Introduction
L’annonce de G-Sync a suscité beaucoup d’enthousiasme, cette technologie promettant d’éliminer les effets de tearing. Seule l’activation de la v-sync permettait de résoudre ce problème auparavant, mais bien souvent aux prix d’effets secondaires comme une baisse de performances, micro saccades et input lag étant donné que la carte graphique doit alors conserver les images en mémoire tampon en attendant que le moniteur termine son cycle de rafraîchissement.
Avec une dizaine de moniteurs G-Sync désormais en vente, on pourrait presque parler d’embarras du choix, sauf que la technologie de NVIDIA est propriétaire et nécessite donc une GeForce pour être utilisée. La réponse d’AMD, FreeSync, a été annoncée peu après G-Sync mais il aura fallu beaucoup plus de patience pour voir les premiers moniteurs compatibles débarquer sur le marché. Ceci étant dit, on peut désormais profiter des jeux sans tearing ni input lag supplémentaire grâce aux technologies de rafraîchissement variable chez AMD comme NVIDIA.
Grâce à son XL2730Z, BenQ a été le premier constructeur à proposer un moniteur FreeSync il y a quelques semaines. Il s’agit d’un modèle haut de gamme (environ 700 euros) qui contraste avec l’Acer XG270HU que nous testons aujourd’hui : ce dernier fait l’impasse sur la réduction du flou de mouvement, les ports USB et divers modes jeux pour être proposé à un tarif bien plus accessible. A l’heure où nous écrivons ces lignes, l’Acer XG270HU est disponible pour 477 euros.
Pour mémoire, FreeSync (alias Adptative-Sync au sein du standard DisplayPort 1.2a) permet d’adapter la fréquence de l’écran au débit d’images de la carte graphique. Étant donné que ce débit varie sans cesse, chaque image est intégralement générée en un seul cycle de rafraîchissement, éliminant ainsi le tearing au passage. Le résultat est censé être très proche de ce que propose G-Sync, si ce n’est le fait que FreeSync fait partie des spécifications DisplayPort et ne nécessite donc aucun ajout matériel. Dans le cas du XG270HU, la fréquence s’étend de 30 à 144 Hz : on peut donc profiter de FreeSync jusqu’à 30 ips.
Au-delà de FreeSync, le XG270HU a tout du moniteur 27 pouces orienté jeux. Il propose une dalle TN AU Optronics 144 Hz en QHD (2560×1440) ainsi qu’un rétroéclairage assuré par des bandes de LED blanches à alimentation constante qui n’engendrent donc pas de scintillement. Nous avons déjà abordé au cours de précédents tests l’intérêt de ne pas utiliser le PWM (pulse width modulation) pour le rétroéclairage : même au-delà de 20 000 cycles par seconde, certains d’entre nous peuvent percevoir du scintillement. L’alimentation constante élimine donc toute gêne potentielle à ce niveau.
Autre fonctionnalité qui mérite d’être soulignée, la présence de couleurs d’une profondeur de 8 bits en natif. En effet, des moniteurs ayant le même positionnement employaient autrefois une dalle 6 bits alliée à la technologie FRC (Frame rate control) pour se synchroniser aux signaux 8 bits provenant de l’ordinateur. Si le phénomène de banding qui en résulte a quasiment été éliminé par des traitements vidéos de qualité, mieux vaut maintenir la même profondeur de couleurs sur toute la chaine de rendu.
Les qualités et défauts du TN font depuis longtemps l’objet de débats sans fin. Le fait est que la plupart des moniteurs orientés jeux utilisent des dalles TN qui font fuir bon nombre d’entre nous, a fortiori depuis qu’Acer a annoncé son XB270HU : ce moniteur est le premier à proposer une fréquence de 144 Hz avec une dalle IPS, en QHD pour ne rien gâcher. Nous l’attendons avec impatience au labo.
Le XG270HU testé aujourd’hui a de belles qualités sur le papier, à commencer par un prix attractif. Reste toutefois à vérifier si Acer n’a pas fait de compromis sur la qualité de l’image pour proposer un moniteur FreeSync à moins de 500 €.
Emballage, ergonomie et accessoires
Poids plume et finesse semblent avoir été les mots d’ordre chez Acer pour le XG270HU. Malheureusement, ceci vaut également pour le carton d’emballage qui est à nos yeux trop petits pour son contenu. Bien que notre exemplaire de test soit arrivé indemne, nous suggérons de bien inspecter le colis à la livraison. À l’opposé, le lot d’accessoires est plutôt généreux : les câbles HDMI, DVI et DisplayPort sont inclus. On trouve également un câble audio, un transformateur externe assez compact et léger, un CD de pilotes et enfin un guide de démarrage rapide.
Bien que l’on ne puisse pas parler d’écran sans bordures, le fait est que le XG270HU dispose d’un bezel quasiment invisible lorsque l’écran est éteint vu qu’il se limite à 8 mm sur les côtés et au sommet. La bande inférieure est par contre plus conséquente avec ses 24 mm de hauteur. Il faut s’attendre à de petites coupures dans l’image si l’on utilise deux ou trois XG270HU côte à côte, ce qui peut être corrigé via les pilotes de sa carte graphique. Pour revenir à la bande inférieure, nous avons lu plusieurs critiques se plaignant de sa couleur : on pourrait avoir l’impression qu’elle est rouge vif, alors qu’elle tire plutôt vers le cuivre et rend beaucoup mieux en réel que sur les photos.
L’écran s’assemble sur la base après avoir vissé un écrou sous cette dernière. L’ergonomie est limitée à la seule inclinaison (15 degrés vers l’arrière et 5 degrés vers le haut). Globalement, la qualité de fabrication est correcte même si l’on avait apprécié une plus grande rigidité de l’ensemble. Notons qu’avec 3,86 kg sur la balance, le XG270HU est très facilement transportable.
Le traitement antireflet propose une clarté moyenne : si l’on voit le grain en se collant sur l’écran, la lisibilité est bonne à distance normale (précisons que nous n’avons pas eu besoin de jouer sur l’échelonnement de la police d’écran pour cela).
Les commandes se matérialisent par une série de touches orientées vers le bas, situées sous l’angle inférieur droit du moniteur. Leur activation se fait correctement, tout en sachant que des petites icônes s’affichent à l’écran pour illustrer leurs fonctions lorsque l’on navigue dans l’interface. La seule chose qui soit visible de face est le symbole d’alimentation et sa petite LED bleue.
Bien qu’on ne puisse pas les distinguer sur cette photo, deux petits haut-parleurs protégés par des grilles se situent au niveau de la tranche inférieure. Vu leur orientation et leurs 2 Watts de puissances, ils sont suffisants pour relayer les sons de Windows et guère plus : l’achat d’enceintes ou d’un casque en complément est incontournable.
Même en comptant la partie rebondie qui accueille la connectique, l’Acer XG270HU se limite à 4,1 cm d’épaisseur. La base n’est pas très volumineuse, ce qui est logique au regard du poids de l’écran. Comme évoqué plus tôt, aucun port USB n’est proposé.
L’arrière de l’écran est protégé par une coque d’un seul tenant proposant un revêtement mat. Au-delà de la connectique orientée vers l’extérieur, on ne remarque que le logo de la marque : l’absence de grille d’aération peut surprendre, mais les tests ont montré que l’écran ne dégageait pas de chaleur excessive, principalement grâce à son alimentation externe. Précisons par ailleurs que le XG270HU n’est pas compatible VESA, ce qui force donc à utiliser exclusivement la base fournie.
Les trois entrées vidéo proposées sont toutes numériques : DVI, DisplayPort et HDMI. Le port HDMI est compatible V2, ce qui veut dire qu’il peut gérer une définition de 2560×1440 à 60 Hz. Pour atteindre les 144 Hz, il faut passer en DVI ou en DisplayPort, tout en sachant que FreeSync fonctionne exclusivement en DisplayPort.
Interface utilisateur et calibration
Comme d’habitude chez Acer, il suffit d’appuyer sur une des touches pour faire apparaitre une série d’icônes.
Le symbole « e » illustre les cinq modes d’image disponibles : User, ECO, Standard, Graphic et Movie. Par défaut, le moniteur est sur Standard, mais il passe automatiquement sur User dès que l’on commence à modifier les réglages relatifs aux couleurs.
La seconde icône donne accès à la luminosité, la troisième propose un réglage à deux niveaux de l’overdrive, la quatrième regroupe les réglages haut-parleurs/sortie casque et enfin, la dernière permet d’afficher l’interface complète.
Le « eColor Management » est le terme employé par Acer pour regrouper les cinq modes d’images évoqués plus haut. Immédiatement en-dessous, « BlueLight » a pour effet d’augmenter la température de couleurs jusqu’à donner une teinte assez rouge, tout en prenant la main sur le réglage de la luminosité. À défaut de pouvoir calibrer l’écran avec une sonde, nous conseillons d’utiliser le profil « Warm » vu qu’il est assez proche de l’étalon colorimétrique D65, c’est-à-dire 6500 K.
Chose assez inhabituelle pour un écran orienté jeux, l’Acer XG270HU offre des réglages de teinte et saturation sur six couleurs. La saturation peut être utilisée pour ajuster la luminance des couleurs, tandis que la teinte est efficace pour optimiser le rendu des couleurs secondaires (magenta, cyan et jaune).
En matière de gamma, le choix se limite à 2,2 et 1,8. Le premier réglage étant assez fidèle, nous l’avons adopté.
« Super Sharpness » ajoute comme son nom l’indique un léger renforcement de contours. Si l’image peut paraitre plus nette au premier abord, cette fonctionnalité engendre un halo blanc autour du texte (lorsque l’on utilise une police noire) dans la plupart des programmes.
Après avoir choisi le profil User pour la température de couleurs, une confirmation supplémentaire donne accès aux curseurs RGB. Ces derniers sont efficaces, mais on aurait préféré un contrôle en deux étapes. L’échelle de gris ne peut être que légèrement améliorée du fait qu’il n’est pas possible de régler séparément les extrémités inférieure et supérieure de l’échelle de luminosité. Nous reviendrons sur ce point en détail page 5.
Voici les réglages de saturation pour les six couleurs, sachant qu’il existe une page similaire pour le réglage de la teinte. Chaque couleur peut être ajustée à la hausse comme à la baisse, ce qui est appréciable. Comme évoqué plus haut, ce sont les réglages de saturation qui ont permis d’optimiser la luminance des couleurs, ce qui nous a conduits à des compromis dans le gestionnaire de couleurs. La teinte est quant à elle efficace pour régler les couleurs secondaires.
Le seul réglage relatif à l’interface est son temps d’apparition, lequel peut aller jusqu’à 120 secondes. Précisons que l’interface n’a pas besoin d’être déplacée vu qu’elle s’affiche d’origine dans le coin inférieur droit de l’image.
Le troisième sous-menu, « Tools », regroupe les réglages relatifs au ratio d’image, DDC/CI (à laisser activé), sélecteur d’entrée, overdrive, version DisplayPort et langue. La fonctionnalité ACM nous a quelque peu intrigués vu qu’elle n’est pas du tout détaillée dans le mode d’emploi, mais quand on sait qu’ACM est l’acronyme d’Adaptive Contrast Management, on sait que l’on a affaire au contraste dynamique. Mieux vaut ne pas l’utiliser vu que les détails dans les zones les plus claires et les plus sombres sont brûlés/bouchés. S’agissant du sélecteur d’entrée, précisons que le XG270HU se cale automatiquement sur le premier signal actif.
Le dernier sous-menu regroupe les informations relatives au signal (définition, fréquence de rafraîchissement horizontale/verticale), l’entrée utilisée et le numéro de série du moniteur.
Calibration
Le XG270HU propose une bonne fidélité d’image avec ses profils par défaut, à savoir mode d’image Standard, températures des couleurs sur Warm et Gamma réglé à 2,2. Nous avons tout de même joué sur les curseurs RGB, la teinte et la saturation des six couleurs pour aller un peu plus loin. Comme on le verra plus loin, la qualité d’image progresse un peu par endroits, mais la différence reste subtile à l’œil nu.
Réglages de calibration | |||
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Mode d’image | User | ||
Luminosité | 56 | ||
Contraste | 50 | ||
Température de couleurs : User | Rouge 100, Vert 97, Bleu 98 | ||
Gamma | 2.2 | ||
Super Sharpness | Désactivé | ||
Saturation rouge | 53 | Teinte rouge | 50 |
Saturation vert | 50 | Teinte vert | 50 |
Saturation bleu | 50 | Teinte bleu | 50 |
Saturation jaune | 50 | Teinte jaune | 47 |
Saturation magenta | 50 | Teinte magenta | 50 |
Saturation cyan | 52 | Teinte cyan | 50 |
Luminosité et contraste
Avant calibration – rétroéclairage au maximum
Tous les moniteurs réunis pour cet article peuvent atteindre une fréquence de 144 Hz. Au sein de ce panel, on compte deux modèles G-Sync (AOC G2460PG et BenQ XL2420G), deux références FreeSync (BenQ XL2730Z et l’Acer XG270HU) et enfin deux moniteurs ne proposant pas d’ajustement de leur fréquence (LG 24GM77 et BenQ XL2430T).
La capacité des moniteurs orientés jeux à proposer une luminosité suffisante pour encaisser la réduction du flou de mouvement, laquelle fait baisser la luminosité, est un point sur lequel nous sommes particulièrement attentifs. Le XG270HU étant le seul modèle de notre panel à ne pas proposer une telle fonctionnalité, les 367,4346 cd/m2 mesurés sont largement suffisants.
Le moniteur d’Acer se place en troisième position pour ce qui est de la profondeur des noirs, laissant ainsi présager de bonnes choses pour les mesures de contraste.
Le XG270HU n’est pas capable d’atteindre 1000:1 mais il en est très proche. Nous apprécions-le rendu de sa dalle TN : l’image est subjectivement belle, dynamique et les angles de vue semblent meilleurs que sur les autres moniteurs du panel. Nous y reviendrons en page 7.
Avant calibration – rétroéclairage au minimum
Nous apprécions le fait qu’un écran soit capable de délivrer un minimum d’environ 50 cd/m2, bien que d’autres préfèreront un minimum de 80 cd/m2. Lorsque l’on est dans l’obscurité, le fait de baisser la luminosité jusqu’à ce niveau permet d’obtenir une bonne image tout en limitant autant que possible la fatigue oculaire.
Avec le rétroéclairage au minimum, le XG270HU propose un noir moins profond, ce qui le fait reculer de la troisième à la cinquième place. Le contraste minimum est donc lui aussi en baisse.
Cette baisse est toutefois négligeable et le moniteur d’Acer parvient à conserver sa troisième place dans nos tests de contraste. Ce constat démontre la capacité du moniteur à proposer un contraste régulier, quel que soit le niveau de luminosité, cette dernière pouvant donc être ajustée à volonté. Tous les autres paramètres demeurent stables et précis.
Après calibration à 200cd/m2
La calibration a pour effet de faire chuter le XG270HU de la troisième à la cinquième place pour ce qui est de la profondeur du noir. Cependant, on parle ici de variations vraiment mineures qu’il est très difficile de déceler à l’œil nu. Par ailleurs, le moniteur d’Acer a l’avantage de proposer une image assez fidèle d’origine, ce qui lui permet d’être utilisé tel quel au cas où l’on voudrait profiter du meilleur contraste possible avant tout.
La calibration fait donc baisser le contraste de 8 %. Il s’agit d’un petit compromis, mais encore une fois, le gain au niveau de la fidélité des couleurs est lui aussi modeste. Nous ajustons l’image du XG270HU pour montrer son plein potentiel, mais en conditions d’utilisation réelles, ce paramétrage est loin d’être indispensable.
Contraste ANSI
À nos yeux, il s’agit d’une des meilleures dalles TN que nous ayons testées à ce jour, ce qui est confirmé par la mesure du contraste ANSI : seules les dalles de qualité parviennent à afficher un taux de contraste post-calibration proche du taux de contraste d’origine. Bonne nouvelle, les trois meilleurs écrans sur ce test représentent autant de choix technologiques : 144 Hz (LG), G-Sync (BenQ) et FreeSync (Acer). Chacun pourra donc faire son choix en fonction de la technologie souhaitée sans que cela implique un quelconque sacrifice au niveau du contraste.
Échelle de gris et gamma
Mis à part une légère dérive sur le vert lorsque la luminosité est élevée, les résultats sont bons. Aucune dérive n’est visible jusqu’à 80 % de luminosité avec le mode d’image Standard et le profil Warm pour la température des couleurs.
Après quelques réglages, toutes les dérives sont (de très peu) inférieures à 3. Il aura fallu faire un compromis pour en arriver là : le fait d’augmenter les valeurs les plus élevées engendre des dérives plus importantes dans les étapes les plus sombres. En réduisant un peu le bleu à 80, 90 et 100 % de blanc, nous avons pu obtenir des tons sombres et intermédiaires quasiment parfaits. La correction moyenne est faible, mais sensible pour des yeux avertis comme les nôtres.
Voyons comment se situe le XG270HU par rapport à notre panel de test :
Un Delta E de 2,48 est tout à fait satisfaisant pour un moniteur orienté jeux, tout en sachant que cette dérive est principalement causée par les étapes les plus lumineuses de l’échelle de gris. Comme évoqué sur la page précédente, le XG270HU non calibré parvient au meilleur contraste possible en contrepartie de couleurs légèrement moins fidèles.
Le Delta E de 1,41 suffit à notre bonheur même si tous les autres moniteurs du panel sont capables de faire mieux. Quel que soit leur positionnement, les moniteurs font progressivement de réels progrès et l’on apprécie le fait d’avoir des couleurs fidèles sur des modèles qui visent les jeux avant tout. Peu importe le modèle parmi les six réunis, la qualité est bien au rendez-vous.
Gamma
La courbe de gamma est assez bonne quels que soient les autres réglages par ailleurs. Précisons que ces résultats ont été obtenus avec le profil 2,2 : beaucoup trop clair, le seul autre profil (1,8) disponible donne l’impression d’une image délavée. Grâce à ces niveaux de gamma et à son bon taux de contraste, le XG270HU propose une bonne profondeur d’image avec n’importe quel type de contenu à l’écran.
Voici à nouveau les résultats pour le panel de test :
Le gamma du XG270HU est donc très stable. Le BenQ XL2430T fait certes légèrement mieux, mais il est impossible de faire la différence sans sonde : le résultat est excellent dans les deux cas.
Voyons maintenant la dérive du gamma exprimée en pourcentage d’écart par rapport à la valeur cible de 2,2.
La courbe évoluant juste au-dessus de 2,2 la plupart du temps, le gamma moyen est un peu trop élevé à 2,28, ce qui représente une dérive de + 3,64 %. Encore une fois, une dérive de cette ampleur est invisible à l’œil nu. Au niveau du panel de test, seule la dérive de l’écran AOC se voit (trop sombre), sachant qu’il atteint un gamma moyen de 2,36.
Couleurs et gamut
Il n’y a pas grand-chose à redire sur le mode Standard du XG270HU. Le vert comme le cyan sont assez précis. Le jaune est bien saturé, mais penche un peu trop vers le vert (une dérive que nous avons pu voir de nous-mêmes). Rouge, magenta et bleu présentent des dérives de teinte comme de saturation, mais elles ne sont pas conséquentes. Le bleu est clairement la couleur qui accuse le plus une saturation excessive. Ceci dit, vu qu’il propose également une luminance en retrait, la dérive maximale se limite à un Delta E de 5,76 avec une valeur de 100 %. Le Delta E moyen est de 2,54, ce qui est satisfaisant.
Après calibration de l’échelle de gris et ajustements au niveau des six couleurs, nous avons pu obtenir un meilleur diagramme, sauf que le Delta E est passé à 2,58. Toutefois, nous préférons les résultats post-calibration dans la mesure où l’équilibre général de la luminance est meilleur, de même que les erreurs de teinte au niveau du jaune et du magenta disparaissent. Encore une fois, il faut vraiment avoir l’œil averti pour déceler une différence : l’immense majorité sera ravie avec les couleurs d’origines et il n’y a vraiment pas de quoi justifier l’achat d’une sonde.
Le moniteur d’Acer finit dernier principalement à cause du bleu trop saturé. Bien que la luminance permette de compenser, cette dérive pèse dans le Delta E global. Quoi qu’il en soit, le rendu nous semble tout à fait satisfaisant pour pratiquement tous les cadres d’utilisation. Les moniteurs visant les professionnels font évidemment mieux, mais leur prix n’a rien à voir avec celui du XG270HU.
Gamut Adobe RGB 1998 et sRGB
Pour peu que l’on cherche un moniteur capable de friser la couverture parfaite de l’espace Adobe RGB, il est difficile de faire mieux que l’Acer XG270HU et le BenQ XL2430T. Si le rouge primaire manque un peu de saturation, le bleu et le magenta vont au-delà du triangle représentant le gamut, d’où la couverture légèrement supérieure à 100 %. Sachant que la luminance des couleurs est également au niveau attendu, le moniteur d’Acer peut être utilisé avec des programmes pour lesquels la fidélité des couleurs est essentielle.
Angles de vue, uniformité, réactivité et input lag
C’est bien souvent lorsque l’on mesure les angles de vue que l’on déplore le manque de dalles IPS sur les moniteurs orientés jeux : à l’exception d’un produit récent (l’Acer XB270HU), le TN est presque systématiquement utilisé compte tenu de sa réactivité. Ceci étant dit, la dalle AU Optronics utilisée ici permet à l’Acer XG270HU d’être l’un des meilleurs moniteurs TN passés au labo. Bien entendu, impossible de ne pas faire la différence avec une dalle IPS ou VA, mais le fait de voir toutes les étapes sombres au niveau des angles latéraux et inférieurs est suffisamment rare pour être souligné. Si la dérive des couleurs saute aux yeux, la perte de détails est très faible lorsque l’on se décale du centre de l’écran sur le plan horizontal. Le résultat est moins bon dans le sens vertical, mais on voit tout de même les étapes. L’Acer XG270HU rend donc le TN tout à fait acceptable.
Uniformité de l’écran : luminance
Le résultat du test d’uniformité sur fond noir est décevant. Ceci est presque exclusivement dû à une zone claire au centre de l’écran, le reste étant beaucoup plus uniforme et sans fuites de lumières. Il faut donc faire avec cette zone claire qui n’est finalement pas gênante à l’usage.
Sur fond blanc, le XG270HU se positionne au sommet du classement avec une dérive moyenne de 8,8 %. Aucune zone anormalement claire ou sombre n’est à déplorer.
Uniformité de l’écran : couleurs
Si un moniteur affiche un Delta E supérieur à 3 sur ce test, cela signifie que l’on peut voir des zones légèrement colorées avec une mire à 80 % de blanc. Nous n’avons rien vu de tel à l’œil nu, contrairement à notre spectrophotomètre i1 Pro qui a principalement décelé des dérives le long de la bordure supérieure de l’écran.
Réactivité et input lag
Les tests qui suivent sont réalisés à l’aide d’une caméra filmant à 1000 i/s. L’analyse de la vidéo image par image nous permet de connaitre avec certitude le délai nécessaire pour qu’un moniteur passe d’une image complètement noire à une image complètement blanche.
Les moniteurs 144 Hz nous empêchent d’utiliser notre générateur de mire Accupel sachant que ce dernier est limité à 6o Hz. En conséquence, nous avons relié le XG270HU à un PC muni qu’une Radeon R9 285 pour ensuite filmer le mouvement de souris qui génère le changement de mire. Cette méthode étant moins précise que le générateur, nous avons fait cinq mesures pour ensuite calculer une moyenne. Voici les résultats :
Avec une dalle aussi réactive, l’absence de réduction du flou de mouvement sur le XG270HU n’est franchement pas dramatique. Comme on peut le voir ci-dessus, les moniteurs proposent des performances quasi identiques. De plus, FreeSync ne semble pas avoir d’influence sur le temps de réponse de la dalle (précisons que cette fonctionnalité a été activée pour l’ensemble des tests).
Voyons maintenant l’input lag :
Le LG 24GM77 va probablement rester champion de l’input lag à moyen terme. Ceci étant dit, les 10 millisecondes supplémentaires que le XG270HU nécessite pour terminer la transition ne sont pas du tout rédhibitoires : d’un point de vue subjectif, les FPS compétitifs ne posent aucun problème sur cet écran. De plus, la fluidité permise par FreeSync rend le retour à un écran à fréquence fixe très difficile.
FreeSync
L’activation de FreeSync est on ne peut plus simple : il suffit de cocher une case au sein du Catalyst Control Center.
FreeSync s’est avéré parfaitement fonctionnel sur l’ensemble des jeux que nous avons pu essayer. Pas de tearing à déplorer et pour ne rien gâcher, il s’est avéré possible de laisser la fréquence de rafraîchissement sur 144 Hz. Sachant que la plupart des moniteurs G-Sync plafonnent à 120 Hz (sauf à désactiver l’ajustement de la fréquence), FreeSync dispose là d’un argument pour peu que l’on ait une carte graphique capable de suivre.
Conclusion
La capacité d’une configuration à profiter d’une fréquence de rafraîchissement variable coûte cher : outre la puissance graphique nécessaire, le nombre de moniteurs compatibles est encore assez faible, ce qui se traduit par des prix élevés. Les écrans G-Sync et FreeSync première génération coûtent tous plus cher que leurs équivalents sans ces fonctionnalités. Comme c’est toujours le cas avec les nouvelles technologies, les primoacquéreurs paient cher. Le temps que d’autres produits arrivent, que le marché s’étende et les prix sont inévitablement tirés vers le bas. L’Acer XG270HU est justement un assez bon exemple de cette tendance.
Quand on regarde les moniteurs G-Sync, on constate que la facture est toujours salée. En 24 pouces (plus petit format disponible à l’heure actuelle), il faut compter environ 400 euros. Pour du 27 pouces, 520 euros minimum. Acer fait donc une proposition assez séduisante avec la version AMD de cette technologie sur un 27 pouces à 475 euros : les possesseurs de Radeon pourront y trouver trouveront leur bonheur et l’écart de coût entre FreeSync et G-Sync devient beaucoup plus parlant à diagonale égale.
À la lumière de nos benchmarks, Acer n’a pas fait d’économies sur la qualité d’image ou les fonctionnalités primordiales pour la plupart d’entre nous : réactivité et fréquence de rafraîchissement variable. On profite ainsi d’un fonctionnement à 144 Hz et grâce à l’HDMI 2.0, il est possible d’exploiter le QHD en 60 Hz au besoin. Ceci étant dit, l’argument principal du XG270HU reste FreeSync.
Quitte à nous répéter, il est impossible de revenir en arrière après avoir goûté au rafraîchissement variable en jeu. La possibilité de monter jusqu’à 144 Hz est très appréciable, mais FreeSync comme G-Sync font encore mieux en donnant une fluidité réaliste aux mouvements rendus sur écran.
La fidélité des couleurs et un taux de contraste élevé sont peut-être moins importants pour certains, mais il faut souligner le fait que le XG270HU ne déçoit pas non plus sur ces points : avec quasiment 1000:1 sur mire noire ou blanche, on ne trouvera pas vraiment mieux jusqu’à ce que des dalles VA soient implantées dans ce type de moniteurs.
Acer nous a par ailleurs fait plaisir en devenant un fabricant capable de proposer des écrans aux couleurs très fidèles sans calibration. Bien que la plupart des écrans gagnent toujours à être calibrés, le résultat d’origine est suffisamment satisfaisant pour que l’on puisse se contenter de régler la seule luminosité à l’envie.
La seule chose qui nous manque est une dalle IPS. Acer a fini par consentir à nous envoyer un XB270HU, lequel n’est pas encore arrivé à l’heure où nous écrivons ces lignes, mais que nous comptons bien tester : le trio 144 Hz, IPS et G-Sync a de quoi séduire.
Ceci étant dit, si l’on possède une Radeon, l’Acer XG270HU est le meilleur choix à l’heure actuelle. Sa capacité à fonctionner à 144 Hz, son excellente qualité d’image, la présence de FreeSync et enfin un prix raisonnable nous permettent de le recommander facilement.
- 144 Hz • FreeSync • Contraste • Définition QHD • Colorimétrie d’origine • Rapport performances/prix
- • Ergonomie limitée à la seule inclinaison • Pas de ports USB • Dalle TN
Acer propose une technologique de pointe à un prix accessible. Nous voulions réactivité, haute définition ainsi que les derniers traitements vidéo en date, points sur lesquels le XG270HU répond présent. Son seul défaut est d’utiliser une dalle TN, mais il s’agit d’une des meilleures que nous ayons testées à ce jour. Pour plus de fonctionnalités comme la réduction du flou de mouvement ou encore divers modes jeux, le BenQ XL270Z est un très bon choix, mais il vaut 150 euros de plus. Chacun fera son choix en fonction de ses priorités.