Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge

Introduction

Le marché des ordinateurs de bureau haut de gamme est largement monopolisé par les processeurs Intel LGA 1366 utilisant un Core i7-900. Un Core i7-950 est difficilement mis à mal et ceux qui ont besoin d’un peu plus de puissance et qui en ont les moyens peuvent s’offrir un Core i7-970.

Image 1 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge


Le milieu de gamme est par contre beaucoup plus intéressant et la concurrence sur ce marché a eu raison des prix qui continuent d’être tirés vers le bas. Ainsi, le quad core Core i5-760 est intéressant à moins de 200 €, tout comme l’AMD six core Phenom II X6 1075T. De même, les processeurs Black Edition de ce dernier ont capturé le coeur des overclockeurs et Intel a récemment lancé des processeurs K au coefficient multiplicateur débloqué en réponse à son concurrent.

C’est dans ce contexte de lutte acharnée que l’architecture Sandy Bridge d’Intel fait son entrée. Contrairement au design précédent qui a d’abord pris d’assaut les machines les plus performantes (Core i7-900) avant de peupler le bas de l’affiche, le Sandy Bridge commence par le milieu et l’entrée de gamme. Il devrait atteindre le haut de gamme durant le second semestre de cette année avec des processeurs LGA 2011.

L’impact du Sandy Bridge sur le marché

Avec le Sandy Bridge, Intel promet des gains de performances d’environ 30 % par rapport aux architectures Lynnfield et Clarkdale. Naturellement, AMD a du souci à se faire, car si chacune des architectures qu’il compte sortir en 2011 va apporter des améliorations, elles ne le mettent pas à l’abri de son concurrent. On peut donc s’attendre à de nouvelles baisses de prix en attendant la sortie de Bulldozer cette année.

Image 2 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge


Intel pourrait aussi mettre en péril sa gamme Core i7-900. Aujourd’hui, le ticket d’entrée démarre à plus de 250 € sans compter les cartes mère et les kits mémoire triple canaux qui s’ajoutent à une addition déjà salée. Après nos tests, nous pensons que les jours du X58 sont comptés et peut-être plus rapidement que le fondeur l’anticipait. De plus, le moteur d’accélération vidéo qui utilise un bloc de silicium réservé uniquement à la vidéo peut donner des leçons à AMD et NVIDIA qui accusent d’un retard. Enfin, les modèles K débloqués et leur architecture en 32 nm ont un potentiel énorme.

Sandy Bridge sur le gril

Évidemment, tout n’est pas rose et le Sandy Bridge réserve quelques mauvaises surprises aux overclockeurs qui pensaient ouvrir leurs bouteilles d’azote liquide pour célébrer l’arrivée de l’architecture. Ceux qui attendaient aussi que ces processeurs marquent la fin des cartes graphiques d’entrée de gamme seront déçus.

Image 3 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge

Image 4 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge

Intel nous a envoyé quatre modèles pour le lancement de son architecture : les Core i7-2600K, Core i5-2500K, Core i5-2400 et Core i3-2100. Nous les avons tous testé avec notre nouvelle suite de benchmark 2011 et les avons comparé à leurs grands frères Bloomfield, Lynnfield, Clarkdale et Yorkfield ainsi qu’aux Thuban et Deneb d’AMD.

À l’intérieur du Sandy Bridge : cores et caches

Le Clarkdale intègre un CPU en 32 nm et un GPU-contrôleur mémoire et PCI-Express sur un autre die gravé en 45 nm, les deux puces se retrouvant dans le même packaging. À première vue, le Sandy Bridge est très différent puisque l’on trouve un die gravé en 32 nm regroupant tous ces composants. Néanmoins, lorsque l’on regarde de plus près, les nombreuses similitudes montrent que le Sandy Bridge est avant tout une évolution.


Image 5 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge
On retrouve trois versions de l’architecture Sandy Bridge. Le modèle quad core est composé de 995 millions de transistors et dispose d’une surface de 216 mm². Les dual cores utilisent douze unités d’exécution pour le moteur graphique et demandent 624 millions de transistors sur un die de 149 mm². Enfin, les plus petits d’entre eux sont composés de deux cores et six unités d’exécution pour la partie graphique. Cela représente 504 millions de transistors et un die de 131 mm².


Surface du die (mm²)
Transistors (million)
Sandy Bridge (4C)
216
995
Sandy Bridge (2C, HD Graphics 3000)
149
624
Sandy Bridge (2C, HD Graphics 2000)
131
504
Bloomfield (4C)
263
731
Lynnfield (4C)
296
774
Westmere (2C)
81
383
Gulftown (6C)
248
1168

Comparativement, le Lynnfield qui donna naissance au Core i7-800 et Core i5-700 mesure 296 mm², malgré la présence de « seulement » 774 millions de transistors. L’architecture du Sandy Bridge est possible grâce au Westmere qui a apporté le 32 nm chez Intel (tick) et qui sert de fondation au lancement d’aujourd’hui (tock).

Les Cores

En l’état actuel des choses, Sandy Bridge est décliné en version quad core (avec et sans HyperThreading) et dual core (ils ont tous l’HyperTheading activé). Comme nous le démontrerons dans nos pages dédiées aux benchmarks, les cores Sandy Bridge sont plus puissants que leurs homologues Nehalem à fréquence égale.

Image 6 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge

On retrouve le cache L1 de 32 Ko pour les instructions et les données et un cache L2 de 256 Ko par core. Sandy Bridge apporte aussi un cache à instruction L0 contenant 1 500 micro-opérations décodées. Cette fonctionnalité permet non seulement d’économiser de l’énergie, mais aussi d’améliorer le nombre d’instructions qu’il est possible de traiter en un temps donné. En effet, s’il est avéré lors de l’étape de recherche de l’instruction que celle-ci se trouve déjà décodée dans le cache L0, le processeur va éteindre le décodeur pour le rallumer uniquement lorsqu’il en aura besoin. Intel a aussi reconstruit les unités de prédiction de branchement du Sandy Bridge afin d’améliorer leur efficacité.

Image 7 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge

Image 8 : Intel Core 2000 : le test des Sandy BridgeCes deux tests synthétiques tournent sur des applications single threads. Les deux quad cores tournent à la même fréquence et le Turbo Boost ainsi que l’EIST sont désactivés. Comme vous pouvez le constater, ces changements architecturaux ont un impact positif important sur les performances du Sandy Bridge.

Les processeurs Sandy Bridge sont les premiers à prendre en charge l’Advanced Vector Extension (AVX), un jeu d’instruction 256 bits qui sert d’extension au SSE (le Bulldozer d’AMD sera aussi compatible AVX). L’AVX tire son origine du monde des supercalculateurs où les applications dépendantes des calculs en virgule flottante demandent toujours plus de puissance. On imagine donc que la portée de l’AVX sur une architecture telle que Sandy Bridge sera très limitée, même si Intel espère que les applications de traitement audio et vidéo en profitent, en plus des applications d’analyses financières et scientifiques qui sont principalement visées. Malheureusement, il n’existe pas pour l’instant de logiciels grand public qui tirent parti de l’AVX pour que nous puissions tester les gains qu’il apporte.

L’activation de l’AVX a demandé un lourd travail d’intégration et les registres architecturaux sont maintenant des registres physiques. Cela permet aux opérandes d’être stockés directement dans le registre au lieu de traverser le moteur out-of-order avec les micro-opérations. Les registres physiques apportent aussi un gain de place et une réduction de la consommation qui a permi à Intel d’accroître la taille du buffer ce qui améliore le rendement du moteur de calcul à virgule flottante.

Image 9 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge

Le cache

Une des conséquences de l’intégration de tous ces composants dans le processeur porte sur la façon dont l’ensemble de l’architecture accède au cache de dernier niveau (le cache L3 dans Sandy Bridge).

Du temps des Bloomfield, Lynnfield et Westmere, une architecture quad ou hexa core signifiait que chaque core physique disposait de sa propre connexion au cache partagé. Néanmoins, le Xeon 7500 rompt avec cette méthode. Conçu pour être plus facilement extensible et disposant déjà de huit cores par processeur, un cache utilisant des liens directs aurait un nombre exorbitant de trace lines entre chaque core et le cache de dernier niveau. Intel a donc adopté un bus en anneau pour ses puces destinées aux environnements professionnels. Cela lui permet de continuer d’étendre ses architectures sans que cela devienne un casse-tête logistique.

Image 10 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge


En début d’année, nous nous sommes entretenus avec Sailesh Kottapalli, un ingénieur et haut responsable d’Intel. Il nous a expliqué qu’il avait constaté une bande passante soutenue de près de 300 Go/s avec les Xeon 7500 LLC grâce à l’utilisation d’un bus en anneau. Intel a aussi confirmé au cours de l’IDF que l’ensemble de ses produits en phase de développement utilisait cette structure.

Intel n’était évidemment pas inquiet pour le nombre de cores x86 sur les Sandy Bridge pour ordinateur de bureau, mais le passage à un bus en anneau a été motivé par l’arrivée du circuit graphique sur le die. Ses quatre cores sont en effet reliés au System Agent (nommé uncore auparavant). Les temps de latence sont variables puisque chaque composant prend le chemin le plus court, mais dans l’ensemble ils seront toujours plus faibles que sur un Westmere. Le bus en anneau sera donc principalement bénéfique pour les charges de travail traitées par le circuit graphique.

System Agent et Turbo Boost 2.0

System Agent

Le System Agent a principalement changé de nom. Il dispose des mêmes fonctionnalités que l’uncore, c’est-à-dire qu’il regroupe les sous-systèmes du processeur qui n’ont pas leur place avec les cores d’exécution ou le moteur graphique.

Image 11 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge

On trouve ainsi le contrôleur mémoire double canal (qui gère officiellement un taux de transfert de 1 333 MT/s), 16 lignes PCI-Express 2.0, le DMI et une unité de contrôle de la puissance du processeur gérant, entre autres, le Turbo Boost.

Turbo Boost 2.0 ?

Sandy Bridge inclut une nouvelle version de cette technologie qui a fait son apparition il y a deux ans sur les Bloomfield Core i7-900 et qui est devenue réellement intéressante sur les Lynnfield un an plus tard.

L’idée derrière ce que nous appelons le Turbo Boost 1.0 était que dans un processeur multicore, toutes les ressources disponibles n’étaient pas forcément utilisées. Dans des applications telles qu’iTunes, il n’est possible d’exploiter qu’un seul thread à la fois. Pourtant, le seuil thermique est défini lorsque tous les cores sont utilisés à leur maximum. Turbo Boost exploite la marge thermique qui existe lorsque l’on exécute une application telle qu’iTunes accélérant uniquement le core qui est utilisé.

Turbo Boost modifie la fréquence des cores actifs en fonction de leur température, leur consommation électrique et l’état du système d’exploitation. Il ne dépassait pas néanmoins les limites de puissance prédéfinies, même si la température permettait de pousser la puce un peu plus loin.

Image 12 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge

En pratique, un processeur ne chauffe pas immédiatement et il demande un certain temps entre la fin du mode veille et la limite thermique définie. Turbo Boost 2.0, comme nous l’appelons, permet au processeur de dépasser le seuil de puissance jusqu’à ce qu’il atteigne son seuil thermique. Il abaissera ensuite la puissance pour se conformer aux limites prédéfinies.

Turbo Boost 2.0 ne signifie pas que le processor va dépasser les fréquences maximales prévues par Intel. Si vous achetez un Core i7-2600K qui dispose d’une fréquence de base de 3,4 GHz et un Turbo Boost de 3,8 GHz, le processeur ne dépassera pas cette dernière valeur. Il l’atteindra juste plus rapidement et l’utilisera plus longtemps avant de redescendre afin de rester dans ses limites thermiques.

Il est très difficile de quantifier les apports de cette technologie. Au mieux, Intel nous a avoué qu’elle améliorait la réactivité du processeur. Sur nos configurations pour ordinateurs de bureau, nous n’avons pas constaté de différence et Turbo Boost 2.0 prend plus des airs de gadget qu’autre chose.

Cette technologie sera probablement plus intéressante sur les ordinateurs portables où les CPU s’utilisent à des fréquences de base plus basses pour économiser de l’énergie. L’écart avec le mode Turbo Boost est donc plus important et on imagine que cette version 2.0 aura un impact plus prononcé sur ces plateformes. Nous disposons déjà d’un portable Sandy Bridge que nous testerons ce mois-ci.

Image 13 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge
Sandy Bridge dispose enfin d’un thermomètre pour les cores x86 et les cores graphiques. Durant des tâches 3D, il est possible de privilégier ce dernier au détriment du premier, dans le but d’optimiser les ressources disponibles et accroître les performances. Encore une fois, cette technologie devrait avant tout profiter aux puces mobiles.

Quick Sync : l’arme secrète du Sandy Bridge

Personne ne pensait qu’Intel allait surprendre AMD et NVIDIA sur le terrain des cartes graphiques. Le moteur Quick Sync a créé la surprise lors de sa présentation au cours de l’IDF 2010. Il s’agit du nom commercial de la technologie accélérant le décodage ou l’encodage de flux vidéo par le Sandy Bridge.

Un circuit rien que pour la vidéo

AMD et NVIDIA offrent déjà des moteurs accélérant matériellement ces flux. Néanmoins, les deux compagnies utilisent des composants généraux utilisés pour d’autres tâches. Le but de ces solutions est simplement de dépasser les performances d’une solution logicielle. Or, cette méthode, qui est le principe du GPGPU, n’est pas toujours optimale.

Il est aussi possible de réserver des unités d’exécution d’un core à la vidéo, mais cela demande beaucoup de puissance. Les développeurs sont d’ailleurs obligés de paralléliser leur application pour optimiser les performances. Néanmoins, cela demande toujours un taux d’utilisation plus élevé, plus puissance électrique et engendre plus de chaleur. Ce n’est pas un hasard si les benchmarks vidéo font partie des tests les plus lourds.

Image 14 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge

La réponse d’Intel à ce dilemme fut l’intégration d’un bloc de silicium dédié uniquement à la vidéo. Il est complètement séparé du reste de la puce, limitant ainsi les demandes sur le processeur. Il est aussi spécialement conçu pour cela, ce qui lui permet de traiter l’information plus rapidement qu’un circuit logique général comme un core x86 ou un GPU utilisant CUDA ou Stream.

Les deux fabricants de cartes graphiques sont en train de développer leurs réponses au moteur d’Intel, mais selon les dernières informations que nous avons, ils ne devraient pas commercialiser de solutions avant un an.

Quick Sync en action

Image 15 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge

Les puces graphiques d’Intel (intégrées dans les chipsets ou dans les CPU) sont déjà capables d’accélérer le décodage des flux MPEG-2, VC-1 et MPEG4 AVC. Cependant, l’étape la plus complexe du décodage – la compensation des mouvements – et le filtrage en boucle (utilisé par le VC-1 et l’AVC) sont encore laissés à la charge du CPU. Sandy Bridge corrige cela. Il ajoute en outre le support du MVC et des Blu-ray 3D. La mise à l’échelle des vidéos, le lissage du bruit, le désentrelacement, la correction des tons chairs, le contrôle des couleurs et du contraste – toutes ces corrections sont prises en charge par le GPU de Sandy Bridge.

Mais ce n’est pas tout : Quick Sync s’attaque aussi à l’encodage. Plus précisément, dans ce cas, des unités fixes travaillent de concert avec des des unités programmables. Un bloc échantillonnage attaché aux coeurs du GPU les épaules en effectuant la compensation des mouvements. Et, bien sûr, les unités fixes utilisées pendant le décodage sont mises à profit pour l’encodage. Donnez-leur du MPEG-2, VC-1 ou MPEG4 AVC à digérer, vous obtiendrez du MPEG-2 ou de l’AVC en sortie.

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Chaque application va exploiter Quick Sync différemment. Chez CyberLink par exemple, PowerDVD 10 se concentre sur les pipelines accélérant le décodage. Par contre, MediaEspresso va faire appel à une plus grande partie du circuit, puisqu’il faut lire le fichier à éditer, le décoder, l’encoder et le projeter sur un écran. Les OEM devraient aussi tirer parti de ce moteur, abandonnant les puces accélératrices ou cartes dédiées, afin de réduire le coût de la machine. Pour l’instant, le nombre d’applications compatibles reste faible.

Quick Sync Vs. CUDA Vs. APP

Les tests ci-dessous montrent les performances de Quick Sync en transcodage. Les capacités du moteur en lecture sont à la page suivante.

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MediaEspresso était déjà optimisé pour les API APP d’AMD (anciennement Stream) et CUDA de Nvidia. Cela se traduit par un temps de traitement divisé par deux par rapport à une machine sans aucun accélérateur. Mais grâce QuickSync, les processeurs Sandy Bridge jouent dans une toute autre catégorie. Convertir une source 1080i de 4 minutes et presque 500 Mo vers un format compatible iPad ne demande plus que 22 maigres secondes.

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MediaConverter 7 fut un peu plus difficile à tester. La préversion optimisée Quick Sync mise à notre disposition par Intel ne voulait pas reconnaître notre Geforce GTX 570. Nous nous sommes rabattus sur la version stable actuelle pour tester CUDA, Quick Sync et APP étant testés sous la préversion.

Les résultats parlent d’eux-mêmes. Sans aucune accélération, la conversion en profil “iPad” dure 1 min 35 s et occupe le Core i7-2600K à environ 30 %. Avec une Geforce GTX 570, la charge CPU monte à 50 % mais le temps de traitement diminue de 20 %. Une Radeon HD 6970 diminue à la fois le taux d’occupation CPU et le temps de traitement. Mais Quick Sync est là encore beaucoup plus impressionnant : seulement 41 secondes de calcul (soit 2,3 fois moins que sans aucune accélération) et presque pas de charge sur les coeurs du CPU.

Lecture de fichiers vidéo et d’un disque Blu-ray

Curieux de savoir comment CyberLink et ArcSoft avaient tiré parti de Quick Sync nous nous sommes entretenus avec eux. Cela nous a permis d’apprendre que le pipeline de décodage de Sandy Bridge est si complet que même le déchiffrement de la protection AACS est pris en charge par des unités fixes dédiées. L’AACS repose sur un chiffrement AES, que la plupart des CPU Sandy Bridge accélèrent – ceci explique cela.

Dans le meilleur des cas, où la piste audio Dolby TrueHD ou DTS-HD Master Audio est envoyée en bitstream vers un récepteur HDMI 1.3 ou 1.4 (et n’est donc pas gérée par le CPU), ArcSoft estime que l’on peut voir une occupation CPU de 0 % en lisant un Blu-ray.

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Dans nos tests, en lisant le Blu-ray de Quantum of Solace (encodé en MPEG4 AVC) sur un portable équipé d’un Core i7-2820QM via PowerDVD 10 de CyberLink, nous avons tout de même constaté une charge d’environ 10 % sur le CPU.

Intel HD Graphics : Intel sort son grand jeu

Les premiers prétests de Sandy Bridge laissaient espérer que son GPU intégré soit suffisant pour remplacer une carte graphique d’entrée de gamme. C’est d’ailleurs le message qu’Intel martèle dans ses présentations destinées aux revendeurs. Le segment des processeurs de bureau est cependant décevant.

Un pas de géant… pour Intel

Vous vous en rappelez sans doute, les processeurs Clarkdale lancés il y a un an furent les premiers à intégrer un GPU. Toutefois il était sur une puce séparée du CPU, et gravé en 45 nm quand le CPU était en 32 nm. Les performances graphiques étaient meilleures que celles des générations passées, c’est vrai.

Image 20 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge

Avec Sandy Bridge, tous ces transistors sont collés ensembles, ce qui donne à Intel un bien meilleur contrôle sur leur comportement. Par exemple, le coeur graphique a maintenant accès au très rapide cache L3 du CPU. Le système de régulation de la puissance peut temporairement favoriser le GPU, en lui permettant de fonctionner à 1350 MHz tant que l’enveloppe thermique de la puce n’est pas dépassée.

Le GPU s’appelle toujours HD Graphics. Il contient au mieux 12 unités d’exécution scalaires compatibles DirectX 10.1. Un bon nombre d’améliorations architecturales (de plus grands registres, le support de nouvelles instructions) permet théoriquement de doubler la puissance de calcul par rapport au GPU Ironlake des Core i5 Clarkdale. Ajoutez à celà l’augmentation de la fréquence, et vous obtenez le potentiel pour un gros gain de performance.

Une histoire de deux GPU

Jusqu’ici tout va bien. Mais l’histoire n’est pas aussi simple. Il existe deux versions du nouveau GPU, baptisées HD Graphics 3000 (GT2) et HD Graphics 2000 (GT1). Le premier est complet avec 12 unités de calcul, le second est castré avec 6 unités. 

La répartition de ces deux GPU dans la gamme Sandy Bridge est alambiquée. Les 15 Sandy Bridge mobiles annoncés aujourd’hui embarquent le HD Graphics 3000. Mais sa fréquence maximum varie selon les modèles, certains atteignant 1350 MHz, d’autres 1100 MHz, 950 MHz ou 900 MHz. La limite est fixée par le TDP.

Dans la gamme Sandy Bridge desktop, ça se complique. Sur les 14 modèles lancés aujourd’hui, seuls deux ont le HD Graphics 3000. Avec beaucoup d’humour, Intel a choisi les deux modèles K, des puces haut de gamme, destinées aux overclockeurs. Il nous semble, mais nous pouvons nous tromper, que ce public sera enclin à se passer des services d’un GPU intégré. Les 12 autres modèles se contentent du HD Graphics 2000, alors qu’ils s’adressent justement aux acheteurs qui auraient apprécié d’économiser les 30 ou 50 € que coûte une carte graphique d’entrée de gamme.

Intel ajoute dans l’incohérence en interdisant tout overclocking sur le chipset H67, celui-là même qui est nécessaire pour utiliser le GPU intégré des Sandy Bridge. L’association Sandy Bridge série K et H67 n’a donc aucune raison d’être.

Petits comptes entre amis



Image 21 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge
Commençons avec un des jeux les plus populaires World of Warcraft: Cataclysm. Nous avons repris ici le benchmark que nous avions mis au point dans notre dossier consacré aux performances du jeu : un combat entre Crushblow et The Krazzworks dans les Twilight Highlands.
Le HD Graphics 3000 se comporte extrêmement bien dépassant légèrement une Radeon HD 4550 512 Mo, une carte d’entrée de gamme qui se vend encore une cinquantaine d’euros. Le HD Graphics 2000 n’est pas du tout aussi impressionant, même dans un niveau de détail graphique aussi faible. Il peut se consoler en se disant qu’il est plus performant que le GPU des Core i5 Clarkdale tout en possédant moitié moins d’unités de calcul – ce qui en soit est révélateur. Mais si vous souhaitez jouer à WoW Cataclysm, ne comptez pas sur un processeur Intel Sandy Bridge.

Nous avons intégré dans le comparatif une Radeon HD 5550 1 Go, qui n’est quasiment pas plus onéreuse que la 4550. Elle offre le double des performances du HD Graphics 3000, un gain permettant d’augmenter d’un cran le niveau de détails ou bien de jouer en 1920 x 1080.

Image 22 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge


Personne ne s’attend à ce qu’un GPU intégré se débrouille bien dans les FPS, mais Call of Duty est connu pour sa légèreté, donc voyons ce qu’il donne sur les Sandy Bridge. Encore une fois, on peut saluer les performances du HD Graphics 3000, qui tient la comparaison avec un carte d’entrée de gamme. On ne peut pas en dire autant du HD Graphics 2000 dont le seul mérite est de faire mieux que le GPU Ironlake intégré au Core i5/i3 Clarkdale. L’autre leçon est que seule la Radeon HD 5550 délivre un framerate acceptable en 1680 x 1050. 

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Le bilan est à peu près le même dans Left 4 Dead 2 ou Far Cry 2. L’Intel HD Graphics 3000 se montre plus qu’à la hauteur d’une carte comme la Radeon HD 4550 mais le HD Graphics 2000 est largement en dessous, seulement légèrement plus puissant que le GPU des Clarkdale. Or, sauf si vous visez un Sandy Bridge haut de gamme série K, ce sont les résulats du HD Graphics 2000 qui vous intéressent.

En résumé, dans le cas des processeurs de bureau, les CPU Sandy Bridge ne bouleversent pas l’ordre établi : très suffisants pour des tâches élémentaires, ils ne sont trop anémiques pour jouer. Quelle déception !

Deux nouvelles plateformes et plus à venir

Les processeurs Sandy Bridge ne sont pas compatibles avec les chipsets Intel 5, ce qui ne change pas grand-chose puisqu’il faut de toute façon acheter une nouvelle carte mère en raison de l’abandon du Socket LGA 1156. La pilule reste néanmoins toujours aussi difficile à avaler pour le marché du milieu de gamme. Les consommateurs n’ont pas des milliers d’euros à dépenser chaque fois qu’une nouvelle génération est mise sur le marché.

Le lancement de Sandy Bridge s’accompagne de la sortie de deux chipsets pour ordinateur de bureau, les P67 et H67. Le premier est destiné à être utilisé avec une carte graphique dédiée. Il est le seul à pouvoir diviser les 16 lignes PCI-Express entre plusieurs cartes graphiques. Pour une majorité de passionnés, le P67 est donc la seule option viable. Le H67 est par contre le seul à prendre en charge le circuit graphique intégré aux Sandy Bridge.

Ceux qui craignent pour les performances des cartes P67 n’ont pas de soucis à se faire. Comme nous l’avons vu avec les cartes P55 armées d’une puce NVIDIA NF200, il est possible d’obtenir des performances similaires à une carte X58, même lorsque l’on utilise un trio de Radeon HD 5870.


Image 25 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge
Les deux chipsets peuvent prendre en charge un maximum de 14 ports USB 2.0, mais aucun d’entre eux ne gère l’USB 3.0. Ils offrent par contre six ports SATA, deux d’entre eux fonctionnant à 6 Gb/s, contre 3 Gb/s pour les autres. Ils abandonnent complètement le port PCI.

En contre partie, les deux chipsets proposent enfin un signal PCI-Express de 5 GT/s, soit 500 Mo/s, par direction et par ligne. Le P67 et le H67 gèrent aussi huit lignes, tout comme les P55 et H57. On imagine qu’il sera donc possible d’ajouter une carte fille apportant un contrôleur USB 3.0 ou SATA 6 Gb/s. Néanmoins, le fait que l’interface DMI d’Intel soit toujours limitée à 1 Go/s pourrait être un goulot d’étranglement.


H67 Express
P67 Express
P55 Express
Interface
LGA 1155
LGA 1155
LGA 1156
Canaux mémoire / DIMMs par canal
2/2
2/2
2/2
USB 2.0
14
14
14
Total SATA (6 Gb/s)
6 (2)
6 (2)
6 (0)
PCIe
8 (5 GT/s)
8 (5 GT/s)
8 (2.5 GT/s)
Port PCI
Aucun
Aucun
4
Sorties vidéo
2
0
0
Chemin audio/vidéo chiffré
Oui
Non
Non
Rapid Storage Technology
Oui
Oui
Oui
Overclocking
Circuit graphique
CPU-ratio seulement
CPU ratio / BCLK

Le H67 est le seul chipset à pouvoir démontrer les capacités graphiques des puces Sandy Bridge. Il offre la possibilité de gérer deux écrans avec résolutions indépendantes, il offre un chemin audio et vidéo chiffré essentiel pour la lecture de Blu-ray protégés et prend en charge le bitstreaming pour l’envoi d’un son haute définition vers un amplificateur. Le H67 permet aussi d’overclocker le circuit graphique présent sur le die.


Image 26 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge
Le H67 est par contre incapable d’overclocker le processeur. Si vous achetez un processeur K pour disposer d’un moteur graphique plus rapide, vous êtes limité à la plus haute fréquence du mode Turbo Boost. La mémoire et la tension sont aussi bloquées. Il est donc impératif d’utiliser un P67 pour modifier ces paramètres, mais l’overclocking sur ces plateformes est une autre histoire.

Image 27 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge

En 2011, Intel sortira le chipset Z68 qui assurera l’overclocking du core et du circuit graphique. Attention, il ne faut pas le confondre avec le X78 qui remplacera le X58 comme le chipset haut de gamme de la firme.

Overclocking : Sandy Bridge change la donne

Sandy Bridge modifie en profondeur le monde de l’overclocking sur les processeurs Intel. La nouvelle architecture marque la fin du temps où il était possible de profiter de gains importants sur des plateformes propices à ce genre de sport, tel que Nehalem.

L’histoire est déjà connue. Dans le but de simplifier le design du processeur, ce qui est pertinent du point de vue architectural, Intel à intégré le générateur d’horloge dans les chipsets Intel 6. Concrètement, l’ensemble du système est donc gouverné par une seule horloge, ce qui signifie qu’il n’est plus possible de modifier indépendamment les fréquences des sous-systèmes comme le PCI-Express et le DMI.
 
Le problème est que le PCI-Express ne tolère pas des changements importants par rapport à ses spécifications officielles. Changer légèrement la fréquence du bus (BCLK) réglée à 100 MHz devient la source de nombreux problèmes. L’époque où l’on pouvait propulser le BCLK du Nehalem de 133 MHz à plus de 200 MHz est terminée. Les overclockeurs perdent ainsi une des deux variables qui avait un impact sur les performances du processeur. Intel propose donc deux solutions.

La première consiste à offrir des processeurs K débloqués. Les premiers modèles de cette famille sont apparus en mai dernier. Le coefficient multiplicateur peut monter jusqu’à 57x, permettant des fréquences atteignant 5,7 GHz sans qu’il y ait besoin de toucher à l’horloge du bus. Intel affirme que le chiffre 57 reflète des « considérations de design », sans que l’on sache ce que cela veut réellement dire. La bonne nouvelle pour les fans d’azote liquide est que la société travaille sur un BIOS capable d’aller plus loin.

La famille des processeurs K offre aussi un ratio mémoire DDR3 débloqué. Il n’est en fait pas réellement débloqué, mais permet l’utilisation de barrettes cadencées à plus de 2 133 MHz ce qui est plus rapide que la plupart des kits du marché. Les limites liées à la tension et l’intensité peuvent aussi être modifiées.

Image 28 : Intel Core 2000 : le test des Sandy BridgeIl n’y a que deux processeurs K qui sont lancés aujourd’hui : le Core i7-2600K et le Core i5-2500K. Le modèle i7 débloqué coûte 23 $ de plus que le modèle standard tandis que l’i5-2500K est 11 $ plus cher que son homologue classique. Ce processeur tourne par défaut à 3,3 GHz et son mode Turbo Boost monte à 3,7 GHz. Comparé au Core i5-760 cadencé à 2,8 GHz, un Sandy Bridge débloqué pour 11 $ de plus est une bonne affaire.

Image 29 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge

Si vous décidez de choisir un modèle qui n’appartient pas à la famille K (Core i7-2600, Core i5-2500, -2400, ou -2300), vous disposerez tout de même de ce qu’Intel appelle un « déblocage limité », à condition de disposer d’une carte mère P67. Il est possible de faire monter la fréquence du processeurs en jouant sur les « bins » du processeurs, un paramètre permettant une augmentation de 100 MHz par bin. Le processeur tolère un maximum de quatre bins au-dessus du seuil Turbo Boost disponible.

Par exemple, un Core i7-2600 dispose d’une fréquence de base de 3,3 GHz. Avec quatre cores actifs, le mode Turbo Boost atteint 3,4 GHz. Il est donc possible d’overclocker le processeur à 3,8 GHz. Le même processeur avec un seul core actif dispose d’un mode Turbo de 3,7 GHz et peut donc s’overclocker à 4,1 GHz.

Les modèles K s’overclockent bien. Nous avons reçu des Core i7-2600K qui utilisent un refroidissement à air et qui sont capables de tourner à 4,7 GHz à 1,35 V sans broncher. Les possesseurs d’une puce limitée pourront tout de même profiter de 400 MHz de plus.

Les consommateurs délaissés par cette histoire sont ceux cherchant un processeur d’entrée de gamme entre 100 $ et 150 $. Les seuls Sandy Bridge en dessous de 175 $ sont les Core i3-2100 et i3-2120 à 3,1 GHz et 3,3 GHz. Or, ils ne disposent pas de mode Turbo et ne gèrent pas le déblocage limité. Ils sont complètement figés. Pourtant, c’est un marché où AMD propose ses meilleures offres.

Nous pensons qu’Intel a fait preuve de maladresse en tentant d’utiliser l’overclocking comme une fonctionnalité différenciant certaines puces. Les overclockeurs passionnés qui ont déjà dépassé les 7 GHz sur les modèles K existants se retrouvent artificiellement limités par le coefficient. Les clients intéressés par l’entrée de gamme n’ont aucune marge de manoeuvre et à moins d’acheter un Sandy Bridge K, le consommateur moyen est restreint à 400 MHz.

Nous espérons seulement qu’AMD tirera les leçons de cette erreur. Il est vrai que son 45 nm n’offre pas beaucoup de marge de manoeuvre, mais la mise sur le marché de puces à 32 nm cette année pourrait offrir une plateforme plus flexible satisfaisant ceux qui se sentent délaissés par la nouvelle politique d’Intel en matière d’overclocking.

La deuxième génération d’Intel Core

Intel lance aujourd’hui un total de quatorze processeurs pour ordinateur de bureau et quinze modèles seront disponibles pour ordinateurs portables.

Nouvelle nomenclature


i7-2600K
i7-2600
i5-2500K
i5-2500
i5-2400
i5-2300
i3-2120
i3-2100
Prix
317 $
294 $
216 $
205 $
184 $
177 $
138 $
117 $
TDP
95 W
95 W95 W95 W95 W95 W
65 W
65 W
Cores / Threads
4/8
4/8
4/4
4/4
4/4
4/4
2/4
2/4
Fréquence de base
3.4 GHz
3.4 GHz
3.3 GHz
3.3 Ghz
3.1 GHz
2.8 GHz
3.3 GHz
3.1 GHz
Max. Turbo Boost
3.8 GHz
3.8 GHz
3.7 GHz
3.7 GHz
3.4 GHz
3.1 GHz
N/A
N/A
Memory (MT/s)
1333
1333133313331333133313331333
Cache L3
8 Mo
8 Mo
6 Mo
6 Mo
6 Mo
6 Mo
3 Mo
3 Mo
HD Graphics
3000
2000
3000
20002000200020002000
Fréquence Max. du HD Graphics
1350 MHz
1350 MHz1100 MHz
1100 MHz
1100 MHz
1100 MHz1100 MHz1100 MHz
Hyper-Threading
Oui
Oui
Non
Non
Non
Non
Oui
Oui
AVX
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Quick Sync
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
AES-NI
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Non
Non
Interface
LGA 1555
LGA 1555LGA 1555LGA 1555LGA 1555LGA 1555LGA 1555LGA 1555


La marque Core i3, i5 et i7 se maintient et continue de vaguement représenter l’entrée, le milieu et le haut de gamme. Le numéro caractérisant le processeur commence maintenant par le chiffre 2. Les trois chiffres qui le suivent sont toujours censés être un indicateur des performances, même si en réalité, ils sont arbitraires et le fondeur utilise avant tout la fréquence, le cache L3, le Turbo Boost et l’HyperThreading pour les différencier.

Intel utilisera aussi plus fréquemment une série de lettres comme suffixe. K signifie que le coefficient multiplicateur est débloqué (Core i7-2600K et Core i5-2500K). Comme nous l’avons vu, si vous êtes un tant soit peu intéressé par l’overclocking, l’investissement en vaut la peine.

Le suffixe S est aussi connu et dénote un processeur disposant d’une consommation réduite. En principe, cela se fait sans perte de performance, même si dans les faits Intel a montré qu’il pouvait brider une puce pour arriver à ses fins (cf. « Intel Core i5 750 S – “S” comme sacrifices ! »). Les versions Sandy Bridge disposeront d’un TDP de 65 W et pourront atteindre les mêmes fréquences Turbo Boost que leurs homologues classiques. On ne connait pas les prix de ces processeurs qui sont destinés aux OEM selon Intel.

Enfin, le T désigne des processeurs basse consommation de 35 W et 45 W pour ordinateur de bureau. Ils ont une tension de fonctionnement et des fréquences initiales réduites.

Le seul processeur qui manque de cohérence avec le reste est le Core i5-2390T. Contrairement à ce que l’on pourrait croire en apprenant qu’il appartient à la famille des i5, il ne possède que deux cores avec HyperThreading activé au lieu de quatre. Pourquoi Intel ne l’a-t-il pas mis dans la catégorie des Core i3 ? Le mystère reste entier.

Nouvelle interface

Le Sandy Bridge utilise un nouveau Socket, le LGA 1155. Il est donc incompatible avec le Socket LGA 1156 sorti un an plus tôt à cause d’un seul pin. On entend déjà ceux qui ont acheté une carte mère pour Lynnfield ou Clarkdale à Nöel grincer des dents. 

Image 30 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge


Intel explique qu’il n’avait pas le choix. Sandy Bridge est bâti sur le principe de l’intégration. Des composants externes sont maintenant sur le die du processeur. En conséquence, les pins ont dû être réarrangés pour s’adapter à la nouvelle architecture. Les ingénieurs avec qui nous avons discuté insistaient sur le fait que s’il avait été possible de garder le Socket LGA 1156, le fondeur l’aurait fait. Ils clament qu’Intel ne profite pas d’un changement d’interface, ce qui est partiellement vrai puisqu’il vend tout de même les nouveaux chipsets qui iront sur les cartes mères.

AMD a eu un dilemme similaire avec les Zambezi bâtis sur son architecture Bulldozer qui sera commercialisée cette année. Assurer une compatibilité avec l’AM3 aurait bridé l’architecture. Il doit donc faire appel à un Socket AM3+ pour profiter de son plein potentiel.

La pilule reste néanmoins dure à avaler, surtout parce la mise à jour de la plateforme et l’achat d’une carte mère P67 ou H67 n’apporte pas vraiment de fonctionnalités qui n’existaient pas un an plus tôt avec le P55. Les possesseurs d’une machine milieu de gamme récente seront donc découragés par l’investissement nécessaire.

Configuration

Matériel de test


Processeurs
Intel Core i7-2600K (Sandy Bridge) 3.4 GHz (34 * 100 MHz), LGA 1155, 8 Mo Shared L3, Hyper-Threading enabled, Turbo Boost enabled, Power-savings enabled

Intel Core i5-2500K (Sandy Bridge) 3.3 GHz (33 * 100 MHz), LGA 1155, 6 Mo Shared L3, Turbo Boost enabled, Power-savings enabled

Intel Core i5-2400 (Sandy Bridge) 3.1 GHz (31 * 100 MHz), LGA 1155, 6 Mo Shared L3, Turbo Boost enabled, Power-savings enabled

Intel Core i3-2100 (Sandy Bridge) 3.1 GHz (34 * 100 MHz), LGA 1155, 3 Mo Shared L3, Hyper-Threading enabled, Power-savings enabled

Intel Core i7-875K (Lynnfield) 2.93 GHz (22 * 133 MHz), LGA 1156, 8 Mo Shared L3, Hyper-Threading enabled, Turbo Boost enabled, Power-savings enabled

Intel Core i5-655K (Clarkdale) 3.2 GHz (24 * 133 MHz), LGA 1156, 4 Mo Shared L3, Hyper-Threading enabled, Turbo Boost enabled, Power-savings enabled

Intel Core i7-950 (Bloomfield) 3.06 GHz (23 * 133 MHz), LGA 1366, 8 Mo Shared L3, Hyper-Threading enabled, Turbo Boost enabled, Power-savings enabled

Intel Core 2 Quad Q9550 (Yorkfield) 2.83 GHz (8.5 * 333 MHz), LGA 775, 12 Mo L2, Power-savings enabled

AMD Phenom II X6 1100T (Thuban) 3.3 GHz (16.5 * 200 MHz), Socket AM3, 6 Mo Shared L3, Turbo CORE enabled, Power-savings enabled

AMD Phenom II X4 970 (Deneb) 3.5 GHz (17.5 * 200 MHz), Socket AM3, 6 Mo Shared L3, Power-savings enabled
Carte mère
Gigabyte P67A-UD7 (LGA 1155) Intel P67 Express, BIOS F6a

Gigabyte H67MA-UD2 (LGA 1155) Intel H67 Express, BIOS F6a

Gigabyte P55A-UD7 (LGA 1156) Intel P55 Express, BIOS F8b

Gigabyte X58A-UD7 (LGA 1366) Intel X58 Express/ICH10R, BIOS FC

Gigabyte 890FXA-UD5 (Socket AM3) AMD 890FX/DB850, BIOS F6

Intel DX48BT2 (LGA 775) Intel X48 Express/ICH10R, BIOS 2006

Asus P7H57D-V EVO (LGA 1156) Intel H57 Express, BIOS 1606
Mémoire
Kingston 8 GB (4 x 2 GB) DDR3-2133, KHX2133C9AD3W1K2/4GX x 2 @ DDR3-1333, 7-7-7-20 and 1.65 V

Crucial 12 GB (3 x 4 GB) DDR3-1333, MT16JTF51264AZ-1G4D1 @ DDR3-1333, 7-7-7-20 and 1.65 V
Disque dur
OCZ RevoDrive X2 240 GB PCI Express x4 (Principaux tests)

Intel SSDSA2M160G2GC 160 GB SATA 3Gb/s (Tests graphiques et Quick Sync)
Graphiques
Nvidia GeForce GTX 580 1.5 Go

AMD Radeon HD 5550 1 Go DDR3

AMD Radeon HD 4550 512 Mo DDR3
Alimentation
Cooler Master UCP-1000 W
Système et pilotes
Système d’exploitation
Windows 7 Ultimate 64-bit
DirectX
DirectX 11
Pilotes graphiques
Nvidia GeForce Release 263.09 (For GTX 580)

Intel GFX_Vista64_Win7_64_8.15.10.2266_PV (For Sandy Bridge and Clarkdale)

AMD Catalyst 10.12 (For Radeon HD 6870 1 GB)

Cela fait beaucoup de composants, mais nous n’avons pas constamment utilisé l’ensemble de ce matériel pour tous les benchmarks de ce dossier. Pour juger des configurations d’entrée de gamme dans les jeux, nous avons utilisé des cartes mère H67 et H57 couplées à un Core i7-2600K et un Core i5-662. La carte H67 disposait de deux cartes graphiques AMD utilisées pour la comparaison avec les solutions graphiques d’Intel présentes sur le die et sur le packaging.

Nous avons choisi les Radeon HD 6870 1 Go et GeForce GTX 570 1,25 Go pour représenter la meilleure configuration GPGPU d’AMD et NVIDIA et nous avons ensuite fait une comparaison avec le Quick Sync d’Intel. Les cartes étaient montées sur une Gigabyte H67 et un processeur Core i7-2600K.

Les tests principaux ont été réalisés sur un SSD OCZ RevoDrive X2 240 Go tandis que les tests dans les jeux et Quick Sync ont été faits sur un SSD Intel.

PCMark Vantage

Image 31 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge

Le haut de l’affiche est tenu par trois Sandy Bridge suivis du Core i7-875K qui profite d’une fréquence de 3,6 GHz en mode Turbo Boost.

De son côté, le Core i7-950 est tiré vers le bas par une interface mémoire DDR3 triple canal officiellement limitée à 1 066 MT/s, comparativement aux 1 333 MT/s du Lynnfield. De plus, même si sa fréquence standard est plus élevée, le fait qu’il soit limité à un Turbo Boost de 3,33 GHz n’arrange pas les choses.

Un manque de logiciels exploitant ses six cores et une fréquence de fonctionnement plus faible affectent les performances générales du Phenom II X6 1100T. Néanmoins, dans certains domaines, comme la vidéo, l’architecture hexacore excelle. Le Phenom II X4 970 profite par contre de sa fréquence à 3,5 GHz. Dans l’ensemble, les Phenom II sont toutefois devancés par les Nehalem et Sandy Bridge ne fait qu’enfoncer le clou.

PCVantage est un test synthétique. Voyons maintenant si le classement est identique lorsque l’on se penche sur des tâches plus précises.

Image 32 : Intel Core 2000 : le test des Sandy BridgeImage 33 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge

Image 34 : Intel Core 2000 : le test des Sandy BridgeImage 35 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge

Image 36 : Intel Core 2000 : le test des Sandy BridgeImage 37 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge

Image 38 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge

3DMark11

Image 39 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge
Un nouveau venu dans notre suite de benchmarks, 3DMark11 est une mesure pour les performances dans les jeux. Les résultats le montrent d’ailleurs clairement avec une grappe de vainqueurs, les dix premiers étant séparés par moins de 1 000 points. Difficile de donner un gagnant.

Par contre, lorsque l’on utilise la bibliothèque Bullet qui fait appel à des calculs physiques pris en charge par le CPU, les hautes fréquences favorisent les quad core Sandy Bridge et Nehalem. Le Turbo Boost des Core i7-2600K et Core i7-875K explique leur première et deuxième place. Ils sont talonnés par le Core i5-2500K : l’HyperThreading et la présence de huit thread ne changent donc pas grand-chose.

La présence de seulement deux cores, même avec l’HyperThreading activé, bride sérieusement les performances. Le Core i3-2100 et le Core i5-655K sont largement battus par l’ancien Core 2 Quad Q9550.

Image 40 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge

Image 41 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge

Image 42 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge

Image 43 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge

SiSoftware Sandra 2011

Image 44 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge

Image 45 : Intel Core 2000 : le test des Sandy BridgeImage 46 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge

Image 47 : Intel Core 2000 : le test des Sandy BridgeComme d’habitude, les processeurs d’Intel offrent de solides performances en nombre entier tandis que ceux d’AMD réussissent dans les calculs en virgule flottante. Cela se répercute sur les tests arithmétiques et multimédias.

Le test cryptographique penche naturellement en faveur des CPU Intel et leur gestion de l’AES-NI. Comme Intel l’a annoncé lors de l’IDF 2010, la bande passante disponible sur les Sandy Bridge lors de la création des hashs AES est supérieure à celle des Clarkdale. Le module AES-NI des Core i3 étant désactivé, ces derniers souffrent. Le Core i3-2100 arrive en toute logique dernier.

On remarque aussi que le nouveau contrôleur mémoire double canal d’Intel semble avoir été optimisé. On obtient ainsi 1 Go/s en plus par rapport au Lynnfield avec des barrettes et des temps de latence identiques. Le Core i5-655K est plus lent en raison d’un contrôleur mémoire sur le packaging et non le die. Le Core 2 Quad, dernier au classement dispose d’un contrôleur intégré au chipset.

Création de contenu

Image 48 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge

Les logiciels professionnels de création de contenus sont souvent optimisés pour tirer parti de tous les cores disponibles. Cela explique le classement du Phenom II X6 1100T, 3ds Max 2010 utilisant l’ensemble des six cores. Intel prend tout de même la première place avec son Core i7-2600K. Il s’agit néanmoins d’un processeur à 300 € face à un modèle vendu à 250 €, ce qui est tout à l’honneur d’AMD.

Les choses basculent néanmoins lorsque l’on arrive au Core i5-2500K qui est juste derrière le CPU vert, mais qui offre un coefficient multiplicateur débloqué, un TDP de 95 W et un prix tournant autour des 200 €. Il est aussi beaucoup plus intéressant que le Core i7-875K qui est 100 € plus cher au moment de la publication de cet article. Dans la même veine, le Core i5-2400 est au niveau du Core i7-950. Le premier coûte dans les 180 € tandis que le second avoisine les 270 €.


Image 49 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge
Limités par autre chose que le nombre de threads disponible, les Core i5-2500K et i5-2600K sont au coude à coude et devant le Core i7-875K.

La surprise vient du Bloomfield Core i7-950 qui tombe dans le milieu du classement tandis que le Phenom II X6 1100T se distingue, probablement parce que logiciel exploite le potentiel des six cores. Nous savons que Photoshop est au moins capable d’utiliser plus de deux core, le Core i3-2100 passant grand dernier.Image 50 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge
Entre le premier et le dernier, il y a 40 minutes de rendu. Encore une fois, le Core i7-2600K est en haut, très probablement à cause du parallélisme de l’application, ce qui explique que les CPU à 8 threads occupent les trois premières places. On trouve ensuite deux quad core Sandy Bridge et l’hexacore d’AMD.

Une chose est sûre, si vous utilisez Premier Pro pour des travaux lourds, activez avant tout l’accélération CUDA qui permet de rendre notre test en moins de deux minutes sur une GeForce milieu de gamme. Sinon, utilisez un processeur avec le plus de threads possible. Ils seront tous mis au travail.


Image 51 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge

Notre benchmark After Effect n’est pas aussi lourd que Premiere Pro et il n’est pas surprenant de voir le trio de Sandy Bridge en tête suivi des Lynnfield et Bloomberg.

La puissance supplémentaire du Phenom II X6 1100T lui donne un avantage par rapport au Phenom II X 970 et sa fréquence supérieure. Les deux puces d’AMD dépassent le Core 2 Quad Q9550 ainsi que ses offres dual core.


Image 52 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge
À la demande générale, nous avons inclus Blender dans notre suite de tests. Le benchmark consiste à rendre une image que nous avons créée.

En partant du bas on remarque que malgré la présence de l’HyperThreading, les processeurs dual core ont de quoi rougir. On trouve ensuite des anciens Core 2 Quad et les processeurs AMD quad et hexacore. Néanmoins, le X6 1100T est seulement six secondes plus lent que le Core i5 2400, mais le premier coûte 250 €, contre moins de 180 € pour le second.


Image 53 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge
Tous les tests en OpenGL ont été lancés sur une GeForce GTX 580, mais les résultats sont très irréguliers. Les scores CPU sont néanmoins ce qui nous intéresse ici. Le Core i7-2600K reste premier, suivi du Phenom II X6 1100T.

Productivité

Image 54 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge

ABBYY’s FineReader 10 est un logiciel de reconnaissance de caractère et se trouve lui aussi dans notre suite de benchmarks à la demande générale. Nous avons automatisé la numérisation d’un document de 111 pages, une tâche que semble beaucoup dépendre du parallélisme.

Les deux premiers au classement sont des processeurs quad core avec HyperThreading activé et la troisième place revient à l’hexacore d’AMD. La quatrième position est prise par le Core i7-950 (Bloomfield), lui aussi capable de travailler sur huit threads simultanément. La tâche demande deux fois plus de temps sur un processeur dual core que sur un Core i7-2600K.

L’autre comparaison intéressante à ce stade de notre test est celle entre le Core i5-2400 et le Phenom II X4 970. Le premier devance constamment le deuxième, mais tous les deux sont vendus à 180 €. AMD sera donc obligé de baisser le prix de son quad core s’il veut rester dans la course.


Image 55 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge
Le benchmark Lame avait disparu de notre suite de test, mais nous avons décidé d’y faire appel, car il offre une comparaison intéressante des performances suivant les fréquences de fonctionnement. Il ne gère qu’un seul thread ce qui place tous les processeurs sur un certain pied d’égalité et explique sa présence.

Le classement est sans surprise. Il faut simplement se souvenir que le X6 1100T dispose d’un Turbo Core capable de montrer jusque 3,7 GHz. La seule anomalie est la victoire du Core i7-875K sur l’i5-655K qui se justifie par la présence d’un Turbo Boost montant à 3,6 GHz sur le premier.

Image 56 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge


Nous avions abandonné WinZip depuis quelque temps, mais la sortie de WinZip 14 inclut la gestion de l’AES-NI. Nous avons donc décidé de l’inclure dans notre nouvelle suite de test aux côtés de WinRAR (qui ne gère pas l’AES-NI) et 7-Zip (gratuit et qui gère l’AES-NI).

Les résultats sont identiques à ceux que l’on obtient sous Lame ce qui semble indiquer que le logiciel n’est tout simplement pas capable de tirer parti du parallélisme des processeurs. Les performances dépendent donc uniquement de la fréquence de fonctionnement et du nombre d’instructions qu’il est capable d’exécuter par cycle d’horloge.

Image 57 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge
Les résultats sous WinRAR ne sont pas très différents de ce que l’on obtient sous WinZip. Nous remarquons seulement que le Core i5-655K se retrouve dernier et que le Core i3-2100 arrive juste derrière le Core i7-920 et le Core i7-875K.

Malgré les optimisations de threads par WinRAR, les hexacore 1100T et quad core 970 d’AMD ne bougent pas de place. Nous ne savons pas s’il s’agit d’un bug, mais il est clair que l’application penche ici vers les processeurs Sandy Bridge.


Image 58 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge
Au lieu de compresser les mêmes fichiers dans un troisième utilitaire, nous avons profité du benchmark intégré dans 7-Zip qui permet de mesurer les performances de chaque plateforme en millions d’instructions par seconde. On voit ici que le logiciel tire parti des threads de chaque processeur.

Encodage multimédia

Nous avons déjà partiellement abordé cette question avec deux applications écrites avant la sortie de Sandy Bridge pour tirer parti du pipeline QuickSync. Nous incluons de nouveau les résultats sous MediaConverter 7 et MediaEspresso afin de rappeler ce qu’il est possible de faire lorsqu’on passe d’un circuit général à une architecture réservée à ce genre d’application.

Image 18 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge

Image 17 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge

Les autres programmes de notre suite reposent sur des unités de calculs classiques et reflètent donc les performances des cores des divers processeurs testés.

Image 61 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge
Malgré les dernières mises à jour, les résultats ne bougent pas puisqu’Apple continue de tourner sur un seul thread. Ce sont donc les modes Turbo les plus agressifs qui remportent la bataille.

À part le fait que l’Intel Core i3-2100 prend la place de l’i5-655K, les résultats sont cruellement identiques à ce que l’on retrouve sous WinZip et Lame et cela ne va pas changer à moins que les développeurs décident de tirer parti du parallélisme.

Image 62 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge

Heureusement que toutes les applications ne sont pas aussi peu optimisées qu’iTunes. MainConcept exploite tous les threads à sa disposition et depuis la sortie de la version 1.1 du SDK CUDA par Sonic Solutions l’encodage en H.264 est encore plus efficace. Nous espérons maintenant que l’éditeur apportera aussi la gestion du Quick Sync.

L’Intel Core i7-2600K est le seul processeur à finir le test en moins d’une minute, Le Core i7-875K (Lynnfield) arrive deuxième suivi de l’AMD Phenom II X6 1100T. Le Core i5-2500K, une seconde en dessous, est ex aequo avec le Core i7-950, plus cher et qui utilise huit threads, mais tourne à une fréquence moins élevée.


Image 63 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge
HandBreak est aussi parallélisé et donne la main au Core i7-2600K. Le Phenom II X6 1100T se montre aussi sous un beau jour, dépassant le Core i7-875K d’une seconde pour prendre la deuxième place. Les choses sont ensuite très similaires à ce que l’on retrouve sous MainConcept, les Core i5-2500K, i7-950 et i5-2400 restant proches l’un de l’autre.

Metro 2033 (DX11)

Image 64 : Intel Core 2000 : le test des Sandy BridgeImage 65 : Intel Core 2000 : le test des Sandy BridgeImage 66 : Intel Core 2000 : le test des Sandy BridgeNous avons utilisé la carte graphique single-GPU la plus rapide à notre disposition pour exacerber les goulots d’étranglement sous Metro 2033. Évidemment, ils ne reflètent pas toujours une situation réelle, puisque l’on imagine mal un consommateur acheter une GeForce GTX 580 pour jouer en 1 680 x 1 050. Dans ce cas précis, les performances chutent de façon importante dès que l’on utilise un Phenom II X4 970 et cela continue avec les processeurs dual core d’Intel et le Core 2 Quad 9550.

La morale de l’histoire est qu’un processeur dual core n’est pas assez puissant si l’on pousse le niveau des graphismes. Il est aussi intéressant de noter que le Phenom II X6 1100T, même s’il n’est pas le plus rapide, offre le plus grand nombre d’images par seconde minimum dans ce benchmark. Cet avantage se réduit au fur et à mesure que l’on sollicite le GPU. Lorsque l’on arrive à 2 560 x 1 600, huit des dix plateformes ne sont séparées que d’une image par seconde.

F1 2010 (DX11)

Image 67 : Intel Core 2000 : le test des Sandy BridgeImage 68 : Intel Core 2000 : le test des Sandy BridgeImage 69 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge

F1 2010 dépend beaucoup plus du CPU que Metro 2033 qui est connu pour ses graphismes demandeurs. En gardant notre GeForce GTX 580 durant la durée totale du test, le premier au classement est deux fois plus performant que le dernier.

Les trois Sandy Bridge prennent la tête du classement en 1 680 x 1 050 et en 1 920 x 1 080. Les choses se resserrent en 2 560 x 1 600. En mettant de côté les résultats obtenus en 1 680 x 1 050, parce que personne avec une carte graphique haut de gamme et un processeur décent ne joue sur un écran 17 pouces, les processeurs AMD sont mis K.O. Un Core i5-2400 à 180 € réalise 83,3 images par seconde tandis qu’un Phenom II X4 970 au même prix ne dépasse pas les 50 images par seconde. Pousser la résolution à 2 560 x 1 600 ou doubler l’anticrénelage rapproche les processeurs qui ont alors des performances plus proches les uns des autres.

Aliens Vs. Predator (DX11)

Image 70 : Intel Core 2000 : le test des Sandy BridgeImage 71 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge

Image 72 : Intel Core 2000 : le test des Sandy Bridge

Dans ce cas précis, la situation est extrêmement simple. Alien Vs Predator ne tient absolument pas compte du CPU présent. Même en 1 680 x 1 050, il n’y a que quatre images par seconde de différence entre les dix processeurs testés. Donnez lui un GPU puissant et le tour est joué.

Consommation

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Bien que nous ayons mesuré la consommation des 10 configurations testées dans ce dossier, nous avons décidé de mettre de côté les valeurs des configurations à base de Core i5-2400 et Core i3-2100, ainsi que celles intégrant un processeur Lynnfield ou Clarkdale, afin de ne conserver que les plus intéressantes.

Le Phenom II X6 1100T est clairement le processeur le plus gourmand, suivi de près par le X4 970. L’analyse des consommations moyennes confirme les besoins énergétiques du X6 1100T (avec une moyenne de 197W), mais montre également que le Core i7-950 consomme autant, voire à peine plus que le X4 970 (181,73W contre 180,91W).

PCMark Vantage
Core i7-2600K
(Sandy Bridge)
Core i5-2500K
(Sandy Bridge)
Core i7-950
(Bloomfield)
Core 2 Quad Q9550
(Yorkfield)
Phenom II X6 1100T
(Thuban)
Phenom II X4 970
(Deneb)
Consommation moyenne du système
163.99 W
164.34 W
181.73 W
161.56 W
197.12 W
180.91 W

La consommation des deux Sandy Bridge est plus mesurée, avec des moyennes oscillant autour des 164W, une valeur à comparer aux 161W que consomme le Q9550. En reprenant les résultats du test PCMark Vantage, où le Core i7-2600K arrive en tête alors que le Q9550 termine bon dernier, il apparait clairement que le ratio puissance/watt des Sandy Bridge est bien meilleur que celui du Yorkfield…

Conclusion

Le lancement du Sandy Bridge appelle un jugement nuancé. L’architecture est une réussite sur un certain nombre de points importants, ce qui justifie l’attribution d’un prix que nous n’avions pas décerné depuis un moment. Néanmoins, nous grinçons aussi des dents face à quelques maladresses d’Intel. Commençons par ce qui ne va pas pour pouvoir entamer cette nouvelle année sur une note positive.

Premièrement, l’overclocking est très mal géré. La seule option viable pour les utilisateurs passionnés est l’utilisation d’un processeur K. Les choses se sont améliorées puisqu’il y a un an, le seul CPU débloqué était un modèle facturé à plus de 900 €. Le fait d’avoir des versions débloquées tournant entre 200 € et 300 € est une bonne nouvelle. En contrepartie, les capacités d’overclocking très limitées des Core i5 et i7 et l’absence totale d’option pour monter en fréquence sur les Core i3 vont sûrement ternir l’image d’Intel auprès des overclockeurs qui espéraient une nouvelle politique du fondeur depuis la sortie des processeurs Core « K » l’année dernière.

Deuxièmement, les choix d’Intel pour les puces graphiques intégrées sont incohérents. Sur les quatorze Sandy Bridge pour ordinateurs de bureau lancés aujourd’hui, seuls les deux processeurs les plus haut de gamme – et donc les plus susceptibles d’être associés à une carte graphique dédiée – utilisent le moteur Intel HD Graphics 3000. Les douze autres, qui intègreront des systèmes milieu de gamme ou des machines destinées à la bureautique et au Home Cinema, intègrent le décevant HD Graphics 2000.

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Si l’on met de côté ces deux points négatifs, il est impossible de ne pas être impressionné par la puissance des Sandy Bridge. Les Lynnfield et Clarkdale offrent déjà des performances solides par rapport aux offres d’AMD. Des gains significatifs à fréquence égale s’ajoutent à un procédé de fabrication en 32 nm qui a suffisamment mûri pour autoriser une montée en fréquence qui amène cette plateforme sur de nouveaux sommets.

N’oublions pas la très bonne idée qu’est Quick Sync. Ni AMD ni Nvidia n’ont de quoi répondre au moteur d’encodage/décodage vidéo d’Intel, et ils n’en auront pas avant longtemps. Si vous pratiquez souvent l’édition ou la conversion de vidéos, l’investissement dans un Sandy Bridge peut se justifier par l’énorme gain de temps qu’il vous fera réaliser. Bravo à Intel pour avoir obtenu le soutien des développeurs de logiciels majeurs dès le lancement. Si AMD et Nvidia avaient eu un tel succès, nous vivrions depuis longtemps dans un monde peuplé d’applications optimisées APP/CUDA.

Si nous devions vous recommander un modèle Sandy Bridge en particulier, ce serait le Core i5-2500K. Ses performances sont remarquables par rapport à la gamme AMD ou aux autres CPU Intel, surtout lorsqu’on considère son tarif, tout juste au-dessus de la barre des 200 $ (HT, pour mille unités). Le Core i5 2500K se soustrait en outre aux contraintes de l’overclocking de la gamme Sandy Bridge grâce à son coefficient multiplicateur débloqué et les joueurs lui adjoindront une carte graphique dédiée, ce qui clôt le débat sur la puissance du GPU HD Graphics.

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Nous attendons maintenant avec impatience l’architecture Bulldozer d’AMD, qui pourrait être le grain de sable qui fera grincer les engrenages bien rodés du tick-tock d’Intel.