Intel a décidé de revoir sa politique de distribution des dividendes pour les ramener au niveau de 2007. Face à des revenus en forte baisse en 2022, la société, obligée d’investir pour suivre le rythme de TSMC et soutenir sa stratégie IDM 2.0, souhaite privilégier les investissements.
Confrontée à des résultats financiers en berne en 2022 et contrainte à investir pour développer ses capacités de production, Intel a modifié sa politique de dividendes. À partir du 1er juin 2023, l’entreprise réduira le dividende annuel par action à 0,5 dollar et trimestriel à 0,125 dollar. C’est une baisse de 66 % par rapport aux dernier versement. Concrètement, cette année, Intel distribuera 2 milliards de dividendes au lieu de 6 milliards. La société n’avait pas été aussi peu “généreuse” en matière de dividendes depuis 2007 selon Reuters.
Cette décision est motivée par plusieurs facteurs. Le premier est bien sûr une baisse de la demande après deux années de forte croissance ; croissance gonflée artificiellement par la pandémie. La demande de PC a bien baissé et la division centres de données d’Intel, plombée par les retards successifs des processeurs Sapphire Rapids, n’a pas des marges très importantes. Intel a ainsi vu ses recettes fortement baisser en 2022 et prévoit des pertes au premier trimestre 2023. Or, dans le même temps, dans le cadre de ses activités de fondeur, Intel a validé des investissements importants, de plusieurs dizaines de milliards de dollars rien qu’en Europe, pour construire de nouvelles usines ou simplement acquérir de nouveaux équipements, lesquels deviennent de plus en plus coûteux à mesure que les finesses de gravure s’améliorent.
Pour son usine allemande, Intel réclame davantage de fonds publics au gouvernement
Développer l’activité de fonderie, la propriété pour Pat Gelsinger
Pat Gelsinger estime que la priorité est l’investissement et qu’il faut maintenir une flexibilité financière suffisante dans un contexte de baisse des revenus et de bénéfices. Il a déclaré : « Comme les conditions macroéconomiques ont continué de se détériorer au quatrième trimestre, notre flux de trésorerie disponible est tombé en dessous de nos seuils de sécurité […]. Une allocation prudente du capital envers les actionnaires est importante pour soutenir notre stratégie IDM 2.0 et maintenir notre dynamique alors que nous rétablissons notre modèle de production ».
Au-delà de cette baisse de rétribution des actionnaires, l’entreprise souhaite réduire ses dépenses de 8 à 10 milliards de dollars d’ici fin 2025. Pour y parvenir, l’entreprise pourrait retarder l’acquisition de certains équipements. Elle a déjà fermé certains centres de recherche, renoncé à d’autres et procédé à quelques dizaines de licenciements fin 2022. Contrairement à Microsoft, qui s’est séparée de 10 000 salariés, à Meta ou encore à Google, un plan de licenciements massif ne serait néanmoins pas à l’ordre du jour chez Intel ; la firme jouerait plutôt sur les salaires, en diminuant les rémunérations de certains employés.
En dépit de cette annonce, le PDG de l’entreprise s’est montré rassurant : « Nous restons sur la bonne voie pour livrer cinq nœuds en quatre ans et continuer à élargir la base de clients IFS (Intel Foundry Services) ».
Sources : Tom’s Hardware US, Reuters
La société n’avait pas “était” aussi peu
Pas très français tout ça …
Effectivement, erreur corrigée.
C’est lorsque l’on augmente (améliore ou accroît) la finesse de gravure qu’on grave plus finement en réduisant la taille ou/et l’épaisseur des transistors et consorts.
Sans même parler de la qualité et de la précision :
Les gens ont un mal fou avec ça, faut avouer que c’est plutôt contre-intuitif.
Peut-être qu’en remplaçant le mot “finesse” par “petitesse” ou “minceur” dans leur tête, ils se rendraient mieux compte de la subtilité du schmilblick.
Probablement parce que nous employons, à tort, “finesse” comme une valeur de mesure “neutre”, au même titre que “longueur”, “volume” ou “luminosité” par exemple. Mais vous avez tout à fait raison ; j’éviterai cette erreur à l’avenir.