas là, les joueurs ont donc bénéficié de performances supérieures en raison de la hausse de la fréquence et les utilisateurs d’applications threadées, en raison de la meilleure parallélisation du traitement des données et des instructions.

Chez Intel, le « hasard » a bien fait les choses : le lancement du premier hexacore du fondeur (le Gulftown) a coïncidé avec le passage à la gravure en 32 nm, ce qui lui a permis de ne pas devoir faire ce type de compromis. AMD, par contre, ne peut se payer ce luxe. Le matériel diélectrique low-k intégré aux couches métalliques du processeur lui permet certes de passer à six cores sans dépasser ses 125 watts de TDP, mais il n’est pas suffisant pour autoriser l’augmentation des fréquences.

Nous recommandons par conséquent le Phenom II X6 1090T aux utilisateurs d’applications fortement multithreadées : encodage vidéo, filtres threadés sous Photoshop, rendu 3D, etc. Dans la plupart de ces cas, le nouvel étalon d’AMD parvient à faire jeu égal avec le Core i7-975, pourtant trois fois plus cher.

Dans la même veine, les benchmarks dans les jeux nous rappellent que les cartes graphiques haut de gamme récentes ont besoin d’un bon processeur pour pouvoir utiliser pleinement leur potentiel. Overclocké à 4 GHz ou plus, un processeur comme le Core i7-920 ou 930 fait vraiment des merveilles avec un Radeon HD 5870 ou une GeForce GTX 480. Le fait que le 1090T ne soit cadencé qu’à 3,2 GHz le handicape réellement dans les jeux (à l’exception de Call of Duty, où la fonction Turbo CORE semble apporter un réel plus par rapport au Phenom II X4 965). Si vous êtes joueur, évitez d’investir dans un hexacore : achetez-vous plutôt un processeur moins cher mais bien overclockable et mettez la différence dans une bonne carte graphique ou, si vous voulez réduire les délais de chargement, dans un SSD.

L’AMD Phenom II X6 1090T est clairement un processeur destiné à être utilisé avec des applications professionnelles ou semi-professionnelles fortement multithreadées. Il a également l’avantage de prolonger la durée de vie du socket AM3, au moins jusqu’à l’arrivée du Bulldozer en 2011. Si vous optez pour ce modèle, votre carte-mère 790FX fera parfaitement l’affaire ; inutile de la remplacer par un 890FX. Le Turbo CORE est, conceptuellement, une bonne réponse au Turbo Boost d’Intel, mais cette fonction est encore loin de faire ses preuves en situation réelle. Dans le meilleur des cas, elle permet à notre 1090T 3,2 GHz à faire mieux que le 965 3,4 GHz dans les applications monothreadées, mais c’est à peu près tout ce que nous avons constaté.

Le point le plus impressionnant de ce lancement réside peut-être dans le fait qu’AMD soit parvenu à augmenter son nombre de cores de 50 % et son nombre de transistors de 30 % tout en maintenant la même enveloppe thermique (125 watts) que sur son quad-core le plus rapide et sans avoir changé sa gravure. Il est un peu dommage que le prix augmente lui aussi de 50 %, mais heureusement, de nos jours, les applications qui justifient l’achat d’un processeur à six cores pour moins de 300 € ne manquent plus.