Avec 6,27 W de moyenne pour son Big Core dans le benchmark SPECTint06 contre 4,90 W pour celui du Snapdragon 8 Gen 2+ et 3,58 W pour celui du Snapdragon 8 Gen 3, le Snapdragon 8 Gen 3 ne fait pas dans la frugalité. S’il est plus puissant que ses petits frères, son efficacité énergétique est moins bonne. Avec une incidence sur la chauffe et l’autonomie des futurs smartphones…
Qualcomm a présenté son Snapdragon 8 Gen 3, une puce surchargée en IA générative, fin octobre. Les nombreuses fuites ont dépeint un processeur très performant – le meilleur pour les smartphones Android – avec toutefois quelques réserves sur son efficacité énergétique. Une inquiétude confirmé par des premiers tests : ils révèlent des performances de haut vol, mais au prix d’un appétit conséquent ; et au détriment de l’efficacité énergétique.
Sur le réseau social X, Golden Reviewer a partagé des résultats obtenus dans le benchmark SPECint06 Big Core. Le testeur a jaugé des prestations du Snapdragon 8 Gen 3 au sein du Xiaomi 14 Pro et les a comparées avec celles d’autres puces, à commencer par les Snapdragon 8 Gen 2 / Gen 2+, flagships de Qualcomm pour l’année en cours.
Golden Reviewer écrit : « Maintenant, je suis inquiet. Les performances sont excellentes, les meilleures que nous ayons vues jusqu’à présent pour un SOC Android, il est 13 % plus rapide que le Snapdragon 8 Gen 2 pour le Galaxy. Cependant, la consommation d’énergie a augmenté de 28 % et l’efficacité a baissé de 11 %. C’est assez effrayant ».
Des fréquences rehaussées, mais toujours une gravure en 4 nm
Toujours gravé en 4 nm (et non en 3 nm comme l’A17 Pro d’Apple), le Snapdragon 8 Gen 3 mobilise, comme le Gen 2, 8 cœurs CPU, mais dans une configuration en 1 + 5 + 2 au lieu de 1 + 4 + 3. En outre, la firme américaine a rehaussé les fréquences.
En effet, tandis que le Snapdragon 8 Gen 2 a des fréquences de 3,2 GHz pour l’Arm Cortex-X3, 2,8 GHz pour les paires de Cortex-A715 et Cortex-A710 et 2 GHz pour les Cortex-A510, le Snapdragon 8 Gen 3 monte à 3,3 GHz sur le Cortex-X4, 3,2 GHz sur les P-cores et 2,3 GHz sur les E-cores.
Pour résumer, Qualcomm est donc passée de 1 x 3,2 GHz / 4 x 2,8 GHz / 3 x 2 GHz à 1 x 3,3 GHz / 5 x 3,2 GHz / 2 x 2,3 GHz.
Ce choix améliore logiquement les performances brutes du SoC, mais le rend plus énergivore ; et dans le benchmark dont il est ici question, les gains ne sont pas suffisants pour garantir une efficacité énergétique aussi bonne qu’autrefois (pour faire une analogie avec des CPU desktop, c’est typiquement le cas des Raptor Lake Refresh ; ils sont certes plus puissants que les Raptor Lake, mais au prix d’une efficacité énergétique moindre).
Une consommation bien plus élevée
Gardez bien à l’esprit que les mesures effectuées par Golden Reviewer sont circonscrites au Big Core. Avec 6,27 W de moyenne contre 4,9 W pour le Snapdragon 8 Gen 2+ et seulement 3,58 W pour le Snapdragon 8 Gen 2, l’écart est tout de même conséquent. Et naturellement, cet appétit aura une incidence sur les températures et l’autonomie.
La présence d’une chambre à vapeur, comme c’est le cas pour le Xiaomi 14 Pro, contribuera à neutraliser le premier inconvénient. Dans tous les cas, les fabricants devront clairement travailler le système de refroidissement de leurs smartphones s’il souhaitent exploiter les pleines capacités du Gen 3.
Concernant l’autonomie en revanche, il faudra jouer sur l’optimisation logiciel ou des batteries de plus grande capacité.
Pour le moment, il n’y pas de liste exhaustive des futurs smartphones armés du Snapdragon 8 Gen 3, mais outre le Xiaomi 14 Pro, les candidats sont les Samsung Galaxy S24 Ultra, OnePlus 12 Pro et Realme GT5 Pro, entre autres.