AOC G2460PG : le premier « vrai » écran G-Sync

Image 1 : AOC G2460PG : le premier « vrai » écran G-Sync

Introduction

En janvier, nous vous présentions la technologie G-Sync de NVIDIA. Il s’agit d’une nouveauté intéressante qui permet d’améliorer la fluidité d’un écran de façon drastique, mais qui nécessite un moniteur dédié. Après les modèles Asus modifiés par NVIDIA, voici le premier écran G-Sync du marché, le AOC g2460Pg. Ce modèle de 24 pouces est compatible G-Sync mais aussi 3D Vision (les lunettes ne sont pas fournies) et a le bon goût de ne pas faire payer la technologie G-Sync au prix fort : la version classique vaut environ 250 €, la version G-Sync est disponible actuellement pour environ 350 €. Attention, ce n’est pas un test, c’est une prise en main de l’écran d’AOC : la technologie en elle-même a déjà été testée et le but est de montrer si cet écran est correct pour cet usage.

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G-Sync, c’est quoi ?

Nous vous conseillons d’aller lire notre précédent dossier, mais en simplifiant, G-Sync permet de modifier à la volée la fréquence de rafraîchissement de l’écran. La fréquence classique de 60 Hz est un reliquat des écrans CRT et n’a plus de raisons d’être avec les écrans LCD. En temps normal, avec une synchronisation verticale, la carte graphique envoie une image dans un buffer qui est affiché soixante fois par seconde. Si le buffer n’est pas rempli totalement, on garde la même image (et une saccade). Sans la synchronisation, on vide le buffer même si l’image n’est pas complète, ce qui va créer des décalages dans l’image. Avec G-Sync, on vide le buffer quand la carte graphique a terminé de calculer son image, ce qui améliore la fluidité.

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DisplayPort uniquement

L’écran d’AOC, comme tous les écrans G-Sync, ne propose qu’une interface vidéo : le DisplayPort. C’est la seule technologie actuelle qui permet d’atteindre la fréquence de rafraîchissement maximale de l’écran, 144 Hz en 1 920 x 1 080, le HDMI et le DVI étant limités à 120 Hz dans les implémentations classiques. On trouve aussi une entrée USB 3.0 (pour le hub intégré) et une prise pour l’alimentation externe.

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Pas de son et alimentation externe

Comme le premier écran Asus, l’alimentation est externe, alors que la majorité des écrans utilise une alimentation interne. De plus, petite particularité, l’écran n’intègre pas de haut-parleurs et le son n’est pas transmis en DisplayPort, alors que beaucoup d’écrans de ce type offrent pourtant cette fonction. La fiche technique indique que les haut-parleurs sont de la partie, mais nous n’avons pas eu de son pour autant.

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Un hub USB 3.0

Petit point intéressant, on a quatre ports USB. Attention, seuls les deux ports USB qui sont au niveau de la connectique sont à la norme USB 3.0, les deux ports USB latéraux, eux, sont limités à l’USB 2.0. Dans ces deux ports USB 2.0, un des deux (le rouge) est prévu pour fournir plus d’énergie à une tablette ou un téléphone, a priori jusqu’à 2,1 ampères (ce qui est la norme).

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La cible matérielle

Un mot rapide sur une fonction qui pourrait intéresser certains joueurs : l’écran peut afficher un viseur en surimpression sur l’image, ce qui peut être utile dans les FPS. Étant donné qu’il est géré par l’écran lui-même, il n’est pas visible dans les captures ni dans les vidéos. Gadget ou idée géniale ? La rédaction de Tom’s Hardware est assez partagée (mais penche vers le gadget). L’image montre une photo de l’écran dans un FPS, avec le viseur affiché.

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Activer G-Sync

Pour activer G-Sync, il faut des pilotes NVIDIA récents, une carte graphique NVIDIA (au moins Kepler) avec une sortie DisplayPort et un GPU capable d’afficher au moins 30 fps en 1080p. La raison est simple : les écrans ont une limite basse pour le rafraîchissement et il est généralement de 24 ou 30 fps. G-Sync doit être utilisé en plein écran et l’écran compatible doit être l’écran principal. Il est possible ici de régler l’écran entre 60 et 144 Hz.

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Ca marche, croyez-nous

Nous sommes ici dans le même cas que lors de notre test : il est compliqué de montrer l’intérêt de G-Sync. Les vidéos disponibles sont en effet généralement à 30 images/s, ce qui ne permet pas de montrer la fluidité induite. NVIDIA propose une démonstration intéressante sur son site pour montrer l’intérêt, avec un pendule qui bouge, mais l’effet reste saississant dans les jeux, spécialement quand la carte graphique n’est pas assez rapide pour afficher 60 images/s.

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3D Vision

L’écran est compatible 3D Vision, dans sa version 2, et il intègre un capteur pour les lunettes actives de NVIDIA, qui ne sont pas fournies. Nous n’avons pas testé cette fonction, mais elle devrait fonctionner, la technologie de NVIDIA étant très aboutie. L’écran est compatible Light Boost, une option qui permet d’augmenter la luminosité quand on joue en 3D. Nous ns pouvons pas vous conseiller l’écran pour cet usage sans l’avoir testé, mais a priori ça fonctionne.

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ULMB

Une fonction intéressante et efficace de l’écran, c’est ULMB. Le principe est simple : l’écran intercale une image noire entre chaque image classique pour éviter le flou de mouvement, et la luminosité est augmentée pour essayer de diminuer l’impact de cette image. Sur un test comme celui-ci, c’est impressionnant : le mouvement n’est pas net en temps normal et l’est parfaitement avec ULMB activé. La solution a quand même un impact très visible sur la luminosité, malgré le boost, et elle n’est pas compatible avec G-Sync. De plus, elle n’est utilisable qu’à 120 Hz au maximum. Dans les simulations automobiles et plus généralement les jeux avec des mouvements rapides, ça reste très efficace. À noter que la fonction nécessite une carte graphique NVIDIA.

ULMB

ULMB

Dans la vidéo, on voit très bien le fonctionnement de l’ULMB. Nous avons filmé avec une vitesse d’obturation de 1/1000 de seconde. Au début, ULMB n’est pas activé, et l’image est totalement visible. Ensuite, quand il est activé, on peut voir une bande noire qui se déplace : c’est l’ULMB. Comme la vidéo n’est qu’à 30 images/s, on ne peut pas voir qu’une image sur deux est noire, mais on voit ici ses effets. On voit ici que les images classiques ont une luminosité plus élevée.

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Et sur AMD ?

Si l’écran fonctionne sur une carte graphique AMD, G-Sync n’est évidemment pas de la partie. Les fonctions classiques restent présentes : taux de rafraîchissement à 144 Hz, 1080p, etc. ULMB ne fonctionne pas avec une carte AMD, l’activation de la fonction n’est pas possible, mais le viseur matériel est de la partie. Ceci dit, acheter un écran G-Sync avec un GPU AMD manque d’intérêt : un modèle classique, vendu moins cher, fait exactement la même chose.

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Sur un Mac ?

Même chose sur un Mac, pas de G-Sync. Sur notre machine de test (un MacBook Air 2012 avec un IGP Intel), G-Sync n’est pas de la partie, l’ULMB n’est pas activable et le taux de rafraîchissement maximal est de 100 Hz, alors que l’écran peut en théorie monter à 144 Hz.

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En conclusion

Que conclure ? La technologie G-Sync est toujours aussi efficace. Quand on a un bon PC de joueur avec une carte NVIDIA, c’est un véritable plaisir. Mais tout n’est pas totalement rose. Premièrement, la technologie est limitée : il faut un GPU NVIDIA, du DisplayPort et on perd le son sur l’écran. Deuxièmement, l’écran est plus abordable que les premiers modèles, mais reste assez cher : on trouve le g2460Pg (G-Sync) pour environ 350 € et le g2460Fq du même constructeur pour environ 100 € de moins. Ce dernier a les mêmes caractéristiques techniques, mais sans G-Sync et l’ULMB. Le raisonnement classique est de considérer que l’écran est plus cher, mais durera plus longtemps qu’une carte graphique et permettra de garder celle-ci un peu plus longtemps. La seule faille du raisonnement, c’est qu’il faudra garder une carte graphique NVIDIA pour vraiment tirer parti de l’écran.