Gros plan sur le stockage : eSATA, CFast, etc.

Terminons cette semaine sur les interfaces dérivées des quatre plus connues (SATA, PATA, SAS et SCSI). On en retrouve plusieurs et elles sont parfois très utilisées : eSATA, Compact Flash, CFast, SSA, FC-AL, iSCSI et même FireWire.

eSATA, dérivé du SATA

Image 1 : Gros plan sur le stockage : eSATA, CFast, etc.L’eSATA est une version externe du SATA. Contrairement au SAS, qui peut être directement utilisé en externe, l’eSATA est en fait un peu différent du SATA. En fait, il existe deux versions de l’eSATA, la version passive et la version active. Dans la version passive, l’intensité du courant envoyé sur le câble pour la transmission des données est la même qu’en SATA et la longueur du câble est limitée à un mètre. En mode actif, l’intensité est plus forte et les câbles peuvent atteindre deux mètres. Typiquement, si le SATA est branché sur un port SATA interne (avec un simple câble adaptateur) ou s’il est géré par un ICH 7/8/9, c’est la version passive qui est utilisée. Si la carte mère utilise un ICH10 ou un contrôleur tiers, c’est habituellement la version active. La seule autre différence entre SATA et eSATA vient de la connectique : alors qu’en SATA, le connecteur est prévu pour une centaine d’utilisations, il est bien plus résistant en eSATA. Une version alimentée de la norme est prévue, mais actuellement un câble eSATA ne transporte pas d’énergie pour les périphériques, sauf si on utilise un connecteur mixte USB/eSATA.

Compact Flash, dérivé du PATA

La norme Compact Flash, très connue des photographes, est en fait un dérivé du PATA. Il existe deux modes de fonctionnement : soit le mode classique soit le mode TrueIDE. Dans ce dernier, une Compact Flash branchée sur un PC à travers un adaptateur passif (qui fait correspondre la prise PATA et le connecteur de la carte) est reconnue comme un disque dur. Actuellement, les cartes Compact Flash peuvent atteindre la norme Ultra DMA 6 (133 Mo/s) et 137 Go de capacité et certains utilisent les cartes rapides comme un SSD, dans des PC portables un peu anciens, par exemple. Point intéressant, il existe des disques durs qui tirent parti de cette compatibilité, les MicroDrive (disques durs 1 pouce).

CFast, dérivé du SATA

Image 2 : Gros plan sur le stockage : eSATA, CFast, etc.Avec l’avènement du SATA, les Compact Flash passent aussi au SATA. Les cartes CFast, attendue cette année, utilisent le classique connecteur de données SATA mais — comme pour le slim SATA ou le microSATA — le connecteur d’alimentation est différent. Pour le reste, on a une classique interface SATA 3 gigabits/s. Attention, le CFast va demander de nouveaux lecteurs de cartes et de nouveaux appareils photo.

SSA, dérivé du SCSI

Le SSA, pour Serial Storage Architecture, est un dérivé du SCSI qui utilise une interface série. Destiné au monde professionnel et aux serveurs qui ont de gros besoins de stockage en externe, il utilise soit un câble en cuivre, avec une longueur maximale de 25 mètres, soit un câble en fibre optique et il est alors possible de déporter les disques durs à 10 km du serveur. Même si l’interface utilise un transfert en série, les commandes utilisées sont celles du SCSI. Le taux de transfert maximal reste assez faible : 40 Mo/s par câble. Le SSA a été remplacé par des normes comme le FC-AL, plus efficace.

FC-AL, dérivé du SCSI

Image 3 : Gros plan sur le stockage : eSATA, CFast, etc.Le FC-AL est la norme la plus utilisée dans les serveurs très haut de gamme, comme chez des hébergeurs ou tous ceux qui ont de très gros besoins en stockage. Utilisant aussi les commandes SCSI classiques, le FC-AL permet d’atteindre des débits très élevés, la version 20GFC de 2008 plafonnant à 4,8 Go/s. Point intéressant, malgré son nom, le FC-AL peut utiliser de la fibre optique, mais aussi des câbles de cuivre assez classiques.

iSCSI, dérivé du SCSI

Le iSCSI est un peu différent, dans le sens qu’il utilise bien les commandes SCSI classiques, mais que le médium de transport n’est pas fixé. Dans la pratique, il s’agit de transporter des commandes SCSI à travers un réseau de type IP (que ce soit un réseau Ethernet, Wi-Fi, à travers Internet, etc.). Il est donc possible d’accéder à un volume iSCSI comme s’il était en interne même s’il est situé physiquement dans un autre pays (ou bâtiment, etc.). Dans les serveurs qui doivent se partager des données ou pour de la redondance, c’est une technologie très efficace. La majorité des systèmes d’exploitation prennent en charge le iSCSI et il existe même des NAS prévus pour un usage semi-pro qui utilisent cette norme.

FireWire, dérivé du SCSI

De façon assez étonnante, le FireWire (iLink, IEEE 1394) est un dérivé du SCSI, ce qui explique les bonnes performances des disques durs externes à cette norme. Concrètement, un bus série permet de véhiculer les commandes SCSI, ce qui simplifie les bridges par rapport à ceux utilisés en USB et permet d’obtenir des débits proches de la théorie (45 Mo/s en FireWire 400 et entre 90 et 95 Mo/s en FireWire 800). De plus, le FireWire a remplacé le SCSI pour la connexion des imprimantes et des scanners haut de gamme.

CE-ATA, dérivé du PATA

Enfin, terminons par le CE-ATA, une version embarqué du PATA destinée aux appareils mobiles. Les commandes utilisées sont les mêmes que celles envoyées à un disque dur PATA mais, contrairement aux cartes Compact Flash, le mode de transport est différent. Le CE-ATA utilise en fait une interface MMC Plus, permettant d’atteindre 52 Mo/s sur une interface parallèle (8 bits). Peu utilisée, cette interface se retrouve essentiellement dans des MID ou des smartphones.

Nous avons terminé cette semaine dédiée au stockage, en espérant avoir été exhaustif et nous allons nous retrouver la semaine prochaine pour parler des interfaces vidéos.

  • Gros plan sur le stockage : SATA
  • Gros plan sur le stockage : PATA
  • Gros plan sur le stockage : SCSI
  • Gros plan sur le stockage : SAS