AMD rachète ATI : les vrais enjeux

Introduction

AMD a jeté un pavé dans la mare en annonçant, lundi dernier, son offre de rachat d’ATI. Contrairement à ce qu'il avait espéré, le fondeur de Sunnyvale, n'a pas mis le feu à Wall Street, mais a plutôt laissé les marchés sceptiques, ce qui n'est pas une très bonne nouvelle pour le début de cette « nouvelle et formidable compagnie ». Néanmoins, ce rachat reste un événement bourré d'enjeux pour le consommateur et l'avenir de l'informatique.

Fondé en 1985, Array Technologies Inc. (ATI) devrait se faire racheter par Advanced Micro Device (AMD) ce qui semble, aux premiers abords, difficile à comprendre. ATI se porte bien et n’a pas besoin d’AMD pour vivre. De son côté, AMD est presque deux fois et demie plus gros qu’ATI et on a du mal à voir comment les revenus d’ATI aideront AMD dans sa lutte contre Intel, mais les deux sociétés se sont rapprochés d'un commun accord et nous sommes loins de l'OPA hostile.

ATI et AMD ont tenu une conférence téléphonique lundi dernier pour donner des détails sur la transaction et les enjeux de cette acquisition.

Ce rachat a coûté 5,4 milliards de dollars à AMD, soit l’équivalent de ses prévisions de ventes, dont 2,5 milliards proviennent d'un emprunt auprès de Morgan Stanley Senior Funding, Inc. AMD a procédé à un rachat d'actions pour la somme de 4,2 milliards de dollars et les actionnaires d'ATI recevront une prime de 24 % basée sur le cours de l'action d'ATI à la cloture de vendredi dernier, soit une valeur estimée à 20,47 $ par action.

Néanmoins, au-delà de ces chiffres quels sont les enjeux pour le marché et surtout pour nous consommateurs ? Voici la question que nous avons tenté de répondre au cours de ce dossier.

La nécessité

Tout d’abord, en ce qui concerne le fabricant de processeur et concurrent d’Intel, j’ai nommé AMD, le premier changement sera son arrivée sur de nouveaux marchés. En effet, en s’associant avec ATI, il entre dans des mondes qui lui étaient totalement inconnus jusqu’alors. En plus de son activité Desktop et ordinateur portable, ATI joue aussi un grand rôle dans le monde des consoles (il fournit la Xbox 360 et la Wii, entre autres), mais aussi le monde des PDA et celui de la télévision numérique. ATI apporte donc une politique d’expansion et de diversité. Son activité la plus connue, les cartes graphiques pour ordinateur, ne représentant que 50 % de ses revenus.

De son côté, ATI met le pied dans le monde des chipsets pour serveurs et stations de travail et l’on peut facilement supposer qu’il concevra des produits pour ces plateformes, chose qu’il ne faisait pas avant.

La traversée du désert

Cette acquisition est d’abord perçue à court terme comme une façon pour AMD de traverser l’ère Core 2 Duo. Comme nous l’avons vu sur le plan des performances dans notre article « Intel Core 2 Duo : quelles performances ? », les nouveaux processeurs Intel sont entre 10 % et 50 % plus performants que les Athlon à fréquence égale. Sans cette acquisition, AMD ne reste principalement qu’un fabricant de processeurs en très mauvaise passe. Avec ATI, il bénéficie de revenus provenant d’autres marchés.

Nous pouvons nous demander si ce n’est pas néanmoins un aveu d’échec de la part du fondeur qui doit finalement acquérir une autre compagnie pour faire face à la nouvelle vague Core. Bien sûr, AMD recentre cette acquisition sur une vision sur le long terme avec la délivrance d’une plateforme CPU-Chipset-GPU, ce qui reste la nouveauté pour le fondeur, mais l’on peut difficilement ne pas penser qu’AMD aurait eu plus de mal à vivre la vague Core sans ATI.

Une nouvelle équipe

Les ingénieurs ATI apporteront un nouveau souffle à la firme. AMD ne serait donc plus un vendeur de processeurs, mais deviendrait ainsi un vendeur de plateformes, ce qui le rapprocherait de la stratégie de son rival, Intel, et lui permettrait de venir sur le marché avec des solutions de type Centrino.

Il est intéressant de noter que Jerry Sanders, cofondateur d’AMD, avait, sept ans plus tôt, formulé l’idée de plateforme AMD. Après tout ce temps, il semblerait qu’il ait enfin été écouté.

Certains craignent qu’AMD ne finisse par dépecer ATI de ses ingénieurs en les faisant travailler uniquement sur les processeurs. Néanmoins, ce risque semble limité, car AMD va aussi avoir bien besoin d’ingénieurs en dehors du département processeur, ce qui semble justement être le but de cette transaction alors qu’il cherche à conquérir de nouveaux marchés et compléter sa gamme de produits. D’ailleurs, ATI reste pour le moment une division distincte d’AMD et le P.D.G. actuel des Radeon en sera à sa tête.

Les nouveautés

De nouveaux produits

Au niveau des produits, on a tout d’abord les futures plateformes CPU-Chipset-GPU, ce qui est un avantage par rapport à Intel qui ne peut offrir actuellement que des plateformes CPU-Chipset avec gestion des graphismes intégrés. AMD a aussi mentionné lors de la conférence, l’apparition de MPU ou Media Processing Unit, composé d’un CPU et d’un circuit graphique sur le même die. L’avantage majeur de ce genre de solution est d’être peu onéreuse puisque l’on réalise des économies et l’on cible une utilisation précise de la machine. Pour justifier sa décision, AMD donne l’exemple des circuits de calculs en virgule flottante (FPU) qui était initialement en dehors du processeur et affirme que c’est une tendance courante en informatique. D’autres prennent l’exemple des chips sonores intégrés à la carte mère, qui sont suffisamment bons pour un usage commun et dont le prix est inclus dans celui de la carte, ce qui a engendré une chute vertigineuse des ventes de cartes sons. Reste maintenant à voir si ce MPU sera assez puissant pour que les utilisateurs ne ressentent pas le besoin de se procurer une carte graphique.

Ce rachat semble aussi contribuer au projet Torrenza qui consistait en l’ouverture de l’architecture Opteron à d’autres compagnies produisant des processeurs spécialisés dans des tâches spécifiques, comme nous vous l’annoncions dans notre actualité « Torrenza : le coprocesseur à la sauce Opteron ». Inutile de dire qu’ATI sera clairement de la partie et il est clair que le Canadien devait certainement être à l’esprit du fondeur au moment de l’annonce au mois de juin.

D’ailleurs, on notera au passage que l’unique brevet déposé par AMD à ce jour se rapprochant des GPU fut soumis en avril dernier et présente une invention « en relation avec la gestion hardware des shader ». On voit donc qu’AMD a déjà commencé à travailler sur la question depuis quelque temps déjà.

Les premiers produits issus de cette acquisition ne devraient pas faire leur apparition avant 2008, pour une date de commercialisation qui reste inconnue. Cela signifie que les roadmaps des 6 à 12 prochains mois devraient rester inchangéss pour chaque firme.

Une nouvelle image

Malgré les très bons résultats de ses processeurs les années précédentes, malgré les avances technologiques et les succès, AMD reste à seulement 20 % de parts de marché dans le monde des PC. Il a eu, pendant toutes ces années, beaucoup de difficultés à changer son image de processeur d'entrée de gamme. De son côté, ATI a réussi à construire une image forte dans le monde des cartes graphiques et dispose d’une aura importante qu’AMD compte bien utiliser pour donner un coup de fouet à sa marque (principalement sur le marché grand public). Le père des Athlon veut changer de stratégie et avoir une image de marque qui concurrence aussi Intel sur le plan technologique et pas seulement sur le prix. Reste maintenant à voir comment cela se concrétisera en pratique et surtout si le consommateur sera convaincu.

Des économies

La première modification pour AMD est de taille puisque la firme va devoir gérer la réorganisation de son entreprise, ce qui sera loin d’être une tâche facile. Nous avons d’un côté AMD qui a réalisé en 2005 un chiffre d’affaires de 5,8 milliards de dollars pour un résultat net de 165 millions de dollars la même année. Totalisant 11 000 employés, sa capitalisation boursière était de 8,84 milliards de dollars vendredi dernier. De l’autre côté, nous avons ATI qui réalise un CA de 2,2 milliards de dollars et un résultat net de 17 millions de dollars en 2005 pour un total de 4 000 employés et une capitalisation boursière de 4,2 milliards de dollars vendredi dernier. Cette acquisition permet à AMD de grandir et de devenir un géant de 7,3 milliards de dollars, composé de 15 000 employés.

Certains analystes pessimistes affirment que cette réorganisation serait une des raisons pour lesquelles cet accord serait voué à l’échec, estimant qu’AMD n’est tout simplement pas capable d’assurer une telle restructuration. Nous adopterons une position beaucoup plus réservée, car il y a fort à parier qu’ATI n’aurait jamais accepté ce rachat si AMD n’avait pas pu avancer quelques garanties en terme de réorganisation. Néanmoins, il est clair que la tâche sera rude.

Pas de licenciement, mais des économies

AMD a affirmé, lors de la conférence téléphonique, qu’il n’y aurait de licenciement, mais qu’il y avait certaines redondances qui seraient effacées pour des économies s’élevant à 75 millions de dollars en 2007 et 125 millions de dollars en 2008. Bref, les synergies restent assez modestes et nous ne savons pas aujourd'hui ce que les équipes de recherches et developpements vont mettre en commun.

Les redondances se situent par exemple au niveau des usines puisque sur le long terme, on envisage l’utilisation des Fab AMD pour la fabrication de puces graphiques ATI. Néanmoins, les deux firmes ont clairement fait savoir lors de la conférence que ce changement n’est ni certain ni défini et qu’il ne constitue qu’un projet sur le long terme.

Cela signifie pour le moment qu’ATI garde sa production chez TSMC et UMC, comme vient de l’annoncer le Canadien afin de calmer la chute de l’action TSMC qui a perdu plus de 3 % lundi dernier, ce qui se comprend lorsque l’on sait qu’ATI fait partie des cinq plus gros clients de la firme taïwanaise.

Comme l’a expliqué ATI, il ne suffit pas d’appuyer sur un bouton pour changer de Fab. Cela demande beaucoup de temps (au minimum 2 ans) et si tout le monde envisage une production des puces ATI par AMD, il faudra d’abord s’assurer que lesdites Fab disposent du matériel nécessaire et qu’elles ne tournent pas déjà à plein régime. Si les conditions sont réunies, alors cette opération de transfert sera profitable pour ATI qui fabriquera ses propres chips et fera des économies sur le « chip prototyping » et à AMD qui rentabilisera mieux ses usines.

De l'ouverture

AMD a réaffirmé le fait qu’il gardait un écosystème ouvert, ce qui est une invitation aux intégrateurs à vendre de l’AMD couplé avec n’importe quel GPU. Cela incitera aussi NVIDIA à continuer la fabrication de chipsets. Certes, ATI sera maintenant le fabricant officiel d’AMD, ce qui donne enfin, à ce dernier, un contrôle certain sur la qualité et le prix de ses chipsets, car il était auparavant soumis à la volonté et au bon vouloir des autres fabricants. On peut donc imaginer une guerre des prix plus importante entre les chipsets NVIDIA et ATI dans le cas où ces derniers viendraient faire de l’ombre au premier.

Il est clair tout de même que si le but de cette acquisition est de grappiller des parts de marchés à Intel, cela passera forcément par NVIDIA et l’on comprend donc très bien que malgré ce rachat, le caméléon soit toujours un partenaire important d’AMD, la firme de Sunnyvale prônant le concept de plateforme ouverte. De son côté, Intel le sait et contrairement à ce qui a circulé, il ne supprime pas la licence d'ATI et ne s'est pas prononcé sur son renouvellement. Même si le fondeur de Santa Clara est beaucoup plus indépendant que son homologue de Sunnyvale, il sait qu'il n'a aucun intérêt à fermer des portes pour le moment.

Enfin, sur le plan géographique, ATI devrait garder ses bureaux aux Canada, mais son Quartier Général passera chez AMD à Sunnyvale en Californie.

La concurrence réagit

Une chose est sûre, le mouvement n’est pas uniforme

Dell

De son côté, Dell semblerait se préparer à la vente de PC de bureau équipés de processeurs AMD (cf. « Dell préparerait des PC à base d'AMD ») et certains affirment que cette décision serait motivée par cette acquisition. En effet, le business modèle de Dell s’est toujours cramponné à des plateformes Intel, la seule plateforme tierce étant une plateforme NVIDIA pour des raisons de SLI. On peut penser qu’AMD savait qu’en achetant ATI et donc en offrant non plus un processeur, mais une plateforme, il avait de grandes chances de s’accaparer les faveurs du géant américain qu’est Dell, mais aussi celles d’autres fabricants.

Intel

Néanmoins, contrairement à ce qui cours sur Internet, Intel n’a pas annulé la licence d’ATI, ce qui est logique, puisque sur le plan juridique, ce genre de contrat ne s’annule pas sur un coup de tête. La firme canadienne nous a d’ailleurs confirmé par la voix de Phil Eisler, responsable chez ATI : qu'il n'y a « aucune vérité sur les rumeurs insinuants qu’Intel aurait retiré la licence chipset d’ATI ».

Attention tout de même, il est intéressant de noter que ni Intel, ni ATI ne parle du renouvellement de cette licence qui sera véritablement le problème à résoudre. ATI ne dit pas quand cette licence expire, ni ce qu’Intel compte faire. En attendant, ATI « continue de livrer des chipsets Intel sous licence ».

D’ailleurs, lors de la conférence de presse, il était impossible de ne pas sentir un certain pessimisme sur le sujet de ce renouvellement, alors qu'ATI dit clairement que l’abandon du marché d’Intel n’est vraiment pas un problème, car cela ne représente pas la part la plus « juteuse » de son revenu en affirmant qu’il avait de toute façon prévu une baisse. Force est de constater qu’ils ne devront pas seulement faire face à une baisse, mais risquent carrément une perte complète. À titre d’information, en 2005, les relations avec Intel représentaient entre 80 et 100 millions de dollars du chiffre d’affaires d’ATI, soit entre 12 et 15 %.

Certains analystes pensent aussi qu’Intel pourrait se remettre à fabriquer des puces graphiques qui se retrouveraient sur des cartes graphiques et non pas seulement sur ses chipsets. Ils affirment même qu’ATI se protégerait ainsi d’une concurrence avec Intel en garantissant des parts de marché. Néanmoins, cette supposition n’est absolument pas confirmée par Intel et reste improbable, car à l’heure actuelle, Intel domine déjà le marché des processeurs graphiques avec ses solutions intégrées. Néanmoins, l’alliance avec AMD permet clairement à ATI d’être soutenu par un fabricant de processeurs, mais cela exerce une pression supplémentaire sur le département processeur d’AMD qui entraînerait dans sa chute, le Canadien, s’il n’arrive pas à rivaliser avec Intel.

Le bonheur des uns fait le bonheur des autres ?

Sans même rentrer dans quelconques analyses, on peut facilement comprendre que le non-renouvellement de la licence d’ATI par Intel signifie tout simplement plus de clients potentiels pour la firme au caméléon sur le marché des chipsets pour Pentium et Core.

La confiance de NVIDIA

Interrogé par Presence PC au sujet de ce rachat, Stéphane Quentin, responsable relation presse France, a clairement exprimé, au nom de NVIDIA, son enthousiasme au regard de cette annonce, affirmant que c’était une grande opportunité pour la firme qui devient le seul fabricant de GPU indépendant. C’était l’objectif qu'elle s’était d’ailleurs fixé en 1995, ce but était pour le moins ambitieux, nous explique-t-on alors que le marché était fragmenté avec près de 20 acteurs.

NVIDIA reste tout d’abord confiant estimant qu’il s’est construit une position solide sur le marché en raison de la qualité de ses produits et que cette qualité n’est nullement affectée par ce rachat. Lorsque nous demandons néanmoins si ces histoires de MPU (CPU + GPU on die) ne changent pas les plans à court terme d'NVIDIA, M. Quentin répond clairement par la négative.

L’opposition des stratégies ?

Sur le plan des GPU, beaucoup craignent qu’AMD ne tire ATI par le bas et concentre son activité sur les circuits graphiques intégrés. NVIDIA, qui fait 66,4 % de ses revenus sur les GPU souhaite justement en profiter pour faire le contraire, se démarquer de cette position et tirer ses produits par le haut en continuant de jouer les leaders technologiques, comme ils l’ont fait, en étant devant ATI pour la sortie des solutions bi-GPU (SLI) et quad-GPU (quad SLI).

NVIDIA va même jusqu'à affirmer que ce rachat constitue la seule solution de développement pour ATI et AMD alors qu’ils subissent la pression du marché et que les deux firmes semblent se diriger vers le monde des plateformes IGP. De son côté, ATI affirme vouloir toujours produire des cartes haut de gamme et rester fidèle à sa politique de « best of breeds ».

Lorsque l’on demande à NVIDIA si l’avantage d’ATI les inquiète (puisque ce dernier est maintenant très proche d’AMD), la firme répond qu’elle a toujours travaillé de façon indépendante. Il est vrai aussi que depuis que le contrôleur mémoire se trouve sur le processeur, les fabricants de chipsets sont moins dépendants des informations données par AMD sur son processeur.

Des relations inchangées

De plus, depuis quelque temps déjà, NVIDIA travaille aussi beaucoup sur les plateformes Intel et cette stratégie devrait donc clairement continuer. À la question de savoir si NVIDIA allait faire du favoritisme en faveur d’Intel, on nous répond que non et que seules les performances des produits des uns et des autres comptent, les relations avec Intel et AMD restants « très bonnes».

Conclusion

Avant de continuer, il faut impérativement remettre les choses dans leur contexte pour bien comprendre que tout ce que nous avons dit s’inscrit dans l’hypothèse que le rachat d’ATI par AMD devienne effectif, normalement au quatrième trimestre de cette année. Mais cela n’est pas garanti. Les actionnaires devront d‘abord donner leur accord et certains des désavantages, comme la fin des relations avec Intel, le risque de délaisser les produits haut de gamme au profit de l’intégré, l’emprunt de 2,5 milliards de dollars d’AMD ou la bonne publicité que cela est en train de faire à NVIDIA, pourrait en braquer plus d’un. Les instances judiciaires canadienne et américaine devront aussi donner leur aval. Dans le cas où ce projet est avorté, ATI devra payer 162 millions de dollars à AMD en guise de dédommagement, selon les conditions prévues par leur accord.

Une expansion logique

Sur le plan économique, l’acquisition n’a rien de surprenant. Il est courant de voir une compagnie se concentrer sur un marché particulier, puis une fois qu’elle réussit, amorcer un mouvement d’expansion vers d’autres segments. Les Athlon ont permis à AMD d’avoir ce succès et de passer à la deuxième étape. Intel a fait le pas de la vente de plateforme il y a quelques années, c’est maintenant à AMD de se lancer.

Si cette idée de rachat a dû trotter dans les têtes des dirigeants d’AMD depuis pas mal de temps, Dirk Meyer, chief operating officer chez AMD, a affirmé que les négociations ont débutées il y a 3 voire 4 mois, pour ce qui constitue le plus gros rachat de l’histoire d’AMD.

Un accueil frileux

La réponse du marché a été mitigée. L’action AMD à chuté de 6,3 % en raison de la dilution des actions et le nouveau passif de 2,5 milliards en raison de ce rachat. L’action ATI a progressé de 18,8 % en raison de l’offre d’AMD et de son apport aux actionnaires. Néanmoins et contrairement à ce que certains attendaient, Wall Street ne s’est pas embrasé à l’annonce de ce rachat ce qui marque la tendance sceptique et expectative générale. À noter la surprise qui reste l’augmentation des 7 % de l’action NVIDIA, qui sort comme un grand gagnant quoi qu’il arrive.

Le pari

AMD vient de se lancer dans un grand pari. S’il sort gagnant, il viendra inquiéter un peu plus Intel et marcher sur ses plates-bandes. Si AMD perd son pari, l’investissement qu’il va engager risque de lui coûter très cher et de le tirer au bord du précipice en emmenant ATI. Il n’y a plus qu’une seule chose à faire maintenant : attendre, car seul le temps nous dira si ce pari est réussi ou pas.