LG 34UM95 : test d’un moniteur 34″ 3440×1440

Introduction

Fin 2012, LG a lancé le tout premier moniteur ultra-wide que nous ayons vu : le 29EA93-P. Avec son ratio de 21:9 pouces, cet écran a essayé de répondre à des usages que l’on ne pensait pas extrêmement répandus, mais le test de l’AOC Q2963PM nous a montré que ce ratio était franchement agréable pour le divertissement.

Les retours d’expérience au sein de la rédaction ainsi que sur le forum font cependant apparaitre deux problèmes majeurs propres à ce format 2560×1080 sur 29 pouces. Le premier concerne la trop faible densité de pixels : avec seulement 1080 lignes en hauteur, la navigation Web et le traitement de texte sont assez difficiles. Le second tient à la taille de l’écran : quand bien même ces modèles auraient une densité de pixels plus élevée, les moniteurs 29 pouces ultra-wide ne proposent que 11 pouces en hauteur, ce qui est tout simplement trop faible dès que l’on sort des jeux ou des films.

Image 1 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

Nous voyons aujourd’hui débarquer l’écran ultra-wide seconde génération de LG, le 34UM95, sachant que ce dernier vise à corriger au moins un des deux défauts que nous venons d’aborder.

Marque
LG
Modèle
34UM95
Prix constaté
900 €
Dalle
AH-IPS
Rétroéclairage
Edge LED
Taille
34 pouces
Définition native
3440×1440
Fréquence maximale
60 Hz
Ratio
21:9
Profondeur des couleurs
10-bit (8-bit w/FRC)
Gamut
sRGB
Temps réponse annoncé (GTG)
14 ms
Luminosité annoncée
320 cd/m2
Hauts-parleurs

VGA

DVI

DisplayPort v1.2
1
HDMI v1.4
2
Thunderbolt
2
Entrée audio

Prise casque
1
USB
1x 3.0, 2x 2.0
Lecteur de cartes

Dimensions avec pied
L x H x P
829,9 x 468,9 x 172,9 mm
Epaisseur de l’écran
48 mm
Epaisseur du bezel
11-20 mm
Poids
7,7 kg
Garantie
3 ans constructeur

Premièrement, LG fait un grand pas dans la bonne direction avec une définition et un format revus à la hausse. Par rapport à un écran 27 pouces QHD, on profite maintenant de la même hauteur et de la même densité de 109 PPI (contre 97 pour un 29 pouces en 2560×1080), tout en gagnant 7,75 pouces en largeur. Pour tous ceux parmi nous qui envisageaient une configuration bi-moniteurs, un écran comme le 34UM95 mérite franchement le détour.

Que l’on ait un PC (très) haut de gamme ne demandant qu’un moniteur de plus pour exprimer tout son potentiel ou encore besoin d’une surface d’affichage supérieure pour un usage plus productif, le principal défaut d’une configuration à deux ou trois écrans tient au découpage de l’image par le bezel des moniteurs. Même les écrans sans bezel conservent un cadre autour de l’image : la technologie LCD actuelle semble être sans solutions sur ce point et nous avons donc accepté ce compromis (pour le moment).

Le choix entre deux 27 pouces QHD et un 34 pouces ultra-wide se fait donc sur la base de la surface d’affichage totale ainsi que la tolérance de chacun par rapport aux bezels. Deux écrans de 27 pouces 16:9 permettent d’atteindre 4019 cm2, contre 2703 cm2, pour un 34 pouces ultra-wide. Vu que le 34UM95 propose la même densité de pixels qu’un 27 pouces QHD, la comparaison est plus équitable.

Au-delà du format ultra-wide, nous avons affaire à un moniteur IPS assez classique : le gamut de couleur proposé est le sRGB, le rétroéclairage est assuré par des LED blanches. Pour aider l’utilisateur à mieux tirer parti de la largeur supplémentaire, un programme permet de gérer la taille des fenêtres avec un maximum de quatre zones à l’image. Les entrées HDMI sont compatibles MHL, ce qui veut dire que l’on peut relayer l’affichage d’un smartphone ou d’une tablette sur le moniteur.

En plus des benchmarks classiques, nous testons le 34UM95 à l’usage : son format particulier promet une expérience unique, reste à voir si elle est positive.

Emballage, dimensions et accessoires

Le 34UM95 est emballé dans un carton ondulé à simple cannelure aux dimensions compactes. Le contenu est intégralement protégé par du polystyrène, mais il nous semble que LG pourrait sécuriser un peu plus son produit. Bien que notre exemplaire soit arrivé en parfait état, nous recommandons de prendre le temps d’inspecter le carton en cas de livraison à domicile.

Les câbles DisplayPort et HDMI sont inclus, ainsi que le transformateur externe en forme de brique. On trouve également un mode d’emploi papier, deux CD contenant documentation, pilotes et logiciel pour le mode d’image partagée.

Image 2 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

De face, on a presque l’impression que la majorité de l’écran n’a pas de bordures. On s’en approche sur les côtés ainsi qu’au sommet, puisque le bezel ne fait que 11 mm d’épaisseur et passe à 20 mm sur sa partie inférieure. Lorsque le 34UM95 est éteint, on ne voit que le logo de la marque coréenne. Le revêtement de la dalle est assez efficace : il limite les reflets en contrepartie d’un léger sacrifice sur la clarté de l’image. L’écran est entouré d’une bande métallique chromée qui lui donne un air haut de gamme.

Avec une base en métal et une partie intermédiaire en plastique transparent, le pied donne l’impression que l’écran flotte dans les airs. Ce dernier nécessite un tournevis cruciforme pour être assemblé avec les deux vis incluses. Après cette étape, l’écran peut être incliné vers l’avant de 5° et vers l’arrière de 20°, mais aucun ajustement n’est possible en hauteur ou dans le sens latéral. Quand bien même on monterait le moniteur en mode portrait, il n’y a apparemment aucun moyen de faire pivoter l’image à partir de l’écran.

Après un coup d’œil au guide utilisateur, nous avons trouvé les commandes de l’interface qui ne sont pas immédiatement apparentes.

Image 3 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

Sur l’image ci-dessus, on voit une petite protubérance lumineuse sous l’écran qui accueille un unique joystick. Etant donné que la LED est désactivée par défaut, il faut vraiment savoir où chercher ce joystick qui permet de contrôler l’ensemble des fonctions du moniteur. Il suffit d’appuyer une fois dessus pour allumer la LED, après quoi on imprime un mouvement vers soi pour faire apparaitre le menu rapide. Cette ergonomie tranche avec ce à quoi nous sommes habitués, mais après un temps d’adaptation, elle s’est avérée satisfaisante.

L’option Reader propose deux modes qui réduisent la luminosité et peuvent éventuellement modifier la température des couleurs afin de minimiser la fatigue oculaire lorsqu’on lit du texte. Reader 1 propose des teintes assez chaudes, tandis que Reader 2 conserve la température de couleurs préalablement définie.

Image 4 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

Le 34UM95 est l’un des écrans les plus fins que nous ayons vu (même s’il faut préciser que son alimentation externe l’aide sur ce point) : moins de 5 cm d’épaisseur. Avec son esthétique épurée, le moniteur trouve parfaitement sa place sur un bureau bien dégagé. La complémentarité avec les machines d’Apple est évidente non seulement au niveau cosmétique, mais aussi du fait que LG propose deux entrées Thunderbolt.

Image 5 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

Le dos du moniteur est constitué d’une seule pièce en plastique qui recouvre tout : aucune ouverture ou grille d’aération ne vient altérer ses lignes. On remarque quatre pas de vis qui assurant la compatibilité VESA 100 juste au-dessus des connectiques, tandis que l’on trouve une encoche Kensington immédiatement à droite de ces dernières. Afin de ne pas rayer l’arrière du moniteur, LG fournit une pièce en plastique rectangulaire qui vient se positionner entre l’écran et les vis de montage du pied, ainsi qu’un film de protection pour l’utilisation de supports VESA.

Image 6 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

A une exception près, toutes les connectiques sont orientées de face. Ceci implique de trouver des câbles à angle droit si l’on souhaite fixer le 34UM95 au mur, sachant que le problème ne se pose pas pour le câble d’alimentation inclus vu que celui-ci est coudé.

De gauche à droite on trouve les ports d’alimentation, casque, HDMI, DisplayPort, Thunderbolt x2 et USB x3 (dont un en 3.0). Une deuxième prise HDMI, située dans le renfoncement sur la gauche, permet de brancher un câble parallèlement au dos du moniteur. En l’absence d’entrée audio analogique, la prise casque relaie le signal depuis l’HDMI ou le DisplayPort.

Interface utilisateur et calibration

Pour ouvrir le menu principal, il faut déplacer le joystick vers soi puis vers la gauche.

Image 7 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

Le menu Easy Control propose de régler luminosité, contraste, volume, de choisir l’entrée et enfin le ratio de l’image. Sur ce dernier point, voici les réglages proposés :

  • Wide : l’image remplit l’écran quelle que soit la définition paramétrée
  • Original : l’image affichée respecte le format du signal vidéo tout en utilisant intégralement la hauteur de l’écran
  • Cinema 1 : supprime les bandes noires des films au  format cinémascope
  • Cinema 2 : permet d’afficher le format cinémascope tout en préservant la zone nécessaire aux sous-titres
  • 1:1 : reproduction du signal vidéo d’entrée à l’identique

Image 8 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

La fonction Super Energy Saving ne marche pas comme l’on pourrait s’y attendre. En position basse, la luminosité est limitée à 20 %, ce qui est normal. En revanche, l’écran pousse le rétroéclairage au maximum et le contraste à 70 lorsque l’on utilise la position élevée. Le 34UM95 est donc susceptible d’être encore plus lumineux avec ce réglage : nous avons par exemple limité le contraste à 56 lors de la calibration de l’écran.

Calibration est une routine automatique qui nécessite un programme fourni avec le moniteur, mais aussi une sonde compatible (vendue séparément). Notre procédé de calibration s’est avéré très précis et nous ne sommes donc pas convaincus qu’un meilleur résultat soit possible avec cette routine.

Le 34UM95 propose quatre modes d’image :

Image 9 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

Custom (perso.) est le mode par défaut, le seul à donner accès à l’intégralité des réglages. Le mode Photo est bon à prendre lorsque l’on n’a pas de sonde à portée de main, mais il faut se contenter du seul réglage de luminosité. Précisons que ce mode est le plus lumineux des quatre. Cinema et Game modifient quant à eux l’échelle des gris, couleurs et gamma pour atteindre des niveaux qui relèvent plus de l’effet de style que d’une image fidèle.

Image 10 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

Les fonctions Picture-by-Picture sont riches, ce qui nous semble être essentiel pour n’importe quel écran ultra-wide. Pour commencer, il faut choisir les deux entrées à utiliser, puis celle à partir de laquelle le son doit être diffusé. Il est bien entendu possible de les inverser, modifier leur ratio pour respecter le format du signal (Original) ou bien l’étendre (Large) afin de remplir la fenêtre PBP.

Image 11 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

La commande Sharpness (netteté) donne les meilleurs résultats à 5 (valeur par défaut) : en-dessous, l’image s’adoucit et au-dessus, on constate une accentuation artificielle des contours.

Black Level permet effectivement de modifier la profondeur du noir, tout en altérant légèrement le gamma. Les réglages Haut et Bas permettent d’arriver à des niveaux de gamma et contraste corrects, mais c’est bien le second qui permet d’arriver à la meilleure qualité d’image à nos yeux.

Response time modifie le temps de réponse des pixels pour réduire le flou de mouvement. La commande est fonctionnelle mais comme c’est souvent le cas, on peut se retrouver avec une image dégradée (reverse ghosting en particulier). Il ne faut donc pas aller au-delà du réglage Moyen.

Image 12 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

Voici le reste des commandes de calibration. Le moniteur propose trois profils de gamma, mais seul le premier permet d’approcher la valeur idéale de 2.2. La température des couleurs peut être réglée sur Chaud, Moyen, Froid et enfin Utilisateur (Custom). Les curseurs RGB étant positionnés par défaut à une valeur de 50 sur 100, il est possible de maintenir le niveau de contraste et d’intensité lumineuse lorsqu’on les règle.

Six colors permet d’atteindre le gestionnaire de couleurs que l’on voit ci-dessous, avec réglage de la teinte et de la saturation pour chacune d’entre elles. Enfin, Reset permet bien entendu de revenir aux paramètres couleur d’usine.

Image 13 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

Nous sommes toujours heureux de voir un gestionnaire de couleurs, mais celui-ci ne propose malheureusement aucun réglage de luminance. Les curseurs de saturation n’ont qu’un très léger effet, mais les réglages de teinte sont efficaces. Il nous a été possible de corriger les erreurs au niveau du magenta (couleur secondaire) sachant que les réglages obtenus se sont avérés efficaces pour tous les niveaux de saturation sur notre diagramme CIE (cf. page 7).

Image 14 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

Le menu Settings (paramètres) propose un choix de 12 langues pour l’interface utilisateur. Comme évoqué plus tôt, la LED d’alimentation est désactivée par défaut, ce qui n’aide pas à trouver le joystick. Fort heureusement, la LED n’émet pas un bleu agressif comme on aurait pu le craindre, mais une lumière blanche chaude et assez douce.

Automatic Standby permet d’activer la veille automatique du moniteur. Comme c’était le cas du Dell UP3214Q que nous avons testé il y a quelques mois, le réglage DisplayPort 1.2 doit impérativement être activé afin d’atteindre une fréquence de 60 Hz : en révision 1.1, il faut se contenter de 30 Hz.

OSD Lock permet de verrouiller les réglages à l’exception des niveaux de luminosité, contraste, volume et choix de la source.

La seule chose qui fasse défaut à ce menu est une option pour régler la durée d’affichage de l’interface. Il faut être assez rapide sachant que le menu disparaît au bout de 20 secondes d’inactivité.

Image 15 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

Pour finir, il est possible de revenir à l’intégralité des réglages d’origine.

Calibration

Nous sommes parvenus à d’excellents résultats avec le profil utilisateur pour la température des couleurs, ainsi que les contrôles de teinte dans le gestionnaire de couleurs. Pour atteindre la luminosité maximale souhaitée, nous avons réduit le contraste de 70 à 56, ce qui a fait chuter l’intensité lumineuse et nous a donc poussés à régler la luminosité au maximum pour atteindre 200cm/m2.

Après avoir calibré l’échelle des gris, nous avons opté pour le profil Gamma 1 et un niveau de noir sur Bas vu que ces deux réglages sont ceux qui permettent d’atteindre un contraste le plus proche possible du niveau d’origine. Un léger disfonctionnement est à signaler lorsque l’on cherche à mesurer la profondeur du noir : A partir du moment où l’on envoie un signal à 0 % au 34UM95, celui-ci désactive complètement le rétroéclairage après quelques secondes. Bien entendu, la valeur relevée est alors fausse ou infinie. Cette « fonctionnalité » n’est pas désactivable, mais elle ne pose aucun problème dans des conditions d’utilisation normales.

La mesure des couleurs effectuée après calibration de l’échelle des gris rapportait une légère erreur de teinte au niveau du magenta, laquelle a été facilement corrigée avec le gestionnaire de couleurs. Comme évoqué plus tôt, ce dernier ne propose pas de réglages pour la luminance et les curseurs de saturations sont inefficaces, mais nous sommes tout de même parvenus à des couleurs très satisfaisantes.

Réglages post-calibration LG 34UM95
Mode d’image
Perso.
Luminosité
100
Contraste
56
Netteté
5
Niveau Noir
Bas
Gamma
1
Temp. couleurs
Utilis. R = 54, G = 52, B = 47
Six couleurs
Teinte Magenta 47, pour les autres 50

Configuration du test

Nous utilisons un spectrophotomètre i1Pro ainsi que la version 5.2.0.1374 de SpectraCal CalMAN pour effectuer les mesures et calibrer les moniteurs.

Image 16 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

Très précise, l’i1Pro parvient à mesurer les couleurs sur n’importe quel type d’écran et ce quelle que soit la technologie employée pour le rétroéclairage. Lorsqu’il nous faut simplement mesurer la luminance, le C6 s’avère être un meilleur allié, surtout lorsque la luminosité est faible.

Les images de référence sont envoyées par un générateur de mires AccuPel DVG-5000 : en éliminant carte graphique et pilotes vidéo de la chaine d’affichage, les moniteurs reçoivent des mires aussi fidèles que possible. Les connections sont faites en HDMI.

Image 17 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

L’AccuPel DVG-5000 peut grimper jusqu’en 1920×1080 à 60 Hz. Outre les mires statiques, il peut afficher des séquences en mouvement afin d’évaluer le traitement vidéo d’un moniteur, y compris en 3D. Nous sommes donc en mesure d’évaluer colorimétrie, échelle des gris, crosstalk et ghosting des contenus 3D avec des lunettes 3D.

Le générateur de mires DVDO AVLab TPG est une nouveauté appréciable au laboratoire, puisqu’il prend en charge les définitions jusqu’en 4096×2160. Nous l’utilisons pour vérifier la bonne gestion des signaux sur les écrans QHD et UHD.

Image 18 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

L’i1Pro (ou le C6) est placé au centre de l’écran (à moins de mesurer l’uniformité de ce dernier) et isolé afin de bloquer toute luminosité ambiante. Le générateur de mires (au-dessus de la télécommande sur la photo) est contrôlé via USB par CalMAN, logiciel exécuté depuis un portable Dell XPS.

Notre version de CalMAN Ultimate permet à l’utilisateur de générer des écrans ainsi qu’un flux de travail personnalisé. C’est précisément ce que nous avons fait de A à Z afin d’être assurés de collecter toutes les données nécessaires avec une série de mesures aussi courte qu’efficace.

Image 19 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

Les graphiques nous donnent les niveaux RGB, la réponse gamma et le Delta E d’erreur pour chaque cran de luminosité allant de 0 à 100 %. Le tableau fait quant à lui apparaitre tous les relevés bruts. En haut à gauche apparaissent la luminance, le gamma moyen, le Delta E et le taux de contraste. Chacun des éléments peut être copié vers le presse-papier Windows, ce qui nous permet de créer aisément nos propres graphiques pour nos tests.

Image 20 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

Chaque couleur primaire ou secondaire est mesurée à 20, 40, 60, 80 et 100 % de saturation. Le niveau de saturation des couleurs est tout simplement l’écart avec le point blanc sur l’espace CIE (à droite de l’image). On voit les cibles (carrés) s’éloigner du point blanc central en formant une ligne : plus un point est éloigné du centre et plus la saturation est importante jusqu’à atteindre 100 % aux extrémités du triangle coloré représentant le gamut. Nous voyons donc la réponse de l’écran sur plusieurs échantillons de couleur.

Pour bon nombre de moniteurs, les résultats ne sont satisfaisants qu’à partir du moment où l’on ne mesure qu’avec une saturation de 100 %. En effet, il est bien plus difficile d’atteindre les cibles avec des niveaux de saturation moins élevés, ce qui rentre en compte dans le calcul du Delta E moyen (et explique pourquoi nos valeurs Delta E sont parfois plus élevées que celles rapportées sur d’autres sites pour un même produit).

Luminosité et contraste

Avant de calibrer n’importe quel écran, nous effectuons des mesures avec la luminosité réglée à 0 puis à 100 %, ce qui nous permet de voir comment le contraste est affecté par les capacités de luminance extrêmes d’un moniteur. Le contraste n’est pas augmenté au-delà du seuil à partir duquel les détails sont brûlés, le but étant d’arriver à la luminosité maximale sans que l’image ne soit dégradée.

Image 21 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

La luminance maximale du blanc est atteinte en passant par le mode Photo du 34UM95. Dans le mode par défaut (Perso.), le moniteur plafonne à 249,9291 cd/m2, nettement en-dessous des 320 cd/m2 annoncés par LG.

Image 22 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

La valeur maximale pour le noir est correcte, mais ceci s’explique en partie du fait que la valeur maximale pour le blanc soit assez faible. Comme signalé sur la page précédente, l’écran désactive complètement son rétroéclairage au bout de quelques secondes lorsqu’on lui soumet une mire à 0 %. Cette situation est hautement improbable dans des conditions d’utilisation réelles, mais elle a rendu nos mesures du noir plus compliquées que prévu.

Image 23 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

Le contraste maximal est un peu en retrait par rapport aux autres écrans IPS : nous apprécions le fait que les écrans soient capables d’atteindre au moins 1000:1, or le 34UM95 est à environ 900:1. Sur notre panel de test, il est évident que les écrans TN ont l’avantage en matière de contraste.

De notre point de vue, une luminosité de 50 cd/m² constitue un minimum en-dessous duquel on tend à éprouver une fatigue oculaire. Le moniteur de LG descend à 56,2552 cd/m2, ce qui est très bien pour jouer ou regarder un film dans une pièce complètement noire.

Image 24 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

Avec 0,638 cd/m2, la profondeur du noir est correcte mais nous avons testé plus d’un moniteur capable de descendre encore plus bas. Ceci étant dit, il faut souligner le fait que le contraste reste assez constant au fur et à mesure que l’on baisse le rétroéclairage.

Image 25 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

L’écart entre contraste minimum et contraste maximum est négligeable sur le 34UM95. On aurait aimé le voir atteindre ou dépasser 1000:1, mais les résultats obtenus sont loin d’être mauvais. Subjectivement parlant, on peut s’attendre à une image riche en détails et en profondeur dans des conditions d’utilisation réelles.

Après calibration

Etant donné que nous considérons la valeur de 200 cd/m² comme idéale, tous les moniteurs sont calibrés pour l’atteindre. Dans une pièce avec un éclairage ambiant normal (comme un bureau par exemple), cette luminosité permet d’avoir une image précise, vivante, avec un maximum de détails tout en minimisant la fatigue visuelle. C’est également le niveau idéal pour le gamma et l’échelle des gris que nous verrons sur la page suivante.

Dans une pièce sombre, de nombreux utilisateurs professionnels préfèreront une calibration à 120 cd/m². Les tests montrent que ceci n’influe pas ou très peu sur le niveau de noir post-calibration tout comme les mesures de contraste.

Image 26 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

Le niveau du noir n’est pas significativement affecté par la calibration. Etant donné que les curseurs RGB sont à une position de 50 sur 100 d’origine, l’échelle des gris peut être ajustée de manière équilibrée. A l’inverse, lorsque les contrôles sont au maximum par défaut (comme c’est le cas pour la majorité des moniteurs), le réglage de l’échelle des gris se traduit inévitablement par une baisse de contraste.

Image 27 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

On perd ici en performances parce qu’il nous a fallu réduire le contraste pour avoir un blanc à 100 % qui soit parfaitement blanc. Sans intervention sur le contraste, on obtient à peu près 900:1. Notre résultat correspond à une échelle de gris aussi fidèle que possible et constitue donc un compromis.

Taux de contraste ANSI

Autre mesure importante pour le contraste, l’ANSI (Institut de normalisation américaine). Pour ce test, nous utilisons un damier à seize cases : le benchmark est donc un peu plus réaliste que des mesures effectuées écran allumé/éteint vu que l’on apprécie alors la capacité d’un écran à maintenir simultanément des niveaux de blanc/noir complets, ce qui prend donc en compte l’uniformité de la dalle. La moyenne de huit mesures de blanc complet est divisée par la moyenne de huit mesures de noir total pour parvenir au résultat ANSI.

Image 28 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

La mesure du contraste ANSI est en retrait en raison de la mauvaise uniformité de la dalle sur un fond noir, ce qui sera évoqué en page 8. Plusieurs zones claires le long du bas de l’écran augmentent suffisamment les mesures pour faire baisser le contraste ANSI de 28 % par rapport à la valeur maximale. Sans intervention sur le contraste, le résultat s’améliore pour atteindre 773,4:1.

Echelle de gris et gamma

La plupart des moniteurs actuels, a fortiori les plus récents, affichent une excellente échelle de gris d’origine. Il est important que le blanc reste neutre quel que soit le niveau de luminosité. L’échelle des gris influe sur la colorimétrie au niveau des couleurs secondaires, à savoir cyan, magenta et jaune. Vu que le gestionnaire de couleurs du 34UM95 ne permet pas de régler toutes les erreurs de gamut, la justesse de l’échelle de gris est essentielle.

Image 29 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

Le 34UM95 propose le mode d’image Perso. par défaut, ce qui se traduit par une échelle de gris non calibrée légèrement trop froide. La dérive est à peine visible et ne se manifeste qu’à 70 et 80 %, ce qui nous fait dire que les performances d’origine sont très clairement au-dessus de la moyenne.

Pour peu que l’on ne soit pas en mesure de calibrer cet écran, nous recommandons plutôt le mode Photo.

Image 30 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

Comme nous avons pu le voir, le mode Photo propose une luminosité légèrement meilleure que le mode Perso. , tout en sachant que l’échelle de gris se vaut d’un mode à l’autre. On garde alors accès au réglage de la luminosité, mais il est impossible de modifier le contraste ou les couleurs. Les dérives sont visibles de 70 à 100 % et se manifestent par une légère teinte verte. Ceci étant dit, nous considérons encore ces résultats comme étant supérieurs à la moyenne.

Voici le résultat après calibration :

Image 31 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

C’est donc en calibrant le mode Perso. que l’on parvient à la meilleure échelle de gris possible. Cependant, cette fidélité se paye par une baisse du contraste de 20 %, ce qui en poussera certains à laisser les curseurs RGB et/ou contraste à leur position d’origine pour ne régler que la luminosité en fonction de leurs désirs. Dans un cas comme dans l’autre, nous pensons que les résultats ne décevront pas.

Voici comment le moniteur coréen se situe par rapport à notre panel de test :

Image 32 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

Un Delta E moyen de 2,37 est largement en dessous de ce que le grand public peut discerner à l’œil nu, sachant que la plupart des niveaux de luminosité n’accusent aucune dérive. Lorsque c’est le cas, il faut des yeux avertis pour s’en rendre compte.

Après calibration, le 34UM95 est au même niveau que bon nombre de moniteurs destinés aux professionnels.

Image 33 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

Difficile de trouver un moniteur avec un résultat encore plus fidèle que celui de LG. Il nous semble que cet excellent résultat vaut bien la perte de contraste à laquelle il faut consentir pour l’atteindre. A défaut d’avoir pu tester la routine de calibration automatique du moniteur, nous ne pouvons pas affirmer qu’il est impossible d’arriver à de meilleurs résultats. Ceci étant dit, on n’arriverait pas à faire la différence à l’œil nu si tel était le cas.

Gamma

Derrière le gamma se cache la mesure des niveaux de luminance pour chaque variation de la luminosité, de 0 à 100 %. Cette notion est particulièrement importante puisqu’un mauvais gamma peut se traduire par une image dont le détail souffre ou subit un phénomène de délavage, ce qui la rend plate ou terne. Un gamma satisfaisant produit au contraire une impression de 3D, plus profonde et plus incisive. En parallèle, l’image d’un moniteur proposant un fort contraste peut souffrir à cause d’un mauvais gamma.

Sur les graphiques ci-dessous, la courbe jaune représente un gamma de 2,2, valeur considérée comme standard pour la télévision, les films et l’imagerie. Il s’agit donc de la cible.

Le LG 34UM95 propose trois profils pour le gamma, sachant que tous les graphiques que nous publions aujourd’hui ont été obtenus avec le profil Gamma 1 compte tenu des résultats obtenus. Voyons maintenant les différences entre les modes Perso. et Photo, ainsi que les conséquences du niveau de noir.

Image 34 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

A défaut de pouvoir régler le gamma en mode Photo, il faut se contenter de la courbe ci-dessus. Plus on se rapproche de 90 % de luminosité et plus la dérive s’accentue. En conditions d’utilisation réelles, l’image manque de profondeur par rapport à ce que propose un écran avec une bonne courbe de gamma.

Avec le profil Perso., il est possible de définir le niveau de noir sur Haut ou Bas.

Image 35 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

Les différences sont assez faibles, mais on note qu’avec un réglage Haut, la courbe est systématiquement en dessous de la valeur idéale (2,2). A 90 %, la dérive plafonne à 4,1 cd/m2, ce qui est à peine visible.

La qualité d’image nous semble meilleure avec le réglage Bas :

Image 36 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

Les écarts semblent ténus, mais on voit vraiment la différence en conditions d’utilisation réelles. L’image est un peu trop sombre dans un premier temps pour devenir un peu trop claire passé les 40 %, sachant que la dérive maximale correspond maintenant à 3 cd/m2.

Comparons à nouveau le moniteur au panel de test :

Image 37 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

La moyenne est à environ 0,27. Le LG 34UM95 ne propose donc pas la meilleure courbe de gamma que l’on ait vu jusqu’ici, mais il se situe dans la moyenne.

Nous calculons ensuite la dérive du gamma, simplement exprimée en pourcentage par rapport à la valeur cible de 2,2.

Image 38 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

Le 34UM95 affiche une dérive nettement meilleure que la moyenne. Comme évoqué plus tôt, c’est avec le profil Gamma 1 et un niveau de noir Bas que l’on arrive aux meilleurs résultats en termes de gamma.

Couleurs et gamut

Le gamut de couleurs est mesuré au travers des six principales couleurs (rouge, vert, bleu, cyan, magenta et jaune) suivant cinq niveaux de saturation (20, 40, 60, 80 et 100 %). Ceci permet de mieux rendre compte de la fidélité des couleurs qu’une série de mesures exclusivement effectuées à saturation maximale.

Image 39 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

La fidélité des couleurs est assez bonne avec le mode Perso., exception faite du magenta, couleur secondaire qui accuse une dérive de teinte notable vers le bleu. Toutes les autres couleurs sont assez proches de leur cible aussi bien en termes de teinte que de saturation. Les erreurs de luminance sont négligeables elles aussi sauf pour le bleu, qui présente un excès de luminosité de 33 %. Globalement, le Delta E est à 2,87.

Voici ce qu’il se passe lorsque l’on passe au mode Photo :

Image 40 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

Le magenta est maintenant nettement plus proche de ses valeurs de référence à tous niveaux de saturation. En revanche, les résultats sont un peu plus élevés qu’avant au niveau de la luminance. Ne serait-ce qu’à nos yeux, le mode Photo semble un peu plus coloré et brillant, mais il est aussi un peu moins fidèle que le mode Perso. : le Delta E est à 3,74.

Pour arriver au meilleur résultat possible, il est nécessaire de calibrer l’écran avec les réglages RGB ainsi que le gestionnaire de couleurs.

Image 41 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

L’amélioration que l’on constate ici est essentiellement due à la calibration de l’échelle de gris. Le gestionnaire de couleur nous permet d’ajuster le magenta afin de corriger sa teinte, tandis qu’à défaut de réglages pour la luminance, le bleu reste trop élevé. Quoi qu’il en soit, le gamut post-calibration du LG 34UM95 est digne d’un écran professionnel.

Revenons à notre panel de test :

Image 42 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

Parmi tous les moniteurs passés au laboratoire, nous n’en avons vu que six surpasser le 34UM95 en termes de fidélité des couleurs. Bien qu’il ne soit pas marketé comme étant un écran destiné aux professionnels, il pourrait l’être. Même sans calibration, il n’y a aucun problème majeur à noter.

Gamut Adobe RGB 1998 & sRGB

Il existe deux types d’écrans de nos jours : ceux qui se basent sur le standard sRGB comme les TV HD et les écrans à gamut étendu qui vont jusqu’à couvrir 100 % de l’espace Adobe RGB 1998. Nous utilisons le logiciel Gamutvision pour calculer cette couverture, à partir d’un profil ICC crée en interne basé sur de véritables mesures. Le graphique ci-dessous montre la couverture des espaces sRGB et Adobe 1998.

Image 43 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

Au vu de ces très bons résultats, on ne peut que regretter le fait que le 34UM95 ne soit pas un moniteur wide-gamut : il serait alors très rapidement adopté par les photographes vu la taille de sa dalle et la densité de pixels proposée (un vrai régal avec Photoshop). Le fait qu’il n’arrive pas à couvrir 100 % de l’espace sRGB s’explique par son bleu, légèrement sous-saturé.

Angles de vue et uniformité

Plus nous testons de moniteurs et plus nous constatons que les angles de vue dépendent non seulement de leur dalle (IPS, PLS, TN, etc.) mais aussi de la technologie employée pour le rétroéclairage. Par ailleurs, le revêtement antireflets joue lui aussi un rôle à ce niveau.

Image 44 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

Pour un moniteur aussi large que le 34UM95, les angles de vue doivent être excellents et c’est bien le cas : il s’agit tout simplement des meilleurs résultats que l’on ait constaté à ce jour en matière d’angles latéraux. Bien que l’on note une légère baisse de luminosité, l’échelle de gris semble identique en vue directe comme en vue à 45°. En revanche, l’image tire sur le rouge, baisse en luminosité et perd des détails dans les zones les plus sombres sur le plan horizontal. Ceci étant dit, nous estimons qu’il s’agit globalement d’un progrès pour les dalles IPS en général.

Uniformité de l’écran : luminance

Pour mesurer l’uniformité d’un écran, nous utilisons des mires complètement noire/blanche pour en dégager neuf points de mesure. Les résultats ainsi obtenus sont comparés à ceux des moniteurs déjà passés par le laboratoire.

Dans un premier temps, la valeur de référence est déterminée au centre de l’écran. Les huit mesures suivantes sont exprimées en pourcentage par rapport à cette valeur, en positif ou en négatif. Nous calculons ensuite une moyenne. Notons que les tests ne portent que sur un seul exemplaire d’une référence particulière : il est donc possible que les résultats varient d’un exemplaire à l’autre.

Voyons dans un premier temps l’uniformité du noir.

Image 45 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

L’écart supérieur à 20 % n’est pas le pire que nous ayons vu jusqu’ici, mais les résultats sont moins bons que ceux constatés sur pratiquement tous les moniteurs passés par le labo. Le problème tient à la zone attenante à la bordure inférieure de l’écran, sur laquelle on distingue facilement des zones claires. On trouve également des zones claires le long de la bordure supérieure, sachant que c’est à ce niveau que se cachent les LED assurant le rétroéclairage.

Voici maintenant l’uniformité du blanc.

Image 46 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

Fort heureusement, les résultats que l’on vient de voir ne se retrouvent pas sur une mire blanche. A vrai dire, plus la luminosité augmente et plus la dalle du moniteur semble uniforme.

Bien que ces tests montrent que le 34UM95 accuse un point faible, les bons résultats obtenus par ailleurs n’en sont pas diminués pour autant : globalement, la qualité d’image reste très bonne.

Uniformité de l’écran : couleurs

Nous mesurons donc l’uniformité des couleurs grâce à une mire avec un blanc à 80 %, tout en reprenant les 9 points de mesure utilisés pour évaluer l’uniformité. Les résultats sont exprimés en Delta E, soit l’écart entre la valeur la plus forte et la valeur la plus faible. Une valeur inférieure à trois signifie que la dérive colorimétrique est invisible à l’œil nu.

Image 47 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

La quasi-totalité des moniteurs passés par le labo n’a pas accusé de dérive colorimétrique et le LG 34UM95 ne change pas cette tendance. Concrètement, seul le coin inférieur droit du moniteur présente une dérive qui ne soit pas anecdotique, mais il a fallu une sonde pour que nous en prenions conscience.

Réactivité, Input lag et ressenti à l’utilisation

Les tests qui suivent sont réalisés à l’aide d’une caméra filmant à 1000 i/s. L’analyse de la vidéo image par image nous permet de connaitre avec certitude le délai nécessaire pour qu’un moniteur passe d’une image complètement noire à une image complètement blanche.

Le générateur de mires est positionné à la base de chaque moniteur de manière à ce que la caméra puisse capturer le moment précis où les LED s’allument, indiquant qu’un signal vidéo est reçu par l’écran. Ce positionnement permet donc de mesurer facilement le délai nécessaire pour afficher une mire complète à partir du moment où la mire a été lancée. Outre sa précision, cette méthode est aisément reproductible et facilite donc d’autant plus les comparaisons.

Voici l’installation en image.

Image 48 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

La zone grise sur l’écran de l’APN est la base de la vidéo utilisée pour le test. En bas du même écran on devine des diodes vertes sur le fond noir qui sont celles du générateur de mires. Ces dernières sont affichées puis désactivées à cinq reprises afin que l’on puisse en calculer une moyenne.

Image 49 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

Les 25 ms mesurées constituent un résultat caractéristique pour la quasi-totalité des écrans IPS que nous avons pu tester. Jusqu’à preuve du contraire, il semble que cette technologie n’ait pas fait de progrès significatifs pour ce qui est du temps de réponse des pixels.

Image 50 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

On ira probablement chercher son bonheur ailleurs si l’on joue aux FPS en ligne, mais à l’échelle des écrans IPS 60 Hz, le 34UM95 affiche un bon comportement au point qu’il faut regarder les écrans TN pour voir de meilleures performances. Il s’agit donc d’un des écrans les plus réactifs que l’on ait pu tester parmi les moniteurs IPS.

Ressenti à l’utilisation

Image 51 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

Avec une telle surface d’écran, LG a eu le bon sens d’inclure un programme permettant de définir automatiquement la taille des fenêtres (compatible PC et Mac) au sein de zones que l’on peut définir. Le visuel ci-dessus montre par exemple une configuration à quatre fenêtres, sachant que les possibilités sont assez riches comme on peut le voir ci-dessous.

Image 52 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

Une fois le nombre et le positionnement des zones définis, une fenêtre déplacée sur l’une de ces zones s’ajuste automatiquement pour la remplir, ce qui permet d’organiser très rapidement ses applications.

Avec ou sans ce gestionnaire de fenêtres, le LG 34UM95 est un plaisir à utiliser. Rappelons que par rapport à un moniteur QHD, l’écran de LG offre 7,75 pouces de plus dans la largeur tout en proposant la même hauteur.

Pour ce qui est des jeux, le 34UM95 est certes incapable de proposer la même expérience que trois moniteurs 24 pouces en Eyefinity/Surround, mais l’immersion qu’il procure est déjà suffisante pour la grande majorité d’entre nous. A environ 80 cm de distance, les bords de l’écran correspondent presque aux limites de notre vision périphérique. Nous nous sommes surpris à légèrement tourner la tête dans des jeux rapides lorsque l’action évolue sur le plan horizontal. Sur le plan vertical, nous n’imaginons pas pouvoir profiter d’un écran plus grand, sachant qu’il s’agit bien entendu d’une impression subjective.

Il nous semble donc que la diagonale de 34 pouces est idéale pour un unique moniteur ultra-wide. Etant donné que la densité des pixels est identique à ce que propose un écran QHD (109 PPI), il n’y a pas de différences au niveau de la taille des polices ou encore de la définition perçue.

Conclusion

Il y a un peu moins d’un an, nous avions conclu du test de l’AOC Q2963PM que le format ultra-wide était un très bon choix pour le divertissement tandis que la définition ainsi que la hauteur d’écran rendait le format nettement moins pratique pour la bureautique. Après avoir testé un écran 34 pouces ultra-wide 1440p, il nous faut revenir sur cet avis.

Bon nombre d’entre nous apprécient le fait d’avoir deux voire trois moniteurs compte tenu de l’espace ainsi offert, qu’il s’agisse de jouer ou de travailler. Même un PC relativement modeste permet aisément un usage multitâche ainsi que le fait d’avoir de nombreux programmes ouverts en même temps, raison pour laquelle nous avons besoin de moniteurs capables de soutenir cet usage. De plus, il est toujours appréciable de pouvoir brancher un smartphone ou une tablette sur son PC pour relayer son affichage sur un moniteur sans pour autant abandonner une trop grande surface à l’écran.

Un bref sondage au sein de la rédaction a permis de déterminer le fait que les moniteurs QHD de 27 pouces sont parfaits pour une configuration à un ou deux écrans. La hauteur ainsi que la distance de vue permet de s’asseoir assez près tout en étant capable de voir l’intégralité de l’image sans avoir à tourner la tête. Avec deux moniteurs, certains préfèrent en avoir un directement en face d’eux et l’autre sur le côté pour les programmes et outils secondaires.

Image 53 : LG 34UM95 : test d'un moniteur 34" 3440x1440

Il est parfois bien pratique de pouvoir étendre un seul programme comme Photoshop ou Excel sur une grande surface. Certes, le fait de répartir l’image sur deux moniteurs est tout à fait faisable, mais après avoir travaillé sur un écran comme le 34UM95, il est difficile de revenir en arrière. Pour prendre un exemple concret, lorsque nous travaillons sur des benchmarks pour un test, nous disposons les graphiques et les données sur une seule feuille Excel. En temps normal, il nous faut régulièrement faire défiler le document dans le sens horizontal, alors que l’écran de LG, permet d’afficher intégralement la feuille de calcul. Dans le cas de Photoshop, on peut travailler avec nettement plus de fichiers ouverts en même temps, étant donné qu’aucune fenêtre n’est masquée.

S’agissant tout particulièrement du modèle test, le 34UM95 s’est très bien comporté au fil des benchmarks. La fidélité de ses couleurs ainsi que son échelle de gris font partie de ce que nous avons vu de mieux à ce jour. Nous aimerions cependant qu’un moniteur à 900 euros propose un meilleur taux de contraste natif, sans oublier le fait que la dalle de notre exemplaire de test souffrait d’un manque d’homogénéité flagrant sur fond noir.

En termes d’accessoires et logiciels, LG propose un ensemble complet qui inclut notamment un excellent gestionnaire de fenêtre multiples. Le fait de pouvoir rapidement agencer ses contenus sur un maximum de quatre zones est un bonheur, sachant qu’il suffit de quelques clics pour reconfigurer/désactiver l’utilitaire.

Par ailleurs, le format ultra-wide tel que proposé par le 34UM95 en ravira sûrement plus d’un pour le divertissement en général. Nous nous abstenons cependant de le qualifier de moniteur destiné aux jeux, étant donné qu’il est limité à 60 Hz, même s’il est appréciable de voir un niveau d’input lag inférieur à ce que nous avons mesuré avec les précédents moniteurs IPS passés au labo. On n’insistera jamais assez sur la sensation d’immersion procurée par rapport à un moniteur QHD : avec quasiment 8 pouces de plus dans la largeur, on s’approche des limites de la vision périphérique en termes de ressenti. Pour peu que l’on ait un bon kit d’enceintes surround, les films peuvent prendre une nouvelle dimension.

Le 34UM95 mérite donc le détour : entre ses solides performances, son esthétique réussie et sa polyvalence nettement supérieure à celle des moniteurs 29 pouces qui l’ont précédé, le format ultra-wide tient un ambassadeur capable de s’adresser au plus grand nombre.