Les 20 surprises (bonnes ou mauvaises) de la conférence Apple

Introduction

Apple a présenté ses nouveaux iPad Air 2, iPad mini 3, iMac Retina 5K et un nouveau Mac mini. Nous vous les avons déjà présentés en détail dans les diverses actualités qui ont couvert l’évènement et que nous énumérons ci-dessous. Nous avons néanmoins tenu à revenir sur l’évènement et ses annonces. Les fuites en amont d’une conférence Apple pourraient laisser penser qu’il est impossible d’être surpris. Ce n’est pas le cas ici et nous avons relevé 20 surprises, bonnes et mauvaises, qui ont embelli ou terni la conférence d’hier. Cette liste n’est pas un traitement exhaustif des annonces de la conférence, mais simplement une manière d’évaluer le message qu’Apple a envoyé lors de sa conférence de presse.

• Keynote Apple : l’iMac Retina 5K est là… et il y a un Mac mini aussi
• Keynote Apple : voici les iPad Air 2 et iPad mini 3
• Keynote Apple : OS X Yosemite et iOS 8.1 disponible aujourd’hui et lundi
• Keynote Apple : Apple Pay et Apple Watch arrivent plus tôt que prévus

Mauvaise surprise : les prix d’iCloud Photo Library

iCloud Photo Library est une excellente idée qui consiste à regrouper toutes les photos prises avec un terminal Apple sur le cloud de la société. Ainsi, un cliché pris avec un iPhone peut être automatiquement édité sur un Mac avant d’être montré sur un iPad. La sortie de Yosemite marque le lancement officiel du service, mais le gros problème est qu’il est cher. Les premiers 5 Go sont gratuits, mais 20 Go coûtent un dollar par mois et 200 Go coûtent 4 $ par mois. Comparativement, Dropbox demande 10 $ par mois pour 1 To. Le service est évidemment moins bien intégré à iOS, mais on peut voir que les prix pratiqués, qui s’ajoutent à un abonnement iCloud, sont élevés. C’est une critique qui fut déjà formulée en juin dernier lors de la présentation du service à la conférence WWDC.

Bonne surprise : OS X Yosemite and iOS 8.1 sont déjà là

Apple vient de publier la nouvelle version de son système d’exploitation pour PC, OS X Yosemite. Nous savions que la Golden Master était là (cf. « Windows 10 ? Naaan : OS X Yosemite est presque prêt. »), mais aucune fuite n’avait laissé penser qu’Apple publierait la version définitive juste après la conférence de presse. Il n’y a pour l’instant aucun rapport de bug compromettant.

Plus surprenant encore, Apple a annoncé qu’il publiera iOS 8.1 lundi prochain. La firme a bien besoin de redorer le blason de son système d’exploitation mobile après les problèmes de lancement d’iOS 8. La mise à jour apportera iCloud Photo Library et Camera Roll, la pellicule qui stocke les photos prises avec l’appareil et dont la disparition avait été très critiquée.

Mauvaise surprise : l’écran de l’iPad mini 3

Alors que tous les nouveaux produits d’Apple (iPhone 6 (Plus), iPad Air 2, iMac Retina 5K) ont reçu un nouvel écran, l’iPad mini 3 est le seul à avoir la même dalle que l’iPad mini 2. Elle n’est pas désastreuse. À 7,9 pouces, elle a une définition de 2 048 x 1 536 pour une résolution de 326 ppp, mais elle n’est pas laminée, la dalle est moins optimisée et elle est visiblement inférieure aux nouveaux modèles.

Bonne surprise : l’écran laminé de l’iPad Air 2

L’écran de 9,7 pouces a la même définition de 2 048 x 1 536 qu’avant, ce qui lui donne une résolution de 264 ppp. Apple a expliqué qu’il utilisait la même technologie présente dans la dalle de l’iPhone 6 sur l’écran de l’iPad Air 2. Concrètement, cela signifie qu’il est laminé et que les divers éléments de la dalle sont fusionnés pour offrir de meilleures couleurs et une image plus nette. Apple a aussi ajouté une couche antireflet pour réduire les reflets de 56 %. Au final, on obtient un écran plus lisible et une couche tactile plus précise et plus confortable à utiliser. Cela contribue à l’amaigrissement du châssis qui n’a qu’une épaisseur de 6,1 mm, soit un millimètre de moins que l’iPhone 6 Plus, ce qui est une prouesse.

Mauvaise surprise : les composants de l’iPad mini 3

L’iPad mini 3 est uniquement un iPad mini 2 avec un capteur d’empreinte digitale TouchID, ce qui est particulièrement décevant. Nous comprenons qu’Apple tente de pousser les consommateurs vers son iPhone 6 Plus et que même s’il ne voulait pas mettre le mini à jour, il avait besoin d’intégrer TouchID sur sa nouvelle gamme d’iPad mini pour séduire les entreprises. Néanmoins, on ne peut s’empêcher de voir qu’il fait la promotion de l’iPad mini 3 comme si c’était un nouvel iPad alors qu’il ne l’est pas. Il utilise le même écran, le même processeur, le même coprocesseur, le même appareil photo et le même châssis que l’iPad mini 2. La seule différence est que le mini 3 est disponible en 128 Go et en version or.

Bonne surprise : l’A8X et le capteur photo de l’iPad Air 2

Le SoC Apple A8X est une bête très intéressante. D’habitude, lorsqu’Apple sort une version X de son processeur, il s’agit seulement d’une puce plus rapide. Or, en l’espèce, elle intègre un milliard de transistors en plus que l’A8. Selon les chiffres d’Apple, cela signifie que son GPU est 67 % plus rapide et son CPU 12 % plus performant qu’un A8. Il semblerait que la partie graphique soit gérée par un PowerVR Series 6 XT tandis que les coeurs ARM connaîtraient une sérieuse montée en fréquence. Il est pour l’instant impossible de savoir exactement ce qui change entre les deux. On peut imaginer qu’il y ait un cache plus grand. Il faudra attendre les premiers démontages pour en savoir plus.

L’autre composant à avoir eu toute l’attention d’Apple est l’appareil photo de l’iPad Air 2. D’habitude, les iPad ont un appareil photo assez moyen, l’idée étant de prendre des photos uniquement en cas en urgence. Or, le fait est que les consommateurs utilisent de plus en plus leur ardoise comme appareil photo. Apple a donc placé un capteur de 8 Megapixel disposant de photosites de 1,12 µm et une optique d’une ouverture de f/2,4. Il semblerait que ce soit le même capteur que l’iPhone 5c. Ce n’est toujours pas le haut de gamme dont on a l’habitude sur les smartphones de la firme, mais c’est une nette amélioration par rapport à ce qu’il y avait avant. On notera aussi que le logiciel de prise de photo à changer pour offrir les mêmes fonctionnalités que sur l’iPhone 6 (Plus).

Mauvaise surprise : le prix de l’iPad mini 3

Le fait que l’iPad mini 3 soit simplement un iPad mini 2 avec TouchID est décevant. Le fait que l’iPad mini 3 16 Go coûte 100 $ de plus que l’iPad mini 2 16 Go pour une configuration ne disposant que d’un composant en plus est aberrant. Il est clair que l’iPad mini 3 16 Go est destiné aux entreprises qui seront prêtes à payer un prix élevé pour la sécurité qu’apporte TouchID, mais cela ne rend pas la pilule plus facile à avaler et à ce prix, il est très difficile de recommander l’iPad mini 3 aux consommateurs moyens.

Une autre comparaison est le fait que l’iPad mini 3 a un prix identique à l’iPad Air premier du nom à capacité égale, alors que ce dernier dispose d’un plus grand écran et d’une plus grande autonomie. À part cela, les deux configurations sont identiques, ce qui fait penser que l’iPad Air a un meilleur rapport qualité-prix que le mini 3.

Bonne surprise : un iPad bon marché pour l’entrée de gamme

Pour la première fois de son histoire, Apple vend un iPad 16 Go Wi-Fi à 249 $, ce qui en fait un appareil très intéressant pour l’entrée-milieu de gamme. L’iPad mini premier du nom reste une machine qui sera sans doute avantageuse pour ceux qui ont besoin d’un terminal simple pour faire des choses très basiques comme surfer sur Internet, lire leurs emails et parler sur FaceTime. On doute qu’iOS 8 soit fluide, mais cela n’est pas important pour le public visé par cette configuration.

Mauvaise surprise : pas de NFC dans l’iPad Air 2

L’absence de NFC dans l’iPad Air 2 s’explique seulement par le fait qu’Apple n’a pas voulu faire de la concurrence à ses précieux iPhone. Il n’y a aucune raison technique. Si le module peut rentrer dans l’iPhone 6, il aurait pu facilement rentrer dans l’iPad Air 2 et même l’iPad mini 3. On a aussi du mal à comprendre le choix d’Apple.

Lorsque TouchID est sorti l’an dernier, les iPad ne disposaient pas du capteur, mais cela se comprenait. Il était préférable, sur un plan sécuritaire, de limiter son accès en attendant de s’assurer que la technologie soit solide. Aujourd’hui, tous les nouveaux iPad ont TouchID. Le cas du NFC est différent. Vu qu’il est utilisé par Apple Pay, on aurait pu penser qu’Apple tente de plus facilement démocratiser son service en mettant des puces NFC dans tous ses nouveaux terminaux. La réponse est négative. Il préfère vous inciter à acheter un iPhone 6 (Plus).

Bonne surprise : Apple Pay arrive plus tôt que prévu

Apple a surpris tout le monde en affirmant qu’Apple Pay arrivait lundi prochain. Le consensus était que le service demandait encore quelques mois ou semaines au moins avant d’être prêt.

Non seulement Apple le lance plus tôt qu’anticipé, mais il a signé des accords avec 50 banques américaines et des revendeurs et développeurs supplémentaires depuis l’annonce du service le mois dernier. Cela montre l’enthousiasme de l’industrie pour cette fonctionnalité. Apple Pay est pour l’instant réservé aux États-Unis, mais son succès pourrait faciliter les choses lorsque Apple passera les mêmes accords à l’étranger.

Mauvaise surprise : des iPad à 16 Go

De nombreuses personnes ont décrié le fait qu’Apple continue de vendre des terminaux n’embarquant que 16 Go. iOS 8 a fait beaucoup parler de lui parce qu’il demandait plus de 5 Go d’espace libre pour son installation, ce qui a obligé beaucoup de personnes à effacer des applications ou données pour l’installer. À l’heure où iOS grossit et les iPhones et iPad deviennent les principaux appareils photo des consommateurs achetant des produits Apple, 16 Go ne fait que perpétuer les problèmes liés au manque d’espace. Il est grand tant que la configuration de base démarre à au moins 32 Go.

Bonne surprise : la carte SIM intégrée

Apple a jeté un pavé dans la mare en intégrant sa propre carte SIM dans l’iPad Air 2 LTE. Elle permet d’utiliser plusieurs opérateurs américains et britanniques et de passer de l’un à l’autre sans avoir besoin de commander une nouvelle carte SIM, ce qui accroît la concurrence entre les opérateurs. Au lieu de payer des charges supplémentaires lors d’un voyage à l’étranger, il suffit de prendre un abonnement prépayé auprès d’un opérateur compatible avec le système d’Apple, d’entrer ses informations et le tour est joué. Certains pensent que le fabricant à la pomme étudierait l’idée de devenir un MVNO. Nous ne pensons pas que ce soit le cas. Quoi qu’il en soit, nous espérons que ce système arrive vite sur plus de produits à la pomme et gère plus d’opérateurs afin de favoriser la concurrence et sa démocratisation.

Mauvaises surprise : 56 modèles d’iPad

Si l’on prend en compte tous les modèles d’iPad déclinés dans toutes leurs capacités et toutes les couleurs disponibles, il y a en tout 56 iPad différents vendus par Apple, soit plus d’un pour chaque semaine de l’année. C’est beaucoup et nous sommes d’avis que c’est beaucoup trop. Où est passé l’Apple qui limitait son catalogue pour faciliter la vie du consommateur ? Le pire est que parmi ces 56 modèles d’iPad, 34 (soit plus de la moitié) ont des configurations identiques à l’exception de TouchID ou de la taille de l’écran. Horace Dediu a montré en 2010 que la multiplication des offres pouvait encourager le consommateur à choisir un modèle plus cher ou de la même marque. Néanmoins, on a beaucoup de mal à justifier l’existence de l’iPad mini 3 qui est vendu au même prix que l’iPad Air.

Bonne surprise : l’écran époustouflant de l’iMac Retina 5K

L’écran 5K du nouvel iMac est une merveille technologique. Il est extrêmement fin à seulement 1,4 mm, malgré une définition énorme de 5 120 x 2 880. Pour pouvoir contrôler les 14,7 millions de pixels qui forment cette dalle, Apple affirme qu’il a dû concevoir son propre contrôleur disposant d’une bande passante de 40 Gb/s afin de pouvoir gérer autant de pixels à la fois. L’autre inconvénient d’un aussi grand nombre de pixels est la détérioration du rapport signal-bruit. Apple affirme utiliser une couche organique entre le pixel et le circuit afin d’améliorer la qualité du signal. Pour mémoire, il utilisait quelque chose de similaire sur l’iPad Retina. Enfin, il explique avoir utilisé une méthode de fabrication permettant de mieux aligner les molécules de cristaux liquides. Au final, on obtient un écran qui a vraiment impressionné.

Dell a aussi annoncé un écran d’une définition identique, mais contrairement à Apple, il ne le livrera pas avant la fin de l’année.

Mauvaise surprise : pas de Target Display mode sur l’iMac Retina 5K

Il sera impossible d’utiliser l’écran du nouvel iMac en mode Display Target Mode. Ce mode permet d’utiliser l’écran d’un iMac comme un moniteur classique en faisant abstraction de l’ordinateur qu’il embarque. Au prix de 2 499 $, ce moniteur aurait été très intéressant pour les professionnels qui cherchent un écran 5K pour leur configuration. Le problème ne vient pas d’Apple, mais du fait que le DisplayPort 1.2, utilisé dans les ports Thunderbolt 2 que l’on trouve sur les produits vendus aujourd’hui par Apple, ne gère pas la définition de 5 120 x 2 880 du nouvel écran. Cette version du standard a une bande passante réelle de 17,28 Gbit/s, ce qui limite la définition maximale à 3 840 x 2 160. Il faudra attendre le DisplayPort 1.3, officialisé le mois dernier (cf. « La VESA officialise le DisplayPort 1.3 : 32 Gbit/s pour des écrans 5K ») pour gérer des écrans 5K. Or, vu qu’il n’y a pas de ports DisplayPort 1.3 (Thunderbolt 3) sur le nouvel iMac, il n’est pas possible de l’utiliser en mode Display Target Mode.

Bonne nouvelle : enfin de nouveaux Mac mini

Apple a enfin mis à jour les Mac mini deux ans après la sortie du modèle précédent. La configuration est clairement tournée vers la réduction de la consommation. On trouve un processeur Haswell Core i5 dual core à 1,4 GHz et 4 Go de mémoire par défaut. La puce graphique est un Intel HD 5000, mais il est possible de passer à l’Intel Iris si l’on choisit des processeurs plus puissants. On notera que ces nouveaux Mac mini ont mis fin à la gamme des serveurs Mac mini qui ne sont plus vendus par la société. Dans les faits, cela ne change pas grand-chose puisqu’il est possible d’acheter un Mac mini et télécharger OS X Server depuis le Mac App Store, ce qui revient au même.

Mauvaise surprise : les iMac ne sont pas mis à jour

Apple attend probablement les Broadwell pour faire une grande mise à jour de ses iMac, mais le fait est que certains composant se font vieux. Les modèles à 21,5 pouces proposent toujours des cartes graphiques GeForce GT 750M et les versions 27 pouces offrent une GeForce GT 755M, voire une GeForce GTX 775M, ces cartes datant d’avril et mai 2013. De même, les processeurs proposés sont presque tous des Haswell qui datent de la même année. Bref, à l’exception de l’iMac Retina 5K, il est difficile de recommander les iMac qui commencent à se faire vieux.

Bonne surprise : WatchKit arrive en novembre

Apple a annoncé aujourd’hui qu’il mettrait WatchKit à la disposition des développeurs à partir du mois de novembre. C’est plus tôt que ce que l’on attendait et une bonne nouvelle pour les développeurs qui pourront commencer à travailler sur l’Apple Watch dès maintenant. Sa commercialisation est prévue pour le début 2015 et si WatchKit devient populaire, le lancement de la montre pourrait être accompagné de la sortie de nombreuses applications.

Mauvaise surprise : la vidéo atroce avec Eddy Cue

Les conférences d’Apple ont toujours été très sobres et peaufinées. Elles sont toujours aussi travaillées, mais depuis quelque temps, elles sont nettement plus informelles. Elles le sont peut-être trop. La vidéo avec Eddy Cue essayant de rentrer dans les locaux d’Apple en faisant une poignée de main secrète était difficile à voir. Elle était du niveau de ce que l’on attribue généralement à Steve Ballmer ou Bill Gates. Elle ne servait pas vraiment un but précis et nous aurions pu nous en passer.

Bonne surprise : l’apparition comique de Steven Colbert

Il est rare qu’une conférence de presse sur les hautes technologies soit à la fois drôle et intéressante. La conversation entre Steven Colbert, humoriste et satiriste américain, et Craig Federighi étaient un de ces rares moments réussis. D’habitude dans ce genre de situation, les blagues sont maladroites et détournent l’attention du spectateur de ce qui est important. En l’espèce, l’appel téléphonique entre les deux hommes était drôle sans tomber dans le ridicule ou l’exagération et le sketch s’est bien inséré dans la présentation des nouvelles fonctionnalités d’OS X Yosemite pour être à la fois amusant et pertinent. Le pari était risqué, mais l’opération fut extrêmement bien exécutée.