D’ici le 6 mars 2024, Microsoft va devoir lâcher du lest pour se conformer au Digital Markets Act. Les utilisateurs de Windows 11 et 10 auront l’opportunité de désinstaller Bing et Edge, entre autres.
Les ordinateurs sous Windows représentent une écrasante majorité du parc des PC grand public (un peu plus de 75 % des machines en France selon les statistiques de StatCounter ; 68 % à l’échelle du globe), avec les risques d’abus de position dominante qu’une telle omniprésence engendre.
Afin de se conformer aux exigences de la législation sur les marchés numériques (Digital Markets Act), Microsoft va devoir accorder davantage de libertés aux utilisateurs européens.
Si la société est devenue moins intrusive avec sa suite Office 365, elle continue de pousser son navigateur Edge ainsi que ses services d’intelligence artificielle Bing et Copilot, lequel arriverait aussi sous Windows 10. Et cela ne risque pas de s’arrêter, avec un Windows 12 qui mettra davantage l’accent sur l’IA.
Au sein de l’Espace économique européen, la firme de Redmond doit toutefois tempérer ses velléités et se soumette au DMA. La mise à jour non-sécuritaire de Novembre 2023 pour Windows 11, version 23H2, sur le canal Preview (Build 22631.2787), présente en avant-première un grand nombre des changements apportés à Windows 11 (puis à Windows 10) pour répondre à ces obligations.
Les exigences posées par le DMA
Concrètement, Microsoft va permettre aux utilisateurs de désactiver la recherche Bing, de désinstaller le navigateur Edge et d’autoriser des fournisseurs de recherche tiers dans Windows Search.
En effet, le Digital Markets Act a plusieurs exigences. Parmi celles qui nous intéressent dans le cas présent, citons la disposition visant à « permettre aux utilisateurs finaux de désinstaller facilement les applications préinstallées ou de modifier les paramètres par défaut des systèmes d’exploitation, des assistants virtuels ou des navigateurs web qui les orientent vers les produits et services du fournisseur de services d’accès, et fournir des écrans de choix pour les services clés ».
Il est aussi question de « permettre aux utilisateurs finaux d’installer des applications tierces ou des magasins d’applications qui utilisent ou interagissent avec le système d’exploitation du fournisseur de services d’accès ».
Précisons que nous avons traduit ceux que la Commission européenne appelle gatekeepers par le terme générique fournisseurs de services d’accès. La CE les a cependant bien identifiés ; ils sont au nombre de six : Alphabet, Amazon, Apple, ByteDance, Meta et enfin Microsoft.
Bye bye Bing et Edge
Tous les utilisateurs auront le loisir de supprimer Photos, Appareil Photo et Cortana (rien d’anormal, celle-ci est obsolète). À ces trois applications s’ajoutent la Recherche sur le web à partir de Microsoft Bing ainsi que Microsoft Edge pour les résidents de l’Espace économique européen.
En revanche, concernant l’ouverture de liens et de fichiers, si les utilisateurs pourront facilement paramétrer celles qu’il faut utiliser par défaut (dans Paramètres > Applications > Applications par défaut), Microsoft prévient que « certaines applications Microsoft choisiront d’ouvrir le contenu web dans Microsoft Edge » (à moins que le navigateur ait été désinstallé).
Par ailleurs, Windows va mieux dissocier les fonctionnalités du système d’exploitation des applications. Les fonctionnalités du système d’exploitation seront clairement identifiés dans des endroits tels que les paramètres, le démarrage et la recherche (image d’illustration ci-dessous).
Microsoft mettra également à jour Windows 10 pour se conformer au DMA dans les prochaines semaines. L’entreprise a jusqu’au 6 mars 2024 pour faire le nécessaire.
Source : Microsoft