Introduction
Chez Synology, l’acronyme DS signifie DiskStation. La plupart des produits de la marque ne s’encombrent pas de fonctionnalités qui pourraient faire perdre de vue l’utilité première d’un NAS. Le DS415+ ne déroge pas à ce principe mais s’il s’agit de stocker des données, on tient là un bon choix parmi les nombreux produits à quatre baies.
Le DS415+ s’appuie sur un châssis que Synology utilise depuis plusieurs années. Le jeu de fonctionnalités n’a que peu évolué : la marque taïwanaise fait évoluer ses produits par touches. Les véritables avancées viennent généralement des composants internes, domaine dans lequel Synology dépend clairement d’Intel pour mettre en avant de nouvelles technologies.
Sur les cinq dernières années, nous avons vu des marques concurrentes aller très loin sur le plan des fonctionnalités avec les NAS de petite taille/taille moyenne. On en vient alors à se demander ce que l’on a sous les yeux : est-ce un NAS, un media center, un desktop compact ? Synology n’a pas ce problème : lorsque l’on achète un de leurs NAS, on achète un NAS et pas autre chose. Précisons par ailleurs que cette forte spécialisation n’est pas une tare dans la mesure où Synology maîtrise très bien la gestion du stockage.
Caractéristiques techniques
Le nouveau DS415+ intègre un quad core Intel Rangeley, lequel fait partie des SoC (system-on-chip) de la famille Atom C2000. Au sein de cette dernière, les Rangeley comme les Avoton s’appuient sur des cores Silvermont. Ce duo a été utilisé sur des produits très variés : signalisation numérique, produits réseaux dont les routeurs et comme nous le voyons aujourd’hui, NAS SMB. Avec un TDP limité à seulement 15 Watts, l’Atom C2538 (quatre cores, 2,4 GHz) proposent un excellent rapport performances/consommation.
Rangeley accepte 60 Go de DRAM au maximum, mais Synology a choisi de n’installer qu’une barrette de 2 Go (DDR3, SO-DIMM) sur son DS415+. Précisons d’une part qu’il n’y a pas de trappe permettant d’ajouter facilement de la mémoire et d’autre part, cette opération annulera tout simplement la garantie constructeur.
Outre les classiques modes RAID 0, 5, 6, 10 et le JBOD, le DS415+ prend en charge le Synology Hybrid RAID (gestion automatisée du RAID). On trouve quatre baies permettant branchement/débranchement à chaud des disques durs sans outils, ainsi qu’un port eSATA à l’arrière du boîtier. Notons que ce dernier ne peut pas servir à étendre la capacité de la grappe formée par les disques internes. Sachant cela, la plupart des utilisateurs disposant de quatre disques choisissent un RAID 5. Comme évoqué plus tôt, le DS415+ propose également le Synology Hybrid RAID : on peut alors échanger des disques à chaud afin d’augmenter la capacité de la grappe, sous réserve d’attendre que les données se reconstituent avant de passer au disque suivant. Lorsque l’on opte pour la redondance des données, le Synology Hybrid RAID fonctionne comme un RAID 5. Le système de fichiers se limite par ailleurs à un seul et unique choix : l’EXT4.
Le DS415+ ne gère pas le cache SSD permettant d’accélérer les opérations aléatoires en lecture. Bien que la majorité des utilisateurs n’utilisera probablement pas cette fonctionnalité, il est possible d’utiliser trois disques durs en RAID 5 tout en leur associant un SSD pour la mise en cache. Synology détaille le cache SSD sur ce document (en anglais). Nous ne testons pas les performances du cache SSD sur des configurations proposant moins de sept baies. Ceci étant dit, nous sommes impatients de pouvoir tester à l’avenir cette fonctionnalité sur un NAS de la marque proposant au moins autant de baies.
Au chapitre de l’USB, le DS415+ propose deux ports 3.0 à l’arrière ainsi qu’un connecteur 2.0 en façade. Bien que ce modèle ne permette pas de lancer une copie des données en appuyant sur un simple bouton, il est tout à fait possible de reproduire les données sur un périphérique relié en USB.
La connectivité réseau est assurée par deux ports Ethernet Gigabit pouvant fonctionner indépendamment ou en lien avec le WiFi 802.11ad. Synology propose par ailleurs d’autres options de couplage qui ne nécessitent pas de passer par des commutateurs réseau spécifiques. Lorsque ces possibilités d’agrégation sont utilisées, le débit séquentiel peut dépasser les 200 Mo/s.
Fonctionnalités logicielles
DiskStation Manager est parvenu à sa version 5.2, sachant que Synology a continuellement fait progresser les fonctionnalités logicielles. Les systèmes d’exploitation des NAS sont devenus aussi complets que Windows. Certaines fonctionnalités sont conçues en internes, d’autres se destinent à Linux, profitant de l’interface utilisateur Synology tout en étant reliées à DiskStation Manager. Plus d’informations sont disponibles ici pour DiskStation Manager et là pour les applications mobiles.
Par ailleurs, une série de logiciels/fonctionnalités sont disponibles parmi lesquels :
- Antivirus Essential
- Antivirus McAfee (version d’essai)
- Audio Station
- Central Management Systems
- CloudStation
- Cloud Sync
- Directory Server
- DNS Server
- Download Station
- Glacier Backup
- HiDrive Backup
- iTunes Server
- Java Manager
- Mail Server
- Mail Station
- Media Server
- Certification DLNA
- Note Station
- Photo Station
- RADIUS Server
- Surveillance Station
- Time Backup
- Video Station
- VPN Server
- Docker Support
Prix, garantie et accessoires
Le Synology DS415+ est disponible à 525 €, prix compétitif par rapport aux NAS concurrents à trois ou quatre baies avec un processeur comparable.
La garantie constructeur est de deux ans. On aimerait voir Synology, tout comme ses concurrents, proposer cinq ans de garantie ou plus de manière systématique (ce qui est le cas pour les modèles haut de gamme de la marque), sachant que les NAS sont généralement utilisés sur une période allant de cinq à dix ans. D’une manière générale, il est vraiment rare d’avoir une garantie supérieure à deux ans sur les NAS coûtant moins de 600 euros et ce quelle que soit la marque.
Le Synology DS415+ est vendu avec un transformateur externe, un câble d’alimentation, deux câbles Ethernet ainsi qu’un guide d’installation rapide. Comme évoqué plus tôt, le montage des disques 3,5 pouces se fait sans outils, les vis incluses servant au montage des périphériques de stockage 2,5 pouces.
Interface logicielle
La configuration d’un NAS Synology est particulièrement simple ; les six images ci-dessous montrent à quel point il est facile de paramétrer le NAS pour une première utilisation.
Il suffit de sept écrans pour commencer à utiliser le DS415+ : pas la peine de donner les soixante premières décimales de Pi ou encore un échantillon ADN pour cela. Si la plupart des NAS sont faciles à installer et configurer, Synology nous semble proposer le processus le plus rapide, lequel gère un maximum de détails sans nécessiter une interaction excessive avec l’utilisateur.
DiskStation Manager 5.2 propose une expérience digne d’un desktop avec une vraie interface utilisateur ainsi qu’une rubrique d’assistance permettant d’être guidé dans l’utilisation de toute fonction avancée.
Le raccourci dans le coin supérieur gauche renvoie vers le control-center, lequel regroupe les réglages pour la configuration avancée ainsi que d’autres fonctionnalités fréquemment utilisées.
Un panneau de commandes simplifié permet de configurer groupes d’utilisateurs, utilisateurs, dossiers partagés ainsi que d’autres paramètres essentiels.
Dès lors qu’une mise à jour est disponible, DiskStation Manager peut prévenir l’administrateur système, de même que les utilisateurs peuvent télécharger automatiquement la mise à jour puis l’installer en quelques clics.
Les NAS de Synology démarrent avec une adresse IP déterminée par le routeur via DHCP. La majorité d’entre nous assignera une adresse IP dédiée au NAS, opération rendue facile par le logiciel. D’autres paramètres, comme le DNS et la passerelle, se configurent dans la même zone dans un souci de commodité.
Il existe par ailleurs des paramètres permettant d’indexer les fichiers média à fins de diffusion DLNA, mais ils augmentent les activités de balayage en arrière-plan.
Les autorisations peuvent être accordées par fonctionnalité ou par dossier. L’OS active par défaut la compression mémoire, fonctionnalité sensée améliorer la réactivité du système. A l’usage, le système d’exploitation semble effectivement réactif au travers des menus et pages, ce qui nous pousse à croire à l’affirmation de la marque d’autant plus que le DS415+ fonctionne avec 2 Go de mémoire système.
Après avoir défini les dossiers partagés, les utilisateurs peuvent accéder au système depuis Windows, Linux ou d’autres NAS afin de transférer des données.
Les options relatives au stockage s’enrichissent dès lors qu’une grappe est installée. Synology a incorporé les volumes ainsi que les pools pour les données. Les pools permettent aux disques durs de se situer sous les volumes, tout en sachant que les disques peuvent faire tourner plus d’un volume lorsque l’on opte pour le stockage par pool. Par ailleurs, un disque peut accueillir une partie d’un RAID 0 tout en faisant partie d’une grappe RAID 5.
Le cache SSD est maintenant souvent proposé sur bon nombres de produits Synology. Un assistant permet de guider l’utilisateur tout en offrant de précieux conseils sur tel ou tel réglage.
Il fut un temps où les logiciels de Synology étaient en retard par rapport à la concurrence, mais la marque taïwanaise a rattrapé son retard depuis. A présent, on trouve suffisamment d’options pour faire basculer un NAS du stockage pur et simple vers le serveur applicatif.
Tour du propriétaire
Le Synology DS415+ est livré dans un emballage assez classique dans le commerce (avec une poignée de transport), tandis que notre exemplaire de test est arrivé dans un carton aussi simple que possible.
Comme évoqué plus tôt, le châssis du NAS a plusieurs années, de même qu’il est utilisé pour plusieurs produits de la marque. Sa conception est bonne, mais elle commence à sentir le poids des années. Le cache en façade force l’air à changer de direction, réduisant le bruit causé par le flux d’air au sein du système. Maintenu par quatre patins en caoutchouc, ce cache se détache facilement.
Exception faite du cache avec sa finition laquée, le DS541+ propose un revêtement noir mat. La texture mérite que l’on s’y attarde : agréable à l’œil, elle est par contre difficile à nettoyer. Si l’on utilise par exemple une feuille de sopalin pour effacer des traces de doigts, il y a de grandes chances pour que le revêtement retienne quelques fibres au passage. A l’inverse, le cache se nettoie très facilement mais s’avère être un aimant à poussière comme on peut l’imaginer.
Dans le coin supérieur droit, une série de LED indiquent le statut du système ainsi que l’activité des disques. Le coin inférieur droit accueille un bouton d’alimentation avec LED témoin, ainsi qu’un port USB 2.0. Ce dernier montre bien l’âge du boitier : un port USB 3.0 aurait été autrement plus appréciable. De même, on aurait aimé avoir un bouton permettant de lancer une copie vers un périphérique externe en toute simplicité.
Le logo de la marque sert également de grille d’aération, bien que le plus gros du flux d’air transite au-dessus des baies.
Deux ventilateurs dont la vitesse est automatiquement réglée extraient l’air à l’arrière du boitier. Le DS415+ est très silencieux à l’usage. Naturellement, les disques comptant plus de plateaux que la moyenne tendent à chauffer plus, ce qui fera fonctionner les ventilateurs plus vite. Cependant, le DS415+ s’est avéré inaudible à deux mètres sans disques durs.
La plupart des E/S sont situées à l’arrière du boitier : deux ports Ethernet gigabit, deux prises USB 3.0 et un connecteur eSATA. Sur l’image ci-dessus, on distingue également la prise d’alimentation ainsi qu’un port Kensington.
Les racks ne nécessitent aucun outil avec des disques durs 3,5 pouces. Pour des périphériques de stockage 2,5 pouces, des vis (fournies) sont nécessaires afin de les maintenir contre le fond des racks.
Performances séquentielles
Avant de passer aux tests pratiques, les tests synthétiques nous permettent de comprendre les forces du DS415+ ainsi que les points sur lesquels il doit progresser.
Afin de ne pas introduire de biais, tous les NAS du panel de test sont équipés de disques durs Seagate 4 To NAS. Par ailleurs, nous utilisons le RAID 5 pour les tests dès lors qu’un modèle compte six baies ou moins. Au-delà, nous passons en RAID 6. Précisons enfin que certains benchmarks serveur sont exécutés en RAID 10 pour Tom’s IT Pro.
A une exception près, nous utilisons un port Ethernet gigabit sur chacun des NAS, lequel est relié à un commutateur Netgear S3300-52X 100/1000/10000. Les tâches envoyées aux NAS sont gérées par un serveur Quanta MESOS CB220 à l’autre extrémité, lui-même relié au réseau en Ethernet 10 gigabit.
Les performances en lecture/écriture séquentielle des cinq NAS sont testées de différentes manières. La première approche consiste à mesurer les performances avec une seule commande en file d’attente tout en jouant sur la taille des blocs de données. Cette approche est similaire à celle d’ATTO (benchmark mesurant les performances), à la différence près que notre benchmark nous permet d’effectuer des tests avec un minimum d’une commande en file d’attente contre quatre pour ATTO.
La série de graphiques ci-dessous illustre les mesures en lecture/écriture séquentielle avec deux tailles de blocs – 128 Ko et 1 Mo – tout en augmentant le nombre de commandes en file d’attente de 1 à 256.
Le Synology DS415+ se comporte parfaitement dans les tests séquentiels. L’Asustor AS7004Y fait parfois un peu mieux, ce qui est logique au vu de sa configuration matérielle : ce NAS est équipé d’un Core i3 autrement plus puissant que l’Atom du DS415+, ainsi que 8 Go de DRAM soit quatre fois plus que le NAS de Synology.
Les benchmarks à tâches mixtes nécessitent une attention particulière de par leur conception : nous effectuons les tests avec deux tailles de blocs (128 Ko et 1 Mo) et commençons par 100 % d’opérations en lecture, après quoi nous ajoutons des opérations en écriture séquentielle par palier de 10 % jusqu’à 100 %. Les NAS se comportent très bien avec 100 % d’opérations en lecture ou en écriture, tandis que l’on constate un fléchissement des performances dès que l’on soumet les machines à des opérations mixtes. Notre but est d’identifier les NAS qui souffrent le moins possible lorsqu’on leur soumet à la fois des opérations en lecture et en écriture.
Le second graphique est un focus sur le mix 70/30. Cette répartition est largement considérée comme étant le optimale pour mesurer les performances d’une station de travail.
Tous les NAS du panel de test se comportent de manière similaire ici, mais on note que les deux modèles équipés de processeurs Marvell (WD My Cloud DL4100 et Seagate NAS Pro 4-Bay) sont ceux qui affichent le fléchissement le moins prononcé au fur et à mesure que l’on se rapproche de l’équilibre parfait entre opérations en lecture et en écriture.
Performances aléatoires
Nous reprenons les mêmes benchmarks, mais cette fois avec des données aléatoires ainsi que des blocs de plus petite taille. D’une manière générale, les performances aléatoires n’ont pas grande importance sur les NAS sachant que la plupart des transferts sont séquentiels. Toutefois, si l’on utilise un NAS pour exécuter des applications sur un PC hôte, les performances aléatoires sont alors à prendre en considération.
Les mesures sont effectuées avec des blocs deux tailles différentes : les blocs de 4 Ko sont souvent associés aux environnements Windows, tandis que les blocs de 8 Ko sont souvent considérés comme représentatifs pour les machines virtuelles.
On constate que les performances en lecture aléatoire s’échelonnent vraiment bien au fur et à mesure que la file d’attente s’allonge. Si la progression n’est pas spectaculaire lorsque l’on passe d’une à deux commandes, le nombre d’IOPS bondit lorsque l’on passe de quatre à huit commandes. En parallèle, les performances en écriture aléatoire se distinguent par une stabilité appréciable pour un NAS.
Les benchmarks basés sur les données aléatoires produisent des courbes différentes de celles constatées avec les données séquentielles. Ceci est logique, vu que les données aléatoires sont souvent mises en cache, surtout s’il s’agit d’opérations en écriture.
Globalement, les NAS de notre panel proposent des performances aléatoires similaires à l’exception du WD My Cloud DL4100, un peu en retrait.
Performances SMB/CIFS
Les tests pratiques basés sur le protocole SMB (Server Message Block) font apparaitre des résultats cohérents avec ce que nous avons pu observer au niveau des benchmarks synthétiques. Le Synology DS415+ propose de très bonnes performances en stockage, au point de parfois surpasser l’Asustor AS7004T sachant que ce dernier coûte plus du double.
Notons par ailleurs que le Synology DS415+ propose également des performances équilibrées, l’écart entre performances en lecture/écriture étant assez faible.
Performances iSCSI
Microsoft a lancé le protocole iSCSI (Small Computer System Interface) avec Windows 2000, mais celui-ci n’a pas décollé chez les particuliers ou au sein des petites entreprises jusqu’à ce que les SSD de faible capacité deviennent abordables. Les particuliers peuvent lancer Windows ainsi que quelques programmes depuis un SSD tout en conservant les programmes volumineux, comme les jeux, sur un NAS. L’iSCSI attribue notamment au PC hôte une lettre de lecteur correspondant à un volume de stockage situé sur le NAS.
Dans un environnement professionnel, les administrateurs système peuvent avoir un meilleur contrôle sur les données : le fait de pouvoir compartimenter ces dernières garantit une certaine tranquillité d’esprit, les utilisateurs ayant uniquement accès aux données qui les concernent.
En s’appuyant sur tous les benchmarks basés sur une échelle de temps puis en calculant les débits qui en découlent, on peut voir comment se situent nos NAS : le DS415+ finit troisième pour ce qui est des performances iSCSI, pas loin derrière le QNAP TS453mini avec lequel il est en concurrence directe sur le plan tarifaire.
Performances multi-clients
Pour les tests multi-clients, nous délaissons notre serveur rack Quanta au profit de 10 serveurs bi-Xeon embarquant chacun deux cartes réseau Hotlava Shasta. Ceci nous permet d’avoir 12 ports Ethernet gigabit par serveur. Grâce à Hyper-V, chacun de ces serveurs simule douze configurations desktop faisant tourner des scripts basés sur des programmes issus de Microsoft Office.
Le Synology DS415+ passe l’épreuve du feu avec succès. Notons qu’à partir de 96 clients, les débits plongent. Le graphique illustrant les latences nous donne un éclairage : le NAS est alors saturé, faisant ainsi bondir la latence. Les débits chutent lorsque la latence augmente.
Performances serveur
Comme nous l’avons vu plus tôt sur les tests synthétiques, on note ici la progression du nombre d’IOPS au fur et à mesure que le nombre de commandes en file d’attente s’allonge. Le processeur Rangeley quad core du DS415+ a beau être plus ancien que le Celeron J1900 du QNAP TS-453mini, ses performances en IOPS parlent pour lui. D’après Intel Ark, le Rangeley coûte environ 20 $ de plus et consomme 5 Watts supplémentaires par rapport au Celeron, mais le choix est vite fait dès lors que l’on souhaite soumettre son NAS à des charges intensives.
Conclusion
Synology a beau commercialiser de nombreux NAS depuis plusieurs années, nous n’avons pas toujours été impressionnés par tous leurs produits. Le DS415+ change-t-il la donne à nos yeux ? La réponse est nuancée.
Le temps semble n’avoir aucune emprise sur certaines conceptions matérielles, alors que d’autres doivent vraiment être mises de côté. Le DS415+ a quelque chose de l’Antec PlusView : extrêmement populaire à la fin des années 90, on le trouvait encore dans le commerce 10 ans plus tard. Le NAS de Synology s’appuie sur une conception qui a fait ses preuves, mais les produits concurrents sont plus compacts et n’emploient qu’un seul grand ventilateur au lieu de deux petits. Par ailleurs, on aurait vraiment apprécié avoir un port USB 3.0 en façade ainsi qu’un bouton permettant d’effectuer une sauvegarde des données sur un périphérique de stockage externe.
Exception faite de ce bouton, les bémols du DS415+ n’auront pas de réelle importance pour tous ceux qui souhaitent augmenter leur capacité de stockage en Intranet ou accéder à un large volume de données via Internet, c’est-à-dire la plupart d’entre nous. La présence d’un port HDMI, du son 7.1 ou encore de gadgets à portée domotique peuvent sembler séduisants mais en pratique, ils s’avèrent peu pratiques et finissent par être ignorés y compris dans un environnement de travail.
Parvenue à sa version 5.2., l’interface utilisateur de Synology commence à rivaliser avec celles des marques taïwanaises concurrentes pour ce qui est des nouvelles fonctionnalités logicielles. Docker, technologie de virtualisation qui a le vent en poupe, a par exemple été mis en avant par Synology et QNAP à peu près en même temps tandis que les autres marques tentent de rattraper leur retard. Synology a par ailleurs proposé assez tôt le cache SSD, signe que DiskStation Manager accueille de nouvelles fonctionnalités bien plus vite qu’auparavant.
Le DS415+ n’est livré qu’avec 2 Go de mémoire système, ce qui semple juste mais le moteur de compression permet à DiskStation Manager de rester réactif. Toutefois, la compression ne peut pas faire de miracles : ce NAS n’a pas vocation à faire tourner une multitude de programmes en parallèle.
Synology s’est ici concentré sur le stockage avant tout et le fait est que le DS415+ est très bon dans ce domaine. Nos benchmarks illustrent ce constat : nous n’avons pas décelé la moindre faiblesse au niveau des optimisations mises en place par la marque. A vrai dire, le DS415+ a suffisamment été peaufiné pour concurrencer l’Asustor AS7004T, lequel coûte deux fois plus cher au bas mot.
On aime : Pensé pour le stockage avant tout, le SD415+ est un très bon produit dans ce domaine. Très facile à configurer pour quelqu’un qui débuterait avec les NAS, le SD415+ propose suffisamment de fonctionnalités pour surprendre les autres.
On n’aime pas : A défaut de proposer autant d’extras que la concurrence, nous aurions souhaité une politique tarifaire plus agressive.
Conclusion : Le DS415+ propose de très bonnes performances en stockage tout en étant en retard sur les dernières fonctionnalités proposées par les produits concurrents. Synology sait pourtant proposer ces extras sur d’autres modèles, mais ici, il est question de stockage avant tout.