La Commission européenne a-t-elle fait planter Windows dans le monde ?

Microsoft accuse l’Europe d’avoir facilité le bug de Crowd Strike dont a souffert Windows et ayant paralysé de nombreuses institutions. Les directives de la Commission européenne seraient en partie responsables en empêchant le géant de Redmond de renforcer la sécurité de son OS.

Microsoft accuse UE bug Crowd Strike
©Milad Fakurian via Unsplash

L’Europe et sa commission sont une épine dans le pied de nombreuses entreprises de la tech. Les nouvelles directives de l’UE forcent des géants comme Apple ou Microsoft à adapter leur pratique, généralement pour résoudre une situation de monopole ou pour améliorer le traitement des utilisateurs.

Si grâce au Digital Market Act il est désormais possible de désinstaller Edge et Onedrive de Windows 10 et de Windows 11, l’une des impératives de l’UE pourrait être (en partie) responsable des derniers déboires de la firme de Redmond.

Il ne s’agirait pas des problèmes d’installation du patch Tuesday de juillet mais plutôt du bug récent ayant paralysé les systèmes Windows du monde entier. Ce crash provoqué par une mise à jour corrompue du système de sécurité Flacon Sensor de l’entreprise Crowd Strike serait, selon Microsoft, à mettre sur le dos de l’Europe.

Un porte-parole de l’entreprise se serait exprimé sur les restrictions imposées par la Commission européenne notamment en termes de sécurité. Il mentionne qu’un accord de 2009 empêcherait l’entreprise de renforcer plus amplement sa sécurité.

Microsoft accuse l’Europe dans l’affaire Crowd Strike

Microsoft accuse UE bug Crowd Strike
Windows 11 ©Microsoft

Comme d’habitude cet accord fait suite à une demande de l’Europe, celle-ci exigeant que Microsoft ouvre son système aux développeurs de logiciels de sécurité tiers en leur donnant un niveau d’accès similaire à celui de l’entreprise. Le but étant de réduire la position de monopole de la firme sur le marché.

Malheureusement cette requête de l’UE, bien que partie d’une bonne intention, aurait donc causé le bug mondial du 19 juillet. Elle aurait permis aux fournisseurs tiers de perturber les systèmes Windows via l’ouverture de ses API.

Ce serait donc la transparence qui est exigée de Microsoft qui serait responsable et non l’entreprise en elle-même. Évidemment, il est impossible de ne pas voir ces déclarations de l’entreprise comme un bon moyen de se dédouaner.

Malheureusement pour elle, son système d’exploitation est loin d’être fiable. Si la décision de l’Union européenne a peut-être joué un rôle dans l’affaire CrowdStrike, l’accord passé avec Microsoft aurait tout de même quinze ans. C’est un laps de temps largement suffisant pour que Microsoft puisse trouver une solution et prendre les précautions nécessaires afin d’empêcher un crash planétaire de son OS.

La Commission européenne, le fléau de Microsoft ?

Microsoft accuse UE bug Crowd Strike
©efes via Pixabay

L’entreprise refuserait donc de prendre ses responsabilités (du moins en partie) préférant accuser une entité extérieure à la société. D’autant plus que cette dernière est certainement considérée comme un fléau par la firme de Redmond.

L’Europe est sur le dos de Microsoft depuis de nombreuses années. La firme est surveillée de très près pour ses pratiques anticoncurrentielles et est régulièrement condamnée à verser des amendes.

Elle est actuellement dans le collimateur de l’UE, notamment pour ses services cloud et pour sa situation de position dominante. Dans cette affaire Microsoft risque de devoir verser jusqu’à 10 % de son chiffre d’affaires à l’Europe ce qui pourrait s’élever en une amende de plusieurs milliards d’euros.

Ce ne serait pas la première fois que la firme est sanctionnée de la sorte. Pour des accusations similaires, en 2004,  elle avait été condamnée à une amende de 497 millions d’euros.

Il n’est donc pas très étonnant que sur le sujet de Crowd Strike, Microsoft cherche à renvoyer la balle à l’UE. En prétextant que les décisions passées de la Commission sont responsables du bug rencontré par l’OS, l’entreprise cherche certainement à évacuer sa frustration grandissante.

  • Microsoft accuserait la Commission européenne d’être responsable de l’affaire Crowd Strike.
  • L’entreprise suggère qu’un accord de 2009 l’empêcherait de renforcer sa sécurité.
  • L’ouverture des API Windows à des développeurs tiers perturberait la sécurité de l’OS.

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