Hier, nous vous parlions de l’USB, aujourd’hui, passons au FireWire. L’IEEE 1394 (de son nom officiel) est aussi connu sous le nom de iLink (dénomination Sony) mais le mot FireWire, proposé par Apple (une des sociétés à la base de la norme), est le plus utilisé.
Trois versions majeures
Comme pour l’USB, trois versions majeures existent : le FireWire 400 (1394a), le 800 (1394b) et le futur FireWire 3200. Dans les trois cas, le nombre indique la vitesse du lien, en mégabits/s (soit 50 Mo/s, 100 Mo/s et 400 Mo/s). Le FireWire 400 a été standardisé en 1995 (avant l’USB, donc) et offrait déjà à cette époque une bande passante proche de celle de l’USB, alors que le FireWire 800 date de 2003. La version 3200 a été standardisée récemment et les premiers produits ne sont pas encore disponibles.
Les avantages et les défauts
Le FireWire a beaucoup d’avantages, mais le premier vient de sa filiation avec le SCSI (il s’agit, en gros, d’un SCSI série) ce qui lui permet d’atteindre des débits réels proches des débits théoriques. Dans les faits, un disque dur interfacé en FireWire 400 peut atteindre 40 à 45 Mo/s (sur 50 Mo/s théoriques) alors que l’USB 2.0 peine à dépasser 35 à 40 Mo/s (sur 60 Mo/s théoriques). Autres avantages, la puissance fournie peut atteindre 1,5 A et la tension 30 V (soit 45 W), soit nettement plus que l’USB et deux périphériques FireWire peuvent être relié sans passer par un hôte (donc sans PC), ce qui n’est possible (de façon moins souple) qu’avec l’USB OtG et les périphériques sont chaînables sans hub. Plus intéressant, la bande passante est gérée en fonction du périphérique : si une caméra DV et un disque dur sont branchés sur le même connecteur, la caméra n’utilisera que la bande passante nécessaire et laissera le reste au disque dur. Enfin, le FireWire consomme moins de CPU et est nettement plus rapide que l’USB 2.0 dans sa version 800. Par contre, il y a quelques inconvénients : la norme n’est pas prise en charge par les southbridge, ce qui nécessite automatiquement une puce supplémentaire (et donc augmente les coûts), elle n’est adaptée réellement qu’aux disques durs et à la vidéo, ce qui limite son utilisation, et les appareils à cette norme sont généralement plus onéreux.
La gestion au niveau du système
Le FireWire est bien pris en charge par les OS récents (Linux, Windows depuis la version 98 SE et Mac OS X) et la norme utilise beaucoup moins de CPU qu’un contrôleur USB en UHCI. Point intéressant, il est possible d’utiliser un câble FireWire comme liaison réseau (IP over FireWire) mais cette option n’existe plus chez Microsoft depuis la sortie de Windows Vista. De plus, le dernier OS de Microsoft gère mal le FireWire 800 (qui est ralenti). Dans la pratique, rajouter une carte FireWire (PCI, PCI-Express, etc.) ne posera généralement pas de problèmes, les OS récents reconnaissant directement les rares contrôleurs existants.
Les connecteurs
Il existe trois connecteurs FireWire, deux dédiés aux FireWire et un troisième prévu pour le FireWire 800. Contrairement à l’USB, qui différencie le connecteur à placer du côté de l’hôte et celui à placer du côté du client, les câbles FireWire n’ont pas de sens. Le premier connecteur, le FireWire 6 broches, fournit l’alimentation et évidemment le transfert des données. Il est dérivé du connecteur Link des premiers Game Boy et est celui utilisé par Apple ainsi que sur les PC de bureau. Le FireWire 4 broches, utilisé essentiellement par Sony (iLink) et sur les PC portables, ne permet que le transfert des données et n’alimente pas le périphérique, au prix d’un connecteur plus petit. Enfin, le connecteur 9 broches est utilisé en FireWire 800 et fournit l’alimentation ainsi que les données. Les trois connecteurs sont compatibles via de simples adaptateurs mécaniques, avec évidemment les restrictions logiques : un périphérique 400 sur un connecteur 800 reste en 400 et un périphérique 4 broches sur un 6 ou 9 broches ne s’alimente pas. Notons enfin que la norme permet d’utiliser du FireWire 800 sur un câble Ethernet, mais que cette fonction n’est a priori pas utilisée dans les PC.
D’autres usages ?
En dehors de l’usage informatique classique, dans les PC, le FireWire est aussi utilisé dans l’automobile (comme liaison entre les différents composants), dans l’aviation (le F22 Raptor utilise la norme comme bus interne) et évidemment dans la vidéo domestique, avec le standard DV qui travaille avec le FireWire pour le transfert.
Au final, le FireWire est une norme rapide, efficace et très complète qui souffre essentiellement de son coût et de la concurrence de l’USB 2.0, plus universel et surtout bien plus connu et mieux supporté dans l’industrie.
- Gros plan sur les interfaces : USB