Et la moitié des parts de marché des serveurs cloud, selon Canalys.
Selon les analystes de Canalys, une société singapourienne fondée en 1998, les processeurs ARM représenteront 30 % du marché global des PC dans seulement quatre ans. Actuellement, la part de ces solutions avoisine les 13 % si l’on se fie aux données d’IDC. La progression de l’architecture ARM s’étendrait aussi aux serveurs cloud, avec 50 % de parts de marché en 2026, toujours d’après Canalys.
“D’ici 2026, pas 2050 mais 2026, dans quatre ans, la moitié des processeurs cloud seront basés sur ARM, et 30 % des PC domestiques seront basés sur ARM”, estime Steve Brazier, PDG de la société. “C’est un événement extraordinaire et un changement de l’industrie qui n’a tout simplement pas été pris assez en compte”.
Plus de 200 milliards de puces ARM expédiées depuis 1991
ARM pour les ordinateurs grand public
Actuellement, la progression d’ARM sur le marché des PC domestiques est essentiellement le fait d’Apple. En 2020, la marque à la pomme a mis un terme à sa collaboration avec Intel afin de remplacer progressivement les processeurs x86 de son partenaire par ses puces ARM développées en interne (M1 puis M2). Désormais, la quasi totalité des machines vendues par Apple sont sous pavillon ARM. Pari gagnant : entre le troisième trimestre 2021 et 2022, et malgré un contexte morose, la marque a augmenté ses livraisons. Elles sont passées de 7,2 millions de Mac à 10,1 millions sur un an. Par ailleurs, les SoC ARM progressent également sur le marché des Chromebooks, bien que plus marginal pour l’instant.
Apple, Qualcomm… et consorts ?
Steve Brazier pense qu’ARM a tout le potentiel pour se développer davantage dans l’espace PC, surtout si d’autres fournisseurs de PC de premier plan comme HP, Dell, Lenovo, Acer et Asus proposent leurs propres SoC basés sur ARM. Étonnement, il ne mentionne pas Qualcomm, qui développe pourtant des processeurs Arm Nuvia pour PC portables. Surtout, nous voyons très mal les société susmentionnées développer leurs propres solutions, en s’improvisant concepteurs de puces du jour au lendemain. Se lancer dans cette voie représenterait un choix extrêmement risqué financièrement parlant, et à l’issue très incertaine, en dépit du succès d’Apple. Maintenant, Steve Brazier a certainement des informations que nous n’avons pas, et les fondeurs misent de plus en plus sur des conceptions modulaires, laissant un peu plus de marge à des concepteurs en herbe pour des SoC un peu plus personnalisés.
Quoi qu’il en soit, une progression de 17 points en seulement quatre ans nous semble une prévision assez osée, et fortement conditionnée au succès des processeurs ARM de Qualcomm ; qui vivra verra.
Période | 3T22 | 2T22 | 1T22 | 4T21 | 3T21 | 2T21 | 1T21 | 4T20 | 2T20 |
Parts de marché Arm | 13,1 % | 9,5 % | 11,3 % | 10,3 % | 8,3 % | ~7,0 % | 5,9 % | 3,4 % | Moins de 2 % |
Arm pour les serveurs cloud
Les puces ARM progresseraient également au sein des serveurs, principalement des serveurs en nuage. En 2026, elles équiperont la moitié de ces serveurs, là encore selon Steve Brazier.
Les acteurs principaux de ce marché utilisant l’architecture ARM sont Ampere, AWS et Huawei. SiPearl et d’autres fournisseurs de serveurs cloud pourraient suivre cette tendance dans les prochaines années. Grâce à leurs facultés à répondre aux exigences d’applications spécifiques, les SoC ARM sont en effet promis à un bel avenir dans ce type de serveurs. Avec l’IDM 2.0, Intel s’est d’ailleurs dit prête à produire des SoC ARM pour les serveurs en nuage de ses clients IFS.
Pour d’autres types de centres de données en revanche, les solutions EPYC d’AMD et Xeon d’Intel ne devraient pas être trop menacées pour le moment. En outre, sachez qu’AMD proposera bientôt des processeurs EPYC Bergamo, armés de cœurs Zen 4c, justement pensés pour les applications cloud.
“Ce sera un choc incroyable pour Intel et AMD, de se retrouver soudainement à se battre pour protéger leur activité”, conclut Steve Brazier. De fait, le directeur financier d’AMD annonçait l’entreprise prête à concevoir des puces ARM il y a tout juste un an.
Sources : DigiTimes, Tom’s Hardware US, IDC