Les flops de l’année

Image 1 : Les flops de l'année

Introduction

On a beau faire, on a beau dire, qu’un homme averti en vaut deux, chaque année voit son quota d’erreurs, de bonnes idées abandonnées, de mauvaises idées poursuivies, de projets avortés et de produits ratés. Et puisque c’est en reconnaissant les erreurs passées que l’on peut mieux préparer l’avenir, il est toujours bon de regarder en arrière pour se souvenir des loupés de l’année.

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Le Snapdragon 810

Sans aucune contestation possible, la palme du ratage informatique de l’année revient à Qualcomm. Le groupe américain est LE fournisseur de processeurs de smartphones et on avait pris l’habitude de voir ses SoC dans tous les modèles les plus haut de gamme, les plus performants. Mais cette année, rien ne s’est passé comme prévu. La faute en incombe au Snapdragon 810, un processeur mal né, trop gros, trop gourmand en énergie et qui a posé de gros problèmes aux malheureux constructeurs qui l’ont tout de même choisi – soit à peu près tous, à l’exception de Samsung ou Huawei. Qualcom, en outre, n’a pas réagi de la meilleure des façons, niant tout simplement l’existence d’un problème – alors qu’il suffit de tester un HTC One M9, un Sony Xperia Z3, un LG G4, un Nexus 5X ou un OnePlus Two (entre autres) pour le constater. L’image de la marque en grandement souffert, ce qui fait peser une grande pression sur le successeur Snapdragon 820.

Image 3 : Les flops de l'année

Le premier smartphone 4K

Sony est l’un des constructeurs qui a le plus souffert de la débâcle Snapdragon 810. Son Xperia Z3+ est susceptible de s’arrêter pour cause de surchauffe et a été sévèrement critique pour ce défaut. Sony a dégainé très rapidement son remplaçant, le Z5 – qui n’est pas exempt de défaut, mais fonctionne tout de même mieux – ce qui n’est pas assez pour sortir du lot. Le constructeur japonais a donc cherché à se démarquer en lançant le Z5 Premium, le premier smartphone du marché équipé d’un écran 4K.

Malheureusement, cette prouesse technique n’a aucun intérêt pratique. A l’usage, on ne voit pas la différence par rapport à un écran Full HD ou WQHD et surtout, le processeur graphique du Z5 Premium n’est pas assez puissant pour afficher en 4K tout le temps. Les jeux notamment, seront rendus dans une résolution inférieure, la 4K étant réservée aux vidéos et aux photos.

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Les Steam Machines

Lorsque Valve a présenté le concept de Steam OS et de ses Steam Machines, nous étions enthousiastes. Mais nous étions en 2013. Deux ans plus tard, les Steam Machines sont enfin arrivées en vente, mais plus personne ne les attendait. Le concept s’est un peu perdu en route et les machines finales n’ont rien de plus que des PC normaux. Même des designs spécifiques comme l’Alienware Alpha n’offrent pas des prestations hors du commun. La manette Steam suscite toujours la controverse avec son ergonomie particulière. SteamOS en lui-même n’a pas tenu ses promesses et reste toujours une plateforme moins performante que Windows.

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Le forcing vers Windows 10

Un des grands sujets d’actualité de l’année fut Windows 10. De ses premières Technical Preview, à ses Consumer Preview jusqu’à la version “finale” publiée le 29 juillet, le nouvel OS de Microsoft a rythmé nos colonnes. Microsoft est très fier de son produit et a très envie que vous l’adoptiez, tellement envie que l’éditeur offre la mise à jour à quiconque possède déjà Windows 7 ou 8/8.1. L’enthousiasme débordant de Microsoft pour son dernier OS est cependant allé trop loin : à plusieurs reprises depuis la rentrée, des utilisateurs ont constaté que la mise à jour vers Windows 10 se téléchargeait d’elle-même sur leurs PC, sans prévenir. Microsoft a plaidé l’erreur humaine, tout en reconnaissant que Windows 10, que l’utilisateur devait auparavant manuellement réclamer, serait dorénavant proposé automatiquement parmi les mises à jour optionnelles dans Windows Update.

Chère Microsoft, au lieu de dépenser autant d’énergie à importuner tes clients, pourquoi ne pas corriger les nombreux bugs restants dans Windows 10 ?

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Steve Jobs (le film)

De son vivant, Steve Jobs acquit un statut de rock star, d’icône même. Sa mort précoce a donc suscité une vive émotion et il n’était que logique que Hollywood se saisisse de son histoire pour la porter à l’écran. Mais la vie d’un patron d’entreprise high-tech, aussi brillant soit-il, peut-elle vraiment suffire à réaliser un blockbuster ? Non ! Malgré un scénario et des prestations d’acteurs saluées par la critique, Steve Jobs – disons-le sans ambages – fait un four au box-office américain.

Image 7 : Les flops de l'année

Apple Music

Restons sur Apple. L’entreprise affiche une santé éblouissante, collectionne les succès commerciaux, impose presque seule les grandes tendances du marché et s’assied sur un trésor de guerre de 200 milliards de dollars. Que peut-elle bien faire dans ce top des flops ? Hé bien, il suffit de détourner son regard des produits conçus par Apple pour se tourner vers les services de la marque pour découvrir les défauts dans sa cuirasse. Apple Music en est un très bon exemple : lancée sur marché largement défriché par Spotify ou Deezer, l’offre de streaming musical d’Apple ne se distingue pas et surtout, son intégration dans l’application iTunes sur Mac ou iOS s’est fait au forceps. L’ergonomie générale s’en est trouvée dégradée, certains utilisateurs ont vu leur bibliothèque musicale chambardée, etc.

Image 8 : Les flops de l'année

Project Ara

L’année commençait pourtant bien : le smartphone modulaire Ara de Google faisait une apparition remarquée au CES, où, pour la première fois, ses concepteurs pouvaient montrer sur scène un prototype fonctionnel. Il était alors question d’un début de commercialisation pendant l’été, à Porto Rico. Hélas, ce plan n’a pas pu être mené à terme : sans donner de raisons précises, Google a annoncé que l’Ara ne serait finalement lancé qu’en 2016, dans un autre marché encore indéterminé. Ce contretemps devrait néanmoins permettre à l’Ara de se perfectionner : plus de place pour les modules, donc plus de batterie, un meilleur module photo et aussi un système d’attache des modules plus efficace…

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Intel et son 14 nm

Intel a fièrement fêté les 50 ans de la loi de Moore cette année, et semble faire mentir toutes les Cassandres qui prédisent sa fin depuis plus d’une dizaine d’années. Toutefois, une fois les confettis retombés, la réalité apparaît plus sombre. Depuis l’introduction des processeurs Haswell, Intel a dû ralentir le rythme de ses lancements. Le fondeur a rencontré et continue de rencontrer de réels problèmes pour graver ses processeurs en 14 nm. À cause de cela, les Broadwell sont sortis avec beaucoup de retard et poursuivent une curieuse carrière commerciale : ils n’ont presque pas été déclinés pour PC de bureau, mais les deux modèles qui existent continuent à se vendre alors que leurs successeurs, les Skylake, sont déjà là. Les Skylake, eux, ont été lancés au compte-gouttes et sont encore aujourd’hui disponibles en faibles quantités.

Image 10 : Les flops de l'année

Les Radeon R300

Le fait qu’AMD n’ait pas encore mis la clé sous la porte est un petit miracle en soi. Totalement larguée par Intel sur le marché des CPU, AMD s’accroche sur le marché des GPU et parvient tant bien que mal à proposer des cartes graphiques compétitives avec celles de Nvidia. Et encore. En 2015, AMD a nettement souffert de l’absence d’un nouveau procédé de gravure plus fin que le 28 nm. Il a fallu attendre la fin de l’année pour découvrir les Radeon Fury, qui malgré leur mémoire ultrarapide ne parviennent pas à faire mieux que les GeForce haut de gamme. Sous les Fury, AMD a voulu préserver l’apparence d’une nouveauté avec sa gamme de Radeon R300… qui ne sont en réalité que des R200 renommées, qui étaient elles-mêmes déjà très proches des Radeon HD 7000 lancées… en 2012.

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Batman Arkham Night sur PC

Nous le regrettons évidemment, mais avec le temps, il a fallu s’habituer au fait que les grands jeux sortent criblés de bugs. Toutefois, aucun jeu récent n’a été un aussi grand fiasco que Batman Arkham Night. Oh, pas sur consoles, certes ; sur PS4 et Xbox One, le jeu a su s’améliorer pour offrir une expérience convenable. Mais sur PC, le portage fut tellement catastrophique que l’éditeur, Warner Bros, a dû stopper la vente le lendemain de la sortie pour ne la reprendre que quatre mois plus tard. La fin des soucis ? Non ! Car les développeurs ont renoncé à corriger de gros problèmes (comme l’absence de support du CrossFire ou du SLi). Warner Bros a heureusement offert un remboursement intégral aux joueurs s’estimant lésés.

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Le Crucial BX200

En 2014, Crucial avait marqué un grand coup en lançant son SSD BX100. Ce SSD offrait des performances quasiment équivalentes à son grand frère MX200 pour un prix bien inférieur. Nous n’avions aucun scrupule à le recommander chaudement et c’est donc avec un a priori favorable que nous voyions son successeur, le BX200. Nous avions tort. Le BX200 reste bon marché et arrive avec des capacités en hausse. MAIS, ses performances sont vraiment à la traîne, inférieures à presque tous ses concurrents et même à son prédécesseur. La faute en incombe à sa mémoire Flash TLC 2D. Le BX300 devrait corriger le tir grâce à de la TLC 3D.

Image 13 : Les flops de l'année

HP coupé en deux

2015 aura vu l’épilogue de la saga tourmentée de Hewlett Packard. La société qui se dispute avec Lenovo le titre de premier vendeur de PC au monde a très mal vécu l’avènement du smartphone. Depuis 2010, elle a enchaîné les errements stratégiques (comme le rachat de Palm, puis sa revente précipitée) et les PDG (Mark Hurd débarqué à cause d’une plainte pour harcèlement sexuel, Léo Apotheker, désavoué après le rachat d’Autonomy, Meg Whitman, toujours en poste). La faute en incombe à ses dirigeants, longtemps tiraillés entre deux idées : soit maintenir le positionnement historique de HP et garder une division grand public à forts volumes de vente, mais faibles marges, soit suivre l’exemple d’IBM et se recentrer sur le marché des entreprises beaucoup plus rémunérateur. La valse hésitation a pris fin cette année : depuis le 1er novembre, HP n’existe plus. Il faut parler de HP Inc., la division grand public et de HP Enterprise, la division… entreprise. Reste à voir si cette réorganisation saura redresser les comptes de l’entreprise.

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Les câbles USB-C

L’USB-C, ou USB type C, est une véritable avancée technologique. Ce connecteur résout le principal problème rencontré par les utilisateurs avec les prises USB : il est réversible ! Ce connecteur est en outre lancé en même temps que l’USB 3.1, une révision majeure de la norme qui double le débit, pousse la puissance maximale disponible sur le câble à 100 W et introduit la possibilité de faire circuler d’autres protocoles que l’USB sur un câble USB. Cette avalanche de nouveautés a entraîné une grande confusion, USB-C et USB 3.1 devenant synonymes pour beaucoup de consommateurs. Mais il y a plus grave : certains fabricants, par négligence ou méconnaissance de la norme, ont produit des câbles non conformes, qui peuvent se révéler dangereux. L’exemple le plus marquant est celui de OnePlus. Le câble fourni avec son smartphone OnePlus Two ne doit pas être utilisé avec d’autres appareils USB C au risque de les endommager électriquement. OnePlus a reconnu le défaut et offre un remboursement aux clients qui en font la demande. 

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Android Wear

Classer Android Wear parmi les ratés de l’année est une décision polémique, nous en sommes conscients. Après tout, l’OS de Google n’a jamais été aussi répandu, il a gagné des fonctions très attendues comme la connectivité WiFi ou la compatibilité (partielle avec iOS). Tout ceci, pourtant n’a semble-t-il pas suffit à faire décoller les montres Android Wear. Le gros de l’année s’est déroulé sans nouveauté majeure, les montres les plus intéressantes étant apparues largement après la rentrée. Du coup, les ventes sont restées bien ternes, dans l’ombre de l’Apple Watch : les dernières estimations donnent à Apple une part de marché de 80 %. Pire : la montre connectée la plus réussie de cette fin d’année est pour beaucoup la Gear S2 de Samsung. Saluée par la critique pour design et son ergonomie, elle aurait permis à Samsung de booster ses ventes de smartwatch de plusieurs de centaines de pour cent par rapport à l’an dernier. Un véritable succès, en somme, qui ne tourne pas sous Android Wear !

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Le BlackBerry Priv

2015 sera peut-être la dernière année où BlackBerry aura sorti un nouveau smartphone. Le BlackBerry Priv a tout l’air d’être son va-tout : c’est le premier smartphone de la marque à fonctionner sous un autre OS que BlackBerry OS. En l’occurrence, il s’agit d’Android. Ce faisant, BlackBerry s’ouvre les portes du Play Store et de ses milliers d’applications. Mais l’entreprise reconnaît également qu’Android peut-être aussi adapté aux besoins de ses clients historiques que BlackBerry OS. Par extension, n’importe quel smartphone Android pourrait remplacer un BlackBerry… ce qui est contraire au discours tenu jusqu’alors par les Canadiens, qui mettaient en avant la meilleure sécurisation de BB10. La pente est glissante pour BlackBerry. Que reste-t-il au Priv pour se distinguer ? Son clavier physique et quelques ajouts logiciels comme le BB Hub. Sera-ce suffisant pour que BlackBerry en vende 5 millions par an et se maintienne sur le marché ? Rien n’est moins sûr…

Image 17 : Les flops de l'année

HTC

HTC sera-t-elle encore là en 2016 ? Le constructeur taïwanais a ceci de commun avec BlackBerry qu’elle joue pendant les prochains mois sa survie sur le marché des smartphones, voire sa survie tout court. Après une année 2014 difficile, mais soutenue par un One M8 plutôt réussi, HTC avait placé de gros espoirs dans son One M9. Hélas, c’est à peu près tout ce qu’elle avait placé dedans : le M9 fut lancé dépourvu d’arguments sérieux, en même temps qu’un Galaxy S6 flamboyant. L’inévitable flop a bien eu lieu et les comptes de HTC ont replongé fortement dans le rouge. Le PDG d’alors y perdu son poste et l’entreprise a amorcé un virage stratégique, pour s’attaquer à de nouveaux marchés comme les objets connectés ou la réalité virtuelle. Hélas, là encore, la route sera longue pour HTC : sa montre connectée ne sortira qu’en 2016, tout comme son casque Vive. Il ne nous reste qu’à leur souhaiter bonne chance !