AMD a déployé sa technologie Anti-Lag+ dans des jeux sans concertation préalable avec les éditeurs. Conséquence : des risques de bannissement pour les joueurs. L’entreprise fait donc machine arrière et désactive directement l’Anti-Lag+ avec son dernier pilote.
En septembre dernier, AMD a présenté la dernière version de son Anti-Lag, sobrement baptisée Anti-Lag+. Depuis, l’entreprise l’a intégré à quelques jeux par le biais de ses pilotes graphiques Radeon ; le dernier titre éligible n’était autre que Counter-Strike 2. Avec le pilote Adrenalin Edition 23.10.1, les détenteurs de GPU sous architecture RDNA 3 (Radeon RX 7000 ou iGPU) ont ainsi pu expérimenter la réduction de la latence dans le FPS compétitif de Valve… au risque de se faire bannir ! En effet, le recours à la technologie d’AMD est susceptible d’entraîner un bannissement VAC. La société vient donc de publier un nouveau pilote qui désactive l’Anti-Lag+.
Nous vous avons parlé de cette affaire dans une actu initialement consacrée au déploiement du Fluid Motion Frame à tous les jeux DirectX 11 et DirectX 12. Pour recontextualiser, en fin de semaine, le compte X CounterStrike a informé les joueurs de Counter-Strike 2 des risques de bannissement induits par l’Anti-Lag+, considéré comme un hack ; naturellement, la publication les enjoignait à le désactiver.
Un déploiement précipité, sans support de la part des éditeurs
Afin d’éviter tout problème, AMD a donc décidé de retirer la fonctionnalité de son nouveau pilote, le 23.10.2. Voici ce qu’écrit l’entreprise en introduction :
« AMD a reçu des rapports selon lesquels certains jeux déclenchent des mesures anti-triche à l’encontre des joueurs lorsque la technologie AMD Anti-Lag+ est activée sur les cartes graphiques Radeon. Pour remédier à ce problème, nous avons publié le pilote AMD Software : Adrenalin Edition 23.10.2 qui désactive la technologie Anti-Lag+ dans tous les jeux pris en charge, et nous recommandons aux joueurs d’utiliser le nouveau pilote. AMD travaille activement avec les développeurs de jeux sur une solution permettant de réactiver Anti-Lag+ et de les aider à réintégrer les joueurs concernés par les interdictions anti-triche. Nous fournirons de plus amples informations dès qu’elles seront disponibles. »
L’anti-Lag+ était disponible dans une trentaine de jeux, dont plusieurs titres compétitifs, parmi lesquels Overwatch 2, Apex Legends ou encore Call of Duty: Modern Warfare II.
C’est donc un revers temporaire pour AMD, qui souhaitait répondre ainsi au NVIDIA Reflex. Il est assez étonnant que la société n’ait pas pris le soin d’obtenir l’aval des éditeurs de jeux avant de déployer son Anti-Lag+, surtout dans des titres aussi populaires que ceux susmentionnés. Bref, espérons que la techno sera rapidement mise sur liste blanche et qu’elle fera son retour sous peu.